Cuba Sí 200 – traductions

Cuba Sí 200 – traductions

BRUNO RODRÍGUEZ EN TOURNÉE EUROPÉENNE.

Juin 2018

Bruno Rodríguez Parilla, ministre des affaires étrangères de Cuba, ,était en visite en Europe du 14 au 18 mai. Il était en Belgique le 15 mai pour le premier sommet Cuba – Union Européenne, à Genève le 16 mai pour le Rapport de Cuba à l’ Examen périodique des droits de l’homme et pour une visite officielle en Suisse (17 mai), et à Paris pour une visite officielle en France (18 mai) et une rencontre avec le directeur-général de l’ Unesco.

Relations Cuba – UE.

Préalablement à la rencontre à Bruxelles, Alberto Navarro, l’ambassadeur de l’ UE à La Havane, a accordé une interview à la revue cubaine « Opciones ». Il a réaffirmé que la « position commune » fait définitivement partie du passé, et que les relations entre Cuba et l’ UE s’accroissent quotidiennement. L’ Europe est le plus grand partenaire commercial de Cuba, avec un peu plus de 30% du commerce extérieur de l’île. En 2017 les échanges ont dépassé les 2.500 millions d’euros, et elles continuent à se développer. Les exportations vers l’ Europe ont augmenté, l’année passée, de 417 à 470 millions d’euros (+17%) et les exportations d’Europe vers Cuba sont passées de 2.044 à 2.093 millions d’euros (+4%). L’ Europe est également le plus grand donateur et le plus grand investisseur à Cuba.
Il a repris une déclaration de Jacques Delors : la compétition nous stimule,, la collaboration nous renforce et la solidarité nous unit.

Il espère maintenant que la Banque Européenne des Investissements, en tant que plus grande institution financière (plus grande que la Banque Mondiale), va financer des projets à Cuba.

Le premier Conseil Conjoint Cuba – UE.

Le premier conseil conjoint pour le développement des relations bilatérales, le 15 mai, était présidé par Bruno Rodríguez, ministre des affaires étrangères de cuba, et Federica Mogherini, haute représentante de l’ UE pour les relations extérieures et la sécurité.

Ils ont signé un accord de coopération à hauteur de 18 millions d’euros, pour le soutien au développement d’énergies renouvelables à Cuba.

Ils ont également tenu une conférence de presse conjointe.

Mogherini a déclaré que l’accord obtenu ouvrait de nouvelles opportunités pour les investissements et les échanges commerciaux, et permettait de mieux soutenir le processus d’actualisation à Cuba, et de contribuer à un développement durable.

Rodríguez  a souligné les limitations imposées par le blocus nord-américain, l’obstacle le plus important pour le développement total des liens économiques et commerciaux entre l’ UE et Cuba. La politique de Trump a renforcé les conséquences extra-territoriales du blocus, ce qui frappe aussi les banques et les entreprises européennes. Il a déclaré que les circonstances sont favorables pour un développement des relations, et que l’accord prouve qu’il est possible d’élaborer un dialogue et la coopération, dans l’intérêt commun, et de privilégier les éléments qui nous unissent plutôt que ceux qui divergent.

Mogherini a ajouté qu’un autre accord est en préparation dans les domaines de la sécurité alimentaire, de l’agriculture durable, et également des développements dans le cadre de l’année européenne du patrimoine culturel.

Rencontre entre Bruno Rodríguez et Didier Reynders.

Les ministres des affaires étrangères de Cuba et de Belgique se sont rencontrés à Bruxelles le 15 mai. Ils ont abordés des points d’intérêt communs de l’actualité internationale, et ont estimé les relations communes comme positives. L’agenda bilatéral a été examiné, et les deux ministres ont confirmé la volonté de développer le dialogue politique entre les deux ministères.

Les droits de l’homme.

Le 16 mai Cuba a présenté pour la troisième fois le rapport périodique universel au Conseil des Droits de l’ Homme de l’ONU, à Genève. Ce conseil évalue tous les quatre ans et demi la situation des droits de l’homme dans les pays membres de l’ ONU. Lors du rapport précédent (mai 2013) Cuba avait reçu 292 recommandations, dont la majorité ont été acceptées. 20 recommandations étaient rejetées à cause de leur caractère d’ingérence dans les affaires internes du pays, ,ou de leur contradiction avec l’option économique et politique choisie par les Cubains.

Dans sa présentation Bruno Rodríguez a souligné plusieurs points, comme la protection du droit à la vie en tant que première priorité, le renforcement de la ; participation du peuple lors de la prise de décisions gouvernementales (1,6 millions de Cubains ont participé aux débats sur les directives pour le modèle économique et social du pays), pas de vente ou de marché noir d’armes, des élections libres, la non-discrimination selon le genre et pour les LGBT, la protection de l’enfance et de la jeunesse, des anciens et ds moins valides, etc.Il a rappelé que les droits de l’homme sont une priorité obligatoire pour l’état cubain, avec une société civile qui joue un rôle de plus en plus important dans la vie communautaire, avec plus de 2.200 associations dans le pays.

Dans ses conclusions il a confirmé que Cuba n’est pas satisfait dans tous les domaines et qu’il y a des problèmes à résoudre. Il a cité, malgré le circonstances financières difficiles, les efforts pour les salaires et les pensions, l’amélioration de l’offre de produits alimentaires, les grands efforts pour l’habitation et les transports en commun et bien évidemment le maintien et l’amélioration dans la santé et l’éducation gratuits.

Il a insisté sur les aspects néfastes du changement climatique et des catastrophes naturelles qui ont frappé Cuba. Et il a terminé en dénonçant le blocus imposé à Cuba par les États-Unis, rejeté par la communauté internationale, et en contradiction avec les principes de l’ ONU et du droit international, et par l’exigence de la restitution du territoire occupé par la base navale US à Guantánamo.

Rodríguez a déclaré que : « C’est dommage que certains pays continuent à manipuler les droits de l’homme pour leurs objectifs politiques, pour justifier le blocus contre Cuba et pour promouvoir « un changement de régime » ». « Ils n’ont aucune portée morale, au contraire, ils sont les auteurs de nombreuses violations des droits de l’homme, bien connues… Cuba va examiner minutieusement les recommandations et donnera sa réponse en septembre 2018 ». Et il a encore cité une recommandation étrange : ce sont les États-Unis que défendent à leurs citoyens de voyager à Cuba et qui rendent presque impossible l’obtention de visas pour les familles cubaines en limitant leurs services consulaires, et non le contraire.

Visite officielle en France.

Bruno Rodríguez a également rendu une visite officielle en France, où il a rencontré Jean-Yves le Drian, ministre des affaires étrangères. Ils ont constaté le déroulement positif des relations bilatérales, et ont exprimé la volonté de continuer à développer les relations dans les domaines économiques, commerciaux, des investissements, d’échanges universitaires, de recherche scientifique, de relations culturelles et sportives. Ils ont abordé leurs points de vues au sujet des événements internationaux.

Durant son bref séjour en France, Rodríguez a également rencontré Audrey Azoulay, directrice-générale de l’ Unesco, et les deux parties ont confirmé leur volonté de poursuivre les excellentes relations existantes.

F. Tack

(Binnenlands Cubaanse Nieuws )

CUBA : CONSTRUIRE – RECONSTRUIRE – EMBELLIR.

Wim Leysens

« Le logement est un grand problème dans tout Cuba ; chaque année les pays investi des millions de pesos dans la construction de nouveau logements ou la réhabilitation d’anciens logements. Mais quand un ouragan comme Irma s’en mêle… ». Lourdes Ochoa Obreu, ex-parlementaire et actuellement collaboratrice au Conseil Provincial de La Havane, s’exprime.

L’impact de l’ouragan Irma sur l’île a été énorme. L’ouragan a frappé 13 des 18 provinces, causant des dégâts à hauteur de 13 milliards de pesos (54 millions de dollars). Mais les Cubains parlent avec fierté de l’ouragan qui a suivi, un ouragan de solidarité. De nombreux citoyens se sont joints aux brigades de travail chargées de débarrasser les débris et libérer les rues. Immédiatement l’autorité a pris des initiatives pour la reconstruction. Les premières priorités étaient claires : réparer le réseau électrique et assurer la distribution d’eau. Après quelques jours les plus gros dégâts dans les écoles étaient réparés et toutes les classes en service.

Le tourisme finance la reconstruction.

Lourdes déclare : « Tout de suite après la tempête tous les travaux en cours étaient arrêtés et tout le matériel disponible, des tracteurs et des grues jusqu’aux pierres et au ciment, allait à la reconstruction des quartiers les plus touchés et au tourisme ». Il n’est pas étonnant que le tourisme soit une priorité des priorités. Le secteur est la source principale de devises étrangères. Des hôtels démolis signifient pas de touristes, pas de revenus. Autrement dit, ces investissements se remboursent d’eux-mêmes et génèrent en plus des extra bienvenus. Aujourd’hui pratiquement l’ensemble des destinations touristiques disposent de leur capacité totale, comme nous avons pu le constater à Guardalavaca.  A Remedios, qui reçoit depuis quelques années des investissements importants, les derniers mètres du Malecon (la digue de mer) ont été achevés en mars.

La reconstruction des logements.

Mais le plus grand souci pour les habitants reste bien sûr leur logement. Ici également Cuba a fourni un grand effort, malheureusement toujours insuffisant. Une des provinces les plus frappées a été Camagüey, avec plus de 43.700 habitations sinistrées. Quatre mois plus tard déjà (ou seulement) 9.450 étaient restaurés par les brigades de construction des entreprises publiques. Parallèlement l’autorité dispose d’autres mécanismes pour soutenir les Cubains concernés. Celui qui perdu totalement sa maison est relogé temporairement dans une structure d’accueil, et est enregistré pour un relogement dans une nouvelle habitation. Mais cette période temporaire peut durer parfois de 2 à 3 ans, et beaucoup optent pour d’autres solutions. Celui qui dispose de peu de moyens peut faire appel à une compensation en argent. Les personnes dans une meilleure situation financière peuvent faire des prêts à des taux très faibles, et entamer les travaux eux-mêmes

État des dégâts et de la reconstruction à Ciego de Ávila.

Habitations touchées 31.540, restaurées 8.750

Écroulement total 4.231, solutionnés 232

Écroulement partiel 2.851, solutionnés 819

Toits totalement démolis 4.746, réparés 2.048

Toits partiellement démolis 18.857, réparés 5.572

Des nouveaux logements, des nouveaux quartiers.

Il est évident que à côté des interventions après cette catastrophe, Cuba poursuit la construction de nouveaux logements et quartiers. A Santiago de Cuba j’ai parlé avec Ramón Morales Fuentes, secrétaire provincial du syndicat du bâtiment. « Le dernier ouragan Irma n’a pas trop touché notre province, mais nous sommes encore en plein dans la reconstruction des conséquences de Sandy (2015) et Matthew (2016). Celui qui entre dans la ville de Santiago peut découvrir sur différentes voies d’accès des nouveaux quartiers. Ils font partie du plan pluriannuel destiné a procurer des logements pour les familles sinistrées. L’année dernière nous avons construit 1.224 nouveaux logements,  de 17% au-delà de ce qui était prévu. Pour 2018 le plan est encore plus ambitieux : 2.494 nouveaux logement, soit le double. Afin de maîtriser les coûts, nous ne construisons pas seulement en briques, mais nous implantons également ce que nous appelons des « maisons rustiques ». Ce sont des logements plus simples de 100 m², avec trois chambres à coucher,, un sol en béton, des murs en bois et un toit en zinc. Ces constructions ont aussi l’avantages de pouvoir utiliser des matériaux de construction naturels, de l’environnement direct, et nous rendent moins tributaires des livraisons, parfois déficientes. Un autre programme, financé par la province, prévoit la construction de 951 habitations à 1 ou 2 chambres à coucher ».

Mais indirectement Irma intervient dans les efforts à Santiago de Cuba. « Après le passage de Irma les provinces les plus frappées sont devenues prioritaires pour la fourniture de matériaux de construction. Ceci nous oblige à décaler notre programme de construction de 2025 à 2030 », conclut Ramón.

Les services sociaux en ligne de compte.

Ramón tient à mentionner que l’autorité poursuit les investissements dans les services sociaux. La liste mentionnée est peut-être monotone, mais impressionnante. En 2017 le secteur du bâtiment a restauré et transformé : 18 homes pour étudiants, 7 centres de séjour pour enfants, 12 parcs, 4 maisons de la culture, 18 entrepôts, 17 boulangeries de quartier, 8 locaux de consultations pour le médecin de la famille, 2 hôpitaux et une maison d’accueil pour femmes en fin de gestation.

Une ville fraîche, une ville vivable !

En se promenant dans les rues de Remedios, Caibarién, Holguín, Baracoa, Santiago de Cuba, ce qui nous a frappé agréablement, c’est les soins à l’entretien des parcs et pleines de jeux. En effet, depuis deux ans, les communes et les villes disposent de fonds supplémentaires pour le rafraîchissement de leurs quartiers. Une nouvelle loi oblige les entreprises publiques à consacrer 1% de leurs bénéfices à la commune où s’exercent leurs activités. Ces fonds ne peuvent être investis que dans le réaménagement des places publiques, comme un parc, un terrain de sport, un accueil pour enfants, etc. Le test a débuté à La Havane, avec des résultats positifs. Un an plus tard la mesure a été élargie à toutes les communes.

Santiago brûle !

A Santiago de Cuba les organisations sociales et les groupes de quartier se sont réunis avec les autorités de la ville. Résultat : « Santiago Arde », un plan ambitieux pour améliorer les conditions de vie dans les quartiers du centre de la ville.  « Nous voulons une plus belle ville, plus propre, plus ordonnée », nous dit Jorge, le propriétaire de la casa particular où nous logions. Ramón raconte « Les entreprises de construction apportent une contribution importante. Nos brigades de travail sont intégrées dans les travaux et l’embellissement des espaces publics, les parcs et le mobilier urbain ont été rénovés, Les grandes avenues comme Trocha, Céspedes, Manduley offrent un accueil embelli aux visiteurs. Combien de touristes ont déjà pu apprécier  Las Enramadas, la belle rue piétonnière ! ».

Une ville rafraîchie a aussi un effet stimulant pour la vie sociale des quartiers. Lors d’une promenade dominicale dans les quartiers excentriques je suis passé par des petites places où des vendeurs locaux avaient installés leur étal, ou où l’on préparait un podium pour un spectacle. « Cela aussi est une conséquence de la règle des 1% », explique Jorge. Ces dernières années notre conseil communal est entraîné par un conseiller très jeune, qui s’investit beaucoup pour les quartiers. C’est à lui que nous devons ces nombreux marchés locaux et cette animation ».

(Cultuur en sport)

EXPO « ARTES DE CUBA », DE L’ÎLE POUR LE MONDE, KENNEDY CENTER A WASHINGTON (8 mai – 3 juin 2018).

Regi Rotty, sur base d’articles de la presse cubaine et américaine.

La révolution cubaine ne s’est pas seulement investie dans l’enseignement et la santé, mais aussi dans la culture et le sport, qui sont des piliers de la société cubaine. Ainsi, par exemple l’enseignement de la musique aux enfants a la même importance que les mathématiques. Il est donc normal que cette richesse culturelle attire l’attention d’autres pays. C’est aussi le cas aux États-Unis.

Alica Adams, vice-présidente du Kennedy Center à Washington, estime que le festival « Artes de Cuba » s’intègre dans la mission du Centre, comme un ministère de la culture de fait. La culture cubaine l’intrigue depuis 20 ans. Mais le centre a du déployer plus d’argent et plus d’efforts que normalement, parce que tous les artistes cubains devaient d’abord voyager au Mexique pour y demander un visa, car les États-Unis n’en octroient plus à Cuba même (mesures de Trump)… Adams estime que Cuba joue dans une catégorie supérieure, parce que le gouvernement cubain investit énormément dans l’art et la culture. Cuba est aussi un mélange intéressant de cultures d’ Europe, d’ Afrique, des Caraïbes, d’ Amérique du nord et du sud.

Le Kennedy Center fête la richesse, l’influence et la diversité de la            culture cubaine avec un festival qui prévoit une cinquantaine de spectacles qui comprennent la musique, le cinéma, le théâtre et les arts visuels. 400 artistes participent, dont 250 habitent Cuba et 150 d’origine cubaine, vivant aux USA. Il y a de la salsa, du ballet, du jazz, du latin funk, de la musique classique, de la musique populaire, de la danse moderne, du ballet, du flamenco, un défilé de mode, des arts visuels, du cinéma, etc. Des voitures des années ’50, des café et des restaurants cubains sont de la fête.

Pour Cuba il est politiquement important de diffuser une image positive à l’étranger, via l’art et la culture, en contrepartie de l’image préconçue dans la presse étrangère. Les responsables politiques comme l’actuel président, Miguel Díaz-Canel, Abel Prieto Jiménez, ministre de la culture, Fernando Rojas, vice-ministre, et Marcelino Medina, premier vice-ministre des affaires étrangères (MINREX), ont reçu les artistes qui allaient représenter le pays au Kennedy Center. A cette occasion Díaz-Canel a déclaré que l’art est une forme de communication entre les peuples, qui démontre que l’on peut vivre en paix malgré nos différences.

Les opinions de quelques artistes cubains confirme cette vue. Ainsi Irène Rodríguez, danseuse et chorégraphe, a déclaré que c’est gagnant-gagnant pour les deux pays, et que c’est une expérience magnifique pour les artistes qui participent. Yosvany Terry, saxophoniste et compositeur, professeur de musique à l’ Université de Harvard, résident à New-York, déclare : le festival Artes de Cuba aborde tout ce qui nous unit et est une occasion unique pour fêter notre culture. Il estime que les artistes sont des ambassadeurs culturels qui, de par leur fonction d’artiste, encouragent des rapprochements. Terry a offert un spectacle avec le célèbre artiste plastique Manuel Mendive, mélangeant peinture, danse et musique, pour un public enthousiaste.,

Il est impossible de mentionner tous les spectacles du festival, et nous présentons ici quelques sommets dont, parmi les plus importants l’ouverture et la clôture.

Le show d’ouverture, avec Omara Portuondo et le pianiste Rolando Luna du Buena Vista Social Club, a été un formidable succès. En un minimum de temps toutes les entrées étaient vendues et le public était enthousiaste.

La clôture a été assurée par le Ballet National de Cuba, avec sept séances, sous la direction de la directrice Alicia Alonso. On a aussi fêté le 40 anniversaire du premier spectacle du ballet aux USA, également au Kennedy Center, en 1978. le ballet poursuit avec une tournée aux États-Unis, qui le mènera à Chicago, Tampa et Saragota Springs. Deux ballets ont été présentés à l’ Opera House : Giselle et Don Quijote. La version de Don Quijote est une version améliorée du ballet classique de Marius Pepita, d’après le célèbre roman de Cervantes. L’ oeuvre du ballet national n’est pas une succession de scènes, avec des interruptions comiques, mais plutôt une histoire d’amour crédible, avec une évolution des caractères et du drame. Un ensemble cohérent et fort, avec des solos de Viengsay Valdes, la danseuse étoile.

L’orchestre du Mozart Lyceum, de la Havane, a présenté à Artes de Cuba des oeuvres classiques de compositeurs cubains. Sous la direction de José Antonio Méndez on a proposé des compositeurs du XXe siècle, suivi de musica campesina, sous la direction de Carlos Fariñas, et un troisième volet avec le maître Leo Brouwer, guitariste mondialement connu, qui a rendu un hommage à la tradition guitariste espagnole. Suivait alors un programme dédié aux ancêtres africains. Le directeur était très satisfait de l’accueil enthousiaste du public de Washington, et n’ont pas manqué des ovations debout.

L’ensemble de théâtre Argos a présenté la pièce à succès « 10 millions », qui traite d’un garçon sensible, plongé dans les livres, en pleine adolescence, déchiré entre sa mère, fidèle à la révolution, et un père qui veut partir aux États-Unis. Les quatre acteurs présentent essentiellement des monologues et des discours vers le public.

Le ballet Malpaso, un jeune groupe créé en 2012, est connu mondialement par ses chorégraphies expressives et originales. Il a présenté un pas de deux qui représente un cataclysme, et le ballet « 24 heures et un  chien », traitant d’une journée typique pour dix danseurs à La Havane.

L’interprétation de la Guantanamera par des centaines de chanteurs était époustouflante. Le texte est basé sur l’oeuvre poétique de José Martí, le père de la patrie, dont les « simples vers » (versos sencillos) font la base de cette chanson patriotique.

Signalons encore que l’orchestre Miguel Failde a fait danser tout le monde. Et le groupe Yissy et Bandache mérite une mention, en tant que quintette qui explore les limites de la musique avec le High Speed Cuban Jazz, avec des influences hip hop, funk et de la musique de danse afro-cubaine.

(Cultuur en sport)

« UN REGARD THÉÂTRAL » Á SANTIAGO DE CUBA.

Sergio Martinez (Radio Rebelde)

L’exposition « Mirada Teatral », du photographe belge Regi Rotty, a été inaugurée au centre culturel « Francisco Pratt Puig », au « bureau du Conservateur, dirigé par Omar López.

Le discours d’ouverture a été prononcé par Luisa María Ramírez Moreira, critique d’art. Elle a rappelé que Regi Rotty visite Cuba depuis 1966, se consacrant à la figuration de l’essence, ce qu’il registre immédiatement avec sa caméra. Les exemples se réfèrent à sa rencontre avec le groupe de théâtre « Grupo de Teatro Bayamés Andante », grâce à qui il a pu négocier avec d’autres personnalités, mais aussi avec des groupes théâtraux du Danemark, de Colombie et de la plus grande des Antilles.

Regi apporte une vue du théâtre cubain et d’autres lieux, se nourrissant des impressions diverses qui se manifestent chez chaque acteur ou actrice, des groupes d’enfants ou le public. C’est lui qui rit, chante et pleure, lui qui se recueille devant la statue de Carlos Manuel de Céspedes (le libérateur des esclaves, ndlr). C’est l’homme dans une situation naturelle ou artristique.

Regi Rotty a exprimé sa reconnaissance pour l’accueil de « Mirada Teatral », composé de 25 reproductions. Il y exprime sa passion pour la photographie et pour l’homme, avec une forte concentration pour capter l’essence qu’il pourchasse. « J’aime exprimer les émotions et les contrastes dans la vie des gens, en utilisant toutes les possibilités de l’art photographique, sans masquer la réalité. Voilà ce que je recherche avec mes créations graphiques et mles représentations du « Grupo de Teatro Bayamés Andante ».

Il est membre du groupe de solidarité « Les Amis de Cuba » en Belgique, et de la Brigade Carlos Habré avec laquelle il a contribué à la rénovation de l’hôpital Ambrosio Grillo et de la maison de retraite Mario Muñoz.

Regi Rotty est diplômé de l’ IMOV en Belgique, membre du comité de rédaction de la revue Cuba Sí. Il a exposé à plusieurs reprises à Bruxelles, Santiago et Bayamo.

(Boekbesprekingen)

KAPCIA, Antoni. Leadership in the Cuban Revolution. The Unseen Story.

London, Zed Books, 2014 – 239 pp.

L’auteur est professeur d’histoire latino-américaine à l’ Université de Nottingham, et a publié plusieurs livres sur Cuba : Cuba : Island of Dreams (2000), Havana : The making of Cuban culture (2005), Cuba in Revolution (2008, voir Cuba Sí 169, décembre 2010), et, avec Par Kunaraswan : Literary Culture ion Cuba : Revolution, nation and building end the book (2017) ?

Ici, il aborde la direction dans le processus révolutionnaire cubain. Il veut mettre fin à la fausse image que Cuba est dirigé uniquement par Fidel Castro, secondé par Raúl Castro et Che Guevara.

Les six premiers chapitres abordent ce thème durant différentes étapes de la révolution : 1953-58, 1959-62, 1963-75, 1975-86, 1986 à ce jour. Il présente des analyses intéressantes de ces périodes, abordant, entre autres, les tensions entre les militants du Mouvement 26 Juillet, du PSP (ancien parti communiste) et du Directoire révolutionnaire lors de la constitution du Parti Communiste de Cuba (PCC), entre les acteurs de la « Sierra » (l’armée rebelle) et ceux du « Llano » (la résistance dans les campagnes et les villes). Il offre une image de figures au sommet, du premier cercle, du deuxième cercle et des autres niveaux. Des figures qui restent, qui disparaissent et reviennent à l’avant-plan, en fonction des rapports de force et de la situation politique du pays, ,ou en fonction de facteurs externes, comme les tensions avec l’Union Soviétique à certaines époques.

Un fil conducteur est visible durant les différentes périodes : la direction reste concentré autour des figures de confiance de la lutte de guérilla, les participants aux trois gestes historiques : la Moncada, le débarquement du Granma, la Sierra Maestra.

Le livre démonte, à juste titre, l’image de Fidel Castro comme leader unique, secondé par Raúl et Che. Il démontre clairement la présence d’autres acteurs qui ont joué et jouent un rôle important dans le déroulement révolutionnaire, aux côtés des figures principales de la révolution.

Les deux derniers chapitres sont nettement moins intéressants et apportent, à mon avis, une argumentation faible et nullement une interprétation marxiste de l’histoire de la révolution cubaine, avec une description peu convaincante d’un « corporatisme révolutionnaire ».

Les premiers chapitres peuvent figurer en tant qu’analyse intéressante et bien documentée.

                                                             Freddy Tack

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