Cuba Sí 194 – traductions

Cuba Sí 194 – traductions

Traductions par Freddy Tack

DES BASES JURIDIQUES POUR LA RESTITUTION DE GUANTÁNAMO EXISTENT-ELLES ?

A l’occasion d’un concours de plaidoyer « Charles Rousseau », au sujet d’un cas fictif de maltraitance dans la prison à Guantánamo, Aster Boeye a étudié les possibilités juridiques pour Cuba, pour exiger la restitution de Guantánamo. Dans la deuxième partie, Victor Manuel Cairo Palomo, de l’ambassade de Cuba à Bruxelles, éclaire le point de vue cubain.

 Wim Leysens

A. Une analyse d’éventuels arguments juridiques.

Un bref retour en arrière.

La base de Guantánamo a un statut juridique particulièrement étrange : elle appartient au territoire souverain de Cuba, mais tombe sous la juridiction des États-Unis. Cette situation exceptionnelle est le résultat de plusieurs traités qui datent d’avant la révolution cubaine de 1959. 

Les États-Unis, qui avaient soutenu la lutte pour l’indépendance de Cuba, ont exigé, lors de l’élaboration de la Constitution, l’ajout de l’amendement Platt (12/06/1901). Cube était obligé de vendre ou de louer les terrains nécessaires aux États-Unis, pour y implanter des bases charbonnières ou des bases navales. Le « Traité Permanent entre Cuba et les États-Unis » (10/12/1903), stipule que les terrains utilisés par les États-Unis en tant que base navale, tombent sous leur entière juridiction. Le 29/05/1934, le « Traité sur les relations entre Cuba et les États-Unis », confirme que les États-Unis gardent les droits existants au sujet du contrat de location de la base navale de Guantánamo, et que ces droits seront maintenus aussi longtemps que les États-Unis ne quittent pas cette base, et aussi longtemps que les deux gouvernements n’y acceptent pas de modifications.

Juridiquement contestable selon le droit international ?

Est-ce que ces traités sont contestables sur base du droit public international ? Pour répondre à cette question il faut essentiellement se référer à la Convention des Conventions de Vienne, de 1969.
L’article 26 de cette Convention stipule qu’un contrat conclu doit être « exécuté de bonne foi », et reste une obligation, même lors d’un changement de régime. Autrement dit, la Révolution Cubaine ne change rien aux traités existants. Peut-on invoquer l’ article 52, qui stipule qu’un contrat est nul si il a été conclu sous la menace ? On pourrait argumenter que des pressions ont été exercées lors de l’imposition de l’amendement Platt, mais cette argument tombe pour le Traité Cubano – Américain de 1934. Mais finalement l’article 52 n’offre pas de solution, car il ne vaut que pour les traités internationaux conclus après 1969.

L’article 64 stipule qu’un traité peut être résilié après l’apparition d’une nouvelle règle de droit obligatoire. Le droit à l’autodétermination pourrait être pris en considération. Mais cet article ne donne pas une opportunité à Cuba, au contraire. Dans le ca           s de Guantánamo, ceci voudrait dire que les habitants de la base pourraient invoquer le droit à l’autodétermination, dans ce cas donc, les Nord-Américains.

L’article 62 offre la possibilité de révoquer des traités si « il des changements fondamentaux sont intervenus ». La révolution Cubaine et les mauvaises relations entre les deux pays pourraient être considérés comme des changements fondamentaux. Mais la contrepartie argumente que selon l’article 26, déjà cité, un traité doit être exécuté, peu importe le changement de régime. On tombe alors dans un duel juridique sans issue. Dans de telles situations reste la possibilité théorique de soumettre le litige à une instance indépendante tierce.

Le fait que les États-Unis ont utilisé Guantánamo comme prison, et même torturé des prisonniers, pourrait probablement être invoqué en tant que violation flagrante du traité de 1934. Car ce traité donne le droit aux États-Unis d’utiliser Guantánamo comme base navale, mais pas comme prison. En fait Cuba ne s’est pas opposé immédiatement à la construction de cette prison. Le 8 janvier 2002 les Américains informent Cuba au sujet de la prison. En réponse, Cuba offre même une assistance médicale pour le traitement des prisonniers. A l’époque Cuba ne réalisait pas que plus tard de graves tortures auraient lieu.

Guantánamo devant une commission internationale de différends ?

La Charte des Nations Unies spécifie, dans son article 2 § 3, que les différends doivent être résolus de manière pacifique, soit sans l’usage de violences. La Cour de Justice Internationale de La Haie se charge des différends entre deux pays. Ici le problème réside dans le fait que les États-Unis se sont retirés, après avoir été condamnés pour leur ingérence au Nicaragua. Et Cuba n’a jamais accepté la Cour Internationale. Le pourquoi n’en est pas clair, et Cuba déclare préférer des négociations bilatérales.

Même si les pays concernés ne reconnaissent pas la Cour de Justice Internationale, le principe existe que Cuba et les États-Unis demandent conjointement l’arbitrage d’un tribunal ad hoc, ou du Tribunal Permanent d’ Arbitrage. Mais à ce jour aucun des deux pays n’a pris une initiative dans ce sens.

Certains juristes estiment que Cuba a pris une position trop passive au sujet de l’occupation de Guantánamo. Cuba invoque le fait qu’elle n’a jamais encaissé les chèques pour la location (sauf le premier) que les États-Unis envoient annuellement. Mais elle n’en a restitué aucun. .On pourrait reprocher à Cuba de n’avoir pris aucune initiative d’intervention internationale. Et pour les États-Unis il est difficile de prendre au sérieux le paragraphe de la Loi Helms-Burton de 1996, qui stipule que la restitution de Guantánamo peut être négociée « si Cuba devient démocratique ».

Bref, tant Cuba que les États-Unis peuvent invoquer des arguments juridiques, mais une issue juridique est peu probable.

B. La position de Cuba.

Pour Cuba les choses sont claires : la base de Guantánamo est un territoire cubain, illégalement occupé par les États-Unis. Les Traités de 1903 et 1934 sont des conséquences de l’amendement Platt, imposé à  Cuba sous pression. Mais cela a été fait avec l’intention que les troupes nord-américaines quitteraient le pays , après avoir aidé Cuba à obtenir l’indépendance de l’ Espagne. Et dans le Traité de 1903 il est stipulé que le but de la base est justement de garantir la souveraineté de Cuba. Il est évident qu’après la révolution de 1959 Cuba n’a plus besoin de cette protection, ni ne la désire.

Le Traité des Traités de Vienne stipule que tous les traités doivent se baser sur le respect de la souveraineté des pays. Il est clair que le Traité des traités de 1969 ne s’applique pas, en principe, aux traités internationaux antérieurs. Mais ceci confirme la nécessité de réviser ces vieux traités. Un autre élément à prendre en considération est que les traités de 1903 et 1934, entre Cuba et les États-Unis, sont en contradiction avec la Constitution Cubaine de 1940 -donc d’avant la Révolution- qui stipule : « Aucun traité signé antérieurement, qui viole la souveraineté, n’est valide ».

En 2001, quand Bush décidait d’utiliser la base comme prison, Guantánamo a été remis sur la table. Comme la base ne se situe pas sur le territoire nord-américain, et en donnant aux prisonniers le statut de « combattants illégaux », les États-Unis voulaient contourner le droit humanitaire international. Il est exact que Cuba a proposé, au départ, une aide humanitaire, supposant que des prisonniers de guerre Afghans y seraient enfermés. Mais dès que Cuba a réalisé ce qui se passait réellement, le pays a été le premier pour dénoncer les pratiques de tortures auprès de la Commission des Droits de l’ Homme des Nations Unies. Depuis lors Cuba a déposé 15 résolutions à l’ ONU. Depuis lors on a de plus en plus lié la fermeture de la prison à la fermeture de la base. Quand tous les prisonniers auront quitté Guantánamo, la base peur être fermée, car elle n’a plus aucune valeur stratégique pour les États-Unis. 

Il est exact que Cuba a moins investi au sujet de Guantánamo dans les forums internationaux. Dans la Déclaration de Guarajúa de 2000, Cuba décidait d’investir un maximum sur le blocus et sur la libération des Cinq Héros, plus importants, d’un point de vue humanitaire, pour le pays. Maintenant que le processus de normalisation entre les deux pays est entamé, la question a repris du poids. Cuba a déposé Guantánamo sur la table des négociations, mai Obama a refusé d’en parler. Dès lors il est peu utile de demander une médiation des Nations Unies ou d’une autre instance : les États-Unis ne veulent pas en parler. Et Cuba ne va pas renégocier les traités de 1903 et de 1934, car le pays ne les reconnaît pas. La seule solution serait que les États-Unis quittent la base et signent un nouveau traité, reconnaissant la nullité des traités précédents. Il est donc évident que le départ de la base de Guantánamo est une question politique.

Considération finale.

Michael Strauss, un célèbre juriste, estime que : « le droit international peut être la base d’accord fondamentaux, les relations internationales déterminent leur sort ». Ceci est également le cas pour l’occupation de la base navale de Guantánamo. La seule solution est une solution politique, et ceci nécessite la volonté de changement par les deux parties. Dans ce cas concret il est clair que ce sont les États-Unis qui refusent d’aborder cette question. La pression politique externe est donc importante. Lors de la dernière réunion de la CELAC (26/01/2017) les chefs de gouvernement d’Amérique Latine et des Caraïbes se sont, une fois de plus, prononcés pour la restitution du territoire occupé, via un dialogue bilatéral en conformité avec le droit international.

SOCIEDAD

LA POPULATION DE CUBA VIEILLIT .

                                                                                                                                  Wim Leysens

« J’ai maintenant 70 ans, et j’ai perdu mon père à ses 96 ans et ma mère à ses 90 ans. Mon époux à le même âge que moi, et nous sommes médecins, tous les deux. Pendant 16 ans nous nous sommes occupés de mes parents. Maintenant nous vivons seuls. Nos trois enfants vivent à l’étranger. Nous n’avons pas d’autres membres de la famille qui pourraient s’occuper de nous, et nous avons déjà dû faire appel à des voisins quand nous avions de sérieux problèmes de santé. Ensemble, nous avons une pension de 645 pesos cubains (environ 25,5 $), trop peu pour vivre décemment. Pendant des années mon mari s’est chargé des achats pour un restaurant, en tant que job d’appoint. Puis il a fait des traductions d’articles scientifiques. Deux de nos filles nous envoient parfois de l’argent ou des médicaments,mais un virement mensuel fixe n’est pas possible. Et nous ne le voudrions pas, car nous nous sentirions dépendants ».

Le récit de Marielena décrit parfaitement la situation dans laquelle vivent beaucoup de gens de plus de soixante ans, et leurs familles. Le pays vieillit à grande vitesse. « Le vieillissement de la population est un fait, c’est ainsi, et un renversement à court terme est impossible », a reconnu en 2012  le vice-président Marino Murillo.(1) La population diminue, le nombre de naissances est bas, l’espérance de vie élevée, le solde des migrations est négatif.

Plus de gens âgés, moins de jeunes.

Le vieillissement de la population est une donnée générale dans le monde, pas seulement dans les pays industrialisés, mais aussi dans les pays dits en voie de développement, parmi lesquels Cuba.
Le bureau national des statistiques (ONE) (2) a réalisé une projection de l’évolution de la population. Aujourd’hui 19% des 11,2 millions d’habitants a 60 ans, ou plus. Ceci est pratiquement le double des pays environnants, et les prévisions estiment que d’ici à 2030 le pourcentage des  plus de 60 ans atteindra les 30%. Par comparaison, en Belgique ce chiffre est actuellement de 24%. La grande différence, c’est que Cuba a fait cette évolution en à peine 50 ans. En 1978 les soixante plus dépassaient tout juste le seuil des 10% de la population totale.

Alors que les soixante plus augmentent en nombre, le chiffre est en baisse pour les moins de 14 ans. Par conséquent la population de Cuba ne s’accroît plus, au contraire. Selon les démographes, Cuba se trouve à un maximum avec ses 11,2 millions d’habitants. Selon les estimations la population diminuera de plus de 200.000 habitants entre 2011 et 2025. 2021 est l’année charnière, quand le nombre de Cubains qui partent à la pension dépassera celui des jeunes qui accèdent au marché du travail.

La pyramide de population inversée n’est pas une donnée simplement négative. Grâce à l’amélioration des soins de santé, l’espérance de vie à Cuba  est montée, en moyenne, à 78 ans. Celui qui atteint les 60 ans, peut espérer d’y ajouter une vingtaine d’années, et les octogénaires peuvent encore s’attendre à vivre 7,6 ans. Avec ces chiffres Cuba se place au même niveau que les États-Unis, avec la différence que Cuba est un pays en voie de développement et que les États-Unis sont une superpuissance économique mondiale.

Une autre réalité est que les femmes décident, plus qu’auparavant, du nombre d’enfants qu’elles veulent mettre au monde. « Le bas chiffre des naissances peut être considéré aussi comme un résultat positif », déclare Grisell Rodríguez Gómez, chercheuse au Centre des Études Démographiques de l’ Université de La Havane. « Les femmes, les couples, ont le droit de fixer eux-mêmes le nombre d’enfants qu’ils veulent avoir ». Mais avec un chiffre de natalité de 1,69 enfants par femme, en 2012 (4), on est en-dessous des 2,1 enfants, chiffre nécessaire pour maintenir la population en équilibre.

En contradiction avec la Belgique, le chiffre peu élevé des naissances n’est pas compensé par une arrivée de migrants, au contraire. Peu d’étrangers viennent d’établir à Cuba, alors que des milliers de Cubains quittent l’île. L’ ONE (5) estime que pour les cinq dernières années 30.000 Cubains ont émigré définitivement. Le gouvernement espère diminuer, indirectement, les motifs pour l’émigration économique, par les mesures récentes.

La vie quotidienne.

Comme dans beaucoup d’autres pays, la majorité des personnes âgées vit avec la famille. Marielena parle de son expérience personnelle : « Il y a 20 – 30 ans mes parents étaient le noyaux de la famille, et comme, depuis des années, il y a un manque de logements, les enfants restent dans la maison familiale, avec leurs enfants. Les parents doivent alors un peu céder la place, et s’adapter aux habitudes du jeune couple, certainement quand celui-ci à des enfants à son tour. Tant que les grands parents sont en bonne santé, ils se chargent de plusieurs charges ménagères : ils vont faire les courses sur les différents marchés, ce qui demande parfois de longs déplacements et des heures de files. Ils font la lessive, ils conduisent les enfants à la crèche ou à l’école, et les aident pour leurs devoirs. Ils se chargent de tâches administratives, paiement de factures du téléphone, de l’eau, du gaz, ou d’autres démarches.

En ce qui concerne les soins de santé,  les personnes âgées peuvent s’adresser à différents services de santé gratuits, même pour des soins spéciaux ou des régimes spécifiques pour des maladies comme le cancer, le diabète, le cholestérol, etc. Pour la détente et la culture les anciens disposent de 13.000 clubs de personnes âgées. Et vu les besoins, l’autorité a décidé d’encore ouvrir 800 clubs supplémentaires.

Cohabiter avec les grands parents a ses avantages, mais il y a aussi des inconvénients. « Combiner le travail et la famille est difficile. Dans notre société patriarcale le ménage et les soins de la famille incombent encore aux femmes. Cela se voit chez les femmes qui ont de grandes responsabilités au travail. La combinaison exige beaucoup de travail et est très stressante », déclare Dayi, qui vit chez ses parents à Santiago de Cuba.

Mais les problèmes se posent réellement quand les grands parents perdent leur autonomie, et que les parents ne peuvent se charger des soins nécessaires à cause de leur boulot. Alors, la cohabitation se complique. La personne âgée se sent inutile et une charge, déprime et tombe malade. Les parents et les petits enfants se retrouvent stressés, parce qu’ils ne peuvent assumer les soins urgents, et, en même temps, ne peuvent rien modifier de la situation existante.

Marielena ajoute : « Je suis médecin à La Havane, mais il y a douze ans j’ai abandonné mon travail, pour m’occuper de mes parents. Trois ans plus tard mon mari à pris sa pension pour les mêmes motifs. Et ainsi beaucoup de forces professionnelles abandonnent leur travail, alors qu’elles sont encore parfaitement en état de travailler. Ceci est une perte pour le pays, et pour la personne. Voila pourquoi j’aimerais que le pays installe des entreprises ou des organisations qui peuvent offrir des soins spécialisés aux personnes âgées, à un prix raisonnable. »
Depuis lors les autorités ont reconnu le métier d’aide aux personnes âgées, pour des indépendants.

Car, effectivement, l’autorité est consciente des nouveaux défis. En septembre 2013 le Conseil des Ministres a libéré 66 millions de pesos (2,64 millions de dollars) pour des infrastructures et pour l’amélioration de l’attention aux personnes âgées dans les homes. Entre 2013 et 2015 le nombre de centres de jour (6), où les anciens peuvent s’adresser pour des soins médicaux, des activités de détente et un repas chaud, a augmenté jusqu’à 258, avec une capacité pour 8.794 anciens. Toujours trop peu pour les 20.000 anciens qui pourraient profiter de ces possibilités, selon Alberto Fernández (7), chef du Département des Anciens au Ministère de la Santé Publique. Le nombre de homes pour personnes âgées a été, lui, augmenté de 127 à 144, avec une capacité pour 11.174 personnes.

L’autorité est également consciente du fait que les salaires moyens sont insuffisants pour couvrir tous les frais quotidiens, et ceci l’est d’autant plus pour les pensions les plus basses. Elle a donc ouvert l’accès aux statut de travailleur indépendant (cuenta propria) aux pensionnés, qui peuvent ainsi arrondir les fins de mois. Près de 12% du demi million de personnes qui travaillent pour leur propre compte sont des pensionnés, soit 60.000 personnes. Et l’on peut ainsi voir des personnes âgées comme gardien de parking, portier dans un restaurant, vendeur ambulant d’articles de ménage ou de légumes, etc. Les femmes vont chez les particuliers pour faire du nettoyage, du repassage, ou pour s’occuper des enfants.

Si le revenu propre des anciens est insuffisant, la famille doit donner un coup de pouce. Certains, comme Marielena, reçoivent parfois des versements de membres de la famille vivant à l’étranger. C’est le côté positif de l’émigration. Et pour l’envers de la médaille elle déclare : « J’espère qu’à l’avenir les familles ne sentiront plus cette douleur, que les enfants doivent quitter le pays pour des raisons économiques ».

En conclusion, comment les Cubains en activité voient-ils leurs vieux jours ? Amarilys, 53 ans : « J’espère rester en bonne santé et vivre encore de longues années, de préférence en étant indépendante économiquement. Mais ma pension sera trop basse et mon fils devra m’aider. J’espère que l’autorité continuera à s’engager pour les anciens, et que les maisons de retraite offriront un peu plus de confort ».

Dayi, 28 ans : « Je me soucie de savoir si je pourrai me débrouiller financièrement et de façon indépendante, dans ma maison. Pour m’y préparer, je veux maintenant développer ma carrière professionnelle au maximum, mais cela peut encore être insuffisant plus tard. Dans ce cas, et si ma santé le permet, j’envisage de donner des cours en tant qu’indépendante ».

  1. http://www.cubadebate.cu/noticias/2012/08/09/envejecimiento-poblacional-en-cuba-trae-no-pocos-dilems-economicos/#.V2kXS9SLS9I
  2. http://www.one.cu/publicaciones/cepde/proyeccion_2015_2050/10_tabla_2.pdf
  3. http://www.belgium.be/nl/over_belgie/land/bevolking
  4. http://www.bvs.sld.cu/revistas/spu/vol40_2_14/spu04214.htm
  5. http://www.one.cu/publicaciones/investigaciones/proyecciones.pdf
  6. http://www.juventudrebelde.cu/cuba/2105-07-12/casas-de-abuelo-y-hogares-de-ancianos-desafio-pendiente/
  7. http://articulos.sld.cu:gericuba/archives/1640

CULTURA

BAYAMO – 25 ANS DE TEATRO ANDANTE ET EXPO DE PHOTOS.

Notre association a des contacts, depuis plusieurs années, avec le groupe de théâtre Andante, de la ville de Bayamo, dans l’ est de Cuba. Tout a commencé par une initiative de Sofie Dewulf, qui a envoyé alors un conteneur avec du matériel pour le théâtre, avec notre aide et celle de, parmi d’autres, Freek Neyrinck. Depuis lors je rend régulièrement visite à ce groupe sympathique. Ce fut le cas il y a quatre ans, quand ils ont fêté leur vingtième anniversaire, avec un an de retard. Durant cette semaine j’ai alors photographié les nombreux groupes qui s’y étaient produits, tant cubains qu’étrangers.

Le Teatro Andante a aussi l’ambition de se produire dans les villages isolés dans les montagnes, en plein air, mais ce projet est retardé depuis que leur camion a de sérieux problèmes techniques.
Ils cherchent toujours une interaction avec leur public, et une de leurs priorités est la promotion des droits des enfants et des jeunes, selon les principes éthiques de l’ UNICEF.

En décembre 2016 ils ont fêté leurs 25 ans d’existence, et j’ai exposé au Gran Teatro de Bayamo, les photos prises il y a quatre ans, du théâtre de rue et en salle. Des groupes de différentes régions de Cuba et des groupes étrangers (entre autre du Danemark), participaient aux activités pour cet anniversaire, des spectacles de haut niveau et appréciables.

Regi Rotty

La Rumba est Patrimoine Culturel.

Cuba avait défendu sa candidature avec ce texte : « La rumba est un mélange festif de musique et de danse, symbole d’un groupe marginalisé à Cuba. La rumba, avec ses chants, ses mouvements et sa musique, est une expression de résistance, mais est aussi gracieuse, sensuelle et gaie, et rapproche les gens ». La délégation cubaine a dédié cette inscription à Fidel Castro.

Le 30 novembre l’ UNESCO a reconnu la rumba en tant que Patrimoine Culturel du Monde.

Le 11 décembre, tout Cuba a fêté cette nomination. Félicitations et « a bailar » (alors on danse).

                                                                                                                                               Silvia

Jazz Plaza 2016 à Santiago de Cuba.

Pour la première fois dans son histoire, la 32e édition du festival international « Jazz Plaza », s’est déroulé du 15 au 18 décembre, pas seulement à La Havane, mais aussi à Santiago de Cuba.

Roberto Fonseca, le fameux pianiste de jazz et directeur du festival à Santiago, a ouvert les concerts avec son groupe Temperamento, en concert de gala au Teatro Martí. La salle était comble et avec une ambiance du tonnerre.

Rodolfo Vaillant García, président de l’ UNEAC, a souligné l’importance de l’événement pour la ville. Le festival de cet « Encuentro Amigos del Jazz », avec ses talentueux groupes, solistes et instrumentalistes, a connu un énorme succès. Parmi les nombreux invités il y avait Lázaro Expósito, le premier secrétaire du parti de la région (photo ci-dessous). Le concert était formidable et nous en avons profité.

A dix heures, après le concert, nous sommes allés à l’ Iris Jazz Club, pour y retrouver une prestation de Fonseca, avec le trompettiste Alberto Lescay, et d’autres jazzmen réputés. Ici aussi la salle était comble, et l’ambiance encore plus chaleureuse.

Un grand succès que nous espérons retrouver chaque année.

                                        Silvia

FIDEL

Nous étions à Cuba lors du décès de Fidel.

Fidel est décédé le 25 novembre 2016, tard dans la soirée. Le samedi matin, la nouvelle était connue partout. Les réactions de la majorité de la population m’a paru d’une grande tristesse. Fidel avait 90 ans et on savait que sa santé était précaire. Il y a quelques années déjà, il avait pronostiqué qu’il ne verrait pas l’installation du successeur d’ Obama. Le sentiment de deuil et de tristesse était général. 
J’ai été témoin de quelqu’un qui a éclaté en pleurs, dans une pièce où j’étais le seul autre présent., et ceci n’est pas une exception.

A la télévision on parlait de Fidel tous les jours, parfois avec beaucoup de répétitions. Il a connu une vie riche et pleine de rebondissement. Survivant de plus de 600 attentats, et décédé paisiblement à un âge avancé. A l’avenir il sera toujours commémoré comme une légende.

Le lundi matin je quittais la petite ville de Florida, pour me rendre à la ville de Camagüey, à une quarantaine de kilomètres. Je devais m’y rendre à l’immigration, mais on m’a annoncé qu’il y avait un hommage à Fidel dans le plus grand parc de la ville, et qu’ils s’y rendaient tous. Arrivé sur place on m’a offert la possibilité de participer et j’ai marché avec la longue file, et j’ai, comme tous, déposé une fleur. Ce fut impressionnant de partager cet hommage avec les milliers de Cubains qui y participaient.

A Florida j’ai pu signer le livre de condoléances, un geste très apprécié par les Cubains, car ils en ont parlé avec admiration à mon épouse cubaine.

Il était prévu que le cortège funèbre, avec les cendres de Fidel, passerait par Florida, pour passer la nuit à Camagüey. J’étais sur place le matin, dès dix heures, pour trouver un bon endroit pour prendre des photos, car on annonçait le cortège vers 12-13 heures. La masse de gens en attente était énorme. Mais il était 17h15 lors du passage du cortège. Les gens criaient « Yo soy Fidel » ou « Viva Fidel ».
Il est évident que le soutien à Fidel est toujours énorme chez la population.

Regi Rotty

Nous avions planifié notre voyage à Cuba de telle façon a être présents le 2 décembre pour la commémoration du 60e anniversaire du débarquement du Granma, à Playa Colorada. Quelques jours avant nous avons rencontré un groupe de jeunes de l’ Union des Jeunes Communistes, qui marchaient de Santiago de Cuba à Playa Colorada. Puis la mort de Fidel a modifié nos projets. Dans les casas particulares où nous logions avec notre groupe, les gens évoquaient spontanément des souvenirs, d’avant et d’après la révolution, de la campagne d’alphabétisation, des soins de santé, etc. Les gens étaient tristes, malheureux, et certains pleuraient. « Nous avons nos problèmes aujourd’hui, mais sans la révolution ça aurait été bien pire », selon la majorité. Osiris nous a raconté une belle histoire. Elle était mon premier contact avec la fédérations des syndicats (CTC). Elle a montré un livre et nous a montré une photo de son père avec Fidel, des années ’60. Enfant, sous Batista,  son père faisait tous les jours 20 kilomètres pour aller à l’école, et grâce à une bourse il est devenu médecin. Durant la révolution il soignait les rebelles blessés de la Sierra Maestra. Après la révolution il a fait partie de la première brigade médicale que Fidel a envoyé à l’étranger, en Algérie en mai 1963. Fidel avait sa place dans la famille d’ Osiris.

Bayamo était calme le premier jour après le décès. Pas de rassemblements spontanés, comme si tout le monde attendait les instructions officielles. Vers 4 heures on a annoncé la période de deuil: plus de musique, plus d’alcool, plus de fêtes. Une drôle d’expérience pour nous, dans le pays de la musique et du rhum. Partout dans les rues apparaissaient des affiches de Fidel avec le texte « La Révolution c’est… ». A Niquero nous avons fait la file avec de nombreux Cubains pour témoigner, par notre signature, de notre soutien à la révolution. Ceci a tellement frappé les gens, qu’ils nous ont fait cadeau du livre « Pasajes de la revolución de Cuba » du Che, avec un remerciement en dédicace.

Le 3 décembre notre bus se trouvait entre les nombreux bus qui amenaient les Cubains vers le centre de Santiago de Cuba. Un jour très spécial. Un rassemblement de plus de 200.000 personnes est déjà spécial, des gens de toutes sortes, des jeunes et des vieux. Ils écoutaient les discours, avec réserve et quand même enthousiastes, entre autres, celui de Raúl. Et je me suis senti profondément impressionné quand on a projeté des photos de Fidel sur un grand écran, et que toute l’assemblé a entamé l’ « Hymne du 26 juillet ».

Dans le registre de deuil j’ai écrit : « Solidaire avec le peuple de Cuba, dans sa lutte pour la paix et le socialisme ».

Paul Lootens
(ex président de la Centrale Générale de la FGTB)

Des moments historiques.

Santiago de Cuba, 26 novembre 2016. Comme il y a pratiquement deux ans, le 17 décembre 2014, j’ai mal dormi, et la nuit des sms arrivaient. En sortant, j’ai vu mon voisin, un homme solide comme un roc, assis sur le seuil et en pleurs. Nous nous sommes faits un abrazo, sans dire un mot. Il n’avait pas envie d’en parler. Nous le savions : Fidel nous avait quitté.

Dans la famille, la grand-mère et arrière grand-mère de nos filleuls, pleurait dans un coin. Son mari est un vétéran de la révolution, et la maison qu’ils occupent est une récompense pour son combat. Tous ceux que l’on rencontrait avaient les larmes aux yeux. Jamais il n’y a eu un tel silence, même les chiens n’aboyaient pas.

L’émotion fut à son comble le 4 décembre, quand les restes de Fidel sont arrivés à Santiago, ,pour y être enterrés le jour suivant. Des milliers, des dizaines de milliers de gens se trouvaient sur la route et criaient : « Yo soy Fidel » (je suis Fidel).

La famille et les amis demandaient si nous avions déjà vécu quelque chose de semblable. Non, nous n’avions jamais vu cela. Ceci n’est possible qu’à Cuba, où le mot « solidarité » a encore un sens.

Pablo

ASSOCIATION

In memoriam – Charles Van der Vinckt

Le lundi 12 septembre décédait Charles Van der Vinckt, ,un de nos membres les plus anciens et les plus fidèles. Jusqu’à la fin de ses jours il a suivi avec un intérêt passionné l’évolution sur l’île. Encore en mai, il s’était excusé pour une activité, un peu en panique parce qu’il ne pouvait pas assister, à cause de problèmes de santé de son épouse. Nous le connaissions également comme président de la CGSP, toujpours décidé pour l’action, et il avait encore participé à une émission télé sur « la vie tel qu’elle est » à Anvers.
Charles nous commémorerons toujours ton combat solidaire.
Nos condoléances à ton épouse et tes proches.

Les Amis de Cuba – Anvers

Régionale de Gand.

Début 2017 la régionale de Gand était à La Havane pour une visite de contrôle au Home 10 de octubre. L’accueil était enthousiaste. Nous avons pu constater que les travaux de la cuisine étaient achevés, et en état de fournir les repas pour tous les habitants. La salle avec des problèmes de distribution d’eau est également remise en service, pour les femmes. Résultat final : 30 places supplémentaires et une cuisine, digne de ce nom.

Nous avons également visité, à Santiago de Cuba, le Hogar de Ancianos Mario Muñoz, le home que nous allons restaurer début 2018, avec notre brigade. Nous avons eu une réunion avec la direction et le Ministère de la Santé. Les discussion ont bien avancé et ont fourni des renseignements concrets pour préparer le projet, et pour l’achat des matériaux nécessaires.

Le  28 janvier nous avons organisé notre premier brunch, avec la réélection des responsables régionaux et deux nouveau. Le moment idéal pour planifier nos activités pour 2017 et 2018. Le nouveau projet de rénovation a été présenté et discuté. Et nous avons réuni les volontaires de la Carlos Habré V, avec de nombres souvenirs et des yeux pétillants.

Dans le cadre de notre sixième projet de rénovation nous envisageons également l’envoi de trois à quatre conteneurs. Le 25 février nous avons chargé le premier à Wetteren, chez l’asbl Sint Lodewijk. Nous avions déjà travaillé avec eux, et cette fois ci nous avons embarqué tout ce qui ne cadre pas dans les nouvelles installations. Après les retards du conteneur précédent (pas de transport à cause d’un manque de carburant à Cuba), nous avons décidé d’expédier tous les conteneurs via Santiago de Cuba. Le traitement y est plus efficace, et la firme de transport nous propose les mêmes prix qu’un conteneur pour La Havane. Le conteneur prévu pour novembre 2017, avec du matériel de construction, est très important, car il doit être sur place à temps pour les travaux de la prochaine brigade.

Marc Wuytack

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