Cuba Sí 191 – traductions

Cuba Sí 191 – traductions

Traductions par Freddy Tack

7e CONGRES DU PCC

Le 7e Congrès du Parti Communiste de Cuba (PCC), du 19 au 19 avril, a traité plusieurs thèmes fondamentaux. Après l’analyse de l’application des directives approuvées par le 6e Congrès, on a abordé les pas suivants, avec une vision jusqu’en 2030. Il est impossible de détailler ici tous les points discutés, mais nous survolons quelques points importants. Pour plus de détails nous référons à la presse cubaine qui, sur plusieurs sites web, a inséré des rubriques spéciales sur le congrès (Granma, Juventud Rebelde, Trabajadores, Cubadebate, Temas, Bohemia, etc.).

Le Rapport Central.

Le rapport central a été présenté par Raúl Castro, après une brève commémoration du 55e anniversaire de la déclaration du caractère socialiste de la Révolution (16/04/1961). Le rapport a été soumis à l’examen de près de mille délégués et 280 invités (le PCC compte plus de 600.000 militants, dans environ 54.500 cellules de base). Durant les sessions locales préalables au congrès plus de 900 remarques et propositions étaient exprimées, retravaillées dans le texte final. Les propositions au sujet de la définition du modèle économique et social cubain, et du plan de développement jusqu’en 2030, ne seront pas approuvés en conclave, mais présentés aux militants du PCCet de la UJC (Union des Jeunes Communistes), aux représentants des organisations de masse et à plusieurs secteurs de la société.

Au sujet des 313 directives approuvées par le 6e Congrès, 21% sont totalement implémentées, 77% en exécution, et 2% non encore traités. Le Congrès a maintenant défini 268 directives actualisées pour 2016-2021, certaines inchangées (31), certaines adaptées (193) et quelques nouvelles (44). Raúl a souligné que le patrimoine naturel et les services sociaux, comme la santé, l’enseignement et la sécurité sociale, ne seront jamais menacés.

Dans le domaine de la politique internationale Raúl a confirmé que Cuba restera fidèle aux principes que la Révolution a toujours défendus. Au sujet du rapprochement avec les États-Unis il a répété que Cuba ne cédera en rien sur les principes de la Révolution et ne fera aucune concession en contradiction avec la souveraineté et l’indépendance du pays. On ne cédera pas sur la défense des idéaux, et la politique étrangère se confirmera, engagée pour des causes justes, pour la défense et l’auto-gestion des peuples, et le soutien aux peuples frères.Il a également cité la prochaine signature de l’accord avec l’ Union Européenne.

Les commissions.

On a d’abord examiné le rapport central présenté par Raúl. La résolution finale constate que c’est une analyse objective, sévère, claire et critique des réalisations des cinq dernières années (depuis le 6e Congrès). Les défis sont définis et on exprime la confiance dans l’actualisation actuelle du socialisme. Le développement futur n’acceptera jamais le sacrifice de la souveraineté, du bien-être et de la sécurité de la population. Les défis pour le parti sont clairs : le développement de l’économie, la lutte pour la paix et la fermeté idéologique. On recommande l’application de limites d’âge pour les fonctions dirigeantes : maximum 60 ans pour accéder au Comité Central, et maximum 70 ans pour les fonctions dirigeantes du parti et des institutions de l’état et du gouvernement.

Commission 1 : la définition du modèle économique et social cubain pour un développement socialiste.

La résolution insiste sur la nécessité de cette définition, afin d’expliquer clairement les principaux aspects du modèle, pour une meilleure compréhension de l’ensemble, et comme guide pour les adaptations nécessaires. On définit les principes du socialisme cubain, avec comme base la totale égalité, la liberté et la dignité de l’homme, avec les données essentielles de la société socialiste développée durant la Révolution.

Commission 2 : le plan de développement national jusqu’en 2030.

Ce plan sera le document régissant le développement et la solution des déséquilibres structurels de l’économie, avec une vision stratégique à moyen et long terme. Le plan est élaboré en conformité avec les directives du Congrès.

Commission 3 : l’implémentation des directives approuvées par le 6e Congrès et leur actualisation pour 2016-2021.

87,5% des 313 directives approuvées lors du 6e Congrès sont maintenues, adaptées ou fusionnées, et on a ajouté une cinquantaine de nouvelles directives. Elles en sont à la fois la continuité et l’adaptation.

La commission fait une recommandation au parlement, au gouvernement et aux institutions y correspondant, d’élaborer et d’approuver les normes juridiques nécessaires, afin de disposer des bases juridiques et constitutionnelles pour les adaptations.

Commission 4 : exécution des objectifs fixés par la Première Conférence Nationale de 2012.

La Première Conférence Nationale avait fixé un ensemble de mesures et d’objectifs au sujet des réformes indispensables, du style et des méthodes de travail, de la politique des cadres, des relations avec la jeunesse (UJC) et les organisations de masse, et au sujet du travail idéologique.

La commission souscrit aux bases théoriques des statuts du Parti. Celui-ci reste l’organe dirigeant suprême pour la société et pour l’état, fruit de la Révolution et de l’avant-garde organisée, qui garanti avec le peuple, la poursuite historique de la Révolution.

La session de clôture.

19 avril se tenait la session de clôture, à la date du 55e anniversaire de la victoire de Playa Girón (Baie des Cochons). On y a communiqué les résultats des élections pour le Comité Central, le Bureau Politique, le Premier et Deuxième secrétaire, et des membres du Secrétariat du Parti. Le discours de clôture a été présenté par Raúl Castro, en présence de Fidel Castro. La participation de Fidel a marqué un point émotionnel et culminant de ce congrès, avec une ovation et des applaudissements durant plus de vingt minutes.

Fidel a lu une brève intervention. Comment il est devenu communiste, le danger du surarmement pour l’humanité, la faim dans le monde. Il a terminé par la constatation qu’il va atteindre les 90 ans et que le tour de chacun viendra. Il a déclaré : « Les idées des communistes cubains resteront, comme preuve que, si on travaille avec dignité et application, il est possible de produire les biens matériels et culturels dont l’humanité a besoin, mais qu’il faudra toujours se battre pour les obtenir ».

Raúl Castro a souligné que l’adaptation du modèle économique et social n’est pas une tâche de quelques années, mais un processus de longue durée qu’il faut mener avec ordre, discipline et exigence. Il a rappelé, que simplement par les lois de la nature, ce Congrès sera le dernier sous la direction de la génération historique. Une génération qui passe sans regret ou pessimisme les drapeaux de la révolution et du socialisme aux nouvelles générations. Le nouveau Comité Central compte 142 membres, dont 2/3 de militants nés après le triomphe de la révolution. L’age moyen est de 54,5 ans (plus bas qu’en 2011). Le Congrès a donné son accord pour le maintien à la direction d’un groupe limité de vétérans de la génération historique. C’est à eux de concrétiser la transition jusqu’au 8e Congrès en 2021. Plus de 98% des membres du Comité Central ont un niveau universitaire, 44,37% sont des femmes, 35,92% des noirs ou des métisses. Les 55 nouveaux membres, selon la recommandation avancée, ont moins de 60 ans. Le Bureau Politique compte 17 membres, dont 5 nouveaux (également de moins de 60 ans).

Il a alors rendu hommage aux victimes de Playa Girón et à tous ceux qui ont sacrifié leurs vies pour la défense de la patrie, de la révolution et du Socialisme.

Et maintenant ?

Le 7e Congrès est terminé. Le débat retourne maintenant à la base, un débat qui doit contribuer à l’enrichissement et à la finition des thèmes discutés. La presse, la radio et la télévision ont donné un rapport détaillé des débats, et depuis le 16 mai une édition spéciale du Granma circule, avec les principaux textes du Congrès (on trouve une version PDF sur www.granma.cu).

La participation du citoyen reste un principe fondamental pour l’élaboration des plans pour le futur. Et tant durant le congrès, que dans la presse, le rôle de la jeunesse a été souligné avec force. Ce sont les jeunes générations qui doivent reprendre le flambeau.

Les objectifs sont clairs. Priorité au développement économique dont le pays a un besoin fondamental, avec le perfectionnement du modèle socialiste cubain et la décision de ne jamais retourner au capitalisme. Une petite proportion de propriété privée est ouverte, avec les PME, mais avec des règles et sans possibilité de concentration de propriétés. Le système socialiste reste la propriété du peuple entier pour les moyens de production fondamentaux, avec comme base les entreprises d’état socialistes. Et il faut y inclure le renforcement de la propriété coopérative.

Finalement le Congrès a une fois de plus attiré l’attention sur les objectifs inchangés des États-Unis : détruire le socialisme, et il a plaidé pour la vigilance au sujet de la contre-offensive en cours en Amérique latine.

PRECIOS

Les prix élevés des denrées alimentaires : un souci permanent pour la population et l’autorité.

La hausse des prix des produits de consommation est un thème qui agite fortement l’opinion publique ces derniers mois. Vers la fin de l’année dernière les prix avaient atteint des sommets jamais enregistrés. Dans la presse cubaine on trouve chaque semaine des témoignages de consommateurs et de vendeurs sur les marchés locaux. Que ce passe-t-il ?

Commençons par une communication officielle du Ministère des Finances et des prix, le 2 mai 2016 : « Nous estimons que la cause principale de l’augmentation des prix (des produits agricoles), se situe au niveau de production qui ne répond pas à la demande, et que l’amélioration à ce niveau dépend de facteurs objectifs et subjectifs. Néanmoins nous ne pouvons pas rester les bras croisés et observer comment le citoyen est choqué par la manipulation sans scrupules des prix par des intermédiaires qui ne pensent qu’à gagner plus d’argent ».

L’insatisfaction s au sujet des prix élevés est générale.

« Je préfère me taire, je m’excuse mais je ne peut pas vous aider, car si je dis ce que je ressent vraiment, réellement… sorry, mais je préfère me taire ».

« Je ne m’en sort plus avec mon salaire. On préfère ne pas en parler, car nous savons qu’il faut continuer… ».

« Durant les cinq années que je fréquente ce marché, je n’ai jamais vu les tomates aussi chères. Il y a quelques années les carottes coûtaient 2 pesos en moins, les choux 4, et je ne parle pas des tomates ».

Voilà quelques remarques que Cubadebate publiait de la part des visiteurs des marchés agricoles à La Havane, au début de cette année.

Un mal ancien de l’économie cubaine, certainement après la période spéciale des années ’90, est l’approvisionnement des produits alimentaires. Malgré plusieurs initiatives pour augmenter la production agricole, Cuba produit nettement trop peu pour satisfaire les besoins. Dans son discours inaugural du 7e Congrès le président Raúl Castro citait le chiffre de 2 milliards de dollars que le pays consacre aux importations d’aliments ; dont la moitié pourrait être produite dans le pays.

Traditionnellement les producteurs agricoles, tant les particulier que les coopératives, livraient leurs produits au centre de collecte de l’état, nommé acopio, qui se chargeait de l’approvisionnement des magasins et des marchés. Le manque de coordination, le transport déficient, les retards de payements, etc. avaient pour conséquence que l’offre pour le citoyen restait limitée. Par une tentative de rendre les prix des produits agricoles moins chers, le gouvernement avait assoupli en 2013 la mise sur le marché. La partie de la récolte qui n’est pas reprise par l’état, « l’encargo estatal), ne devait plus passer par le centre de collecte. Les producteurs peuvent apporter leurs produits directement au marché et les vendre au prix résultant de l’offre et la demande. En décembre de la même année on inaugure El Trigal, un marché de gros. Cette coopérative est chargée de fournir en fruits et légumes la capitale, La Havane, à des prix payables, et a, pour cela, passé des contrats avec des coopératives agricoles des provinces adjacentes de Mayabeque et Artemisa.

L’autorité a toujours fait des efforts pour maintenir des prix abordables pour la nourriture. Les produits de base comme le riz, l’huile, la viande, sont garantis par la « libreta ». Avec ce carnet chaque famille cubaine a la garantie d’une gamme de produits de première nécessité, à des prix très bon marché. Durant des années les fruits et légumes étaient vendus à des prix subsidiés. Afin d’assainir les finances publiques, un des moyens utilisés est de remplacer cette « politique du gratuit pour tous », par un système de soutien sélectif dirigé vers les citoyens les plus faibles. 

Les prix élevés des produits alimentaires est dû à une demande croissante, non seulement parce que les Cubains consomment plus, mais par des besoins accrus du secteur touristique. Car les paysans indépendants et les coopératives agricoles peuvent vendre directement aux hôtels, aux restaurants privés et aux Cubains plus riches.

L’un marché n’est pas l’autre. En fait il y a trois sortes de marchés.

Les coopératives agricoles peuvent organiser leurs propres points de vente dans ce qu’on appelle un MAC (Mercado Arrendado a Cooperativas). Ils y vendent les produits de leur propre coopérative ou d’autres coopératives, mais peuvent aussi s’approvisionner au marché de gros El Trigal (en ce qui concerne La Havane). En principe c’est le président de la coopérative qui fixe le prix de vente. Le préjugé que les coopératives vendraient aux prix reçus des centre de récoltes, c’est avéré inexact ; dans la pratique le principe de l’offre et de la demande prédomine.

Le Cubains peuvent également se diriger vers le marché libre MAOD (Agromercado de Oferta y Demanda), ou chez des vendeurs de rue indépendants (cuentapropistas). Ces revendeurs s’approvisionnent directement chez les producteurs ou au marché de gros El Trigal. Ces marchés sont les plus chers, car le prix est dépendant de l’offre et de la demande. Le fonctionnaire qui surveille le marché, n’a rien à dire en ce qui concerne les prix. Et pourtant beaucoup de Cubains achètent sur ces marchés car c »est là qu’on trouve la meilleure offre et la meilleure qualité.

Et finalement il y a les marchés de l’état ou les MAE (Mercado Agropecuario Estatal). Afin de remédier aux prix élevés, l’autorité a décidé début 2016 d’ouvrir plus de marché d’état. .Pour La Havane cela représente que le réseau actuel de 52 marchés (situation début février 2016) est élargi à 105, soit 1 par Consejo Popular (la plus petite unité administrative). Les légumes et les fruits y sont vendus à des prix fixés par les autorités provinciales. Les marges bénéficiaires se situent entre huit et dix pour cent. L’idée sous-jacente est : plus de concurrence fera baisser les prix sur les autres marchés.Mais l’effet espéré se fait attendre, probablement parce que l’offre sur ces MAE reste » relativement réduite.

D’où vient le fossé entre coûts de production et prix de vente ?

Légalement les produits agricoles peuvent être commercialisés avec un surcoût de 30% par rapport aux frais de production. Mais, dans la pratique cela ne se passe pas toujours ainsi. Le boniato, par exemple, coûtait au producteur 0,32 pesos national en avril 2016, mais se vendait à plus de 3 pesos. Pour une livre (= 0,453kg) de tomates le rapport était de 0,93 pesos contre 14 et 25 pesos.

Le problème se situe surtout chez les intermédiaires et par un contrôle déficient. « Ce sont les intermédiaires qui rachètent les produits chez le producteur et vont les chercher avec leurs camions. Les producteurs demandent un prix raisonnable, mais les commerçants intermédiaires les revendent plus cher, ils veulent gagner plus que celui qui travaille la terre. Le marché doit alors les vendre encore un peu plus cher. Si on nous vends une caisse de tomates à 500 pesos, à combien devront nous l’offrir ? Si El Trigal fait baisser les prix, nous pouvons également offrir des prix acceptables », déclare un vendeur ambulant, cité par Cubadebate le 06/02/2016.Et le petit commerçant ne dispose que rarement d’un moyen de transport personnel, ce qui l’oblige à devoir compter des frais supplémentaires.

La législation stipule que les coopératives agricoles mentionnent sur les documents de transport le prix auquel leurs produits doivent être vendus. Mais les 6 inspecteurs du marché de gros de La Havane, El Trigal, sont dans l’incapacité de contrôler les 150 camions qui arrivent quotidiennement.

Certains camions roulent avec des documents falsifiés, ou sans documents. Celui qui se fait prendre reçoit une amende, mais finalement c’est le consommateur qui paye cette amende. Et l’intermédiaire empoche les différences de prix.

Il y a également des intermédiaires qui ignorent le marché de gros et approvisionnent directement, et illégalement, les petits commerçants et les vendeurs ambulants. Là, le contrôle sur les marges bénéficiaires a totalement disparu.

Selon les chiffres officiels, à La Havane, 1.777 vendeurs ambulants proposent leurs fruits et légumes aux clients. Il faudrait y ajouter les vendeurs sans licence, dont le nombre est inconnu. Les policiers effectuent un contrôle quotidien dont il ressort que 64% des amendes sont attribuées à des personnes ne disposant pas de licence. Ceci cache une autre donnée, soit que beaucoup de revendeurs travaillent pour un tiers, pour 50 pesos par jour, selon les témoignages. Un pas intermédiaire de plus, qui gonfle le prix pour le consommateur.

Les autorités ne peuvent plus rester à ne rien faire.

Déjà en décembre 2015 le président Raúl Castro et le parlement national ont invité le gouvernement d’arrêter la spirale des prix croissants des produits agricoles. La seule vraie solution est d’augmenter sérieusement la production agricole. Mais malgré toute une série de mesures, à court terme, l’offre restera en-dessous de la demande. Il faut donc d’autres mesures.

Un premier pas est d’avoir une vue exacte des frais de production réels des agriculteurs. Le Ministère de l’ Agriculture a pour cela recalculé et publié les prix moyens de 18 produits agricoles (7 légumes, 7 plantes à tubercules, 4 fruits), afin de donner au citoyen un point de référence fixé.

Les 18 produits appartiennent au groupe qui n’est pas distribué par l’état et sont donc vendus sur le marché libéré.

Il est important aussi de limiter la chaîne producteur-consommateur et d’éliminer les abus. Pour La Havane, le marché El Trigal reste le point faible. Dans un marché libéré, le marché de gros aurait dû assurer un approvisionnement régulier de la capitale, à des prix comparables à ceux que l’autorité payait auparavant aux agriculteurs. En réalité le passage par El Trigal a fait croître les prix. A moins de trois ans après l’ouverture, l’autorité provinciale a décidé, le 11 mai 2016, de fermer El Trigal. Motif : mauvaise gestion, corruption et contrôle déficient. Entre temps des voix s’élèvent pour autoriser les coopératives agricoles de livre directement aux marchés libres ou (MAOD).

Afin de faire pression sur les marchés libres, l’autorité a décidé, en février 2016, d’élargir le réseau de MAE, ou marchés d’état, à La havane à un par quartier. Le 2 mai 2016 le Ministère des Finances publiait de nouvelles mesures, discutées avec les producteurs et les commerçants. Afin d’améliorer l’offre, l’autorité se chargera de la distribution et de la commercialisation des produits agricoles pour lesquels la demande est la plus forte. Et les prix de vente maximum sont établis avant. De cette façon l’autorité espère trouver un équilibre entre les intérêts des consommateurs et des producteurs. Ces prix maximum ne sont pas valables pour les marchés libres et les vendeurs ambulants, où le principe de l’offre et de la demande reste en vigueur.

En guise de conclusion, la libération de la formation des prix a finalement nécessité une intervention de l’autorité. Sheyla Delgadovii publie la considération suivante dans Granma du 14 mars 2016 : « Il est clair que la loi de l’offre et de la demande n’offre pas une solution valable provisoirement. Ce serait possible si l’offre est suffisante et que la concurrence pourrait jouer son rôle. Tant que la capacité de production reste limitée, que la demande des produits augmente et que l’insatisfaction croît, les prix continueront à monter. Peut-être la réalité indique que Cuba n’est pas encore dans la possibilité d’appliquer les principes du marché ».

Wim Leysens

http://www.granma.cu/cuba/2016-05-02/medidas-para-el-ordenamiento-de-la-comercializacion-de-productos-agricolas-02-05-2016-21-05-08

http://www.cubadebate.cu/noticias/2016/02/03/leonardo-reyes-jefe-de-area-de-19-y-b-foto-jose-raul-concepcion-cubadebate/

http://www.cubainformacion.tv/index.php/en-portada/68453-discurso-integro-de-raul-castro-en-apertura-del-vii-congreso-del-pcc-transformar-para-mas-socialismo-

http://www.cubadebate.cu/noticias/2016/02/03/leonardo-reyes-jefe-de-area-de-19-y-b-foto-jose-raul-concepcion-cubadebate/#.VzbzCtSLS9I

http://www.granma.cu/cuba/2016-03-13/poner-las-fichas-sobre-la-mesa-10-03-2016-23-03-02

http://www.granma.cu/cuba/2016-05-02/medidas-para-el-ordenamiento-de-la-comercializacion-de-productos-agricolas-02-05-2016-21-05-08

http://www.granma.cu/cuba/2016-03-13/poner-las-fichas-sobre-la-mesa-10-03-2016-23-03-02

ECONOMIA

Qu’en est-il aujourd’hui du secteur non étatique à Cuba?

Nous revenons, en deux volets, sur la place des initiatives privées dans l’économie de Cuba. Le premier volet aborde les travailleurs pour leur propre compte (cuentapropistas). Dans un prochain numéro de Cuba Sí nous traiterons des coopératives non-agricoles.

Lors du VIIe Congrès du Parti Communiste de Cuba (mi-avril) on a fait l’évaluation des réformes économiques de 2011, et on en a confirmé les grandes lignes. L’objectif est de renforcer la production nationale et de diminuer la dépendance des importations. Les entreprises d’état reçoivent plus d’autonomie et doivent devenir compétitives. Mais la réforme structurelle qui attire tous les regards est l’ouverture d’un secteur non-étatique dans l’économie.

On espère que les initiatives locales pourront mieux produire et répondre aux besoins des citoyens. Le gouvernement a établi une liste de 200 métiers pour lesquels les citoyens peuvent demander une licence. Cette liste est très détaillée. Quelques exemples : réparateur d’instruments de musique, maçon, vendeur ambulant de produits agricoles, location de costumes de cérémonie, transporteur d’eau potable, serrurier, exploitant de restaurant, traiteur, nettoyeur de chaussures, producteur de charbon de bois, location de chambres, cordonnier, etc.

Avec la licence ces personnes peuvent s’établir à leur compte, « por cuento propria », d’où le nom « cuentapropistas ». Ils établissement librement les prix de leurs services ou produits, ce qui signifie que la loi de l’offre et de la demande joue son rôle. Par contre ils doivent aussi payer des impôts, un phénomène nouveau pour le Cubain, habitué à une protection sociale gratuite et aux services essentiels. Au sein de la sécurité sociale l’autorité a créé un département séparé, auquel cotisent les cuentapropistas. Cette sécurité prévoit une intervention financière en cas de maladie, d’incapacité de travail temporaire ou définitive, et pour les femmes en cas de grosesse et d’accouchement.

Quel est le poids des cuentapropistas aujourd’hui?

Dans son discours d’ouverture du VIIe Congrès du PCC Raúl Castro (1) a signalé que le secteur non-étatiste a fort grandi; l’emploi pour l’état a diminué de 81,2% en 2010 à 70,8% en 2015. Les personnes qui travaillent pour leur compte sont maintenant près d’un demi million. Le terme « cuentapropistas » est en fait un regroupement d’indépendants qui mettent du personnel au travail, de travailleurs en service, et du particulier qui travaille pour son compte. Près de 17% de ces personnes combinent leur activité avec un boulot pour une entreprise d’état, 12% sont des pensionnés et 40% des jeunes ou des femmes.

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Principales activités des cuentapropistas

Restaurants et vente d’alimentation 56.270

Transport de personnes ou de marchandises 50.482

Location de chambres 28.634

Agents de télécommunications 24.195

Contractuels (dans des restaurants, le transport,le bâtiment) 114.000

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Les activités les plus prisées (2) sont l’exploitation d’un restaurant ou d’une cantine, l’offre de logement, le taxi. Ceci n’est pas surprenant, car le tourisme est le moteur principal des activités privées. L’arrivée des touristes signifie l’accès aux devises. Pour une nuit de logement chez un Cubain, dans une casa particular, il faut compter de 20 à 40 CUC.

Dans un restaurant privé ou un paladar, un plat simple coûte de 8 à 15 CUC, et pour un court trajet en taxi à La Havane on paye au moins 5 CUC. Le compte est vite fait. A un change de 25 CUP pour 1 CUC, on gagne facilement en un jour ce que gagne un fonctionnaire en quinze jours.

Ce lien au tourisme explique également les grandes différences dans la répartition géographique des cuentapropistas. 65% (3) opèrent dans les provinces de La Havane (près de 100.000), Matanzas, Villa Clara, Camagüey, Holguín et Santiago de Cuba, donc dans les pôles touristiques. Un bel exemple est la petite ville de Viñales, à l’ouest du pays, entre les plantations de tabac et les montagnes typiques ou « mogotes ». Viñales compte plus de 700 casas particulares qui sont toutes occupées dans la haute saison de début 2016. L’autre face de la médaille, c’est que dans les régions moins touristiques, comme les provinces de l’extrème est et ouest, le nombre de cuentapropistas est très réduit, ainsi que l’accès aux devises étrangères.

D’une image négative à une image positive.

Il y a quelques années l’offre de logement pour des touristes dans une casa particular avait encore une image négative, car elle écumait les rentrées de l’autorité (et de l’intérêt public) et était un signe d’enrichissement personnel. Depuis lors l’autorité reconnaît l’apport positif du secteur privé à l’économie nationale. Raúl a signalé lors du congrès du parti, qu’une idée se forme qui reconnaît les cuentapropistas et ne les discrimine pas ni les stigmatise. La CTC, le syndicat (4), reconnaît leur apport à la diversification de l’offre, appréciée par la population. Des études scientifiques (5) démontrent que les cuentapropistas se reconnaissent comme un groupe social spécifique au sein de la société. Ils ont conscience de fournir des services que l’autorité n’offre pas. Avant ils étaient conidérés comme un « mal nécessaire », aujourd’hui ils se voient comme « une nécessité pour le futur ». Ils se considèrent comme un progrès, des entrepreneurs pour l’avenir. Ils ont une attitude mêlée envers l’autorité : « ils vous laissent faire et puis pas ». Leurs plaintes principales sont la fourniture pénible de matières premières et d’appareils, les possibilités de financement réduites, le système des impôts et la bureaucratie.

L’autorité reconnaît ces difficultés, et fait des efforts pour y remédier. Mais les cuentapropistas ont peut-être raison que l’autorité mène une double politique. Le gouvernement voit les cuentapropistas comme un complémnet de l’économie de l’état, qui décharge les autorités de tâches non-essentielles. Mais la base du socialisme reste, le peuple reste propriétaire des moyens de production stratégiques.

Les conséquences sociales des modifications.

Quelques scientifiques en sciences sociales ont déjà effectué une première recherche (6) au sujet des conséquences des adaptations économiques. Juan Valdés Paz discerne deux phénomènes précis. Il constate que la stratification sociale de la population se diversifie et devient plus complexe. Il y a plus de différences de statut, d’activités professionnelles et même de classes. La relation employeur-employé a refait son entrée, les jeunes et les plus âgés regardent l’avenir d’une autre façon, il y a de grandes différences entre les pôles de croissance économique, surtout dans les villes et les régions touristiques.

Un deuxième phénomène, qui y est lié, est l’inégalité sociale croissante. Cuba était et est connu pour son caractère égalitaire, certainement dans les années ’80. La période spéciale à ébranlé une première fois cet égalitarisme, quand on a constaté qu’ un nombre de Cubains avaient de l’ épargne, ou avaient un accès direct aux biens de consommation. Les transformations actuelles créent d’une part une chance pour certains de gagner de l’argent, et font d’autre part croître les prix des biens de consommation. La conséquence : une inégalité croissante entre les citoyens et entre les différentes régions du pays.

Nous ne pouvons certes pas parler d’un secteur ou d’une économie informelle, comme dans beaucoup de pays en voie de développement. L’autorité mets tout en oeuvre pour organiser et réglementer l’ouverture vers l’entreprise « privée ». Les coopératives et les cuentapropistas opèrent dans un cadre légal et possèdent une licence officielle. Ils payent des impôts et contribuent à la sécurité sociale. Et pourtant par-ci par-là, dans les rues, on découvre des phénomènes qui tendent à l’informalité. Surtout dans les centres touristiques on peut voir des gens qui accostent les passants avec en mains quelques chewing gums ou des lames de rasoir. Juan Valdés Paz constate également que des inégalités, de la pauvreté et une marginalisation sociale se manifestent.

L’autorité aussi a conscience de ce défi. Raúl Castro, dans son discours d’ouverture du VIIe Congrès du PCC, a une fois de plus répété qu’on ne touchera pas aux acquis sociaux de la révolution et que personne ne peut être oublié. La reconnaissance de la propriété privée n’ouvre pas les portes au capitalisme. Et il cite la 3e directive (lineamiento) du VIe Congrès : « … la gestion du secteur non-étatique ne tolèrera pas la concentration de propriété ».

http://www.cubainformacion.tv/index.php/en-portada/68453-discurso-integro-de-raul-castro-en-apertura-del vii-congres-del-pcc-transformar-para-mas-socialismo-

2 Trabaja&dores, 10 janvier 2016. http://www.trabajadores.cu/20160110/ejercen-mas-de-496-mil-400-cuentapropistas-en-todo-el-pais/

3 On trouve une analyse exhaustive chez : Luisa Iñiguez Rojas, Complicidad del espacio geográfico en el desigual distribución del sector no estatal en Cuba. In : Mirada a la economía Cubana, Ed. Caminos, La Habana, 20145.

4 http://www.trabajadores.cu/201150709/reconoce-la-ctc-aporte-de-cuentapropistas-a noches-holguineras/

5 Daybel Pañellas Álvarez, Reconfiguraciónde las relaciones sociales : pistas desde cuentapropistas capitalinos. In Miradas a la economía Cubana, Ed. Caminos, 2015, La Habana, pag. 117-125.

6 Omar Everleny Pérez Villanueva, et autres, Miradas a la economía Cubana, Análisis del sector no estatal., Ed. Caminos, La Habana, 2015.

Wim Leysens

LIBROS

Interview de Herman Portocarero au sujet de son dernier livre paru : « La Havane sans maquillage » (Havana zonder make-up – non traduit en français à ce jour).

Herman Portocarero, que nous connaissons en tant qu’ex ambassadeur de Belgique à Cuba, et aujourd’hui comme ambassadeur de l’Union Européenne à La Havane, est également un écrivain, entre autre du livre « Cubaanse Nachten » (Nuits cubaines). Il présente un deuxième livre sur Cuba.
L’occasion pour Cuba Sí de l’interviewer. Vu son agenda super occupé ce ne fut pas simple, mais nous avons finalement réussi par e-mail.

Cuba Sí : Encore un livre sur Cuba, plus spécifiquement sur La Havane. Un hasard, ou le résultat d’un fort lien avec cette ville et ce pays?

Herman Portocarero : Le livre est eneffet une longue lettre d’amour adressée à La Havane. Et j’espère avoir réussi un obejectif particulier : traiter de plus en plus la ville comme un personnage. Mais ce n’est plus un amour déraisonnable après une relation de plus de vingt ans.

Le livre aborde aussi des images cachées et moins reluisantes du personnage. Mais finalement dominent l’amour et le respect.

C.S. : Vous connaissez Cuba de A à Z, après votre séjour en tant qu’ambassadeur de Belgique et maintenant de l’Union Européenne. Quel en serait, pour vous, le meilleur qualificatif?

H.P. : Le livre traite presque exclusivement de La Havane, et non de Cuba dans son ensemble. Je dirais, d’une ville qui est exceptionnelle par son histoire, par le brassage de races et de cultures, comme Cuba est unique par sa politique et les personnalités qu’elle a produite qui l’ont placé sur la carte du monde. La Havane est un carrefour universel.

C.S. : Votre livre se caractérise, entre autres, par le fait de ne pas tomber dans les clichés affreux des guides touristiques. Mais le tourisme est bien présent, et Cuba en a économiquement besoin. Ne craignez-vous pas que La Havane va perdre son caractère à cause du tourisme de masse, ou la « cubanidad » est elle assez puissante pour l’empêcher? 

H.P. : J’espère que la forte personnalité culturelle et artistique de la ville et du pays vont défendre la « cubania » et maintiendront sur la carte du monde le pays avec son profil propre, là ou la politque et les personnalités des cinquante dernières années l’ont placé avec force. On ne pourra pas éviter des dégâts à l’âme de la ville par le tourisme de masse croissant. Ma plus grande crainte est ce qui va se passer avec les édifices en dehors de la Habana Vieja, quand la spéculation immobilière commencera et que beaucoup de capitaux vont arriver. J’espère que les futurs dirigeants et les Cubains concients de leur identité se défendront de façon intelligente.

C.S. : Il y a quelques semaines paraissait en France un petit livre sur La Havane : « La cité des colonnes », de Alejo Carpenteir. Une réédition, bilingue français/espagnol, une déclaration d’amour à la richesse architecturale de la ville, à ce baroque cubain. Votre livre est également une déclaration d’amour, ou non?

H.P. : Je suis heureux que vous citiez Carpentier. Il est un de mes écrivains préférés,et selon moi un génie méconnu de la littérature latino-américaine. « La Ciudad de las Columnas » est un hommage à l’élégance de la ville, toujours présente, mais aussi en danger.

C.S. : En tant qu’ami de Cuba je ne puis m’empêcher de quitter un peu votre livre. Les négociations entre l’ Union Européenne et Cuba se terminent et un accord est atteint. La période de la « position commune » devrait être définitivement oubliée. Etes-vous satisfait du résultat et de votre contribution?

H.P. : Je suis satisfait du résultat obtenu, la partie cubaine a pris en compte beaucoup de nos priorités politiques et économiques, et nous avons en permanance tenu compte des soucis cubains pour la souveraineté et le modèle social. L’accord n’est pas une fin, mais le début de divers diaologues politiques à suivre, y compris au sujet des droits de l’homme. Au sujet de la « position commune » Federica Moherini a clairement défini notre position le 11/3 à La Havane. Elle doit dispraître le plus rapidement possible, avec la signature de l’accord, comme Mogherini va le proposer au Conseil Européen en avril.

Freddy Tack

Havana zonder make-up (Un voyage intime dans la vraie ville).

Herman Portocarero

Ed. Van Halewijck, 255 pp.

C’est devenu une promenade agréable et instructive. En 78 chapitres la plupart des quartiers sont abordés, avec des commentaires politiques, culturels ou historiques. L’auteur est clairement amoureux de cette ville qu’il connaît si bien. Il flirte avec elle comme si c’était une femme. Le livre démarre et finit de manière assez mystérieuse et emphatique, mais la plus grande partie est très informative et appréciable. Herman habite et a habité longtemps à La Havane, mais a également fait beaucoup de recherches. Toutes ces petites choses sont très intéressantes, mais pour quelqu’un qui ne connaît pas La Havane ce n’est pas facile de s’y retrouver et de se former une image exacte. En ce qui me concerne ce fut agréable et reconnaissable. Il n’est pas facile d’aborder les 78 sujets, mais le livre est très instructif. Tous est abordé, des habitants d’origine, en passant par la colonisation espagnole, les esclaves, l’intermezzo brittanique, les luttes pour l’indépendance, l’occupation par les États-Unis, la révolution et les conséquences plus de cinquante ans plus tard. Certainement à conseiller pour chaque ami de Cuba.

Pablo Evrard

REGIONALES

Anvers

Journée familiale cubano-belge.

Le 23 avril 2016 les Amis de Cuba à Anvers ont organisé une journée de la famille plus que réussie au centre culturel Nova.

Le but était d’intéresser, en une seule activité, des adultes, des enfants et des jeunes. Et ce fut une réussite.

Après un brunch dont jeune et plus âgés ont profité, les enfants ont été invités à deux heures de bricolage. Ils ont fabriqué des marque-pages, des bracelets de l’amitié et ont réalisé des coloriages.

Pendant ce temps les parents, grands-parents, oncles et tantes, admiraient le film « Le soleil, le pétrole de Cuba », introduit par Koen Meul et Anne Delstanche, la réalisatrice du film. Puis ils ont du abandonner leur sièges pour une initiation à la salsa, par Javier Perez, le professeur de danse de « Bailando ».

La danse est communicative et les enfants, abandonnant leur expressions artistiques assises, n’ont pas voulu en faire moins que les adultes. Sur les sons de plusieurs chansons enfantines espagnoles une trentaine d’enfants se sont donnés à fond. Même le prof Javier a du l’admettre, il ne faisait pas le poids.

Et, cerise sur le gâteau, la récompense se concrétisa par une magnifique piñata préparée par Geladis Perez !

Alexandra Dirckx

Gand

La Brigade Carlos Habré est rentrée après sa cinquième mission.

Le mois de mars a été un mois plus que mémorable pour Cuba : la visite de Barack Obama, le concert des Rolling Stones et le passage de la cinquième brigade Cralos Habré.

Pour les conséquences des deux premiers événements il faudra encore attendre, mais le résultat de la Carlos Habré est connu : 26 volontaires belges se sont engagés pendant quinze jours pour améliorer les conditions de vie des personnes âgées du home « 28 de enero ».

Le résultat le plus visible fut la peinture. Tout le rez-de-chaussée a été rafraîchi. Grâce aux teintes légères le département a un petit air plus gai. Tant les habitants que le personnel étaient enthousiastes au sujet de l’effet sur l’ambiance. Le couloir central a eu droit au jaune, les dortoirs au vert clair, et les bureaux des soignants et du personnel administratif ont également été traités.

Un dortoir complet a été réorganisé par notre organisation : les lits et les matelas venaient du Barkentijn à Nieuport, les draps de Kwatrecht et la peinture de Libert à Gand. L’ensemble offre 26 places supplémentaires pour l’accueil des personnes âgées du quartier très peuplé du 10 de octubre.

Les travaux lourds étaient pour un espace qu’il fallait transformer en cuisine. Il y avait eu une cuisine un jour, mais il était difficile d’en trouver des traces. On a détruit des parois intermédiaires, décapé et plâtré le plafond, refait le sol et carrelé avec de nouveaux carreaux. Le revêtement du sol a été acheté sur place, les carreaux venaient de Claus à Erpe-Mere. Les sanitaires aussi ont été adaptés.

Nous avons, une fois de plus pu compter sur une collaboration cubaine spontanée. Carlos, Agostin et Onyx ont offert un soutien gracieux à la Brigade et ont été indispensables pour trouver les siphons et les raccords nécessaires. Dans la cuisine, Katrien a été aidée par Regla, qui nous a gâtés avec des spécialités cubaines.

Le matériel apporté pour la rénovation de deux dortoirs n’a pas été utilisé, suite à une modification des plans des autorités cubaines. Pour ces travaux un contrat avait été conclu avec une firme cubaine. Mais ils vont utiliser nos matériaux pour la finition des salles, ce qui augmentera encore de 50 places les lits disponibles.

Le conteneur avec notre matériel est arrivé juste à temps. Trois jours avant le début des travaux il était libéré dans le port, pour arriver dans un dépôt de la douane pour les contrôles. Le jour avant notre premier jour de travail tout a été apporté avec des petits camions vers le home, où tout a été stocké jusqu’à minuit dans de petites pièces.

Une pause bienvenue dans les travaux fut la réception de notre groupe par Herman Portocarero, l’ambassadeur de l’ Union Européene, et une fête pour les cinq ans de la brigade à l’ ICAP (Institut Cubain pour l’ Amitié avec les Peuples), en présence de hautes personnalités, et clôturée par le spectacle d’un jeune groupe d’opéra.

Et puis nous avons eu la visite, le 3 avril, du Ministre-Président Geert Bourgeois, au home. Tout ceci grâce à l’intérêt porté à nos activités et nos réalisations par Patrick Van Gheel, l’ambassadeur de Belgique à Cuba. Et le passage au journal de la télévision flamande, lors du spectacle des Stonnes, contribuera à l’image et au futur de notre association.

1er mai.

Grâce à l’aide de quelques membres et de l’enthousiasme de nos « clients », et au soleil généreux, notre stand du 1er mai fut un succès.

Le public était nombreux, avec la musique et les nombreuses activités, il restait sur la place. Et la qualité de nos boissons et la décoration du stand ont attiré beaucoup de participants.

Le résultat est une belle recette, pas assez pour l’envoi d’un conteneur de matériel médical (ce qui monte facilement à 3.500€), mais un apport dans le bon sens.

Deux conteneurs sont planifiés pour cet été, avec du matériel libéré par des transformations.

Le premier sera chargé à Landen en juillet, où le CPAS construit un nouvel home, et avant la démolition de l’ancien édifice, nous pouvons tout récupérer, du matériel encore parfaitement utilisable, car le nouveau bâtiment reçoit du nouveau mobilier.

Le samedi il faut tout démonter et rassembler, pour le charger le dimanche dans le conteneur. Ceux qui viennent pour le week-end seront logés sur place, ambiance comprise. .Mais ceux qui ne peuvent venir qu’un jour sont les bienvenus. Intéressés : envoyez un mail à m.wuytack@skynet.

Le deuxième conteneur partira de BUSO Sint-Lodewijk à Kwatrecht, près de Wetteren. On y construit un nouvel internat et nous pouvons récupérer les meubles de l’ancien. Ceci se passera également en été. Intéressés pour un coup de main : m.wuytack@skynet.

Réaliser tout ceci coûte cher, et si vous pouvez soutenir nos projets, chaque contribution compte.

Cubamigos BE86 9796 4684 9050.

Marc Wuytack

Activités futures :

Vendredi 3 septembre : quiz au Buurtloods, Patrijsstraat 10 à Gand. Equipes de 4 personnes, nombreux prix.

Samedi 29 octobre : Noche Cubana au Buurtloods. Entrée gratuite pour la danse, 15€pour un repas. 

Samedi 3 décembre : au Molenhof à Zwijnaarde, jambon grillé, ambiance musicale, inscription 15€.

Renseignements supplémentaires : vvc.regiogent@gmail.com

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