Cuba Si 214 – Traduction

Cuba Si 214 – Traduction

Au revoir camarade.

                                                                                                                             Erik Wils

Koen Meul, un des militants les plus actifs des Amis de Cuba, membre du secrétariat de la régionale d’Anvers, est décédé le 27 janvier d’une longue et pénible maladie.

Depuis son adhésion à notre organisation, en 2013, Koen a consacré beaucoup d’énergie à la diffusion d’information sur Cuba, au sujet « 60 ans de révolution et de résistance » comme il l’intitulait sur le site web qu’il a développé pour les Amis de Cuba.

En 2014 Koen et son épouse Marcia ont fait un long voyage à Cuba. Ceci l’a profondément impressionné et renforcé son engagement pour la solidarité avec la révolution cubaine. Koen était à l’initiative de nombreuses réunions, de soirées de cinéma, de réunions de membres des Amis de Cuba qui se sont déroulées à Anvers depuis 2015,, il en était l’animateur et l’organisateur en pratique. Lors de grands événements il se chargeait aussi du catering, avec son épouse Marcia et son beau-frère Gaston.

Pour le site web et les lettres d’actualité de la régionale d’Anvers, qu’il rédigeait et expédiait, il traduisait des textes intéressants au sujet de Cuba essentiellement sur base de sources latino-américaines.

Koen était quelqu’un qui avait beaucoup lu mais savait également entreprendre et réaliser beaucoup de travail. Au cinéma Klappel nous avons ainsi pu organiser une soirée cinéma sur l’actualité économique et sociale de Cuba sur base d’un documentaire de la chaîne Arte. Koen avait réussie d’en avoir une copie et il l’avait sous-titrée en néerlandais. Il a encore traduit et sous-titrés d’autres films, dont « Tout Guantánamo nous appartient » de Hernando Calvo Ospina, qui a donné lieu a une soirée de discussions très intéressante.

Koen attachait beaucoup d’importance à la lutte pour la levée du blocus. Il estimait que les Amis de Cuba devaient disposer d’un bannière propre à ce sujet,, pour mieux participer aux actions nationales contre le blocus ou d’autres activités. Il a dès lors conçu une bannière bilingue, l’a projeté sur une toile et puis l’a peint à la main. Cela a été très pénible pour lui qu’au printemps, à cause de sa santé, il n’a pas pu accompagner Marcia et d’autres militants des Amis de Cuba lors de deux manifestations contre le blocus sur la Groenplaats à Anvers, en collaboration avec la campagne internationale « Puentes de Amor » des Cubains résidant à l’étranger.

Nous ne pourrons jamais remplacer Koen, malheureusement. Mais nous pouvons suivre son exemple d’engagement pour Cuba et poursuivre ainsi au mieux son travail.

Koen, camarade : merci et nous ne t’oublierons pas.

Travail à domicile et/ou télétravail.

                                                                                                                       Alexandra Dirckx.

Depuis le début de la pandémie on demande dans le;monde entier aux gens de rester à la maison et de limiter les contacts entre eux. Dans la majorité des pays occidentaux ce lockdown s’accompagnait de travail à domicile.Avec un ordinateur ou un laptop de l’entreprise beaucoup de travailleurs de différents secteurs se sont mis au travail à la maison.Les réunions se faisaient à distance et le seul contact sur le lieu de travail consistait à collecter des documents physiques. Cette solution a permis à certains secteurs de maintenir l’activité,, malgré le lockdown et les travailleurs de ces secteurs maintenaient le niveau de leur rémunération.

Il est évident que le travail à domicile ne valait pas pour tout le monde. Les caractéristiques de l’emploi sont ici fondamentales. Tout le personnel d’entretien ne sait pas travailler à domicile, un collaborateur d’un centre de tri de la poste ne sait pas le faire à la maison, etc… Et le travail à domicile exige une liaison fiable par internet et un endroit paisible pour y travailler, ce qui manque souvent, certainement quand toute la famille est à la maison et que chacun se met au digital.

Quelle est la situation à Cuba ?

Car à Cuba aussi des citoyens ont été envoyés pour des mois à domicile. Et nous savons  que pas tout le monde ne dispose d’une connexion internet à la maison, voir une connexion  d’un potentiel suffisant pour du travail à domicile.

Mais il y a plus. Le marché du travail cubain est fixé sur la présence des travailleurs au centre de travail. Plusieurs activités existent parallèles au travail existent pour renforcer l’unité entre travailleurs. Un bel exemple en est le matutino : un briefing chaque matin avant le début du travail. Et le modèle de participation dans beaucoup d’unités est basé sur la présence des travailleurs.

Pourtant la société cubaine se rend compte des avantages du travail à domicile, également en dehors de la pandémie. Le travail à domicile résout une partie des problèmes de transport auxquels sont confrontés pas mal de travailleurs. C’est une forme de travail  qui limite les coûts et les collaborateurs sont plus productifs, peuvent mieux combiner la vie privée et le travail et ne perdent pas de temps dans des trajets souvent compliqués.

A côté des ces avantages il a aussi des pièges. Celui qui travaille à domicile travaille souvent plus que sur le lieu de travail commun. Les collaborateurs doivent eux-mêmes séparer le travail et la vie privée et bien veiller à ce sujet. En cas de travail à domicile il y a moins de contrôles et d’accompagnement ce qui fait que la confiance doit régner entre les deux parties. Et il faut revoir la communications entre collègues et responsables. Sur le lieu de travail les collègues prennent des conseils entre eux, ce qui est moins spontané à domicile. Et il y a l’obstacle matériel. Chaque ménage cubain n’est pas équipé d’un laptop ou desktop.

Pour répondre aux questions et aux considération énoncées le ministère du Travail et de la Sécurité Sociale a élaboré un règlement pour le travail à domicile et le télétravail. Pour le télétravail le collaborateur ne travaille pas à l’endroit habituel mais sur un autre site de la même entreprise. Ce qui offre durant la pandémie des possibilités pour disséminer les travailleurs et diminuer les problèmes de transport.

Ce règlement offre également une définition claire de ce est le télétravail et le travail à domicile, ce qui concerne l’infrastructure, la technologie et le contrôle des tâches exécutées. L’employeur se charge de l’aspect matériel et veille à ce que les connexions répondent aux nécessités pour travailler à domicile. Si le travailleur utilise des moyens propres c’est la tâche de l’employeur d’assurer l’entretien du matériel et la connexion internet. Ensuite sur base du volume de travail et des objectifs préconisés on examine les possibilités par rapport aux volumes existants avant le travail à domicile. Les objectifs doivent être atteints. Les travailleurs maintiennent l’entièreté de leur revenu avec tous les droits qui y sont liés. On ne parle pas d’une prime pour le travail à domicile pour compenser un surcroît d’utilisation d’énergie. Et ceci ne semble pas un point litigieux.

Mais les Cubains se font des soucis pour le maintien de la cohésion entre les diverses équipes quand les collaborateurs ne se voient presque plus. Comment garder la cohésion sociale entre les collaborateurs et comment seront discutés des problèmes liés au travail dans le cas où les travailleurs ne se réunissent plus ? Un défi dans un pays ou la participation des travailleurs fait partie du fonctionnement quotidien d’une entreprise.   

Conversation avec Leticia Morales González, vice-ministre de l’économie, et quelques autres conversations.

                                                                                                                                   Wim Leysens

14/02/2022 : Ces dernières années Cuba a effectué de profonds changements dans l’économie nationale.  Donald Trump à frappé l’économie cubaine dans son essence. Il a imposé de sévères limites au tourisme à partir des États-Unis, les navires de croisière étaient interdites d’accès dans les ports cubains. Trump a interdit aux transporteurs internationaux d’accoster à Cuba pour livrer du pétrole.  En 2019 et 2020 Cuba a connu d’importantes manques d’ énergie. La situation c’est un peu stabilisée grâce à une collaboration avec la Turquie qui a livré une centrale électrique flottante. Mais les conséquences se maintiennent. S’y est ajoutée la pandémie de corona, qui a paralysé l’économie. L’autorité cubaine n’a jamais envisagé le retour du pays à un niveau de vie minimal. Cette situation complexe chamboule totalement le plan économique pour 2020-2030 qui succédait à la relance économique des années 2015-2018.

Cuba est une économie ouverte, très dépendante des importations. Le grand défi est de garder en équilibre la balance nationale des payements. La disparition de pratiquement tous les revenus à pour conséquence que les transformations économiques ne peuvent pas atteindre les résultats espérés dans l’immédiat.

Il y a une dizaines d’années l’autorité a abandonné l’idée de pouvoir garantir des emplois pour tous les citoyens dans les entreprises et les services publics. Et elle a créé un espace pour le travail à propre compte. Au départ seulement 200 métiers étaient ouverts aux indépendants ou cuentapropistas. Depuis lors beaucoup a changé, certains cuentapropistas ont réussi à développer une petite entreprise avec des employés, d’autres sont resté des indépendants individuels.

Aujourd’hui le gouvernement admet que ses indépendants, près de 600.000 personnes, peuvent être un moteur pour l’économie locale. Voila pourquoi le gouvernement a décidé d’ouvrir pratiquement tous les métiers aux indépendants. Simultanément on vu la nécessité de mieux organiser ce secteur. Une entreprise de 80 travailleurs exige d’autres règlements qu’un petit indépendant. La loi sur les micro, petites et moyennes entreprises (MIPYME) , approuvée en 2021, distingue les entreprises selon le nombre de travailleurs : micro, jusqu’à trois personnes ; petites, de 4 à 20 personnes ; et moyennes de 21 à 100 travailleurs. Une entreprise privée de plus de 100 travailleurs n’est pas autorisée légalement, à moins de se transformer en coopérative où chaque membre a les mêmes droits.

Par exemple, l’entreprise de carrosserie Autochapt à La Havane comptes près de 180 coopérateurs ; ils ne touchent pas de salaire mais une avance mensuelle sur les bénéfices. A la fin de l’année le bilan est fait et discuté, et une prime de fin d’année est attribuée.

Actuellement le nombre de mipymes reste limité à 1.759 entreprises, mais chaque mois on ajouté de nouvelles licences. Victor Cortina est le dernier dans ce cas. Après sa retraite comme enseignant il a commencé a produire des meubles et des décorations de jardin en béton et il procure, à 77 ans, du travail à 28 travailleurs.

L’autorité cubaine voit les mipymes comme un complément important, à côté des entreprises d’état. Ces dernières gardent les principaux secteurs économiques qui peuvent générer  d’importants revenus (étrangers). La production de nickel et de sucre, le tourisme et la biotechnologie, les services médicaux internationaux, restent aux mains de l’état, ainsi que, bien sur, les secteurs sociaux comme l’enseignement, les soins de santé, le sport et la culture. Le plan économique 2020-2030 prévoit plus d’autonomie et plus de responsabilités pour les entreprises publiques. Toutes les entreprises doivent terminer l’année avec un bilan positif et on met fin aux compensations automatiques par l’état en cas d’éventuelles pertes.

Des entreprises rentables, cela semble évident. Mais du fait que Cuba a travaillé avec deux monnaies durant plusieurs années, cela a suscite le chaos. Le CUC, solide, avec une valeur équivalente au dollar, était comptabilisé comme un CUP ou peso national. Pourtant à la banque le CUC était échangé contre 24 peso. Ainsi les entreprises pouvaient facilement importer des matières premières et des machines, car pour la comptabilité  un achat de 1.000 $ était noté comme 1.000 pesos. La différence devait être comblée par l’autorité nationale. Avec la nouvelle réglementation le gouvernement incite les entreprises publiques à acheter sur le marché national et importent uniquement  si elles génèrent elles-mêmes assez de devises fortes. Les entreprises qui font plus de bénéfices ont aussi la possibilité de payer de plus hauts salaires.

Depuis des années le gouvernement a réalisé que l’unification de la monnaie était une nécessité, mais n’arrivait pas à prendre la décision.  Finalement depuis le 1er janvier 2021 le CUC est enfin supprimé et tout les achats et payements s’effectuent en peso national. Le taux de change a été fixé à 24 pesos pour un dollar et 27 pesos pour un euro.

En rue on entend plutôt la critique que l’unification de la monnaie n’aurait pas dû se faire dans les circonstances actuelles, alors que le pays est affronté à un grand manque d’entrées financières. Une basse production nationale et un manque de devises qui garantissent les importations ont créé un grand manque en produits essentiels. Les prix atteignent des sommets jamais connus. Pour compenser le manque de devises l’autorité a créé les magasins MLC, où les Cubains peuvent payer en devises fortes et uniquement par carte bancaire. Celui qui n’a pas de rentrées en devises fortes ne peut donc rien y acheter. Les Cubains « malins » qui disposent de devises étrangères profitent de cette situation : ils achètent les produits dans les magasins MLC et les revendent en pesos avec une belle marge de bénéfices. En rue une bouteille de limonade coûte facilement 200 pesos ou 8 dollars. Quand on sait que le salaire moyen est de 4.400 pesos et le salaire minimum est de 2.200 pesos il est évident que les temps sont difficiles pour beaucoup de Cubains.

Les lignes de force du plan 2020-2030 sont moins d’importations, plus d’exportations et investir dans les secteurs clés. La production agricole doit fortement augmenter afin de limiter la dépendance de produits alimentaires. Les investissements sont concentrés dans la biotechnologie et le développement des médicaments, un secteur où Cuba est très fort et qui offre des débouchés pour l’exportation. L’énergie est également un secteur important : l’actuel pourcentage d’énergies renouvelables de 2 à 3 % doit augmenter et faire diminuer la dépendance du pétrole.

Entre 2020 et 2021 le produit interne brut a baissé de 13 % . En 2022 Cuba veut atteindre une croissance de 4 %, un espoir pour le début d’une croissance constante de l’économie. Il ne faut surtout pas oublier que Cuba a consacré d’importants capitaux dans la lutte contre la pandémie du corona. Les personnes contact à risque étaient placées dans des centres de quarantaine, où ils étaient nourris gratuitement. Rien qu’en 2021 Cuba dépensé 754 millions de dollars en tests PCR. Et des millions ont été investis dans le développements de vaccins propres. Ces investissements ont été bénéfiques. L’entièreté de la population à partir de 2 ans est vaccinée et la vie normale reprend ses droits.

Cuba ne peut pas réussir ces plans économique seule et cherche activement des investisseurs étrangers.  Malheureusement ceux-ci restent en dessous des objectifs, car Cuba a une notation CC au niveau international. Cuba est un pays à risque pour les investisseurs étrangers, et n’arrive pas à mettre en équilibre sa balance de payements. Une limitation encore plus importante réside dans le fait que Trump a repris Cuba sur la liste des pays qui soutiennent le terrorisme. Depuis lors beaucoup de banques ont mis fin à leur collaboration avec Cuba. Le président Biden dispose des moyens pour sauver Cuba de cet étranglement économique. Ceci prouve que Biden est aussi néfaste que Trump. Ce dernier utilisait beaucoup de coups de gueule , alors que Biden laisse Cuba s’étrangler en silence.

Site web : « plataforma de actores económicos »

Le nouveau Code de la Famille suscite beaucoup de discussions.

                                                                                                                                Wim Leysens

15 02 22

Impossible de l’ignorer. A la radio et à la télévision (cfr. Hacemos Cuba), lors de toutes les activités des gens ou de l’autorité, on parle du nouveau code de la famille. Durant les mois de février à avril le gouvernement organise une grande « consulta popular » ou une consultation populaire. Les organisations de masse et les comités de quartier (CDR) organisent des milliers de réunions populaires où, avec l’appui de juristes, on discute le nouveau projet de loi. Toutes les remarques seront, comme lors des discussions au sujet de la Constitution de 2019, notées et tenues en compte pour la version définitive du code de la famille. La population a le dernier mot, plus tard dans l’année, par un référendum pour approuver la loi. « Peut on être plus démocratique ?» déclarent les autorités.

Une large consultation.

Dra. Yamila González Ferrer, vice-présidente de l’Union des Juristes, est une des personnes associées au projet dès le début. L’ancienne loi date du 14/02/1975 et n’est donc plus tout à fait adaptée à la réalité du jour. En juillet 2019 le gouvernement à créé un groupe de travail pour préparer le projet de loi. Yamila est fière du projet de nouveau code de la famille. La pandémie du Covid a un peu ralenti le groupe de travail, mais les travaux n’ont jamais été arrêtés. Durant les mois de septembre-octobre ’21 le travail préparatoire a été soumis pour consultation par province. Un large groupe de spécialistes et 47 organisations ont apporté leur expertise. Cette approche multidisciplinaire a finalement résulté en la 23eme version actuelle, que le parlement a jugé mure, en décembre 2021, pour être soumise à la population.

Un reflet de la diversité de la société cubaine.

Ce code de la famille se veut un reflet de la communauté cubaine dans sa diversité. Le droit à l’égalité et la non-discrimination, la dignité humaine et le respect des autres sont les bases pour une société où tout les citoyens ont leur place.

En tout cas les organisations avec lesquels nous avons eu des contacts sont enthousiastes. Le nouveau projet de loi démarre à partir d’une grande diversité de formes de communautés dans la société cubaine moderne. « Ce código reflète l’amour pour chaque personne de la société, peu importe son genre, son âge ou son origine », selon Oneida de la Fédération des Femmes Cubaines (FMC).

Une définition ouverte du mariage.

Dans sa communication le gouvernement met tout en oeuvre pour présenter le nouveau code de la famille comme un ensemble très large, ce qui est le cas. Le gouvernement veut surtout éviter que le débat se limite au thème du mariage homosexuel, ce qui fut le cas en 2018. Durant les mois avant la consultation populaire au sujet de la nouvelle Constitution une discussion tendue avait lieu sur les médias sociaux, encouragée par les églises évangéliques conservatrices. Le thème a alors été retiré de la Constitution et remis à la conception du nouveau code de la famille. Les citoyens qui veulent créer une famille ont le choix entre le mariage ou un contrat de communauté. Les deux sont décrits en tant que « projet de vie entre deux personnes », point.

Selon Teresa « C’est un grand rêve qui finit bien ». Teresa accompagne tout les groupes de femmes lesbiennes et bisexuelles pour le Cenesex (Centre national d’éducation sexuelle). L’article 81 reconnaît chaque forme de famille, peu importe sa composition. En d’autres mots, le genre sexuel ne compte nullement.

« La communauté cubaine est prête pour ce changement » estime la dra. Yamila Gonzàlez. En 2019 la nouvelle constitution a été approuvée avec une majorité de 86 %. Un des principes de base en est l’égalité et la non-discrimination. Il n’y a donc aucune base légale pour exclure des personnes pour l’une ou l’autre raison du « mariage ».

Qu’y-a-t-il d’autre dans le nouveau code de la famille ?

La suppression du mariage infantile.

La législation actuelle (encore provisoire) fixe l’âge du mariage à 16 ans pour un garçon et 14 ans pour une fille. Le projet fixe l’âge minimum à 18 ans pour les deux.

Le contrat de mariage : la loi actuelle reconnaît uniquement le mariage avec communauté de biens. On y ajoute maintenant des choix comme la séparation des biens, ou un mélange des deux.

Le choix des noms : un couple aura le choix d’octroyer aux enfants le nom de famille du père ou de la mère. En cas de désaccord le juge doit prendre une décision.

Droits des enfants : la nouvelle loi reconnaît les droits des enfants selon les normes internationales. En même temps on introduit la notion de « parentelle responsable ».

Les droits des grand-parents ou de personnes avec un lien affectif avec les enfants est mieux décrit et garanti. La loi doit éviter des situations pénibles où les grands-parents n’ont pas de droits, comme c’est le cas maintenant. Lors de divorces conflictuels il arrive que les grands-parents ne peuvent plus voir leurs petits-enfants, même s’il s’en sont parfois plus occupés que les parents. Ou dans le cas où (un/une) des parents habite à l’étranger et où les grands-parents accueillent les enfants.

Le droit à l’adoption : l’adoption devient possible pour chaque personne ou couple de plus de 25 ans, qui a les moyens financiers pour garantir une éducation sécurisée et confiante. Qu’un couple soit marié ou détient un contrat de communauté, ou un couple de même sexe ou de sexes différents, ne peut en aucun cas jouer un rôle pour le juge qui doit confirmer l’adoption.

Mère porteuse : une femme peut porter un enfant pour une autre, mais sous les conditions strictes que la mère porteuse ne peut en avoir un quelconque bénéfice. Un enfant n’est pas à vendre ! La possibilité existe de faire reconnaître par notaire l’existence d’un lien affectif.

En cas de séparation la possibilité est ouverte de faire appel à une médiation afin d’éviter le difficile procès devant un juge.

Une personne âgée démente était auparavant mise sous tutelle des autorités. Maintenant une personne de confiance de la famille peut assister l’aîné dans ses droits.

Violences familiales : les sanctions auront des conséquences dans différents domaines pour le coupable de violences. Il n’y pas que les risques de peines de prison mais on peut aussi retirer l’autorité parentale.

Consultation populaire.

Le projet de nouveau code de la famille suscite des discussions animées parmi la population. Chacun à l’un ou l’autre commentaire, en appui ou contre, ce qui explique la nombreuse assistance lors des réunions de quartier. Chaque réunion est organisée par le CDR et présidée par un juriste. Ce dernier explique les lignes de force des différents thèmes avant que les présents puissent donner leur avis. Chaque remarque dont l’orateur identifie son nom est notifiée.

Un des thèmes fort discuté est la reconnaissance des droits des enfants. La critique estime que la loi mine l’autorité des parents et renverse les rôles. Maintenant les parents doivent écouter leurs enfants. Voilà pourquoi la notion de « parentelle responsable » est retenue. Les parents accompagnent leurs enfants vers l’âge adulte, les yeux et les oreilles ouverts pour les enfants. L’éducation comprend aussi la fixation de limites, par exemple pour les protéger de mauvaises influences, également sur internet. Mais les jeunes ont le droit d’être écoutés lors du choix des écoles, la séparation des parents, etc.

Le fait que les enfants puissent recevoir le nom de la mère choque la tradition patriarcale. Et comme prévu le mariage homosexuel déchaîne les réactions. Maritza raconte : dans son quartier une cinquantaine de personne participaient,, et la réunion a duré près de trois heures. Le pasteur de l’église évangélique y a pris la parole. « Je respecte tout le monde, mais Dieu à réservé le mariage pour une union entre un homme et une femme ». Maritza c’est levée : « Si chacun est égal, alors nous les femmes homosexuelles avant aussi le droit de nous marier » . Maritza appartient au groupe « Las Isabellas », le groupe qui avec le Cenesex et cinq autres réseaux milite pour une égalité de genre à Cuba. Elles ont conçu une action originale pour alimenter la discussion. Entre le 14 février (journée de l’amour et de l’amitié) et le 8 mars (journée de la femme) elles mènent une campagne « Ma famille est très originale ». Chacun est invité à poster sur Facebook une belle photo de sa famille. L’image de la famille ne joue aucun rôle, au plus diverse au mieux. La campagne réagit au message des églises évangéliques conservatrices, qui mènent campagne sous le slogan « J’aime la famille originelle ».

Sources :

Conversations avec différentes organisations et personnes.

Page Facebook « Red nacional de mujeres lesbianas y bisexuales »

Vivre à Cuba par temps de pandémie, par Regi Rotty.

Un bref aperçu de mon nouveau séjour à Cuba par temps de pandémie, du 7 décembre 2021 au 30 janvier 2022.

Lors de notre arrivée à la Havane nous découvrions que Martica, la propriétaire de notre casa particular habituelle, avait entamé une initiation à la santeria et que nous devions nous adresser à elle en tant que Yabo durant les mois qu’elle devait s’habiller de blanc, partout où elle allait. Le travail lui était interdit durant cette période et nous avons fini dans un appartement des voisins. L’inflation qui continue incite les gens à obtenir des devises et du coup on nous demandait de payer en euro. Le service et l’appartement étaient bons, mais Martica et son mari Noël, que nous connaissons depuis des années, nous ont manqué.

Habana Vieja semblait à moitié endormi car on voyait pas le moindre orchestre live qui apparaissaient partout avant la pandémie. Les travailleurs d’un petit bar de la calle Obispo nous ont pourtant assuré qu’à partir de janvier tout reviendrait à la normale. Dans ce bar il y avait une offre spéciale d’un grand verre de la bonne bière Cristal pour 60 CUP (le cours officiel est de 24 CUP pour 1 dollar) et si on mangeait sur place on avait droit à quatre bières à 40 CUP le grand verre. Une très bonne offre. Mais les belles chansons ne durent pas longtemps car le lendemain il n’y avait plus de bière disponible et le réapprovisionnement était très incertain…

L’ hôtel Plaza était toujours fermé, comme beaucoup d’ hôtels, par manque de touristes , mais l’ hôtel chic du Parque Central était ouvert avec des prix raisonnables pour une bière et une pizza, et avec un excellent service. Avant de partir pour la petite ville de Florida, dans la province de Cmamagüey, nous avons encore acheté quelques litres de huile de cuisson et un carton d’oeufs pas toujours disponibles partout.

A cause du Covid nous avons opté pour la sécurité et avons pris un taxi au lieu des transports en commun pour aller à Florida. Là les prix de la bière avaient augmenté et encore plus après le 1er janvier : 180 CUP pour une simple bière ou, au change officiel, 7,5 $… Heureusement, lors de l’arrivée à Florida j’avais pu acheter dans les magasins MLC ( où l’on paye uniquement en devises et uniquement avec une carte bancaire) quelques bacs de bière à 1,3 $ la bière. Le bénéfice va à l’état et est utilisé pour soulager les problèmes de la population. Et deux jours plus tard il n’y avait plus de bière dans le magasin et il fallait visiter un bar ou s’adresser à des particuliers, via le site Revolico, qui avaient stocké une quantité de bacs pour les vendre en CUP à des prix beaucoup plus élevés. Il faut avoir un peu de chance pour se trouver au bon moment dans le magasin quand la bière au l’huile de cuisson arrive. L’huile de cuisson est épuisée le jour même et uniquement sur Revolico on en trouve à des prix prohibitifs. Les revendeurs profitent d’une faiblesse dans le système : on ne calcule que la quantité consommée dans telle ou telle région et l’on envoie que la quantité estimée qui est systématiquement et rapidement achetée par les revendeurs. La fourniture aux magasins ne se fait qu’après quelques jours et dans le meilleur des cas après plus d’un mois.

Les magasins MLC ont apparu parce que le manque de devises obligeait le gouvernement à chercher une alternative. Mais les Cubains ne sont pas payés en MLC (Moneda Libremente Convertible, comme le dollar et l’euro) ce qui suscite le mécontentement chez une part de la population. Selon le gouvernement cette mesure est temporaire, aussi longtemps que la crise se maintient et que le manque de devises perdure. Sur Internet des groupes de droite n’abordent jamais la raison de l’existence des magasins MLC mais appellent avec joie à leur interdiction.

Nous avons passé le réveillon dans le jardin d’amis cubains dans le petit village à la côte, où nous étions également l’année dernière. Une grande fête, avec le cochon à la broche (variante locale de la dinde) beaucoup de monde et beaucoup de bière et de rhum. Nous avons veillé à garder les distances et utilisé au maximum notre masque. Fidèle à la tradition, à minuit une poupée de chiffons, grandeur nature a été brûlée.

L’inflation se fait aussi sentir dans les prix des produits alimentaires qui augmentent. Ce qui suscite des hausses de prix dans d’autres secteurs économiques. Une spirale sans fin et un mécontentement accru chez la population. D’autre part on découvre l’énorme capacité d’adaptation des Cubains qui s’en sortent tous les jours. Et il y a aussi la fierté et les remerciements de la population pour la réussite de la campagne de vaccination.

Je n’ai pas pu avoir mon « booster » avant le départ de Belgique, mais j’ai reçu il y a huit jours le vaccin cubain Soberana Plus en tant que booster. Les vaccins cubains sont bon en tant que booster après chaque vaccin administré en Europe. Mon épouse doit encore attendre un peu car suite à une infection elle à un traitement aux antibiotiques par baxter dans un hôpital proche de Florida. Cela signifie une heure par jour à l’hôpital. Les antibiotiques en cachets, apportés de Belgique ne semblaient pas suffisants. Mais après 4 jours il n’y avait plus de baxters disponibles et mon épouse à reçu une prescription pour des pilules, que nous espérons efficaces. Mais heureusement des antibiotiques spécifiques sont disponibles, car il y a toujours un manque de médicaments, quoique moins que l’année passée. La solidarité des voisins, des amis et de la famille est énorme quand quelqu’un tombe malade.

Lors des premiers accès de douleur chez mon épouse nous étions encore à la mer, à 40 km de l’hôpital le plus proche. Il n’y avait pas d’anti-douleur puissant de disponible, mais une voisine en avait encore un peu à la maison d’un traitement précédant et l’infirmier à pu lui administrer après l’avis du médecin. Nous aidons aussi gratuitement les gens avec des médicaments apportés de Belgique. Mais malheureusement il y a aussi des Cubains qui profitent des manques de médicaments pour les vendre à des prix élevés à ceux qui en ont besoin. Ceci est bien sur punissable mais les gens qui ont besoin des produits les achètent par nécessité. Ceux qui n’ont pas les moyens continuent à souffrir et certains en meurent. La base du manque de médicaments est à trouver dans le blocus par les États-Unis et les coûts de la pandémie.

Une décentralisation est en cours à Cuba, qui donne plus de moyens aux communes qui doivent décider des priorités. Mais malgré tout les moyens disponibles sont rares et un certain nombre de Cubains voit un avenir meilleur aux États-Unis. Depuis début décembre 2021 à ce jour les USA offrent de nouveau des possibilités d’immigration, mais uniquement pour les Cubains et les Vénézuéliens. Durant cette brève période quelques dizaines de milliers en auraient profité. Pour près de 7.000 $ les trafiquants d’êtres humains de Miami se chargent de tout le voyage. D’abord l’avion jusqu’au Nicaragua et puis via divers pays latino-américains, avec des arrêts divers jusqu’à Cancun au Mexique, de là en bus aux États-Unis pour y entrer sans problèmes. Un commerce fructueux pour la maffia cubaine de Miami et il n’est donc pas surprenant qu’ils insistent pour un renforcement du blocus de Cuba. La demande de dollars à Cuba a tellement augmenté que le change au marché noir atteint 100 CUP pour 1 dollar et l’euro doit se contenter de 94 CUP, alors qu’auparavant la situation était en faveur d’un euro plus fort.

En conclusion : notre association est là pour dire la vérité sur Cuba, avec ses côtés positifs mais aussi négatifs, en dehors de la propagande aveugle et toujours avec un coeur chaleureux pour Cuba et la révolution cubaine.

Déclaration du Gouvernement Révolutionnaire.

Le texte en français de cette déclaration est disponible sur le site suivant :

www.minrex.gob.cu/voila-soixante-ans-les-etats-unis décidaient-d-appliquer-formellement-a-cuba-leur-blocus-criminel

BREVES

                                                                                                                                Freddy Tack

Nieuwe vice-ministers van buitenlandse zaken.

Elio Rodríguez Perdomo en Carlos Fernandez de Cossio Domínguez werden benoemd als vice-ministers van buitenlandse zaken van de Cubaanse regering.

Wij kennen heel goed Elio Rodríguez die eerste raadgever en daarna ambassadeur van Cuba in België was. Hij bekleede verschillende functies : directeur voor Europa en voor Canada, ambasadeur voor de Nederlanden, België en Luxemburg, de Euorpese Unie en in zijn laatse post als ambassadeur in Frankrijk.

Carlos Fernandez de Cossio Domínguez had een rijke carrière in het ministerie van buitenlandse zaken : vice-directeur van buitenlandse zaken, directeur voor Noord Amerika, ambassadeur in Canada en in Zuid Afrika. Zijn laatste post voor zijn benoeming was directeur-generaal voor de Verenigde Staten.

Campamento Julio Antonio Mella – 50 jaar solidariteit.

Het Campanento Julio Antonio Mella viert zijn 50e verjaardag. Gelegen in Caimito starte het kamp de activiteiten op 24/01/1972. Het Campamento is wereldbekend bij alle vrienden van Cuba die deelnamen aan de talrijke solidarieteitsbrigades die mekaar opvolgden in al deze jaren.

102.000 brigadisten verbleven in het Campamento Julio Antonio Mella, en onder hen talrijke leden en militanten van onze vereniging.

Covid in cijfers.

Na de ontwikkeling van meerdere vaccins tegen de Covid-19 is Cuba overgegaan tot een massale caccinatie van de bevolking.

Op 23 februari 2022 telde Cuba 9.871.746 personen met een volledige vaccinatie, hetzij 89,1 % van de bevolking (11,3 miljoen), wat Cuba rangschikt na de Verenigde Arabische Unie en Portugal, en voor Chili, Singapour, China, Canada, Italië, Brazilië en Vietnam.

Inzake de boosterdosis werd reeds meer dan 50 % van de bevolking ingeënt, hetzij 5.867.672 personen.

Cuba is ook het enige land in de wereld dat de kinderen en adolescenten van 2 tot 18 jaar vaccineerde, met aangepaste vaccins.

Een van onze leden slachtoffer van de blokkade.

Begin februarin telefoneerde een van onze leden, ongerust, om mede te delen dat de overschrijving van het jaarlijks lidgeld geweigerd werd. Na enkele vragen komt de uitleg naar voor : hij voerde de overschrijving uit vanaf een bankrekening in Duitsland (vroeger deed hij het vanaf België).

Dus een internatioanle verrichting : de blokkade is van toepassing, elke operatie met een melding Cuba (voor de bestemmeling of bij het motief) wordt opgespoord door een informaticaprogramma dat automatisch de verrichting blokkeerd. Zelfs in Euro en tussen twee Europese landen.

56 jaar Granma International.

Op 20 februari vierde Granma International zijn 56e verjaardag. Deze internationale uitgave wordt verspreid in een veertigtal landen, in het engels, frans, portugees, italiaans en duits.

Op 20 februari 1966 liep de Eerste Solidariteits Conferentie van de Volkeren van Afrika, Azië en Latijns Amerika in Havana (de Tricontinental). Om de deelnemers te informeren beslist het dagblad Granma (gesticht in 1965) de uitgave van eenversie in het spaans, frans en engels.

Dit was de start van Granma International, een wekelijkse uitgave, een beperkte uitgave van het dagelijks blad Granma.

Boekenbeurs.

De 30e Internationale Boekenbeurs loopt van 20 april tot 30 april in Havana, alvorens alle provincies te doorlopen. Voorzien voor begin februari werd dit jaar de gebeurtenis uitgesteld wegens de lopende pandemie. Dit jaar is Mexico het uitgenodigde ereland. Een hulde zal gebracht worden aan de geboorte van Carilda Oliver Labro en Jesús Orta Ruíz (el Indio Naborí), en op de 140 jaar van de uitgave van het boek « Ismaelito » van José Martí en van « Cecilia Valdés o la Loma del Ángel » van Cirilo Villaverde.

https://www.mep.gob.cu/es/node/3
FacebookTwitter