Cuba Si 212– traductions

Cuba Si 212– traductions

LES  TRAVAILLEURS  ET  LA  JEUNESSE  S’ ENGAGENT  POUR  LA  DÉFENSE  DE  LA  RÉVOLUTION  SOCIALISTE  A  CUBA.

                                                                                           Seth Galinsky (repris de « The Militant                                     

                                                                                           23/08/2021 – Traduction F. Tack)

Cet article est la suite d’une première analyse par cet auteur que nous avons publié sur notre site web www.cubamigos.be

Le 30 juillet le président Joseph Biden annonçait que Washington envisage d’augmenter la pression sur Cuba. Depuis que, il y a 60 ans, Fidel Castro et le Mouvement du 26 juillet invitaient les travailleurs et les agriculteurs cubains à lutter pour une révolution socialiste, chaque président nord-américain, démocrate ou républicain, a mené une guerre économique et politique impitoyable contre le peuple cubain.

Pour justifier ces menaces Biden et les médias libéraux diffusent le mensonge que le gouvernement cubain a répondu par « violence et la répression » aux protestations du 11 juillet. En réalité ces actions -avec parfois des pillages et des attaques violentes contre des adhérents de la révolution- étaient organisées par des contre-révolutionnaires en collaboration avec le gouvernement des États-Unis. Aidés par les médias capitalistes dans le monde ils tentent de créer une image d’une situation de crise « hors contrôle », une spirale qu’ils s’évertuent a diffuser.

Miguel Díaz-Canel, le président de Cuba, a déclaré que quelques soutiens du gouvernement ont participé, frustrés par la crise économique qui frappe l’île. Des milliers de travailleurs et de jeunes ont répondu en occupant les rues et en participant aux mobilisations publiques pour démontrer leur soutien à la révolution.  Au lieu d’une répression accrue Díaz-Canel et d’autres membres du gouvernement poursuivent leurs visites de quartier populaires et de campus afin de dialoguer au sujet des mesures prises par le gouvernement et pour écouter les avis de la population.

Le gouvernement révolutionnaire et les organisations de masse de Cuba expliquent quel est l’enjeu et s’engagent pour associer les travailleurs, les agriculteurs et la jeunesse aux initiatives pour affronter les difficultés  et qui sont le résultat du blocus imposé par Washington et de la crise de la pandémie du Covid-19.

Le renforcement du blocus par l’administration Biden, qui s’ajoutent à des dizaines d’années d’attaques et de sanctions, augmente les privations à Cuba. Il y a des manquements sérieux de produits alimentaires, de médicaments et de produits sanitaires. Le manque de combustibles, de pesticides et de fertilisants résulte en baisses dans la production industrielle et alimentaire. Et malgré les chiffres de mortalité les plus bas de Covid-19 dans le monde, grâce aux vaccins développés et produits à Cuba, et malgré l’accroissement des vaccinations, l’île est frappée par une croissance des cas qui augmente la pression sur les services de santé. Les familles capitalistes qui dirigent les États-Unis espèrent, depuis 60 ans, que les difficultés vont démoraliser les travailleurs et les agriculteurs de Cuba et qu’elles susciteront un espace pour écraser la révolution socialiste.

Les « dissidents », valets de Washington.

Biden a déclaré qu’il avait déjà augmenté le « soutien » aux « dissidents » – un euphémisme pour le financement de contre-révolutionnaires- et qu’il envisage d’augmenter le personnel de l’ambassade des États-Unis à La Havane dans le but évident d’augmenter l’ingérence dans les affaires intérieures cubaines.

Entre-temps les révolutionnaires cubains et leur gouvernement continuent simplement ce qu’ils ont toujours fait, basé sur la discipline, la persévérance, l’enthousiasme et la confiance du peuple. Le 26 juillet, lors de la commémoration de l’assaut par Fidel Castro de l’attaque de la caserne Moncada et la garnison de la dictature de Batista, des jeunes se sont mobilisés pour du travail volontaire à la campagne partout dans l’île. Une production de produits alimentaires accrue et moins de dépendance des importations sont une clé pour la résistance à la guerre économique. Manuel Marrero, le premier ministre cubain, a rejoint les jeunes volontaires et a discuté avec eux, les encourageant a développer une vision critique, d’exprimer ce qu’ils pensent et d’exprimer leurs opinions. Il a déclaré : « Nous n’allons pas attendre qu’ils lèvent un jour le blocus. Nous devons par nos propres efforts résoudre nos manquements, trouver des solutions, changer ce qu’il faut modifier ».

Le 5 août Díaz-Canel est intervenu durant quatre heures au sujet des défis que les Cubains doivent affronter, avec une centaine de jeunes, d’étudiants, d’artistes, d’agriculteurs, d’ouvriers, de travailleurs de la santé et d’indépendants. Lázaro Daniel Cruz Álvarez, vétérinaire dans une coopérative d’élevage de bovins, lui a a raconté « Même quand nous savons ne pas disposer de tous entrants nous devons continuer à travailler, nous jouons un rôle clé dans la production alimentaire, et nous examinions chaque alternative possible ».

La presse cubaine répercute des dizaines de récits au sujet d’initiatives semblables et des visites par des dirigeants révolutionnaires dans les fermes, les usines et les quartiers populaires. Des défis, de l’ intensification des vaccinations à la gestion des privations dans la vie quotidienne, ou le mauvais état des rues dans certains quartiers sont  abordés dans Granma, Juventud Rebelde et d’autres médias

Face au renforcement du blocus le gouvernement de Cuba a reçu de nouvelles aides des gouvernements de la Chine, du Vietnam, du Venezuela ; de la Russie, d’ Angola, du Qatar, d’ Italie et de nombreux autres pays. Dans de nombreux cas c’est une preuve de respect et de reconnaissance pour l’internationalisme pratiqué par Cuba depuis des décennies.

La donation à Cuba de seringues pour la poursuite de la vaccination est une aide appréciable.le gouvernement du Mexique a envoyé deux navires avec des produits alimentaires, du matériel médical et des combustibles. Andrès Manuel López Obrador, le président du Mexique a déclaré au sujet de Washington : « La vérité c’est que si quelqu’un veut aider Cuba, la première chose à faire c’est lever le blocus ».

CUBA  APPROUVE  DEUX  VACCINS  DÉVELOPPÉS  DANS  LE  PAYS.

Deux nouveaux vaccins contre le Covid-19 ont été approuvés à Cuba. Un premier vaccin avait déjà été approuvé et est utilisé depuis juillet.

Les vaccins sont nommés Soberana 02 et Soberana Plus. Une combinaison de eux doses du premier vaccin et une dose du deuxième a été effectif à 91,2 % durant la phase de tests pour la prévention des symptômes de corona. Les deux vaccins ont reçu une approbation accélérée de Cecmed, le centre de contrôle des médicaments de l’autorité cubaine. Soberana 02 a été développé en collaboration entre des instituts de recherche cubains et iraniens. Le vaccin est déjà inoculé en Iran sous le nom Pasteurcovac.

Cuba utilise depuis juillet son propre vaccin Abdala, le premier vaccin conçu et approuvé en Amérique Latine. Tant Abdala que Soberana sont des vaccins subinit, développés sur base d’albumineux des virus. Trois doses sont nécessaires pour une protection complète.

Actuellement Cuba est confronté à une nouvelle vague de contaminations et le secteur de la santé doit compter avec un manque de matériel et de médicaments, du à la crise économique et au blocus.

DIALOGUER  A  CUBA.

                                                                                                                                 Wim Leysens

L’unité c’est collaborer au développement du pays.

La peuple cubain est uni comme un seul homme en faveur de la révolution.

Comment concilier ceci avec les événements du 11 juillet 2021 ? Que veulent dire les dirigeants cubains quand ils déclarent que l’unité est la base de la révolution ? Nous prenons comme point de départ le discours de Raúl Castro lors du VIIIe Congrès du PCC. Dafni Prim et Jennifer Pantoja nous citent des exemples concrets basés sur leur expérience.

L’unité est un verbe.

« Sans unité il n’y aurait pas eu de révolution. Lors du débarquement du Granma beaucoup de révolutionnaires ont  perdu la vie, mais Fidel a réussi à obtenir le soutien de tout le peuple  et grâce à cette unité il a obtenu la victoire », nous affirme Dafni. Mais en Occident les voix critiques interprètent cette unité comme l’emprise solide du parti sur la population et qui veut réprimer toute voix dissidente. Díaz-Canel, l’actuel président, a une autre opinion : « …nous devons comprendre l’unité comme l’ambition de  rassembler tout le monde pour la construction d’un pays meilleur, caractérisé par la justice sociale, le bien-être, l’indépendance et l’autodétermination. Ce sont les mêmes principes que la Révolution défendait et réalisait… L’unité ne peut pas être conçu comme un slogan, l’unité doit être reconstruite chaque jour par un dialogue permanent et le développement de notre projet social inclusif… Il ne peut pas y avoir d’unité si le gouvernement et le parti ne sont pas le peuple et ne représentent pas la voix et les ambitions de la population. L’unité c’est pousser ensemble la construction du pays, rêver ensemble et agir à la recherche d’un avenir meilleur ».

Jennifer, une jeune Cubaine depuis peu en Belgique ajoute un aspect intéressant au concept unité. L’unité a beaucoup à voir avec equidad/égalité de chances, à ne pasconfondre avec igualdad/égalité. Nous ne sommes pas tous égaux, par exemple parce que tout le monde n’a pas le même arrière-plan. Equidad veut dire que tout le monde doit avoir les mêmes chances, peu importe dans quelle situation on se trouve. Les mêmes chances pour obtenir ce que le gouvernement et le peuple estiment nécessaire pour une vie décente, comme l’enseignement, la santé, le logement, etc. L’autorité doit exprimer clairement ce qu’elle entend par droits de l’homme. Les événements du 11 juillet démontrent qu’un groupe de personnes n’a pas une conception claire ».

Unité = travailler ensemble à un projet commun = dialogue.

Dafni : « Quand Raúl parle d’unité il est sur la ligne de Fidel qui déclarait ‘notre force est dans l’unité’. Ceci est aussi la mission du parti unique, le PCC, et des autres organisations de masse comme la fédération des femmes, la FMC, ou l’organisation de la jeunesse, la UJC, et d’autres. Chacun s’engage pour l’unité dans leur groupe cible. Avant de venir en Belgique, il y a dix ans, j’étais présidente du CDR de mon quartier. Quand il fallait organiser une activité j’allais de porte en porte des 170 familles de mon quartier, et je les invitait pour la réunion. Celui qui le voulait venait, d’autres restaient à la maison. Souvent nous étions une centaine lors de l’activité et là on sent vraiment l’unité entre les présents. Les autres organisations de masse, comme la FMC, travaillent de la même façon. Le responsable va de porte en porte et explique les actions entreprises : un cours de couture, une offre de formation pour femmes seules, etc. Les militants du PCC organisent le travail volontaire dans le quartier. Le responsable me contacte en tant que présidente du CDR et annonce ‘tel jour nous allons récolter le plastique et les cannettes pour le recyclage ».

Jennifer : « Dans les écoles on parlait souvent de l’unité. Enfants et jeune j’allais toujours aux réunions du CDR, mon père participait aux tours de garde nocturnes dans le quartier. Tout cela rassemblait les gens, créaient un sentiment d’unité, de vivre ensemble. Grâce aux activités du CDR je sentais que la rue où je vivais était ma rue. Que les arbres dans la rue, que nous entretenions et élaguions les dimanches de travail volontaire, étaient nos arbres. C’est notre rue que nous nettoyons ensemble, c’est notre école que nous entretenons ensemble. Quand j’étais étudiante à l’université je me souviens que nous allions souvent à la Plaza de la Revolución ou à la Plaza Anti-imperialista pour manifester pour le retour d’Elian ou pour la libération des cinq héros ».

Dafni : « Quand on mobilisait pour le soutien aux cinq emprisonnés aux États-Unis, les responsables locaux allaient de maison à maison. Nous répondions en nombre à ces mobilisations, volontairement, personne ne nous obligeait. Il arrive que même des responsables du parti ne participent pas, et personne ne les interpellera à ce sujet. C’est totalement faux que les Cubains sont payés pour participer, ce sont des mensonges, nous participons parce que nous nous sentons unis à la Révolution cubaine. Celui qui participe à une manifestation le fait volontairement, celui qui n’y va pas est libre de ne pas y aller ».

Les exemples cités ci-dessus peuvent donner l’impression que l’initiative des actions vient toujours d’en haut. Ceci n’est pas le cas.

Dafni : « Si pare exemple quelqu’un estime qu’il y a trop de mauvaises herbes dans la rue, il peut prendre l’initiative d’une opération de nettoyage. Le président du CDR se charge alors de l’enlèvement des déchets. Lors des réunions chacun peut lever la main et poser une question comme ‘Pourquoi y a-t-il trop peu de pain dans le quartier ?’ La liberté de donner son avis est totalement libre. Et c’est le cas également dans les entreprises, les universités, partout à Cuba ».

Les paroles de Jennifer et de Dafni illustrent les déclarations de Raúl : « Si nous avons un parti, nous devons faire le nécessaire pour que celui-ci et toute notre communauté fonctionnent de la façon la plus démocratique possible, et toujours prendre au sérieux des avis différents lors des échanges ».

(Sous-titre de la photo : Est-ce que le parti et les organisations de masse ont perdu le contact avec le peuple au cours des années ?)

Raúl Castro a partagé avec le Congrès son inquiétude concernant le lien des cadres du parti avec la population, qui n’est plus ce qu’il devrait être. « Il y a des indications certaines d’un lien faible avec le peuple, un manque de sensibilité et de capacité de mobilisation sur le terrain pour résoudre les problèmes. La culture de la communication est insuffisante, avec comme conséquence une incapacité la capacité réduite pour comprendre les sujet qui inquiètent les travailleurs, de débattre et de participer ». Pourtant Raúl voit un tournant : depuis 2006 le nombre de militants du parti diminuait constamment,, mais cette tendance est renversée et le PCC compte maintenant près de 27.000 membres. Raúl est tout aussi critique au sujet des organisations de masse : « En ce qui concerne les organisations de masse, elles doivent insuffler une vie nouvelle da,ns leur fonctionnement, s’adapter au temps actuel, reprendre le travail à la base, dans les entreprises, dans les fermes, avec les cadres dans les quartiers, en défense de la révolution ».

Jennifer ressent la même chose : « Après le retour d’Elian et des Cinq la flamme est retombée. Parce que Fidel prend de l’âge ? Ou parce que les gens en ont marre d’être mobilisés sans arrêt ? Ou parce que la crise économique les accapare totalement ? » Jennifer réalise aussi que les organisations de masse suivent trop leur propre agenda. « Comme étudiante j’étais membre de l’organisation de la jeunesse, la UJC. Lors des réunions l’agenda du responsable prenait tellement de temps qu’il n’en restait pas pour les thèmes que nous voulions aborder. Nous l’avons dénoncé et le responsable est venu à notre faculté, nous avons expliqué notre problème et trouvé une solution. Cela prouve que les mécanismes et les canaux pour entamer un dialogue et résoudre les problèmes existent. Mais les gens ne les utilisent pas assez. Pourquoi ? Peut-être parce qu’il y a des problèmes plus urgents ? Faire la file trois heures tous les jours dans les magasins.Il ne reste dès lors pas de temps pour  se soucier du fait comment chacun peut contribuer à améliorer la société cubaine ».

Est-ce que la situation économique complexe pèse sur la population ?

Dafni : « Nous vivons depuis des années avec des privations, nous faisons la file depuis toute notre vie. A Cuba les salaires sont peu élevés, mais si on s’organise bien il ne manque rien, également à cause de la ration garantie aux produits de base à des prix bas. A Cuba nous avons 55.000 problèmes, mais nous nous en sortons ».

Jennifer : Cuba n’a encore jamais pu exécuter son modèle de développement. Le blocus nous empêche de toute l’énergie nécessaire. Constamment nous devons adapter nos plans économiques. L’autorité est forcée à improviser sans arrêt. Et avec les essais nous ne pouvons pas prédire les résultats. Quand le gouvernement à un projet il le teste d’abord dans une province, et sur base des constatations le plan est adapté et appliqué dans tout le pays.

Dafni : « Parmi les manifestants du 11 juillet il y avait sûrement des personnes, même des révolutionnaires, qui dénonçaient le manque de médicaments, les coupures du courant. Ceci suscite beaucoup de mécontentement parmi les gens. Ils ne comprennent pas pleinement les efforts de l’autorité. Chez les jeunes il y en a qui rêvent de nouvelles chaussures, d’une voiture, où de voyages aux États-Unis et en Europe. Mais quand on se trouve dans la file et qu’on exprime son insatisfaction et que l’on crie que tout est pourri ou qu’on fait des reproches à Díaz-Canel, il ne se passera rien. La police ne va pas vous embarquer. Ce sont des mensonges ».

Est-ce que les jeunes se sentent moins concernés ?

A Cuba on ne peut plus parler d’une seule jeunesse. Plusieurs groupes de jeunes vivent côte à côte avec leurs propres aspirations et conflits. Yuniel Labacen Romero se demande dans Juventud Rebelde pourquoi Beaucoup de jeunes ont rejoint les manifs du 11 juillet. « La direction politique du pays a reconnu certains motifs : mécontentement, obstacles, une distanciation croissante à côté des manques matériels graves confondent les jeunes… cela mène à une aliénation, à la perte du sentiment de participation et au sens citoyen ».

Jennifer : « Comme dans beaucoup de pays les générations actuelles sont apathiques envers la politique. Nos générations ne sont pas intéressées par la politique, d’après moi parce que nous sommes trop entretenidos/gâtés avec les vidéos,, les films, les GSM… Cuba n’échappe pas à cette tendance générale de consommation,, les gens veulent acheter, même s’il y a peu dans les magasins. Ma génération est trop exposée aux loisirs. Pour moi le problème c’est la surconsommation ».

La majorité de la jeunesse soutient la révolution.

Jennifer : « Le grand défi pour maintenir l’unité est aujourd’hui la jeunesse. Mais attention, quand on examine les chiffres, il est évident que la large majorité des jeunes soutient la révolution. Nous apprécions, à côté de la gratuité de l’enseignement et des soins de santé, la tranquillité dans notre société, que nous avons toujours trouvé évidente. Après les événements du 11 juillet les gens réalisent de plus en plus qu’ils vivent dans une société tranquille et sûre. Alors quand le s critiques parlent de liberté d’expression, de quelle liberté parlent-ils ? Descendre dans la rue et un peu crier ? Pour moi cela n’est pas la liberté d’expression ».

Dafni : Certains jeunes se sont peut-être laissés manipuler, mais il s’agit d’une minorité. La majorité soutient le projet socialiste du pays, qui leur offre la chance de faire des études, y compris à l’université ; ils sont bien éduqués et intégrés ».

Sources :

Dafni Prim et Jennifer Pantoja ont été interviewées séparément.

Raúl Castro – VIII Congrès du PCC : http://www.granma.cu/octavo-congreso-pcc/2021-04-16/presenta-raul-informe-central-al-8vo-congreso-del-partido-comunista-de-cuba-16-04-2021-17-04-06

Díaz-Canel – VIII Congrès du PCC : http://www.granma.cu/discursos-de-diaz-canel/2021-04-20/diaz-canel-entre-los-revolucionariolos-comunistas-vamos-al-frente-20-04-2021-00-04-47

Yuniel Labacen Romero dans Juventud Rebelde : http://www.juventudrebelde.cu/cuba/2021-07-20/y-si-perdemos-a-nuestros-jovenes

LES  MESURES  SOCIALES : UN  LONG  CHEMIN  DE  RECHERCHE, DE  TESTS   ET  DE  REVISIONS.

                                                                                                                            Alexandra Dirckx

Nous avons tous été touchés par le Covid-19 ou le corona. On a remis en question les réseaux sociaux, les balises et les mesures qui existaient dans la société. Cela fut le cas aussi à Cuba..Le réseau existant ne suffisait pas face à la pandémie mondiale jamais vue. Mais pas seulement la pandémie à fait trembler la société, les récentes réformes monétaires ont créé des ruptures dans les structures cubaines, frappant certains citoyens. Il était temps de prendre des mesures extraordinaires et de revoir les structures existantes.

Des droits d’entrée adaptés.

Pour faciliter l’importation de certains produits les droits d’entrée ont été revus. Les voyageurs qui entrent dans le pays peuvent apporter plus et payent moins de droits d’entrée. Et les avantages valent également pour ceux qui reçoivent des colis de l’étranger. Les droits d’entrée pour l’alimentation, les médicaments et les produits d’hygiène personnelle sont également réduits à un minimum. L’importation de ces produits a d’ailleurs été sérieusement flexibilisée, pour autant que cela concerne des produits pour un usage personnel.

Distribution de produits de base pour tous.

Depuis quinze mois les Cubains voient leur menu quotidien se modifier et souvent diminuer. Les raisons en sont multiples. Le marché libre qui se développait doucement a été freiné par le coronavirus. Acheter des produits de base est compliqué les derniers mois : le confinement a rendu impossible les tournées pour faire des achats. Cuba a rencontré des difficultés pour approvisionner toutes les régions du pays équitablement, et les magasins du marché « libre » ne pouvaient plus garantir la fourniture de produits de base partout. Et finalement Cuba rencontre de graves difficultés financières à cause de l’arrêt de certains secteurs et en conséquence la disparition d’une grande part des rentrées nationales, ce qui limite l’achat de produits à l’étranger.

L’accès aux produits de base pour les gens qui ne disposent d’une « libreta ».

Sur base de documents d’identité (actualises et en règle) ou d’autres documents les citoyens peuvent se présenter et obtenir   une libreta « spéciale », afin d’avoir sur cette base également accès aux produits de base. Cette mesure à fait accéder 200.000 personnes aux produits de base.

A cause de la pandémie beaucoup de gens sont aller habiter ensemble malgré  les limitations de certaines habitations. Le livret de rationnement, ou libreta, ne peut pas être utilisé pour prouver que trop de gens habitent à la même adresse, ou que des gens se rassemblent illégalement.  Le seul but est d’approvisionner les gens en produits de base. Ceux qui peuvent revendiquer l’accès à leur paquet de base dans une autre province, peuvent transférer ceci vers l’endroit où ils logent actuellement. Et finalement il y a quelques catégories qui peuvent demander le livret « spécial », tels les personnes de plus de 65 ans, les femmes enceintes et  les enfants.

Le ministre est conscient que malgré ces mesures il y aura encore des gens qui ratent le paquet de base parce qu’ils ne se trouvent pas dans telle situation, ne disposent pas du bon document, ou n’appartiennent pas à une catégorie prioritaire. De nouvelles mesures devront être prises à l’avenir pour y remédier, selon les situations qui se présentent.

La nouvelle « libreta » entre en vigueur à partir du 19 juillet. L’autorité cubaine fait appel à toutes les organisations de masse cubaines pour exécuter ce projet le plus vite possible dans toutes les régions du Pays.

Solidarité internationale.

Le 30 juillet les produits alimentaires envoyés à Cuba via des initiatives solidaires seront répartis auprès de la population cubaine. Il s’agit de produits provenant essentiellement de dons venant de Russie, du Mexique, de Bolivie et du Vietnam. Environ 3,8 millions de ménages recevront une part des produits. La distribution sera fragmentée et ici aussi Cuba compte sur le soutien des organisations locales pour que tout se déroule le mieux possible. Car chaque province à ses particularités et il faut tenir compte de nombreux facteurs lors de cette action : endroits de stockage, transport, densité de la population de la région…

Finalement l’autorité envisage également des formes alternatives de vente afin de faciliter l’obtention de produits de base qui ne sont pas disponibles via le paquet de base.

Le payement des salaires dans le secteur non-étatique.

Depuis septembre 2019 37 mesures ont été prises au sujet du payement des salaires dans dans des entreprises « privées » et en assurer le payement correct. L’évaluation a entre-temps clarifié les problèmes qui surgissent pour le payement des salaires. Le salaire dépend de plusieurs éléments qui font que les salaires ne sont pas identiques. Le salaire peut dépendre de la catégorie de l’entreprise ou du secteur. Certaines fonctions demandent des connaissances très spécifiques, parfois il faut comptabiliser des prestations extra-ordinaires, et finalement l’évaluation a démontré le manque de connaissances dans la gestion du personnel. Il y a donc du boulot à réaliser. Les adaptations se font systématiquement et toujours en faveur des travailleurs. Actuellement un nouveau projet est sur la table, basé sur 8 points.

  1. Flexibilité de l’échelle salariale actuelle.
  2. Pour payer un salaire plus élevé l’entreprise doit pouvoir présenter de meilleurs résultats.
  3. L’entreprise finance le salaire sur ses propres gains et revenus.
  4. Chaque travailleur reçoit un salaire qui ne situe pas en dessous du salaire minimum (actuellement 2.100 pesos).
  5. Application d’échelle salariales comprenant l’organisation du travail.
  6. Égalité:le travailleur doit recevoir le même salaire pour le même travail sans aucune discrimination de quelque sorte.
  7. Le salaire tient compte de la complexité du travail, des conditions de la position, de l’aptitude du travailleur et des qualités individuelles.
  8. Le salaire est payé en cohérence avec le temps presté.

Ces principes suscitent beaucoup de questions. Une des plus fréquentes : Que ce passe-t-il si cela ne réussit pas ? Dans ce domaine aussi il reste beaucoup de travail à faire.

Les brigades de jeunes et la vulnérabilité sociale.

Malgré les nombreuses mesures quelques quartiers, régions et communautés restent très vulnérables au sein de la société cubaine. Pour y remédier on a formé 220 brigades de jeunes qui se sont mis au travail dans 302 communautés.  Ils travaillent dans divers domaines afin de renforcer tant l’individu que la communauté. Ceci n’est pas seulement un  plus pour cette communauté, mais aussi pour les jeunes des brigades que ce boulot confrontera souvent à leur propre situation.

La Havane : initiatives locales.

La Havane rencontre des problématiques de grande ville, y compris un certain nombre de quartiers qui nécessitent une attention particulière.

Dans 62 quartiers on a déjà développé plus de 10.000 actions différentes pour aplanir les inégalités et surtout garantir l’accès au denrées alimentaires. Ces actions sont soutenues et développées au niveau local.

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