Cuba Sí 183 – traductions

Cuba Sí 183 – traductions

Traductions par Freddy Tack

ACTUA

Cuba – Union Européenne (UE).


L’ouverture annoncée de négociations Cuba – UE prend forme pas-à-pas. Dans le cadre du Programme d’ Échange d’ Experts une rencontre a eu lieu à La Havane le 22 avril, au sujet de statistiques, d’administration fiscale, de modèles économiques, de développement local, de normes commerciales de l’UE, de collaboration économique internationale, de sécurité alimentaire et d’environnement.

Herman Portocarrero, ambassadeur de l’ UE à Cuba, a assuré que les échanges vont contribuer à l’actualisation du modèle socio-économique cubain et sont un écolage pour le dialogue politique qui suit.

Le 30 avril s’est terminé la première rencontre entre représentants de l’ UE et Cuba afin de démarrer les négociations en vue d’un Accord de dialogue politique et de collaboration entre l’UE et ses états membres et la République de Cuba. Christian Leffler, Directeur-Général pour l’ Amérique du Service Européen de l’ Action Extérieure, et Abelardo Moreno, Vice-Ministre des Affaires Étrangères de Cuba, sont arrivés à un accord sur le calendrier de négociations et sur des aspects d’organisation. La prochaine séance aura lieu à Bruxelles à une date à fixer ultérieurement.

Congrès de la CTC.

Depuis octobre 2012 les différentes centrales syndicales de la CTC (Confédération des Syndicats Cubains) débattent au sujet de la préparation du XXe Congrès de l’organisation. Plus de 2.851.000 travailleurs ont participé aux 66.000 réunions sur base des documents soumis au congrès, et ont fait 192.500 propositions à ce sujet.

Les grands thèmes en étaient le bilan de la période écoulée, le renouvellement des mandats aux différents niveaux des syndicats, la nouvelle législation du travail, le document de base du congrès et l’adaptation des statuts. Le fonctionnement syndical dans les nouveaux systèmes de gestion économique ont été abordés, comme pour les indépendants (Cuenta Propria), les coopératives de production et de services.

Le 22 février 1.200 délégués ont assisté au XXe Congrès, clôturé après les débats définitifs des thèmes à l’ordre du jour.

Congrès de l ‘UNEAC.

L’ UNEAC (Union des Écrivains et A1rtistes de Cuba), créé le 22/08/1961, quelques jours après la fameuse rencontre de Fidel Castro avec les intellectuels à la Bibliothèque Nationale, a célébré son VIIIe Congrès. Plus de 300 délégués des différents secteurs artistiques y étaient salués par le président Miguel Barnet, avec les mots «  l’ UNEAC est la Moncada de la Culture ».

Des thèmes fondamentaux ont été discutés comme les relations entre la culture et les médias, la problématique de la formation, l’enseignement, etc. De fortes critiques ont été faites au sujet des médias qui ne correspondent pas toujours aux expressions artistiques dans le pays (des exemples cités étaient la non transmission par la télévision nationale de certains films comme Guantanamera et Alicia en el pueblo de maravillas, et le peu de parole donné aux homosexuels dans les médias alors que le SENESEX livre un travail de pionnier à ce sujet). La Commission « Ville, architecture et patrimoine » a souligné la nécessité d’une politique de l’urbanisme et de la protection du patrimoine.

Miguel Díaz-Canel Bermúdez, Premier Vice-Président, a souligné dans son discours : « Assurer la cohérence de la politique culturelle est une tâche prioritaire face aux tentatives de l’ennemi pour diviser le mouvement artistique et de le manipuler avec de mauvaises intentions. Il est nécessaire et urgent d’ assurer les normes éthiques et esthétiques et de promouvoir le développement intégral de l’homme, comme protagoniste du socialisme ».

Des décisions économiques et sociales.

Ces derniers mois on a continué l’introduction de mesures économiques et sociales, trop nombreuses pour toutes les énumérer ici. Nous en avons retenu trois : les augmentations salariales dans le secteur de la santé, le commerce en gros et les nouvelles normes de gestion des entreprises publiques. 

Le secteur de la santé reçoit de spectaculaires augmentations salariales, valables pour 440.000 travailleurs (médecins, dentistes, infirmières, techniciens, professeurs, etc). Ces augmentations ont été rendues possibles d’une part par le résultat des réorganisations exécutées durant la période 2010-2013 , avec une diminution des effectifs de 109.000 travailleurs et environ 2 milliards de pesos de diminution de budget, sans influence sur la qualité des services. D’autre part les revenus par l’exportation de services médicaux ont représenté 8.200 millions de CUC, ce qui correspond à 64% du total de la vente de services. Ces résultats efficaces ont rendu possible une amélioration pour les travailleurs, comme cela était prévu dans les directives du VIe Congrès du PCC.

Les nouvelles normes pour les entreprises publiques répondent aux directives de décentralisation et de plus d’autonomie pour les entreprises et comprennent, entre autres, la liaison des salaires aux résultats, les prix de gros, de nouvelles relations financières entre entreprises, l’autonomie pour déterminer des activités secondaires sur base du potentiel existant, la mise sur le marché d’excédents, l’auto-financement des investissements, la recherche, la constitution de réserves.

Le marché de gros se restructure également avec l’ouverture de nouvelles méthodes de gestion, comme les coopératives. Il faut diminuer le nombre d’intermédiaires dans le traitement des marchandises, décentraliser les magasins et accroître l’autonomie.

Pour le deuxième semestre de l’année on prévoit la mise sur le marché, en grandes quantités, de matériel pour la plomberie (tuyaux, lavabos, robinets, etc), avec des diminutions de prix, ceci afin de rencontrer une demande croissante et pour contribuer au programme d’épargne d’eau par la limitation des gaspillages dus au matériel déficient.

CULTURA

PARQUE GUAYASAMIN

Paul Malfait

Il y a quelques mois je me promenais dans Habana Vieja, via la magnifiquement restaurée Plaza Vieja, direction vers le nord par la calle Mercaderes. Après une petite visite au Museo America 9 de abril, où, en plus d’une collection d’armes, se trouve un endroit de commémoration pour les 4 jeunes révolutionnaires tués le 9 avril 1958 lors d’une opération de Mouvement du 26 juillet contre la dictature de Batista, j’ai découvert, sur la droite, une petite place, le Parque Guayasamín. Les souvenirs me revenaient de mon voyage en Équateur, ,où j’avais visité La Capilla del Hombre à Quito.Durant ce circuit, il y a déjà quatre ans, j’avais visité le musée de la Banco Central à Cuenca et le musée National à Quito, avec un survol du patrimoine culturel de quelques milliers d’années, et je voulais voir le temple d’ Oswaldo Guayasamín (1919 – 1999). .J’avais découvert son nom lors de la préparation de mon voyage et cela avait suscité ma curiosité. Si son nom vous est inconnu cela changera après avoir découvert sa vie très engagée d’artiste, sculpteur et peintre. On trouve beaucoup à son sujet sur internet, mais voici un résumé.

Aîné de dix frères d’une famille modeste, ce qui allait influencer sa personne et son oeuvre, la cruauté, la pauvreté et sa lutte contre l’injustice allaient devenir les thèmes centraux de ses peintures. C’est dans ses jeunes années, où se forme son engagement politique, que la violence des rues, les thèmes actuels, comme la dépression des années ’30, et la révolution mexicaine, vont former des sources d’inspiration pour ses peintures.

Comme son nom l’indique il était de souche indienne et il s’engageait pour l’ Amérique latine. Comme le Che allait le faire plus tard, il voyage de Patagonie au Mexique, ce qui résulta en une série de peintures nommée « Huacayñan », « la route des cris » en quechua, un témoignage de la misère dans laquelle était plongée la population indigène.

Plus tard avec « La era de la ira » (le temps de la colère), il peint les cruautés de la guerre civile en Espagne, les horreurs du nazisme, Hiroshima, le Vietnam, et sur les dictatures en Amérique du Sud et les opérations de la CIA dans la région comme la Baie des Cochons. Et avec sa solidarité avec ceux qui luttent contre l’oppression, il ne faut pas chercher loin le lien avec la Cuba révolutionnaire. En effet lors de ses nombreuses visites à ,Cuba il s’est lié d’amitié avec Fidel Castro, dont il a peint plusieurs portraits.

Oswaldo a exposé dans le monde entier et son oeuvre gigantesque exprime surtout la colère, mais aussi la tendresse, comme l’amour pour sa mère et toutes les mères du monde. Dans toutes ses expressions artistiques il s’engageait aux côtés des peuples réprimés, il luttait contre les abus et les agressions des puissants pays impérialistes et il aspirait à la paix.

En 1976 il créé, avec ses fils, la Fondation Guayasamín, par laquelle il donne son oeuvre à l’ Équateur. Ils ont organisé 3 musées d’art pré-colombien avec plus de 3.000 pièces, et d’art contemporain avec 250 de ses oeuvres les plus imposantes. En 1996 on a commencé « La Capilla del Hombre ». Dans une architecture ressemblant à une gigantesque chapelle, on a hébergé une impressionnante ode à l’homme, surtout à son propre peuple indien et ses souffrances, ses luttes et ses réalisations. On y trouve des pièces archéologiques, de l’art pré-colombien et colonial, et des oeuvres contemporaines. Il n’a pas pu vivre l’achèvement de ce temple de la culture, mais en 2002, en son hommage, il a été inauguré par Fidel Castro. Et on pourrait encore beaucoup écrire à son sujet, mais nous revenons à La Havane.

Pour rendre hommage à ce « pintor de Iberoamérica » un parc a été nommé, inauguré en 1996. On y trouve la statue de Rumiñawi, héros national d’ Équateur, qui a succédé à Hatahualpa dans la lutte des Incas contre les conquistadores, que l’on pourrait comparer à Hatuey à Cuba. Un symbole de la lutte contre les envahisseurs et offert par le maître à la ville de La Havane.

A deux pas on trouve la Casa Guayasamín, dans Obrapia n° 111, entre Oficios et Mercaderes. Cette maison, soigneusement entretenue et régulièrement visitée par des écoliers, est aussi le siège d’autres initiatives. Malheureusement je n’ai pas pu la visiter cette année, ce sera pour la prochaine fois.

TURISMO

Il était une fois… il y a 500 ans : Trinidad.

Youri Blieck

Au début du 16e siècle les conquérants espagnols ont fondé sept « villas » à Cuba, 7 premières villes. La troisième était Trinidad, d’après le nom de l’ Iglesia de Nuestra Señora de la Santísima Trinidad (l’église de la Trinité). La ville prend place sur la carte vers janvier 1514. 500 bougies plus tard le moment est venu pour revitaliser cette perle de la Cuba néo coloniale, de la restaurer et de la mettre sous les projecteurs, chose qui a été réalisée au cours de janvier.

Chaque année on fête la fondation de Trinidad le deuxième dimanche de janvier et même s’il est pratiquement certain historiquement que l’endroit a été fondé le 4 janvier, pour ce 500e anniversaire on a gardé à la tradition du deuxième dimanche de janvier. Du 11 au 18 janvier d’innombrables expositions, événements et activités se sont déroulés, pour encadrer cette fête importante pour la petite ville et ses habitants.

Pendant quelques mois tout le monde en a parlé. Il fut une époque, dans la première moitié du 19e siècle, que la région, la Valle de San Juan, ou la vallée des moulins à sucre, s’ornait de plus de 45 moulins à sucre, habités par plus de 11.000 esclaves exploités sur les champs de canne, et gérés par quelques barons du sucre, très riches, qui, en plus de leurs haciendas faisaient construire de splendides maisons de maître à Trinidad, inconnu à l’époque. Le développement de l’important port de Cienfuegos, et les destructions des deux guerres d’indépendance dans la deuxième moitié du 19e siècle, ont fait que l’heure de gloire de Trinidad serait courte. Vers la fin du 19e la petite ville s’enfonce dans un sommeil profond pour se réveiller seulement en 1978 quand Cuba en fait un monument national et que, dix ans plus tard, l’ Unesco reprend la ville sur la liste du patrimoine universel. Les regards se reposent sur cet endroit oublié des Caraïbes, coincé entre les eaux turquoises de la mer des Caraïbes et la végétation tropicale d’un vert profond des montagnes de l’ Escambray, au centre de Cuba.

Le tourisme développé à Cuba à partir du milieu des années ’90 du 20e siècle, a été le dernier pas dans résurrection de Trinidad. Depuis lors des milliers de touristes affluent vers la petite ville côtière pour se projeter quelques heures à l’époque du boom du sucre. La ville et la région ont tout pour passionner chacun : un décor colonial avec majuscule, un rythme de vie tranquille, la musique, le soleil, les cocktails et la danse. Des plages blanches à proximité (la presque île d’ Ancon), des montagnes tropicales pour les promenades, des endroits intéressants pour l’amateur de nature, la possibilité de monter à cheval ou de faire des tours en catamaran le long des côtes du Sud de Cuba, bref il y en a pour tous les goûts. Ajoutez les récits mystérieux des pirates, les légendes, les trésors cachés et l’atmosphère caribéenne et la région ne peut vous laisser indifférents.

Le 500e anniversaire a été le moment idéal pour convaincre les derniers hésitants. On n’a pas épargné un effort, ni les frais, pour en faire un anniversaire royal. Les petites rues pavées ont été restaurées, pratiquement toutes les maisons du centre historique ont reçu une couche de peinture fraîche, les anciens musées ont été ravalés et de vieux édifices sont devenus de nouveaux musées. L’église de La Santísima Trinidad a été repeinte pour la première fois depuis un siècle, les places et les parcs ont été rénovés et les « casa particulares » et les « paladares » (logements avec petit-déjeuner et restaurants) ont poussé comme des champignons. Surprenant aussi, l’ouverture d’une Bodeguita del Medio, le bar emblématique que Hemingway fréquentait à La Havane et dont on trouve maintenant des copies dans plusieurs pays du monde. On a aussi réalisé une remarquable maquette de Trinidad. Plus de 7 millions de pesos ont été consacrés à la restauration de Trinidad et de la vallée du sucre. On envisage d’ici 2030 une offre de près de 10.000 chambres (!) dans la région, où Ancon, la presque île, deviendrait un deuxième Varadero.

Un peu trop ? C’est possible. Bientôt (ou déjà maintenant) des touristes nord-américains pourront voler deux fois par semaine vers Cienfuegos, par vols charter, pour découvrir ainsi la région de Trinidad. Ce qui, semble-t-il les intéresse réellement. La vieille dame de 500 ans deviendra-t-elle La Havane du 21e siècle ? Restera-t-elle un lieu attirant sur le modèle cubain, ou le train du sucre risque-t-il de dérailler ?

LOS 5

Président Obama, free the five ! Yes you can !

Après René González en 2013, Fernando González a été libéré dans l’affaire des Cuban Five. Il est arrivé à Cuba le 28 février 2014, après une incarcération injuste de plus de quinze ans dans une prison à haute surveillance aux États-Unis.Un petit pas dans la lutte internationale pour la solidarité et la justice qui dure depuis plus de 15 ans.Mais la route est encore longue et le temps passe. Il n’y a pas vraiment des raisons pour faire la fête. Trois des cinq Cubains antiterroristes sont encore toujours prisonniers, sans procès honnête, sans preuves et sans un seul argument juridique valable. Kurt De Loor, député flamand pour le sp.a, participe aux actions pour la libération des Cinq depuis des années. Les 7 et 8 mars il a participé, avec une délégation internationale, à Londres, à une commission d’enquête internationale pour la libération des -maintenant encore trois- Cubains.

Ceux qu’on nomme les Cuban Five, cinq antiterroristes Cubains, sont depuis quinze ans emprisonnés aux États-Unis. Leur crime ? S’être infiltré dans des réseaux terroristes anti-cubains à Miami, afin de prévenir ainsi des actions terroristes contre leur patrie. Il y a maintenant plus de quinze ans un long chemin de souffrances a commencé pour les Cinq, isolés dans de petites cellules sombres, des intimidations, des menaces contre femme et enfants, un faux procès politique orchestré par la Maison Blanche par Bush Jr., et une humiliation complète. Depuis cinquante ans les États-Unis imposent un dur blocus économique à Cuba et violent ainsi la souveraineté du pays et de ses habitants.Et ils financent des organisation anti-cubaines à Miami pour mener des attentats terroristes à Cuba. Ceci a causé 3.000 morts et des milliers de blessés.

Dans le monde entier, depuis quinze ans, des militants mènent des actions pour la libération des Cuban Five. Ils exigent la justice et sont soutenus par les Nations Unies, par Amnesty Inter,national et de nombreux politiques, juristes, Prix Nobel et de grands noms de la culture comme Oliver Stone et Jackson Browne. Dans notre pays aussi le monde politique et culturel soutient la demande de justice pour les Cinq. Les 7 et 8 mars une commission d’enquête internationale s’est déroulée à Londres au sujet du cas des Cinq. Plus de 5.000 personnes dans le monde ont manifesté leur soutien. Des dizaines de parlementaires du Royaume Uni, de Belgique, d’ Allemagne, d’ Espagne, d’Irlande et de Cuba se sont réunis à la Chambre Basse pour demander justice dans la cause des Cinq.Avec, entre autres, Ramsey Clark, ex Procureur Général des États-Unis, Ricardo Alarcon, ex-président du Parlement cubain, et Adriana Pérez, l’épouse de Gerardo Hernández, De Loor c’est adressé à ses collègues députés du monde entier, avec l’espoir de faire avancer la libération des trois Cubains restants. René González, le premier des Cinq à avoir été libéré, était attendu à Londres. Au dernier moment son visa lui a été refusé par la Grande Bretagne. Un cadeau pour les amis de l’autre côté de l’océan. 

Ce n’est que dans les cercles politiques américains que le silence règne à propos des Cinq – maintenant Trois. Combien de temps ce vaudeville va-t-il encore durer ? Combien de temps les États-Unis peuvent-ils rester sourds à la demande internationale de justice ? La « war on terror » américaine est un faux combat à deux visages. La double morale est complète. Combien de temps va tenir cette double morale par un pays qui se présente dans le reste du monde, comme un exemple de la démocratie et de la lutte contre le terrorisme ? L’arrestation des Cinq Cubains fin ’90 se situe dans la séries d’incidents entre Cuba et les États-Unis qui ne tolèrent pas un état communiste dans leur arrière-cour. Mais les temps changent.

Le 20 janvier 2009 nous nous sommes réveillés dans un autre monde. La désignation du président Obama fait respirer la communauté internationale. Yes, we can ! Le règne de Bush Jr. Prend enfin fin et les États-Unis paraissent disponibles pour sortir de leur coquille. La relation entre Cuba et les EU se dégèlent. A l’enterrement de Nelson Mandela le président cubain Raúl Castro et le président américain Barack Obama se serrent la main. Une poignée de mains historique. Il y a de l’espoir ! De l’espoir pour un monde plus juste. Un nouvel espoir de liberté et de justice pour les Cinq.

Mais ceux qui y ont cru en sont sortis dupes. Trois des Cinq, Gerardo Hernández, Ramón Labañino et Antonio Guerrero attendant toujours cette justice dans leurs cellules. Washington perdure dans sa noirceur, malgré l’injustice manifeste. Rien ne justifie l’emprisonnement des Cuban Five. Pas de preuves, pas un seul argument juridique valable ! Et le Président Obama en est à la moitié de sa présidence.

Le président Obama a le pouvoir de gracier les prisonniers Cubains par une signature, et ils pourraient retourner dans leur pays où leurs familles les attendent depuis quinze ans. D’un geste Obama peut entrer dans l’histoire comme le président qui a osé rectifier un des procès politiques les plus injustes de ce siècle.

La lutte pour les Cuban Five continue pour la libération des maintenant Trois. C’est une lutte pour les droits de l’homme et une justice honnête. Nous sommes arrivés à un moment crucial, nous ne savons pas ce que l’avenir nous apportera (ni quel président américain). Pour les Cinq c’est maintenant ou jamais ! The time is now ! We know you can !

Kurt De Loor

INTERVIEW

Deux étudiants cubains en Belgique.

Alexandra Dirckx

Plusieurs Cubains étudient dans nos universités. Cette année nous avons eu la chance de rencontrer Ibrahin et Yamiel lors de notre assemblée générale. Nous leur avons demandé de partager leur expérience avec nous. Voici ce que cela donne.

Vous avez fait un doctorat en Belgique. Dans quelle discipline ?

Nous avons fait notre doctorat en physique à l’ Université d’ Anvers – département Chimie et physique.

Pourquoi «étiez-vous venus en Belgique ?

Notre institut à Cuba, le Centre d’applications technologiques en sciences nucléaires, a passé un accord avec l’ Université d’ Anvers. Grâce à cet accord on a élaboré plusieurs projets communs que les deux partenaires estimaient importants. Nous avons démarré dans le cadre d’un de ces projets en collaboration avec l’ Université d’ Anvers, département Chimie, dirigé par le professeur Piet Van Espen. Une fois le projet élaboré cela donnait de la matière pour un doctorat conjoint (Joint PhD) entre, la Haute École de Technologie et de Sciences Appliquées (InSTEC) à Cuba et l’ Université d’ Anvers.

Y avait-il d’autres options ? Je veux dire d’autres pays ?

Nous avons collaboré avec des instituts au Mexique, en Argentine, en Italie, en Croatie et en Espagne. Des possibilités existaient, mais nous avons reçu les meilleures conditions ici en Belgique.

Combien de temps avez-vous étudié en Belgique ?

Quand nous faisons le compte : les travaux de recherche et le doctorat, nous arrivons chacun à deux ans de séjour en Belgique, par périodes de trois mois, depuis 2008.

Vous vous sentiez comment en Belgique ?

Nous nous sommes sentis très bien. Les gens sont gentils et l’ambiance de travail est excellente. Ceci rend notre séjour plus agréable et nous a incité à mieux travailler.

Avez-vous été bien accueillis dans notre pays ?

Très bien, nous nous sommes sentis chez nous tout de suite.

Et comment fonctionne le système d ‘échanges entre Cuba et la Belgique ?

Vous êtes au courant des accords passés entre les Universités cubaines et le VLIR (Conseil Inter-universitaire Flamand) en Belgique. Cuba a mis de grands espoirs dans cet échange scientifique. Jusqu’à maintenant les accords ont été accomplis et sont très enrichissants pour les deux parties. Dans notre cas spécifique l’accord de coopération est basé sur une convention dans laquelle étaient impliqués trois instituts : notre centre de recherche (CEADEN), notre université à Cuba (InSTEC) et l’ université d’ Anvers en Belgique. L’accord incluait le séjour de spécialistes Cubains à l’ université d’ Anvers, ainsi que des séjours pour des enseignants et des étudiants à l’ InSTEC et au CEADEN. De cette façon des spécialistes des deux pays ont pu donner des conférences dans les deux universités.

Comment avez-vous été sélectionnés pour étudier à l’étranger, ou s’agissait-il d’une demande de votre part ?

Nous travaillons tous les deux au département physique du CEADEN et notre groupe participait à ces accords de coopération. Cet ainsi que nous avons été choisis pour y participer. Nous avons également reçu l’accord du Ministère des Sciences et de la Commission Nationale des Études Scientifiques, responsables à Cuba pour tout ce qui concerne des titres de doctorat.

Avez-vous constaté des différences entre le système d’enseignement ici et à Cuba ?

A Cuba on étudie 5 ans à l’université, puis on peut obtenir un master en 2 ans, et alors préparer un doctorat. La carrière universitaire est donc plus longue chez nous. C’est la principale différence que nous avons pu constater. Au niveau des connaissances les deux pays sont au même niveau. Les possibilités pour faire des essais sont plus limitées à Cuba, ce qui rend les études et l’écriture de la thèse plus lourds à Cuba, et exige donc plus de temps qu’ici.

Aviez-vous de bons contacts avec les étudiants belges ?

A l’ Université d’ Anvers nous avons eu de très bons contacts avec les étudiants belges, et également avec des étudiants d’autres pays, ce qui fut une expérience très enrichissante.

Que changeriez-vous à notre système d’enseignement si vous en aviez la possibilité ?

Sans connaître le système dans les détails, nous opterions pour le garder. D’après nous c’est un bon système et qui fonctionne bien.

Et si vous aviez la possibilité à Cuba, que changeriez-vous ?

Il nous semble indiqué de rendre le temps des études plus flexible, ainsi que les délais pour un post graduat.

Qu’est-ce qui vous a manqué durant votre séjour ?

Notre famille !! Étudier à l’étranger exige beaucoup de sacrifices. Le climat nous manquait beaucoup, mais heureusement il y a ici de nombreuses petites bières délicieuses et les frites belges, qui compensent un peu les manques.

Merci de nous avoir consacré un peu de votre temps et bon retour à Cuba !

ASOCIACIÓN

Les nouveaux brigadistes.

Sander Vermeiren

Ma première impression de Cuba : il fait plus chaud qu’en Belgique. Cela semble logique mais il faut rester honnête et le dire.

L’impression suivante ce fut en quittant l’aéroport. Nous devions nous mettre à l’écart, car ils pensaient que nous étions américains, mais quand Marc a expliqué que nous étions Belges et d’une brigade, tout s’arrangeait subitement et nous pouvions tous passer.

Des souvenirs qui me resteront : les vieilles américaines et les voitures et les camions russes. Les autos chinoises Geely toutes jaunes. Les Cubains qui rient et qui dansent. Les casas tradicionales où des groupes locaux se produisent et où on danse. Les maisons parfois en très mauvais état. Soit par manque d’argent, soit par manque du matériel nécessaire. L’eau délicieusement chaude de la mer. La bureaucratie des Cubains, qui parfois est grave chez nous mais les Cubains s’y connaissent. La sincérité et la gentillesse des Cubains.La nature (arbres, plantes, animaux). Et bien sûr le rhum, à ne pas négliger !

Avant de donner mon impression de la brigade je voudrais remercier Marc et Luc pour l’invitation de me joindre à eux. Et Peter et Sonja pour m’avoir guidé dans Santiago et La Havane.

Et maintenant la brigade : nous avons réalisé plus de boulot que les Cubains n’attendaient. J’étais le plus jeune de la bande et je me demandais, qu’est-ce que ça va donner, la plupart pourraient être mes parents. Mais tout a été super. Bien sûr il y toujours des gens avec qui il y a plus d’atomes crochus, mais je pense m’être entendu avec tous. Un groupe qui a de la chaleur, qui vous fait sentir que vous êtes le bienvenu et vos intègrent tout de suite. Voila et à la prochaine.

Nancy

Premier voyage avec les amis de Cuba de la régionale de Gand pour donner un coup de main à la rénovation de l’ Hôpital Ambrosio Grillo à Santiago, et quelques jours de tourisme.

Dès l’arrivée à La Havane l’ambiance vous interpelle. C’est comme un retour en arrière de cinquante ans. Ici on vit dehors, en rue, les fenêtres ouvertes. Les maisons sont ouvertes, on peut tout voir à l’intérieur. Les vieilles voitures frappent l’attention. L’une plus belle que les autres. Et les vieilles voitures ont aussi une odeur. La ville est envahie des odeurs. C’est une ville bruyante, et après deux jours j’étais contente de poursuivre le voyage vers Santiago.

De Santiago nous avons pu admirer la région la plus élevée et la plus sauvage de Cuba, la « Sierra Maestra ». Un paradis pour les randonneurs et les amateurs de nature. A Santiago même il y a des beaux coins à découvrir. Le bâtiment où Fidel a attaqué les Américains, la Plaza de la Revolución avec l’énorme statue en bronze, la Plaza de Marte, la Plaza Dolores et tant d’autres petits coins délicieux. La visite du « Moro » et de l’île « Cayo Granma », touchée par l’ouragan Sandy en 2012, 

offraient une vue magnifique sur la mer des Caraïbes.

Mais je n’étais pas seulement là pour profiter du paysage, mais aussi pour travailler. La deuxième semaine de mon séjour j’ai accompagné la brigade.

C’était une expérience unique de terminer une partie du projet avec les Cubains et les amis. Après quinze jours nous avions repeint 3 étages et démantelé une partie de l’aile.

Lors du départ la direction et le personnel nous ont remercié pour l’aide et tous le matériel que nous avons envoyé.

Bref, des vacances (de travail) qui m’ont tellement impressionnés que je ne les oublierai jamais.

Je vais essayer de décrire Cuba en trois phrases : Cuba offre de bonnes séquences de nature et de culture. Les paysages sont beaux et les routes souvent en mauvais état. Loger dans une casa particular est une garantie de contact avec la population.

Cuba, je reviens.

Marlies et Jean-Pierre

Le 17 mars nous sommes partis avec enthousiasme et encore plus de curiosité vers Cuba, une inconnue pour nous. Le voyage n’était pas une sinécure, atterris à Varadero, surpris par la chaleur, nous devions découvrir la rude route qui devais nous mener à Santiago. Nous avions un peu mal estimé la fatigue, mais nous sommes bien arrivés et chaleureusement accueillis par les Cubains.

Le premier contact avec l’hôpital m’a plus ému que je ne le pensait. Je travaille dans une maison de repos et j’ai déjà vécu l’une et l’autre chose, mais je ne m’attendais pas à ça. Les journées suivantes ont été incroyables, je pourrais en parler des heures et des heures. Ce qui m’a frappé ce sont surtout la pauvreté, l’amitié et l’optimisme incroyable des Cubains. La musique et la danse sont leurs soupapes de sécurité.

Nous avons aussi profité de l’amitié de tout le groupe, nous nous sommes amusés dans la piscine. Le monde entier est à nous avec une bouteille de rhum et un peu de coca.

Finalement je pense que nous pouvons être fiers de ce que nous avons réalisé. Et quand nous regardons les photos, ou nous les montrons à tous ceux que nous connaissons, nous revoyons une expérience que personne ne peut nous enlever et qui a créé des liens incroyables entre des gens d’ici et de Cuba.

La Brigade Carlos Habré IV est rentrée à la maison, un bilan utile.

L’impression générale chez les participants est très positive. Et on ne regarde pas que le résultat obtenu, mais aussi la satisfaction pour l’ensemble.

Nous avons pu compter sur une très bonne collaboration et une bonne organisation cubaine. L’ accompodation mis à disposition n’était pas comparable à ce que nous avions habituellement -ce qui n’est pas une exigence mais rend le travail plus agréable- tout notre matériel expédié était proprement rangé dans plusieurs magasins, le transport vers l’hôpital était à l’heure. Du premier au dernier jour le travail a pu être poursuivi.

Des travailleurs satisfaits travaillent mieux, et j’ai pu le constater. Les Cubains étaient ébahis en voyant comment nous achevions les tâches prévues en quelques jours, et devaient faire preuve d’initiative pour nous confier d’autres tâches au moment opportun.

Tout était parfait ? Bien sûr que non. Nous sommes et restons des étrangers, avec une vision différente, avec une approche différente. Nous ne voyons pas toujours les conséquences de nos initiatives spontanées. Ainsi nous voulions aider un ouvrier en lui fournissant une bonne foreuse, afin qu’il puisse travailler plus vite et mieux, mais nous n’avions pas vu la suite possible,que ce même travailleur a commencé pour son propre compte avec la foreuse, et qu’il y avait un ouvrier en moins pour les travaux de rénovation.

Où la distribution de vêtements : cela nous fait plaisir quand nous pouvons donner quelque chose, un visage souriant fait plaisir. Mais cela avait deux conséquences : dès que la nouvelle était connue que des vêtements étaient disponibles, notre étage était envahi par des amateurs et ceux qui ne pouvaient avoir accès à l’étage râlaient car ils trouvaient que les autres étaient privilégiés. Finalement la distribution a été organisée en collaboration avec la direction, de façon a englober des sections entières. Tous les dons étaient enregistrés afin de pouvoir se justifier auprès des douanes.

On avait entamé les travaux de l’aile H le 19 janvier et vu l’ampleur, il est logique que tout n’était pas terminé à notre départ. Nous avons décapé des murs, débarrassé les déchets, , brûlé du roofing et carrelé. Notre équipe de peinture a fait des miracles, la moitié du bâtiment est repeint en couleurs fraîches. Pour le sanitaire nous avons terminé les tuyauteries dans le sol, pour l’électricité tout reste à faire. La mise en service officielle de l’aile est planifiée pour le 25 juillet, et chaque brigadiste est invité ce jour la.

J’ai vu des larmes chez plusieurs participants, pas seulement lors du départ en quittant les ouvriers avec qui nous avons travaillé quinze jours, mais aussi lors de l’arrivée à l’hôpital où nous étions accueillis par une ample délégation, avec discours et chants. L’émotion ressentie à ce moment, quand nous avons réalisé que notre contribution à ce projet était tant appréciée, en a remué plus d’un. Et nous a certainement motivés.

Marc Wuytack

ANUNCIOS

Comida Cubana à Anvers.

Vous avez déjà participé à une Comida Cubana à Anvers ? Ou vous l’avez raté ? Pas de problème, en 2014 nous organisons une soirée éclatante pour les amis de Cuba, où vous pouvez jouir de la cuisine cubaine.

Notez dans votre agenda : 11 octobre 2014 à 18h. Ce jour la nous vous attendons à l’adresse connue : Het Rood Dak, Kloosterstraat 50 à 2180 EKEREN. Bloquez la date et bientôt il y aura plus de renseignements sur notre site web !

FacebookTwitter