LES POSSIBILITES D’INVESTISSEMENT A CUBA.
Freddy Tack – Décembre 2018
Du 29/10 au 02/11/2018 avait lieu la Foire Internationale de La Havane (FIHAV 2018). A cette occasion Rodrigo Malmierca, ministre du commerce extérieur et des investissements étrangers (MINCEX) a accordé un interview au sujet de l’état des lieux dans son secteur
Interview de Rodrigo Malmierca.
Malmierca était interviewé par Rosy Amaro, de Cubadebate (http://www.cubadebate.cu/especiales/2018/10/28/inversion-extranjera-y-comercio-exterior-negociar-con-cuba-video/print), dont ci-après quelques extraits.
Au sujet de la souveraineté dans le projet de nouvelle constitution par rapport aux investissements étrangers : « L’investissement étranger est une nécessité pour Cuba… Mais nous n’allons pas vendre le pays. Nous allons développer ceci en conformité avec nos lois et notre politique. Nous allons toujours protéger notre souveraineté… Durant la pseudo-république, quand des capitaux entraient, surtout des États-Unis, c’était pour nous soumettre à l’esclavage. Aujourd’hui il y a des règles qui nous permettent de contrôler le processus… Un exemple : au sujet des ressources naturelles non-renouvelables, comme les mines, la participation étrangère est toujours minoritaire. Dans des secteurs plus dynamiques également, comme le tourisme ou l’industrie pharmaceutique et les biotechnologies, la participation cubaine doit toujours conserver une majorité… Et nous parlons bien d’investissements étrangers directs dans des projets concrets. Dans d’autres pays il y a des investissements indirects, dans des bourses, des fonds d’investissement, et pas des projets spécifiques ».
Au sujet de la lenteur depuis 2014 (approbation de la nouvelle loi sur les investissements étrangers) : « Il est indispensable d’arriver rapidement à un changement des mentalités et à une meilleure formation de nos entrepreneurs. Nous pouvons y travailler. Mais le problème principal reste le blocus, qui est un obstacle pour beaucoup d’entreprises étrangères, qui leur fait peur, ils font de affaires avec les États-Unis et ne veulent pas mettre ceci en danger ».
Au sujet de la ZEDM de Mariel, où en cinq ans seulement 37 projets ont été approuvés : « 37 projets en cinq ans, malgré le blocus, ce n’est pas rien. Mariel est un port moderne, avec des eaux profondes, idéal pour le transport de conteneurs, et aussi comme port intermédiaire pour d’autres pays, disposant aussi d’un développement important des infrastructures ferroviaires et routières.
Au sujet d’importations pour le secteur privé (cuentapropistas): « le secteur privé, les cuentapropistas, les coopératives (une forme de propriété sociale, mais non-étatique), ont un grand besoin d’un marché de gros pour développer ce secteur d’activité. Nous n’avons pas encore réussi à; le développer, cela reste une tâche à réaliser… Ceci nécessite d’importants moyens financiers que nous n’avons pas encore pu investir, et je pense qu’il faut aborder ce projet pas à pas ».
Et au sujet de l’exportation par ce secteur privé : « Il faut examiner comment créer un cadre permettant les importations et les exportations pour ce secteur ».
Le rôle de la FIHAV : « Nos exportations se composent à 70 % de services (médecins, tourisme, télécoms) et 30 % de produits… Le FIHAV est un promoteur pour l’exportation cubaine. Un exemple : l’entreprise Servicios medicos Cubanos se trouve à côté de Biocubafarma; il faut intégrer ces secteurs et réussir l’offre d’un paquet technologique (services médicaux liés aux médicaments). Ainsi nous créons une valeur ajoutée, nous travaillons dans ce sens ».
Au sujet du blocus économique : « Le blocus est le principal obstacle pour le développement du pays, et suscite des difficultés pour notre peuple dans la vie quotidienne… Nous vivons aussi une période compliquée au niveau économique, car tous ces obstacles, surtout au niveau financier, créent de nombreux problèmes. Mais nous restons optimistes, le blocus n’est pas éternel. Il disparaîtra un jour et le port de Mariel traitera des conteneurs nord-américains. Nous sommes optimistes parce que nous avons raison. Nous savons que nous vaincrons ».
Est-ce que cela vaut la peine d’investir à Cuba? : « Je crois que oui. Regardez : aucun de ceux qui sont venus investir à Cuba n’a quitté le pays. Malgré les pressions, malgré le blocus, ils sont tous restés ici ».
FIHAV 2018
2.500 entrepreneurs étrangers, 30 chambres de commerce ou institutions de promotion du commerce, et 20 délégations officielles ont participé à la foire. 25 pavillons (25.000 m²) ont été loué par des pays étrangers. 16 entreprises nord-américaines ont réservé 250 m² (le même nombre qu’en 2017), dont l’entreprise mixte récemment fondée dans le secteur pharmaceutique. Cuba a occupé 5.000 m² du pavillon Expocuba, avec une participation de 350 entreprises nationales. Un stand spécial a été consacré au 500e anniversaire de La Havane (novembre 2019). Au total on a compté 65 pays participants.
Durant la foire de nombreuses activités ont eu lieu : un forum Russie-Amérique latine, un Forum des investissements avec, durant deux jours, des rencontres entre 200 entrepreneurs cubains et des représentants de 30 pays, sur l’agriculture,, le bâtiment, le tourisme et la Zone spéciale de développement de Mariel (ZEDM). Un dossier avec une mise à jour des possibilités d’investissement a été présenté par Rodrigo Malmierca, avec l’accent sur l’impact environnemental, la dispersion sur tout le territoire national, et l’organisation par secteur stratégique. ProCuba a présenté un document avec les potentiels d’exportation de services et de marchandises, avec une participation de 70 entreprises nationales. D؟���