BRUNO RODRÍGUEZ EN TOURNÉE EUROPÉENNE.
Freddy Tack – Juin 2018
Bruno Rodríguez Parilla, ministre des affaires étrangères de Cuba, ,était en visite en Europe du 14 au 18 mai. Il était en Belgique le 15 mai pour le premier sommet Cuba – Union Européenne, à Genève le 16 mai pour le Rapport de Cuba à l’ Examen périodique des droits de l’homme et pour une visite officielle en Suisse (17 mai), et à Paris pour une visite officielle en France (18 mai) et une rencontre avec le directeur-général de l’ Unesco.
Relations Cuba – UE.
Préalablement à la rencontre à Bruxelles,
Alberto Navarro, l’ambassadeur de l’ UE à La Havane, a accordé une interview à
la revue cubaine « Opciones ». Il a réaffirmé que la « position
commune » fait définitivement partie du passé, et que les relations entre
Cuba et l’ UE s’accroissent quotidiennement. L’ Europe est le plus grand
partenaire commercial de Cuba, avec un peu plus de 30% du commerce extérieur de
l’île. En 2017 les échanges ont dépassé les 2.500 millions d’euros, et elles
continuent à se développer. Les exportations vers l’ Europe ont augmenté,
l’année passée, de 417 à 470 millions d’euros (+17%) et les exportations
d’Europe vers Cuba sont passées de 2.044 à 2.093 millions d’euros (+4%). L’
Europe est également le plus grand donateur et le plus grand investisseur à
Cuba.
Il a repris une déclaration de Jacques Delors : la compétition nous
stimule,, la collaboration nous renforce et la solidarité nous unit.
Il espère maintenant que la Banque Européenne des Investissements, en tant que plus grande institution financière (plus grande que la Banque Mondiale), va financer des projets à Cuba.
Le premier Conseil Conjoint Cuba – UE.
Le premier conseil conjoint pour le développement des relations bilatérales, le 15 mai, était présidé par Bruno Rodríguez, ministre des affaires étrangères de cuba, et Federica Mogherini, haute représentante de l’ UE pour les relations extérieures et la sécurité.
Ils ont signé un accord de coopération à hauteur de 18 millions d’euros, pour le soutien au développement d’énergies renouvelables à Cuba.
Ils ont également tenu une conférence de presse conjointe.
Mogherini a déclaré que l’accord obtenu ouvrait de nouvelles opportunités pour les investissements et les échanges commerciaux, et permettait de mieux soutenir le processus d’actualisation à Cuba, et de contribuer à un développement durable.
Rodríguez a souligné les limitations imposées par le blocus nord-américain, l’obstacle le plus important pour le développement total des liens économiques et commerciaux entre l’ UE et Cuba. La politique de Trump a renforcé les conséquences extra-territoriales du blocus, ce qui frappe aussi les banques et les entreprises européennes. Il a déclaré que les circonstances sont favorables pour un développement des relations, et que l’accord prouve qu’il est possible d’élaborer un dialogue et la coopération, dans l’intérêt commun, et de privilégier les éléments qui nous unissent plutôt que ceux qui divergent.
Mogherini a ajouté qu’un autre accord est en préparation dans les domaines de la sécurité alimentaire, de l’agriculture durable, et également des développements dans le cadre de l’année européenne du patrimoine culturel.
Rencontre entre Bruno Rodríguez et Didier Reynders.
Les ministres des affaires étrangères de Cuba et de Belgique se sont rencontrés à Bruxelles le 15 mai. Ils ont abordés des points d’intérêt communs de l’actualité internationale, et ont estimé les relations communes comme positives. L’agenda bilatéral a été examiné, et les deux ministres ont confirmé la volonté de développer le dialogue politique entre les deux ministères.
Les droits de l’homme.
Le 16 mai Cuba a présenté pour la troisième fois le rapport périodique universel au Conseil des Droits de l’ Homme de l’ONU, à Genève. Ce conseil évalue tous les quatre ans et demi la situation des droits de l’homme dans les pays membres de l’ ONU. Lors du rapport précédent (mai 2013) Cuba avait reçu 292 recommandations, dont la majorité ont été acceptées. 20 recommandations étaient rejetées à cause de leur caractère d’ingérence dans les affaires internes du pays, ,ou de leur contradiction avec l’option économique et politique choisie par les Cubains.
Dans sa présentation Bruno Rodríguez a souligné plusieurs points, comme la protection du droit à la vie en tant que première priorité, le renforcement de la ; participation du peuple lors de la prise de décisions gouvernementales (1,6 millions de Cubains ont participé aux débats sur les directives pour le modèle économique et social du pays), pas de vente ou de marché noir d’armes, des élections libres, la non-discrimination selon le genre et pour les LGBT, la protection de l’enfance et de la jeunesse, des anciens et ds moins valides, etc.Il a rappelé que les droits de l’homme sont une priorité obligatoire pour l’état cubain, avec une société civile qui joue un rôle de plus en plus important dans la vie communautaire, avec plus de 2.200 associations dans le pays.
Dans ses conclusions il a confirmé que Cuba n’est pas satisfait dans tous les domaines et qu’il y a des problèmes à résoudre. Il a cité, malgré le circonstances financières difficiles, les efforts pour les salaires et les pensions, l’amélioration de l’offre de produits alimentaires, les grands efforts pour l’habitation et les transports en commun et bien évidemment le maintien et l’amélioration dans la santé et l’éducation gratuits.
Il a insisté sur les aspects néfastes du changement climatique et des catastrophes naturelles qui ont frappé Cuba. Et il a terminé en dénonçant le blocus imposé à Cuba par les États-Unis, rejeté par la communauté internationale, et en contradiction avec les principes de l’ ONU et du droit international, et par l’exigence de la restitution du territoire occupé par la base navale US à Guantánamo.
Rodríguez a déclaré que : « C’est dommage que certains pays continuent à manipuler les droits de l’homme pour leurs objectifs politiques, pour justifier le blocus contre Cuba et pour promouvoir « un changement de régime » ». « Ils n’ont aucune portée morale, au contraire, ils sont les auteurs de nombreuses violations des droits de l’homme, bien connues… Cuba va examiner minutieusement les recommandations et donnera sa réponse en septembre 2018 ». Et il a encore cité une recommandation étrange : ce sont les États-Unis que défendent à leurs citoyens de voyager à Cuba et qui rendent presque impossible l’obtention de visas pour les familles cubaines en limitant leurs services consulaires, et non le contraire.
Visite officielle en France.
Bruno Rodríguez a également rendu une visite officielle en France, où il a rencontré Jean-Yves le Drian, ministre des affaires étrangères. Ils ont constaté le déroulement positif des relations bilatérales, et ont exprimé la volonté de continuer à développer les relations dans les domaines économiques, commerciaux, des investissements, d’échanges universitaires, de recherche scientifique, de relations culturelles et sportives. Ils ont abordé leurs points de vues au sujet des événements internationaux.
Durant son bref séjour en France, Rodríguez a également rencontré Audrey Azoulay, directrice-générale de l’ Unesco, et les deux parties ont confirmé leur volonté de poursuivre les excellentes relations existantes. {RM�ך�=