Cuba Si 208 – traduction

Cuba Si 208 – traduction

ANNONCE : UN NOUVEAU LIVRE DE HUIB BILLIET.

En novembre paraîtra le nouveau livre de Huib Billiet Adriaansen « Zwarte bonen, rode inkt en Manneken Pis » (Haricots noirs, encre rouge et Manneken Pis), ou comment Léopold 1 a raté Cuba et 1001 autres faits de l’histoire Belgo-Cubaine.

Présenter Huib n’est certes pas nécessaire pour nos lecteurs. Durant plusieurs années il a été responsable de notre section régionale à Gand, il a siégé dans notre conseil d’administration, il a élaboré une nouvelle mise en page pour notre Cuba Sí, et a été l’auteur de plusieurs Cuba Doc sur la musique cubaine. Il est connu par un public plus large par ses émissions sur la musique cubaine à la VRT (1980), et ses nombreux livres, la majorité d ‘entre eux avec un lien avec Cuba (musique, Carlos Habré, etc. Etc.).

Cette fois-ci il nous présente une autre vision par des dizaines de faits, un rapport des liens entre Cuba et la Belgique. Du premier évêque, en passant par Léopold 1, jusqu’à Manneken Pis, de grands et petits événements, des anecdotes, des faits anodins et importants, d’innombrables liens et échanges entre Cuba et la Belgique, répartis sur 500 années.

Un bijou pour tout ami de Cuba (malheureusement uniquement en néerlandais). Un peu de patience, le livre arrive. Et Huib nous a confié qu’une version en espagnol est en préparation, en collaboration avec des amis Cubains. Huib a également décidé d’offrir les droits d’auteurs de ce livre à notre association. Un grand merci Huib !

Freddy Tack

CUBA – ÉTAS-UNIS : BUSINESS AS USUAL

Freddy Tack

Ces dernières semaines les États-Unis ont simplement poursuivi leur politique anti-cubaine, avec de nouvelles limitations économiques, la poursuite des campagnes de diffamation et un blocus sans cesse renforcé, sans le moindre complexe et malgré la crise du coronavirus qui frappe le monde entier. Les tentatives d’étranglement de l’économie cubaine sont renforcées dans le but d’accroître les sentiments de mécontentement chez la population cubaine. Et l’enchère croît dans le climat électoral, avec la lutte désespérée de Trump pour une deuxième mandat.

Par contre Joe Biden plaide pour la déroute de Trump et le retour des États-Unis à la normalité. Dans le cas de Cuba, Biden, certes pas le candidat le plus progressiste, prône une reprise de la politique entamée par Barack Obama.

De nouvelles mesures économiques.

Tous les moyens sont mis en oeuvre par le gouvernement Trump pour mettre en difficulté l’économie cubaine.

Sept entreprises cubaines (l’institution financière Fincimex, trois hôtels, deux centres de plongée et une marina) ont été ajoutées (4 juin) à la liste noire de maintenant plus de 200 entités cubaines avec les quelles tout commerce est interdit.

Marriott International, l’unique entreprise nord-américaine disposant d’une licence autorisant la gestion d’un hôtel à Cuba (octroyée par Obama en 2016), se voit retirer cette licence.

Amazon reçoit une amende de 134.000 $ pour le viol de l’interdiction de relations commerciales avec les pays se trouvant sur la liste noire de Trump. Amazon a osé livrer quelques produits à des diplomates cubains à Washington.

Fin juillet (30/7) la banque cubaine Havana International Bank LTD (Havin Bank) est reprise sur la liste noire. Les actifs de la banque, dont le siège se trouve au Royaume Uni et qui entretient des accords de collaboration avec 400 banques dans le monde, sont bloqués. La banque est active à Londres depuis 1973, et est la seule banque avec 100 % de capital cubain en dehors du territoire national. Le principal actionnaire en est la Banco Nacional de Cuba.

Après la limitation à 3.600 vols annuels pour les compagnies de charters, Pompeo a décidé l’interdiction totale de vols charters vers Cuba à partir d’octobre 2020. Il a déclaré que ceci doit renforcer la pression économique sur le gouvernement cubain. « Les dictateurs ne peuvent pas recevoir l’autorisation de profiter de fonds nord-américains », a-t-il déclaré le 6 août. Cette mesure frappe des milliers de familles cubaines, à Cuba et aux États-Unis. Le président Díaz-Canel a déclaré dans un tweet : « La rhétorique agressive, le renforcement du blocus, la haine et le mépris envers les Cubains se poursuit ».

Les campagnes de diffamation.

Les campagnes de diffamation, surtout contre la collaboration médicale cubaine, se poursuivent, et frappent aussi d’autres secteurs.

On tente ainsi de mettre Cuba en difficulté par une campagne de soi-disant limitation des libertés religieuses. Celle-ci est garantie par la Constitution cubaine, et la campagne a été condamnée par Jim Winkler, président du Conseil des Églises du Christ aux États-Unis (38 églises membres, 40 millions de croyants), qui a fermement confirmé que la liberté religieuse est une réalité à Cuba.

Mais l’objectif principal des campagnes de diffamation et de haine reste la coopération médicale avec, entre autres, des tentatives de la criminaliser, et par l’inclusion de Cuba dans la liste des pays liés au trafic d’êtres humains. Le 13/8 Robert O’Brien, conseiller sécurité de Trump, a encore « prévenu » le Panama au sujet de la collaboration avec des médecins cubains.

Rick Scott, Marco Rubio et Ted Cruz, politiciens anti-cubains bien connus, ont déposé un projet de loi pour imposer des sanctions aux pays qui acceptent la collaboration médicale cubaine, le « Cut Profits to the Cuban regime Act ».

D’autres mesures et tracasseries.

Après l’attentat terroriste contre l’ambassade de Cuba à Washington (30/4), des menaces ont été émises contre des diplomates cubains dans plusieurs pays, entre autres, les États-Unis, le Mexique, le Costa Rica, Antigua et Barbuda, le Canada, Chypre, l’ Autriche et l’ Angola. Signalons en passant que ce n’est que le 23 juillet, après des mois d’une silence absolu, que la presse nord-américaine a signalé la mise en accusation officielle de l’auteur de l’attentat.

En juillet le Département pour l’ Énergie des États-Unis publie un avis au sujet de la reprise de Cuba sur la liste des « ennemis extérieurs ».

Et les tracasseries classiques continuent, comme le blocage des comptes Twitter du quotidien Juventud Rebelde, et ceux du président et d’autres dirigeants de la UJC (Union des Jeunes Communistes).

Le 20 août ces « tracasseries » sont renforcées et étendues, clairement pour empêcher les informations offertes par Cuba. Exactement le jour où Cuba se préparait à informer au sujet de son candidat vaccin contre le Covid-19, aussi bien la Mesa Redonda (Table Ronde) que le canal Cubavision voient disparaître leur plate-forme Youtube. Toute l’information, constituée depuis des années a disparu de ce réseau « social ».

Le même jour c’est également le cas du quotidien Granma, avec la fermeture par Google des canaux Youtube, Google Analytics et Google Play. Des archives entières de programmes spéciaux d’analyses internationales, comme Entre Lineas, des programmes à thème, par exemple sur la constitution et des informations récentes sur le Covid-19 à Cuba, ont tout simplement disparu.

Le motif avancé par Google est la violation des « lois d’exportation » : Google Inc. Eet une entreprise nord-américaine, et le gouvernement des États-Unis estime qu’il s’agit d’exportation quand une personne download un logiciel sur un des serveurs hors du pays. Conformément aux lois sur l’exportation des États-Unis il est possible que la reprise des applications de Google Play vers des pays sous blocus soient défendus. Par conséquent Google bloque les opérations dans ces pays. Business as usual !

Il aura fallu plusieurs jours avant que Google et Youtube ne rétablissent les comptes bloqués.

Les enchères électorales.

Avec la campagne électorale Trump est encore plus agressif et haineux. Durant un circuit électoral en Floride il a violemment attaqué Cuba, le Nicaragua et le Venezuela, devant un public de vétérans de la Baie des Cochons et des milieux les plus réactionnaires et anti-cubains à Miami. Il y a visité le « Doral Jesus Worship Center », un centre religieux connu pour des positions haineuses et agressives contre Cuba, centre fréquenté par l’auteur de l’attentat contre l’ambassade cubaine à Washington, qui y avait plusieurs amis (voir Cuba Sí nr 207 de juin 2020).

Rien de bien neuf de la part de Trump, le manipulateur, super arrogant, extrêmement égocentrique, qui ne recule devant rien dans sa campagne électorale. Rien d’étonnant de la part de quelqu’un qui, selon le Washington Post diffuse quotidiennement, depuis son arrivée à la Maison Blanche, 14 mensonges, exagérations ou déclarations trompeuses, soit 16.241 jusqu’à janvier 2020.

Business as usual.

LA COMMÉMORATION DU 26 JUILLET.

F.T.

Comme le 1er mai, le 26 juillet, l’anniversaire de la commémoration des assaut sur la Caserne Moncada à Santiago de Cuba et de la Caserne Carlos Manuel de Cespédes à Bayamo, a été fêté à la maison ou dans les centres de travail, puisque les traditionnelles festivités de masse sont exclues à cause du coronavirus.

Le président Miguel Díaz-Canel a fait un appel pour continuer à oeuvrer pour une société plus juste, dans l’esprit de ceux qui, il y a 67 ans, ont mené l’action qui conduira à la chute du dictateur Batista.

Il a également envoyé un « abrazo » à Raúl Castro, premier secrétaire du PCC (Parti Communiste Cubain), au commandant Ramiro Valdés , et à d’autres participants aux attaques historiques : « C’est un honneur et une fierté de défendre la patrie avec vous. #Somos Cuba #Somos continuidad », a été sa conclusion.

Raúl Castro, Miguel Díaz-Canel, Esteban Lago Hernández (président du Conseil d’ État) ont fait une offre florale au Mausolée des martyrs du 26 juillet 1953, au cimetière Santa Ifigenia à Santiago de Cuba.

Un des assaillants de la Moncada, Ernesto González Campos « Palillo », né le 24/10/1931, a parlé de ses souvenirs dans une inerview (Juventud Rebelde 09/07/2020) : « En fait je voulais devenir chirurgien, mais j’étais trop pauvre et j’ai du apprendre à fabriquer des chaussures à mes 13 ans… La Moncada n’était pas une action parfaite, mais politiquement c’est devenu le petit moteur qui a mis enn marche le grand moteur. Et cette geste a ouvert le chemin et a donné lieu au programme de « L’ histoire m’acquittera », le texte de la défense par le jeune avocat Fidel Castro ».

LES BRIGADES MÉDICALES : UN ÉLÉMENT ESSENTIEL DE LA VISION DE CUBA SUR LA SANTÉ !

Wim Leysens

Dans les temps de coronavirus Cuba a été éclairé positivement par les projecteurs, à l’intérieur par sa gestion efficace de la pandémie, et à l’extérieur par l’envoi de brigades médicales Henry Reeve dans 23 pays. Que ceci n’est pas un hasard est l’objet de cet aperçu historique.

La solidarité internationale : un élément essentiel des soins de santé.

Dès les débuts de la Révolution Cubaine les soins de santé gratuits pour toute la population ont été un des principaux défis, tout à fait conforme à l’égalité sociale, une des bases de la Révolution. Cuba a progressivement développé les soins de santé avec comme points de départ : la gratuité et l’accès pour tous sans discriminations, sur base de services de santé enracinés localement et de première ligne… et la solidarité internationale.

LES BRIGADES MÉDICALES : UN ÉLÉMENT ESSENTIEL DE LA VISION DE CUBA SUR LA SANTÉ !

Wim Leysens

Dans les temps de coronavirus Cuba a été éclairé positivement par les projecteurs, à l’intérieur par sa gestion efficace de la pandémie, et à l’extérieur par l’envoi de brigades médicales Henry Reeve dans 23 pays. Que ceci n’est pas un hasard est l’objet de cet aperçu historique.

La solidarité internationale : un élément essentiel des soins de santé.

Dès les débuts de la Révolution Cubaine les soins de santé gratuits pour toute la population ont été un des principaux défis, tout à fait conforme à l’égalité sociale, une des bases de la Révolution. Cuba a progressivement développé les soins de santé avec comme points de départ : la gratuité et l’accès pour tous sans discriminations, sur base de services de santé enracinés localement et de première ligne… et la solidarité internationale.

PROFONDES RÉFORMES ÉCONOMIQUES Á CUBA.

Wim Leysens

Le lundi 20 juillet 2020 Cuba a ouvert 72 magasins où les Cubains peuvent acheter en « moneda libremente convertible » ou MLC, donc des monnaies étrangères comme l’euro, le dollar ou le peso mexicain, des produits de base comme de la nourriture ou des articles d’hygiène personnelle, mais aussi des appareils ménagers. Pour la première fois depuis des mois les Cubains ont pu voir des magasins avec des rayons remplis et une offre variée. Et le gouvernement assure que les rayons seront réapprovisionnés en suffisance. La boutique MLC est une des mesures par lesquelles le gouvernement espère surmonter la crise économique actuelle.

La pire crise depuis la « période spéciale ».

Cuba se trouve face à la pire crise depuis la « période spéciale » des années nonante du siècle dernier. Avec la chute de l’ Union Soviétique disparut alors 70 % du commerce cubain. L’année dernière le gouvernement niait encore que l’on pouvait envisager une nouvelle période spéciale, car le pays est économiquement plus solide. Ceci n’empêche qu’aujourd’hui le problème des magasins avec des rayons vides et les longues files est plus importants que ce que la population connaît habituellement. Cuba a une économie très ouverte, très dépendante de l’étranger (tourisme, commerce, dette extérieure). De 2001 à 2018 la valeur des exportations a baissé de 60 %. Les prix du nickel et du sucre sont fort bas, et même la demande de cigares et de rhum recule. Par contre les prix des denrées alimentaires, que Cuba importe en grandes quantités, augmente. Ceci a suscité un déficit de la balance commerciale de 13 %, d’après les chiffres du Bureau National des Statistiques (ONEI, 2019). La situation est tellement grave que cette année Cuba a suspendu le remboursement de sa dette au Club de Paris. Bref, le budget national se trouve devant de grands découverts pour satisfaire les besoins des citoyens.

A côté des causes internes (faible productivité, bureaucratie, rapports déficients entre secteurs…) il y a trois causes externes importantes. Tout d’abord le blocus de plus de 60 ans que le président Trump a aggravé avec plus de 80 nouvelles mesures. Avec comme conséquence une frilosité chez les investisseurs étrangers, les 600.000 touristes nord-américains qui ne viennent plus (chiffre de 2018) et les banques internationales qui mettent fin à leur collaboration avec Cuba. La crise au Venezuela à pour conséquence la baisse à 30 % de la fourniture de pétrole en 2019, par rapport aux années précédentes, et les investissements de 7 milliards de dollars partis en fumée. Sur tout cela se greffe maintenant la pandémie du coronavirus. Cuba a totalement fermé les frontières pour le tourisme, une perte estimée à 1,8 milliards d’euros. Les remesas, l’argent que les Cubano-Américains envoient à leurs familles, diminuera de plusieurs millions à cause du chômage massif aux États-Unis. Bref, la CEPAL (Commission Économique pour l’ Amérique Latine et les Caraïbes) estime à 3,7 % la chute du BIP pour cette année.

Efficacité, compétitivité, offre et demande.

Dans ces temps exceptionnels toute l’attention a été donnée ces derniers mois à l’endiguement du Covid-19, mais aujourd’hui l’autorité estime le temps mûr pour donner une impulsion nouvelle à l’économie. Le nouveau plan est basé sur neuf principes, dont certains surprennent. La planification centrale est maintenue, mais l’achat de marchandises et le financement continuent à être décentralisés, donnant plus d’autonomie aux entreprises qui peuvent ainsi produire plus efficacement. La concurrence entre entreprises est stimulée, en vue d’une utilisation plus efficace des moyens disponibles. Ceci signifie que les entreprises publiques doivent entrer en concurrence avec des entreprises autonomes, en général plus productives. Ce n’est plus l’offre qui est déterminante pour ce que le Cubain peut acheter, mais la demande doit devenir le facteur principal de ce que les entreprises produisent. En résumé, le commerce doit devenir la force conductrice du marché intérieur.

Pour réaliser ces principes tous les ministères ont été chargés de développer des mesures concrètes. La mesure la plus frappante du paquet est la possibilité d’acheter en dollars. Cuba fait face à un déficit croissant en devises fortes qui garantissent l’importation de biens d’investissement et d’alimentation. En légalisant le dollar comme moyen de paiement et en supprimant la taxe sur le change en dollars, le gouvernement fait appel aux ressources du Cubain moyen.

Le ministère du travail donnera un statut légal à la création de micro, petites et moyennes entreprises – tant publiques que privées. Maintenir un plafond salarial décourage l’effort des travailleurs, les salaires doivent dès lors plus se mettre en concordance avec la productivité, sans plafond. Pour les indépendants ou cuentapropistas il y a un assouplissement de la législation sur les licences qui fixent strictement les activités autorisées. Ces derniers mois ce groupe a prouvé pouvoir basculer avec flexibilité en produisant des masques protecteurs ou des ventilateurs pour la lutte contre le Covid-19. Cette créativité ne peut plus être freinée par une législation trop stricte.

Importer moins est certainement d’application pour la production alimentaire, qui reçoit une priorité totale pour les mois qui viennent. Les mesures annoncées restent provisoirement assez vagues, mais vont dans le sens d’une adaptation des coopératives agricoles, comme les fermes d’état UBPC et les « centros de acopio » qui ne réussissent pas l’achat et la mise sur le marché efficace des produits agricoles. Si le gouvernement déclare qu’il faut une meilleure harmonisation avec le secteur privé, il est possible que ces centres d’achat devront affronter une concurrence avec des entreprises privées. L’autorité envisage également d’attirer des investissements étrangers pour favoriser une hausse de la production alimentaire.

Ce qui se distingue également c’est que le gouvernement créé la possibilité pour les entreprises privées d’importer et d’exporter. Actuellement les importations et exportations sont aux mains de 37 entreprises publiques. Elles déterminent quels produits sont importés et les revendent ultérieurement. Très prochainement les entreprises privées pourront acheter des produits à l’étranger, toujours via une entreprise publique, qui touche une commission modeste. Le but est d’orienter les achats à l’étranger vers la production de produits de haute qualité destinés à l’exportation, de façon à ce que les dollars investis refluent. Autre possibilité : le produit importé est nécessaire pour la production de produits essentiels pour le marché intérieur.

Réformer dans l’intérêt public.

Concurrence, compétitivité, commerce en tant que force dirigeante de l’économie intérieure, tous des termes qui cadrent dans une logique capitaliste. Mais, différence fondamentale, à Cuba le but final n’est pas le profit mais l’intérêt général. Dans son intervention du 19 juillet Díaz-Canel a souligné que l’ensemble des mesures s’insère dans le plan pluriannuel 2030 approuvé auparavant et dans le plan socio-économique approuvé par le PCC et par le gouvernement, centré sur l’accroissement de la production nationale et de la diminution de la dépendance des importations.

Mais le gouvernement se rend bien compte que spécifiquement les magasins MLC ne sont accessibles que pour un segment limité de la population, ce qui a immédiatement suscité des réactions critiques. Et quoi pour les Cubains qui n’ont pas accès au dollar ? Le président Díaz-Canel avait prévu les réactions, en insistant lors de l’annonce des mesures sur le fait qu’elles sont destinées au bien de tous. Même si cela nécessite un détour. Le gouvernement mettra tout en oeuvre pour approvisionner en suffisance les magasins où l’on paye en CUC ou en CUP, certainement pour les produits de base comme le poulet, le riz, le lait en poudre, ou les articles d’ hygiène personnelle. Et le paquet minimal de riz, de haricots, de poulet pour chaque citoyen reste garanti avec la libreta (livret de rationnement). Mais il a ajouté qu’il est indispensable d’offrir une certaine quantité de produits en devises fortes. Au plus de dollars que nous pouvons faire rentrer via les magasins MLC, au plus de dollars nous pouvons dépenser pour l’achat de produits de base pour tous, voilà le raisonnement. Díaz-Canel a rappelé que durant toutes ces années la Révolution a prouvé que la justice sociale est une de ses grandes valeurs. « Dans notre pays personne ne reste sur le bord de la route. C’était ainsi, c’est ainsi et cela sera toujours ainsi ».

Appel à la population : méfiez vous de nos ennemis.

Ce sont des temps difficiles et les pénuries dans les magasins ne disparaîtront pas tout de suite. Le président Díaz-Canel a par conséquent prévenu la population de ne pas se laisser abuser par les ennemis de Cuba. Ils profitent de toute occasion pour discréditer les autorités. Pour eux les longues files d’attente devant les magasins sont une preuve de la basse qualité de vie de la population. La précarité est pour eux la faute du gouvernement. Ils cherchent sans cesse des thèmes pour semer le doute et la division parmi la population. Maintenant également ils s’accaparent des magasins MLC pour parler « d’apartheid économique ». Mais « comment peut on parler d’apartheid dans un pays ou le gouvernement s’occupe quotidiennement de la question comment rendre accessibles à tous la majorité des produits », demande Díaz-Canel.

Source :

http://www.cubadebate.cu/noticias/2020/07/16/gobierno-cubano-informa-nuevas-medidas-economicas-video/#anexo-1397243
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