Cuba Sí 198 – traductions

Cuba Sí 198 – traductions

Traductions par Freddy Tack

CUBA – UNION EUROPÉENNE
                                                                                                                               Freddy Tack

Depuis le 1 novembre 2017, l’accord sur un dialogue politique et la collaboration entre Cuba et l’ Union Européenne (UE), est en vigueur à titre provisoire. Après les ratifications par les parlements des 28 états membres, l’accord prendra sa forme définitive.

Un bref historique.

Nous avons déjà, dans les précédents numéros de Cuba Sí, abordé en détail le processus de négociation, mais nous rappelons ci-dessous quelques pas fondamentaux :
-1968 : Cuba et l ‘UE établissent des relations diplomatiques ;
-1996 : à l’initiative du gouvernement de José María Aznar l’ UE adopte la « Position Commune sur Cuba », qui limite les relations, et les accompagne d’ingérence dans les affaires internes de Cuba ;
-juin 2003 : l’ UE introduit des sanctions diplomatiques contre Cuba, avec l’obligation pour les états européens de limiter les visites gouvernementales bilatérales, de limiter la participation aux activités culturelles à Cuba, et l’invitation de « dissidents » à la célébration des fêtes nationales dans les ambassades à La Havane ;
-23 juin 2008 : l’ UE décide de lever les sanctions imposées à La Havane sur pression des États-Unis, et démarre à nouveau un dialogue au niveau politique ;
-avril 2014 : début des négociations, en sept sessions, en vue du renforcement du rapprochement arrêté en 1996 ;
-6 décembre 2016 : le conseil des ministres approuve la levée de la position commune ;
-12 décembre 2016 : signature, à Bruxelles, de l’accord pour un dialogue politique et la collaboration, par les deux parties, qui normalise les relations diplomatiques sur base de respect mutuel, de réciprocité, des intérêts communs et de respect de la souveraineté ;
-1 novembre 2017 : entre en vigueur provisoire de l’accord.

Federica Mogherini visite Cuba.

Federica Mogherini, haute représentante de l’ UE pour les relations extérieures et la sécurité, et vice-présidente de la Commission Européenne, visite Cuba, pour la troisième fois, début janvier. Une visite de deux jours, avec un programme très chargé. Elle a rencontré Raúl Castro, Bruno Rodríguez (ministre des affaires étrangères), Rodrigo Malmierca (ministre du commerce extérieur et des investissements étrangers), Abel Prieto (ministre de la culture), Esteban Lago (président du parlement) et Eusebio Leal (historien de La Havane). Avec ce dernier elle a visité la vieille Havane, entre autres un centre pour la jeunesse construit avec des fonds européens, le siège de l’ Unicef et le Bureau de l’historien. Elle a encore, à titre privé, rencontré le nonce apostolique,  l’archevêque Giorgorio Lingua, et le cardinal Jaime Ortega.

Elle a offert une conférence au Colegio Universitario San Gerónimo, pour un public d’étudiants, de diplomates et de journalistes, et a rencontré la presse nationale et internationale. Que pouvons nous retenir des déclarations de Mogherini lors de sa visite ?

Tout d’abord une condamnation claire du blocus nord-américain et du retour en arrière par Trump de la politique envers Cuba. Elle a déclaré : « Le blocus n’est pas une solution. Nous l’avons répété souvent à nos amis américains, et nous l’avons confirmé à l’ ONU. Le seul effet du blocus est une détérioration de la qualité de vie des femmes, des hommes et des enfants de l’île ».

Elle a également condamné les sanctions économiques nord-américaines contre les citoyens et les entreprises : « Nous ne pouvons pas accepter que des mesures unilatérales limitent nos relations économiques ou commerciales avec Cuba. L’ UE ne peut pas admettre que ses entreprises subissent des dégâts suite à des mesures unilatérales, et les pays Européens continueront à agir pour y mettre fin ».

Au sujet de l’accord intervenu elle a déclaré : « Il ouvre de nouvelles opportunités pour un accroissement de notre commerce, de nos investissements, et il doit être un instrument solide pour le soutien à la modernisation sociale et économique de Cuba ».

Trois nouveaux projets ont été présentés : pour l’utilisation de sources d’énergie renouvelables, pour une agriculture durable, et pour le renforcement de l’échange d’experts et des échanges culturels. L’accord comprend trois volets : le dialogue politique (droits de l’homme, désarmement, migrations, lute contre les drogues et lutte contre le terrorisme, etc.), la collaboration et le dialogue sectoriel (gouvernance, société civile, gestion de l’environnement), et les relations commerciales. Au sujet de thèmes pour lesquels existent des divergences, comme les droits de l’homme, elle a garanti un dialogue fructueux, large et constructif. La collaboration se renforce également dans le domaine culturel : l’ Europe participe à la Foire du Livre 2018, en juin on annonce une nouvelle édition du festival du cinéma européen, et une collaboration s’installe pour le 500e anniversaire de la fondation de La Havane.

A la fin de son séjour elle a encore déclaré : « Contrairement à ceux qui construisent des murs et ferment les portes, nous, Européens, nous jetons des ponts et nous ouvrons les portes, par la collaboration et le dialogue », et « En opposition par rapport à Washington, qui poursuit une rhétorique de Guerre Froide, l’ UE prône le chemin du dialogue et du respect, une route pour le renforcement des relations avec le gouvernement cubain ».

D’autres voix européennes.

Fin janvier, Stefano Manservisi, directeur-général pour la collaboration internationale et le développement de la Commission Européenne,  a déclaré que le blocus imposé par les États-Unis à Cuba depuis plus d’un demi siècle, est illégal, injuste et en contradiction avec les intérêts de l’ UE. Il a annoncé que le 27 février aura lieu le premier conseil commun, à Bruxelles, entre Cuba et l’ UE, afin d’élargir les relations bilatérales dans divers domaines, comme les énergies renouvelables, l’agriculture, la culture et la lutte contre les changements climatiques. Il a également déclaré à la presse que l’UE peut livrer une assistance pour l’unification monétaire à Cuba, une priorité pour le pays.

CUBA  –  ÉTATS-UNIS.

                                                                                                                                Freddy Tack

L’actuelle politique nord-américaine est clairement un retour à la « doctrine Monroe », avec les menaces et les interventions, entre autres au Venezuela et à Cuba.

L’ Amérique pour les Américains !

Début février, Rex Tillerson, secrétaire d’état nord-américain (ministre des affaires étrangères), a visité plusieurs pays en Amérique Latine et dans les Caraïbes. Ses déclarations, avant, pendant et après la tournée, démontrent un retour certain à la doctrine Monroe, que l’on résume le mieux par le slogan « L’ Amérique pour les Américains ».

James Monroe, président des États-Unis de 1817 à 1825, a communiqué sa doctrine au Congrès, le 2 décembre 1823. Une doctrine qui prône clairement que l’ Amérique Latine est l’arrière cour des États-Unis, où tous les autres pays doivent s’abstenir de toute influence ou ingérence (à l’époque ceci concernait essentiellement les anciens colonisateurs européens).

La doctrine a survécu, avec des hauts et des bas, et était la base théorique de la politique étrangère des USA dans le continent, durant des décennies. Et à la base de nombreuses interventions militaires directes : Mexique (1846), Nicaragua (1855), Cuba (1898), République Dominicaine (1904), Panama (1908), Nicaragua (1912), Haïti (1915), République Dominicaine (1916), Honduras (1924), Panama (1925),  Nicaragua (1933), Guatemala (1954), République Dominicaine (1965), Grenade (1983), Panama (1989).

La doctrine a également été appliquée dans le cadre du soutien et du financement de coups d’état et d’invasion : Cuba (1952), Équateur (1961), Cuba (1961), République Dominicaine (1963), Brésil (1964), Uruguay et Chili (1973), Venezuela (2002).

Les déclarations actuelles de Tillerson expriment un retour certain à la doctrine Monroe. Certainement si on tient compte du renforcement du blocus de Cuba, des appels pour le renversement du gouvernement au Venezuela, avec un appel direct à un coup d’état militaire,des ingérences dans les affaires intérieures de plusieurs pays (Bolivie, Équateur, Brésil, etc.), des tentatives  de déstabilisation de tout gouvernement qui veut tout simplement rétablir une politique indépendante.

Tillerson y a d’ailleurs clairement fait référence, le 19 février 2018, à la fin de son périple, en déclarant que aujourd’hui la doctrine Monroe est aussi relevante que lors de sa conception.

Les relations Cuba – États-Unis.

Les relations entre Cuba et les USA restent au plus bas, conséquence directe de la politique de l’administration Trump.

La saga des attaques acoustiques suit son cours, bien que Associated Press ait mentionné, le 9 janvier, que le FBI, après de nombreux séjours à La Havane a admis n’avoir trouvé aucune preuve qui confirme ces agressions supposées. On lance maintenant des rumeurs au sujet de commotions cérébrales sans le moindre choc, par exemple dans Het Laatste Nieuws du 19 février, une nouvelle basée sur des infos du site web « futurism.com ».

Une nouvelle agression contre Cuba est lancée par la création d’un groupe de travail, ou plutôt d’une « task force » : Internet pour Cuba, que nous abordons, dans ce numéro, dans un article spécifique à ce sujet.

Une poursuite donc d’une politique inchangée, avec des points négatifs : des limitations pour la collaboration scientifique, le déménagement du Bureau des services d’immigration de l’ambassade US de La havane vers le Mexique, la confirmation par Trump de l’état d’urgence vis-à-vis de Cuba (22 février 2018) ; et quelques points positifs : différentes visites de délégations de sénateurs et de députés des États-Unis (tant démocrates que républicains), la poursuite de discussions techniques dans des groupes de travail entre les deux pays (entre autres au sujet de la cibersécurité, la collaboration juridique, la lutte contre le terrorisme, l’érosion des sols, la traite de personnes humaines), La volonté affirmée de groupes d’entrepreneurs nord-américains pour développer le commerce avec Cuba (alimentation, tourisme).

Pour Cuba la lutte pour la levée du blocus et pour la restitution du territoire occupé par la base de Guantánamo restent des points prioritaires. Mais Cuba a fermement confirmé sa disposition pour développer de meilleures relations avec les USA, et désire poursuivre le dialogue, malgré la politique agressive de l’administration Trump.

LA SANTÉ N’EST PAS UNE MARCHANDISE.

                                                                                        Wim Leysens

Il y a quelques mois nous avions signalé dans le Cuba Sí le manque de médicaments dans les pharmacies cubaines. Grâce à quelques mesures adaptées l’approvisionnement retourne progressivement à un niveau acceptable.

Les engagements les plus valorisants de Cuba envers sa population sont un système de santé durable, l’enseignement et la culture.Mais ce n’est pas une sinécure pour le gouvernement de cadrer le budget, certainement quand les circonstances sont défavorables. Une croissance modeste de 1,6% du PIB en 2017, ne peut occulter la vulnérabilité de l’économie cubaine. Le pays a souffert d’une importante sécheresse et l’ouragan Irma a causé des dégâts à hauteur de 541 millions de dollars US. Le blocus a coûté approximativement 4,3 milliards.

Pour le secteur de la santé le blocus signifie que le pays est empêché d’acheter des matières premières, du matériel médical, des médicaments, etc. sur le marché nord-américain, et doit se diriger vers des marchés plus éloignés. Ceci correspond à une dépense supplémentaire de 87 millions de dollars. Soit 87 millions que Cuba ne peut pas investir dans des soins de santé de qualité. Et une des conséquences en est la rareté de certains médicaments.

Ces deux dernières années l’industrie pharmaceutique cubaine a souffert d’un manque de devises étrangères, ce qui a limité l’achat de matières premières et d’emballages. A Cuba plus de 60% des médicaments sont produit dans le pays. Mais 85% des matières premières doivent être importées. La conséquence directe en a été la mise en péril de l’approvisionnement des pharmacies. Depuis juin 2017 la situation c’est améliorée grâce a une fourniture massive de matières premières par la Chine. Ainsi le nombre de médicaments non disponibles a pu être réduit de 93 en février 2017 à 60 en décembre. Cuba a également obtenu des facilités de paiement de la part d’un fournisseur chinois, et le Ministère de l’ Économie et de la Planification a approuvé un budget extra pour l’approvisionnement en médicaments. La production de crèmes pour les poins et de sirops, qui n’est pas encore à niveau, pourra ainsi se stabiliser progressivement.

Dans un autre domaine le Ministère de la Santé a décidé en février 2017 de contrôler plus sévèrement toutes les entreprises pharmaceutiques et les pharmacies, 2.148 au total. Et ceci était nécessaire. En six mois de temps 42 irrégularités ont été détectées et – pire encore-  22 faits criminels ont été découverts, comme le vol de médicaments pour les vendre sur le marché noir. Des prescriptions vierges circulaient également, avec lesquelles on se procurait illégalement des médicaments pour les vendre en rue. Les irrégularités constatées ont suscité des réactions directes au parlement et dans le gouvernement, car la santé est un droit de base, et pas une marchandise. De nouveaux formulaires de prescription ont été mis en circulation afin d’empêcher des abus. Par une indication plus claire du service de santé, du médecin et de la province d’émission, l’origine peut être mieux contrôlée en cas de doute.

Un usage efficace des soins de santé et le contrôle des dépenses sont un aspect  de la gestion de la santé à Cuba. Mais Cuba a compris depuis longtemps qu’il est possible de monnayer ses connaissances médicales sur le marché international. Les devises que le secteur de la santé peur rapporter sont aussi une garantie pour la durabilité des soins dans le pays. C’est la raison pour laquelle investit beaucoup dans la reconnaissance internationale des nouveaux médicaments conçus dans le pays.  Cuba exporte déjà de la technologie médicale. 30 médicaments développés à Cuba et une série de médicaments génériques sont exportés vers plus de 50 pays. Et on investit également dans la construction de nouveaux laboratoires. Ainsi, par exemple, le Laboratorio Dalmer S.A. de Santiago de Cuba, termine une ligne de production de capsules douces, la première dans l’île, qui ,permettra l’offre de différents médicaments sur le marché national et international. Ces dernières années Cuba stimule également la médecine traditionnelle naturelle. Le pays compte déjà 215 médecins spécialisés en médecine naturelle, et 138 sont en formation. Le pays produit aujourd’hui 144 médicaments naturels, dont une vingtaine de développement técent.

Sources :
http://www.granma.cu/cuba/2017-12-30/brindemos-por-la-salud-30-12-2017-00-12-12
http://www.granma.cu/cuba/2017-11-29/aseguran-biocubafarma-y-minsap-que-se-estabiliza-paulatinamente-la-disponibilidad-de-medicamentos-29-11-2017-23-11-52
http://www.opciones.cu/2017-12-27/economia-cubana-crecera-en-2-para-2018/

Photos : pharmacie de quartier – entreprise pharmaceutique – armoire de médicaments dans un cabinet médical.

JOURNAL D’UNE MILITANTE LGBT.
Je vais partout où une porte est entre-ouverte.

Wim Leysens

Isel Calzadilla n’est pas une inconnue pour la communauté LGBT de Santiago, au contraire. Depuis 17 ans elle milite pour une approche ouverte de la diversité sexuelle. Tout c’est accéléré en 2002 : « Cette année là j’ai écrit une lettre à Mariela Castro Espín, la directrice du Cenesex, le Centre National pour l’ Éducation Sexuelle. Surprise, j’ai reçu une réponse, et avec son soutien j’ai créé la même année le premier groupe d’amitié pour les lesbiennes et les bisexuels : Las Isabelas. Le nom vient de la cafétéria où nous nous rencontrions informellement auparavant. Nous ressentions le besoin de pouvoir raconter notre histoire de façon ouverte et dans un endroit sûr. C’est devenu Las Isabelas ».

L’engagement de Isel ne se limite pas à Santiago de Cuba. « Maintenant mon engagement me conduit au Cenesex, au Centre Oscar Arrnulfo Romero, aux cercles étudiants, aux universités, aux communautés, à la FMC, l’organisation des femmes. Bref, partout où une porte est entrouverte, j’y vais. Les nouvelles sur sa page Facebook donnent une bonne image des activités d’ Isel et de ce qui vit dans le monde LGBT de Cuba. 

8 janvier 2018 : aujourd’hui nous fêtons le 17e anniversaire de Las Isabelas, et nous nous souvenons du premier groupe de travail en 2009. Pour la première fois nous échangions des expériences avec d’autres groupes Oremi et Fenix et nous ouvrions la porte à la collaboration avec le Centre pour la promotion de la santé. Nous félicitons tous les militants qui défendent nos droits.

12 janvier 2018 : hier, une délégation de Las Isabelas et de la FMC de Santiago a reçu une délégation des États-Unis. Nous avons expliqué à l’aide de photos les différentes activités que nous avons organisé pour défendre nos droits sexuels. L’échange a été très fructueuex.

20 janvier 2018 : Une délégation de Las Isabelas participe à l’assemblé générale de la FMC dans la province, où, en fonction du congrès de 2019 les grandes lignes sont fixées pour les prochaines années. Isel plaide pour une meilleure visibilité des femmes lesbiennes au sein de l’organisation des femmes. Certaines femmes se sentent rejetées et discriminées, et tout le monde n’a pas le courage d’affronter les préjugés dans la société.

1 février 2018 : Las Isabelas, avec d’autres organisations et institutions ont participé au groupe de travail provincial sur la ; prévention de la prostitution. Nous nous sentons maintenant plus fortes pour contribuer à ce sujet dans notre société.

10 février 2018 : j’invite tout le monde de suivre la page facebook de Alma-Azul « hombres trans de Cuba » et à soutenir ainsi la communauté des hommes trans. Pour la première fois on fait quelque chose pour mettre en image la trans-sexualité masculine à Cuba. Merci à tous  ceux qui nous soutiennent au sein du Cenesex, car très peu de gens réalisent ce que signifie notre identité.

13 février 2018 : Violeta Cardoso et Isabel Pacheco étaient des inconnues jusqu’à fin janvier. Cela a changé quand elles ont annoncé sur la page facebook Acepto que le tribunal avait accordé à Violeta la garde de ses trois petits enfants. Ces enfants ont perdu leur mère il y a deux ans et ils habitent depuis toute leur vie chez Violeta et Isabel, qui vivent ensemble depuis 36 ans. La législation cubaine ne reconnaît pas encore le mariage ou l’adoption par des personnes du même sexe. « Mais la sentence  m’accorde la garde en tant que grand-mère, et implicitement à ma partenaire et co-maman Isabel », estime Violeta.

14 février 2018 : Le Cenesex fête ses 30 ans, pas par hasard le 14 février. Cette journée de la Saint Valentin Mariela Castro présente la cinquième édition des « Journées de la maternité et de la ; paternité », avec comme thème : « Égalité de droits et de responsabilités ». Il faut rompre les rôles typiques homme-femme, sinon nous confirmons la logique de la domination masculine, estime Mariela Castro.

21 février 2018 : Le 3e Séminaire National de Articulación Juvenil commence à La Havane. Ce réseau de jeunes a grandi du Centre Oscar Arnulfo Romero et s’engage pour l ‘égalité sociale et contre la violence de genres. Plus de 50 jeunes suivent les activités et les groupes de travail, afin de pouvoir participer plus activement à la campagne « Non à la violence contre les femmes ». « Cette rencontre est comme une famille, où personne ne vous demande votre vision sociale, votre identité sexuelle, votre religion ; ce qui importe c’est ce que vous faites au nom du respect pour l’autre et contre la violence », estime un participant.

Wim Leysens

Journées de la Culture Belge à Santiago.

Sergio Martínez (Radio Rebelde)

 Les Journées de la Culture belge ont été inaugurées le 11 novembre 2017, par le photographe Belge Bert Danckaert, au Cine Rialto. Elles font partie d’une rencontre académique entre le Conseil Inter-universitaire Flamand et l’ Université d’ Oriente.

L’artiste, professeur de photographie à l’ Académie des Beaux Arts d’ Anvers,  a eu l’occasion de commenter son oeuvre pour la communauté universitaire et artistique de Santiago de Cuba. Il a souligné que ses oeuvres sont une illustration de son oeuvre concernant le monde entier, entre autres Mexico, Bangkok, Hong Kong, Macao, et d’autres endroits dont il montre 70 photos.. Il essaye de transformer le commun en particulier via une documentalisation dans une tentative de rendre quelque chose d’abstrait formel. 

Bert Danckaert, avec une solide carrière artistique de plus de 20 ans, a obtenu plusieurs prix internationaux, et a exposé, entre autres aux États-Unis, en Inde et à Mexico. Il a publié des livres de photos,ce qu’à rappelé le professeur Tania García Lescaille, de l’ Université d’ Oriente. Il fait la synthèse de l’important et de l’unique, dans un jeu visuel, qui accompagne son sens de l’observation et son jugement dans ses cadres et ses perspectives, et crée une dynamique entre les formes et les couleurs, avec un grand intérêt pour les figures géométriques qui rendent la réalité dans laquelle nous vivons.

Patrick Van Gheel, ambassadeur de Belgique à Cuba, assistait à l’ événement et a souligné la créativité de notre compatriote. Il a également exprimé sa satisfaction de pouvoir assister à ces Journées Culturelles, rappelant qu’une activité similaire c’est déroulée à Bruxelles, en honneur à Cuba, en présence du ministre de la culture, Abel Prieto.

La journée comprenait également des ateliers de photographie,, la projection de films et des échanges au sujet du patrimoine architectural de la province orientale. Finalement le ballet « Compagnie Irene K » c’est produit sur la « Plaza de Marte », en présence de Mme. Diana Sedal Yanes, recteur de l’ Université d’ Oriente.

(photos de Sergio, traduction de Pablo)

DANS LA SIERRA, AVEC FIDEL : LE QUINTETO REBELDE.

Fin 1957 Fidel charge Che Guevara de la création d’un émetteur radio, afin de mieux informer la population au sujet de la lutte dans la Sierra Maestra, et pour diffuser, dans tout le pays, le programme du Mouvement du 26 juillet (M-26-7). Che demande au M-26-7 de rassembler les équipements nécessaires. Eduardo Fernández, un technicien radio et militant clandestin de Bayamo
rencontre le Che, et arrive dans la Sierra, avec le matériel d’émission demandé, le 16 février 1958.

Le 24 février 1958 a lieu la première émission officielle de Radio Rebelde, d’une durée de 20 minutes et avec deux auditeurs : Fidel, en visite au poste de commandement de Che, et Pelencho, un agriculteur habitant à proximité. L’émetteur prend de l’importance, et devient une émission radio complète, ce qui répondait à la demande de Fidel. Le slogan d’ouverture de la radio sera rapidement célèbre, d’abord à Cuba, puis dans le monde : « Aqui Radio Rebelde, la voz de la Sierra Maestra, territorio libre de Cuba » (Ici Radio rebelle, la voix de la Sierra Maestra, territoire libre de Cuba). Après la victoire le slogan sera adapté : émettant de Cuba, territoire libre d’ Amérique latine.

Aujourd’hui, soixante ans plus tard,  Radio Rebelde (RR) compte plus de 200 collaborateurs permanents et une centaine de correspondants, et assure 32 programmes, dont 16 quotidiens, en direct.

Le Quinteto Rebelde.

Un élément moins connu de l’histoire de RR, certainement hors de Cuba, est  l’existance d’un ensemble musical, le « Quinteto Rebelde ». Car non seulement convaincu de l’importance du message politique, Fidel était aussi convaincu qu’il fallait une émission musicale. Et il fait appel à cinq jeunes agriculteurs de la région. Eusebio Medina Muñoz raconte : « Quelques jours après le début des émissions de RR Fidel a convaincu mon père de la nécessité d’émettre de la musique. Il était persuadé que quand l’ennemi entendrait un groupe musical de la Sierra, il penserait que nous étions bien implantés, puisque nous étions capables d’assurer des émissions musicales. C’était notre façon de soutien direct à la lutte armée ».

Et le Quinteto ne se limitait pas aux intermèdes musicaux de RR. Lorsqu’un groupe d’ennemis était encerclé, quelque part dans la Sierra, on installait des haut-parleurs derrière la première ligne, et le Quinteto rebelde chantait pour les soldats de Batista, et les incitait à se rendre et à rejoindre les rebelles. Cette forme de guerre psychologique a été poursuivie jusqu’à la victoire, et lors d’importants combats.

Le groupe était composé de trois jeunes de la famille Medina Muñoz, Eusebio, Alejandro et Gerardo, et deux jeunes de la famille La O Zamora,  Aleides et Rubén. Chago (Santiago Armado) était un des auteurs de nombreux textes, et les musiciens improvisaient souvent, apportant leur cachet personnel. Nous trouvons, comme auteurs, à côté de Chago, enter autres : Lorenzo Hierrezuelo, Aleidas La O, Ricardo Martínez et Martínez Cauca.

Les titres en disent long sur l’engagement politique des auteurs et chanteurs : Entre Pico y Firmes, Sierra Maestra, Cuando la revolución de julio, Respecto al Che Guevara, Soy Fidelista, Eso que tiene Fidel, Yayabo rebelde, Hay que cuidar a Fidel, Sueño rebelde, Que se vaya el mono, Cuando ya no me oprimas, Cuando Llegue la ofensiva, etc.

Bien plus tard, le 19 juillet 1981, lors d’une visite de Fidel à un camp de pionniers, le Quinteto Rebelde lui a fait la surprise d’un spectacle musical, en cadeau pour sa visite aux enfants.

Sources :

-Delfin Xiqués Cutiño : Cuando y como mmegó Radio Rebelde a ser escuchado por primera vez. In : Granma, 23/02/2018. http://www.granma.cu/hoy-en-la-historia/2018-02-23/cuando-y-como-llego-radio-rebelde-a-ser-escuchada-por-primera-vez

-Marta Rojas Rosdríguez : Quinteto Rebelde : los que combatieron con su arte. In Granma, 10/08/20107/ http://www.granma.cu/cuba/2017-08-10/quinteto-rebelde-los-que-combatieron-con-su-arte-10-08-2017-23-08-53

Oscar Figueredo Reinaldo et Beatriz Albert Pino : La voz de un país, la voz de una Revolución. In : Cubadebate, 22/02/2018. http://www.cubadebate.cu/especiales/2018/02/22/la-voz-de-un-pais-la-voz-de-una-revolucion-video/print/

Freddy Tack

Groupe de travail ou Task Force pour libérer l’internet cubain.

Le 23 janvier, le gouvernement Trump annonçait la création d’un projet qui devrait faciliter et libérer l’accès à internet pour les Cubains. Le projet a été nommé « Cuba Internet Task Force ». Quel intention a le gouvernement Trump avec une task force ? D’après eux il s’agirait d’un groupe de travail qui soutiendrait le pays voisin dans ses problèmes avec internet. Problèmes dont le blocus est une des causes, mais cela ne semble pas entrer en ligne de compte.

Cuba estime qu’il s’agit une fois de plus d’une ingérence dans les affaires internes du pays. La dénomination task force fait plutôt penser à une opération militaire chargée de l’exécution de tâches bien définies. Quand on voit qui siège dans ce groupe de travail nord-américain l’analyse linguistique des Cubains semble proche de la réalité et il ne s’agirait pas vraiment d’un accompagnement pour aider les Cubains. Radio et TV Martí en font partie, ainsi que quelques organisations qui ont déjà élaboré des programmes pour chambouler les affaires internes de Cuba.

Ce n’est certes pas une nouveauté pour Cuba. Depuis 1985 Radio Martí informe ses adeptes du mauvais fonctionnement à Cuba, afin de déstabiliser le pays. En 1990 TV Martí rejoint le groupe, avec les mêmes objectifs. Mais trois décennies plus tard, et après différents essais, ,il semble que les Cubains ne soient pas très sensibles à ce genre de propagande. Mais les États-Unis n’abandonnent pas. Le monde digital offre maintenant un large éventail de nouveau supports pour atteindre les gens. Les autorités nord-américaines sont convaincues que l’accès à internet est tellement réduit à Cuba qu’il n’y a pas une libre circulation de l’information. Si elle existait les Cubains réaliseraient ce qui leur manque et choisiraient allègrement pour le marché libre, c’est ce que pensent différents gouvernements américains successifs.

Pour atteindre ce but, ils sont prêts à dépenser beaucoup d’argent. Les prédécesseurs de la Cuba Internet Task Force, entre autres les programmes Zunzuneo, Piramideo et Commotion ont démontré que les ressources n’ont pas de limites dans ce domaine. Ajoutez-y les bourses et les voyages cadeaux pour des jeunes journalistes pour atteindre finalement le payement de cybermilitants qui opèrent à partir de Cuba même pour saturer le réseau de récits négatifs. Dans la guerre digitale il ne manque pas de dollars, même dans le contexte budgétaire négatif du gouvernement Trump.

Quel est, en fait, l’objectif de cette Task Fortce ? Faciliter l’accès des jeunes à Twitter, Facebook et d’autres media sociaux, afin de leur faire connaître un nouveau monde qui ne peut que leur plaire. Il est clair que cela n’a aucun sens, car la majorité des jeunes Cubains a accès à Internet et se trouve sur Facebook. Et l’image que Cuba serait le pays le plus sous-développé pour l’accès à Internet est tout aussi fausse. En 2017 l’accès a fortement augmenté et le pays mène une politique dynamique pour rencontrer ce problème. Il doit donc exister une autre motivation pour la création de ce groupe de travail. Ceci était déjà clair quand Trump a annoncé à Miami, en 2016, qu’il allait éliminer les assouplissements du blocus et qu’il redeviendrait plus difficile pour les Américains de voyager à Cuba et d’envoyer de l’argent. C’est à ce niveau qu’il faut chercher les véritables raisons de ce nouveau projet Cuba Internet Task Force.

Via la voie diplomatique l’autorité cubaine a clairement fait savoir que cette façon d’agir ne leur plaît pas et qu’elle ne tolérerait aucune ingérence. Ce qui n’empêche pas la poursuite des travaux de la Task Force.

Alexandra Dirckx

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