Cuba Sí 197 – traductions

Cuba Sí 197 – traductions

Traductions par Freddy Tack

LES CUBAINS CHOISISSENT LEURS CONSEILS COMMUNAUX, LEURS CONSEILS PROVINCIAUX ET LE PARLEMENT.

Wim Leysens

A cause de l’ouragan Irma les préparations pour les élections ont été postposées de quelques semaines, mais si tout se déroule normalement, Cuba aura, avant le 24 février 2018, des conseils communaux et provinciaux, et un parlement avec une nouvelle composition. Comment se déroulent les élections à Cuba ? Une petite remarque préliminaire : Cuba dispose d’un système de parti unique, mais ceci ne veut pas dire que tous les candidats ou tous les élus appartiennent à ce Partido Comunista de Cuba (PCC). D’ailleurs, le PCC n’est pas un parti électoraliste, et ne joue pas un rôle direct dans l’organisation des élections.

Cuba connaît, comme nous, trois niveaux de gestion : le conseil communal, le conseil provincial et le parlement national. Les trois niveaux ensemble forment le système du Poder Popular, le Pouvoir populaire. La composition de ces conseils et le processus électoral doivent garantir que ces asambleas soient le reflet de la population et garantissent  l’intérêt de cette dernière. Tous les deux ans et demi, il y a des élections communales, que l’on nomme les élections partielles. Tous les cinq ans ont lieu les élections générales. Elles se déroulent en deux phases : dans un premier tour on élit les conseils communaux, et dans un deuxième tour, les conseils provinciaux et l’assemblée nationale (le parlement). Afin de garantir la proximité entre la population et les élus, Cuba a opté pour un système où les élus gardent à tous les niveaux (commune, province, pays) un lien direct avec leur base géographique.

Chaque quartier est représenté au conseil communal.

Le jour des élections est le point culminant d’un intense processus dans tous les quartiers du pays, avec comme premier pas la désignation des candidats. Comme le conseil communal doit être le reflet de la population, il est important que des candidats de chaque quartier se retrouvent sur les listes. Et chaque conseiller communal représente et défend les intérêts de son cercle d’électeurs. Toutes les communes, en général plus grandes en superficie que les belges, sont divisées en 30 circonscriptions électorales. Dans chaque circonscription les conseil électoral communal organise plusieurs réunions de quartier, où sont invités tous les électeurs (plus de 16 ans). Un exemple concret : la circonscription 51, de la commune Plaza de la Revolución, a invité pas loin de 4.000 électeurs à sept réunions. Chaque participant peu présenter une personne de la circonscription comme candidat. A la fin de la réunion les présents votent, à main levée, pour la personne qui est la plus apte à être candidat pour le conseil communal.. La circonscription 51 présente alors 7 candidats. Ce processus est très intense. Entre le 4 septembre et le 30 octobre, dans l’ensemble du pays, on a tenu 45.688 réunions de quartier, 6.000 personnes ont été proposées, dont finalement 2.704 ont été retenues comme candidat.

Lors de la deuxième moitié de novembre les Cubains ont voté pour la composition de leur conseil communal. Un fait qui nous paraît étrange : à Cuba il n’y a pas de campagnes électorales. La commission électorale établit une courte biographie de chaque candidat, avec une photo, le nom, la profession et une brève motivation qui a été à la base de sa désignation.Ces listes sont affichées dans les endroits publics de la commune, et le jour du vote la population choisit ses représentants au conseil communal.

Une fois le conseil communal constitué, les membres élisent parmi eux un président, un vice-président et un secrétaire. Ces trois personnes, et uniquement ces trois là, reçoivent de leur employeur deux ans et demi de congé politique -avec maintien du salaire- afin de pouvoir se concentrer sur la gestion de la commune. Tous les six mois, tous les élus doivent rendre des comptes à leur base électorale sur ce que la commune a réalisé, ce qui n’a pas été fait, et pourquoi. Et, comme partout, il manque toujours de l’argent pour réaliser les beaux projets. Si les électeurs estiment que leur délégué n’assume pas bien son mandat, ils peuvent le démissionner de ses fonctions.

Conseil provincial et parlement national : un reflet de la population.

Après les élections communales, plus tard dans l’année, ou début 2018, ont lieu les élections pour les conseils provinciaux et l’assemblée nationale du Pouvoir Populaire. La composition des listes est ici différente, vu la différence de grandeur d’échelle. Un rôle central est dévolu aux commissions de candidatures communales, provinciales et nationales. Dans ces commissions siègent des représentants du syndicat (CTC), de l’organisation des femmes (FMC), de l’organisation des agriculteurs (ANAP), des organisations des étudiants (FEEM et FEU), et des comités de quartiers (CDR). Les commissions électorales communales présentent leurs pré-candidats pour les assemblées provinciales et nationale. En fonction des élections provinciales la commission provinciale constitue la liste définitive de candidats sur base des pré-candidatures introduites. Une même fonction revient à la commission électorale nationale pour l’établissement des listes de candidats pour le parlement national.

Les commissions reçoivent les candidatures possibles via deux canaux, bons pour 50% des candidats chacun. Chaque conseil communal choisit parmi ses membres le nombre de pré-candidats pour le conseil provincial et pour le parlement national, sur base du nombre de citoyens (1 candidat par 20.000 habitants). Les sections communales , provinciales et nationales des organisations de masse proposent également leurs candidats, qui ne doivent pas nécessairement provenir de leurs rangs respectifs. Ce groupe concerne en général les personnalités régionales ou ,nationales. Il est ainsi arrivé que Raúl Castro soit proposé par plusieurs sections communales et provinciales des organisations de masse, en tant que candidat pour le parlement.

Les commissions de candidatures se chargent de la constitution des listes électorales. Cuba fonctionne avec des listes fermées : il n’y a pas plus de candidats sur les listes que de sièges à pourvoir. Il est d’autant plus important que les commissions composent une liste équilibrée de candidats, sur base des pré-candidats proposés, qui est le reflet des groupes de la communauté : ville-campagne, hommes-femmes, blanc-noir-métisse, etc.

Chaque membre d’un conseil provincial ou membre du parlement représente son district électoral.

Une deuxième tâche des commissions est de ventiler les candidats sur les différentes communes et districts électoraux, car ce n’est qu’ainsi que chaque candidat conserve un lien direct avec sa circonscription électorale. Ainsi, par exemple, la province de La Havane à droit à 106 parlementaires. La commission de candidatures établit une liste fermée de 106 candidats, et les divise sur les 15 communes, puis sur les circonscriptions électorales, de façon à ce que chaque candidat soit éligible en tant que représentant d’une circonscription spécifique. En d’autres mots, chaque candidat ne se présente que dans une seule circonscription. Dans notre exemple du district 51 de la commune de Plaza, les habitants donneront leur approbation ou leur désapprobation à 3 ou 4 candidats, qui les représenteront pour les cinq ans à venir. Ceci veut dire que même quelqu’un comme le président Raúl Castro ne se trouve que sur liste de candidats pour le parlement national d’un district électoral, dans ce cas un quartier de Santiago de Cuba. Pour nous cela paraît une étrange façon de faire, mais à Cuba un conseiller provincial ou un parlementaire est d’abord un représentant et un défenseur des intérêts de sa circonscription électorale. Tous les six mois chaque député, Raúl Castro également, doit se présenter devant sa circonscription électorale et rendre des comptes au sujet du travail réalisé.

Au niveau provincial et national, les élus choisissent entre eux le président et le vice-président, comme au niveau communal. Le parlement national est la plus haute représentation du peuple cubain, et est convoqué tous les six mois pour une séance d’une semaine. Les parlementaires combinent leur mandat avec leur job normal. Les membres du parlement désignent trente membres, qui forment le Conseil d’ État. Ce dernier représente le parlement entre deux sessions plénières.
Parmi ses membres, le conseil d’état désigne un président, un vice-président et un secrétaire. Le conseil est également compétent pour proposer et nommer les ministres du gouvernement. Le président du conseil d’état est, légalement, aussi le président du gouvernement. Jusqu’aux prochaines élections. Cette fonction est aujourd’hui assumée par Raúl Castro, qui passera le flambeau à son successeur après les prochaines élections.

Un petit retour sur le rôle du PCC. Si il n’est pas un parti électoral, qu’est-il dès lors ? Le PCC veille à l’application du processus électoral, selon les valeurs et les normes établies dans la législation nationale et la constitution. Ceci correspond avec son rôle général : l’organisation et l’orientation des efforts communs du pays dans la construction du socialisme et du progrès vers une société communiste.

BLOCUS : LE DOSSIER DE CUBA, DES CHIFFRES FRAPPANTS !

Wim Leysens

Depuis 26 ans Cuba introduit chaque année une résolution à l’ Assemblée Générale de l’ ONU, dans laquelle le pays demande la levée immédiate du blocus. Tout comme les années précédentes Cuba a élaboré un dossier détaillé au sujet des conséquences néfastes du blocus pour l’île. Pour la période d’avril 2016 à juin 2017, le coût est estimé à 4,3 milliards de dollars, soit quasi le double de la somme que Cuba nécessite annuellement pour les investissements nécessaires à l’exécution de son plan économique et social. Le blocus est donc bien la cause principale pour le manque de certains produits de base quotidiens. Le coût comprend d’une part le surcoût causé parle fait que les achats ne peuvent s’effectuer aux USA, d’autre part parce que Cuba ne peut pas vendre ses produits sur le marché nord-américain. Ci-dessous quelques exemples.

Soins de santé.

A juste titre est fier de son système de santé accessible et gratuit. Mais le blocus pèse sur le budget
pouir l’achat de médicaments, de matériel pour les soins, instruments médicaux, etc. L’année dernière Cuba a demandé une offre à 18 entreprises nord-américaines ; 14 n’ont pas réagi. Les 4 autres doivent à chaque fois demander une dérogation au blocus auprès des autorités, ce qui demander jusqu’à huit mois. Ceci signifie que pour cette période Cuba doit prévoir une plus grande réserve en médicaments, ou doit acheter des médicaments similaires dans d’autres régions du monde.

En février 2017 la firme allemande Otto Bock Healthcare a fait savoir qu’à cause du blocus elle ne pouvait pas livrer les prothèses orthopédiques commandées. Cuba a donc été forcé d’acheter des prothèses de moindre qualité ailleurs.

Surcoût total du blocus pour les soins de santé : près de 87 millions de dollars.

Alimentation.

L’industrie cubaine de l’alimentation dépend, pour 70 % des produits de base, d’achats à l’étranger, en Espagne, au Brésil, en Argentine, en Italie, etc. Le blocus empêche de faire ses achats aux États-Unis, plus proches. Conséquence directe : des fais de transport plus élevés. Et suite aux délais de livraisons plus longs, les entreprises cubaines doivent constituer de plus grands stocks de réserves. L’argent investi est donc bloqué.

Surcoût total du blocus pour l’alimentation : 347,60 millions de dollars.

Enseignement.

23 % du budget 2017 est destiné à l’enseignement, soit 9 % du produits national brut. Moins de 2 % de la population est analphabète.
Cuba importe 590 conteneurs de matériel scolaire de Chine, à un coût de 3.200 dollars pour un conteneur de 20 pieds, et 5.200 dollars pour un conteneur de 40 pieds. Un achat aux USA ramènerait ce coût entre 1.300 et 2.000 dollars. Autre exemple : l’université a payé 221.300 dollars pour l’équipement de trois laboratoires spécialisés. L’achat aux USA aurait coûté la moitié.

Surcoût total pour l’enseignement : 2.833.000 dollars.

Revenus ratés : 3,5 milliards de dollars.

L’effet le plus dévastateur du blocus est lié aux exportations ratées des biens et services cubains. Il faut encore y ajouter les frais élevés d’assurance pour les exportations vers d’autres marchés.
Cuba a développé plusieurs médicaments pour des maladies chez l’homme et chez les animaux. Le plus réputé est l’ Heberprot-P, pour le traitement de plaies ouvertes causées par le diabète, et utilisé avec succès dans plusieurs pays. Les États-Unis comptent près de 200.000 patients potentiels pour un traitement à l’ Heberprot-P . Prenons que Cuba pourrait livrer ce médicaments à seulement 5 % de ces patients, ceci signifierait un rapport de 120 millions de dollars.

Comme le marché nord-américain est fermé, l’agriculture cubaine a raté 228,6 millions de dollars en entrées pour des exportations. Par exemple , Citricos Caribe SA, une entreprise cubaine, a développé une variété d’ananas très appréciée par les bourses étrangères. Comme les USA sont le plus grand consommateur d’ananas, l’exportation vers le grand voisin semble évidente. Mais c’est impossible et Cuba estime perdre ainsi 92 millions en entrées.

IRMA, UN OURAGAN MORTEL,  A CUBA  AUSSI.

                                                                                                                                Alexandra Dirckx

Les habitants de Cuba ne vont pas facilement oublier le mois de septembre 2017. Le 8 septembre l’ouragan Irma a traversé la province de Guantánamo, après avoir laissé une traînée de dévastations sur les îles de Barbuda, Saint Martin et Tortola (les Îles Vierges britanniques). D’autres îles, comme Saint Barthélemy,Anguilla et d’autres Îles Vierges, subissaient également des dégâts considérables. A ce moment il y avait déjà 29 morts connus, et des milliers de gens se retrouvaient sans habitation.
A son arrivée à Cuba Irma était un ouragan de catégorie 5, avec des vents jusqu’à 256 km/h, et des vagues de 9 mètres de hauteur. Le trajet parcouru par Irma à Cuba à laissé tout le Nord du pays en ruine. Les provinces de Guantánamo, Santiago de Cuba, Granma, Holguín, Las Tunas, Camagüey, Ciego de Ávila, Matanzas, Mayabeque et La Havane furent frappés par la violence de la nature.

Septembre n’était pas une nouveauté pour Cuba. Chaque année la région est frappée par des tempêtes tropicales, et des mesures pour mettre la population à l’abri sont prises à chaque fois. Cette fois-ci également, un million de citoyens ont été évacués et mis à l’abri. Dans ces opérations l’information est primordiale. La presse joue donc un rôle important dans toute la campagne. Elle informe sur le trajet de l’ouragan  en collaboration avec le centre météorologique, et informe au sujet des mesures prises et à prendre par les autorités. Durant le passage de l’ouragan l’électricité est coupée dans tout le pays, afin d’éviter des court-circuits. Après le passage on examine quartier par quartier où le courant peut être rétabli, et où les circuits sont endommagés. Malgré toutes les précautions il y a eu dix morts en deux jours, dont 7 à La Havane. Irma a quitté Cuba pour se diriger vers les États-Unis ou on a compté 39 morts.

Après le passage de l’ouragan les Cubains se sont mis immédiatement au travail. On a fait les constats des dégâts et ils sont considérables : trois millions de Cubains se trouvaient sans accès à l’eau courante. Les habitants de la côte nord se retrouvaient sans électricité. Des routes étaient coupées par les inondations et les dévastations de la tempête. Dans l’ensemble de l’île les communications téléphoniques et internet étaient limitées.Des écoles étaient détruites, des maisons étaient irrémédiablement touchées ou s’écroulaient. Les récoltes sont inutilisables, et le secteur touristique a subi des coups : des hôtels sont frappés, des routes inutilisables et toutes sortes d’installations sont lourdement abîmées.

La reconstruction coûte cher ! Heureusement la solidarité internationale, un contre-poids pour le blocus qui dure depuis des décennies, c’est mise en route. L’ UNICEF a fourni des produits pour purifier l’eau, des récipients pour stocker l’eau purifiée, et plus de 1.000 colis avec du matériel scolaire pour des enfants de différents ages. La liste des pays ayant fourni de l’aide est longue, mais cela ne couvre pas les frais causés. Et il y a encore beaucoup de travail à réaliser, et il faut encore beaucoup d’argent.

Les Amis de Cuba contribuent à cet effort, et vous pouvez aider en versant une contribution au compte BE90 5230 8011 7732, avec la mention « Irma ». Nous ferons le nécessaire pour que cette arrive à Cuba avant la fin de l’année.

C’est quoi, un ouragan ?

Dans les Caraïbes la saison des ouragans commence en juin, pour se terminer fin novembre.
Les ouragans se forment en mer, et nécessitent des eaux  de 27° ou plus. A cette température l’eau de mer émet de l’air chaud, devient plus légère et monte. Ceci suscite de la vapeur d’eau. En montant celle-ci finira par refroidir et former un nuage rond et blanc. Si du vent passe, le nuage commence à tourner. Plus il y a du vent, plus le nuage tourne, et il s’allonge, uniquement dans une région à basse pression. Si la vitesse du vent reste à moins de 61 km/h on parle d’une dépression tropicale. Si les vents montent au-dessus de cette vitesse on parle de tempête tropicale, et à partir de 119 km/h on parle d’un ouragan. Le plus caractéristique de l’ouragan est l’oeuil. C’est un cercle au milieu du nuage, où il n’y a plus de nuage et où le vent est calme. Certains ouragans n’atteignent pas la terre ferme. Si un ouragan rencontre de l’eau froide, il perd en force et se défait lui-même.

Les ouragans sont catalogués en 5 catégories, selon la puissance du vent. La catégorie 5 est la plus élevée. Irma était de catégorie 5.

TAREA VIDA

LA PROTECTION CONTRE LE RÉCHAUFFEMENT DU CLIMAT A CUBA.

Un commentaire par Regi Rotty sur base d’articles parus dans la presse cubaine.

Fidel Castro aura probablement été le premier chef d’état, déjà en 1992, lors d’une conférence à Rio de Janeiro, à dénoncer le réchauffement climatique comme une menace grave pour l’humanité, et à y joindre les conclusions pour Cuba et pour le monde : limiter la destruction de la nature et se protéger contre les dégâts qui nous arrivent irrémédiablement. Ce n’est que dix ans plus tard que ce message a été repris partout dans le monde.

Il avait déclaré à l’époque : « Les forêts disparaissent, les déserts s’étendent, des milliards de tonnes de terre arable disparaissent chaque année dans la mer. Un nombre indéterminable de sortes de vies se meurt. La pression démographique et la pauvreté poussent aux tentatives désespérées de survie, même au détriment de la nature. Il est impossible d’attribuer la faute aux pays du tiers-monde, qui étaient alors des colonies, et maintenant des nations exploitées par un ordre économique mondial injuste ».

Mais à Cuba il y avait déjà au début des années ’60 un soucis pour l’environnement. En 1959, au début de la révolution on comptait 14 % de la surface boisée, et depuis lors on est passé à 31,1 % fin 2016. En 1963, après l’ouragan Flora, on avait décidé d’effectuer des travaux hydrauliques, afin d’éviter les inondations d’une part, et d’autre part pourvoir d’eau les régions sèches.

Ce 25 avril 2017, à Cuba,  le Conseil des Ministres a approuvé un plan destiné à faire face au réchauffement climatique. Le plan est nommé « Tarea Vida », le but ou la tâche c’est la vie. Une fois de plus, Cuba se trouve à la pointe de ce combat.

Le programme comprend 5 actions stratégiques et 11 objectifs, surtout centrées sur la limitation des dégâts possibles dans les zones vulnérables, et avant tout en vue de la protection des vies humaines.
Quatre années de référence sont prises en compte : 2010, 2030, 2050 et 2100.

Les actions stratégiques comprennent l’interdiction de bâtir dans les zones côtières vulnérables, et, pour les zones plus basses, des solutions adaptées aux inondations des zones côtières.

Les 11 objectifs, en bref :

Objectif 1 : des actions dans les 15 zones les plus vulnérables, pour s ‘adapter aux changements climatiques ;
Objectif 2 : élaborer un encadrement juridique en soutien au plan climat, avec une attention particulière à la diminution de la vulnérabilité des édifices, et une priorité aux régions côtières ;
Objectif 3 : conserver, entretenir et rénover les sables des plages, avec une priorité pour le tourisme et la diminution de la vulnérabilité des édifices dans ces endroits ;
Objectif 4 : assurer la disponibilité de l’eau et son usage efficient, entant qu’élément dans la lutte contre la sécheresse. Bien entretenir les infrastructures hydrauliques ;
Objectif 5 : orienter le reboisement avec une priorité pour la protection des sols et de l’eau. Prévoir la restauration des mangroves les plus abîmées. Donner priorité aux travaux hydrauliques dans les réserves d’eau, le long des côtes et dans les baies ;
Objectif 6 : ralentir la détérioration des récifs coralliens, et les restaurer où c’est possible, en priorité dans les zones touristiques. Éviter une pêche excessive de poissons qui peuplent les récifs ;
Objectif 7 :  implémenter dans la planification des terres et des villes les résultats de l’étude sur la vulnérabilité des côtes, actuels et futurs. Et également les résultats des études sur les dangers, la vulnérabilité et les risques de catastrophes naturelles. Cette information doit être utilisée comme avertissement précoce dans les prises de décisions ;
Objectif 8 : l’application et le contrôle de mesures pour l’adaptation ou la limitation des conséquences des changements climatiques pour la sécurité alimentaire, les énergies renouvelables, l’usage efficient de l’énergie, l’aménagement du territoire et des zones urbaines, la pêche, l’agriculture, la santé, le tourisme, la construction, le transport, l’industrie et la gestion des forets ;
Objectif 9 : le renforcement des systèmes de gestion, de surveillance et d’alarme précoce, qui servent à surveiller la situation des zones côtières, ainsi que la situation des eaux, de la sécheresse, des bois, de la santé des gens et des plantes ;
Objectif 10 : donner priorité aux mesures qui renforcent la prise de conscience de la population, leur meilleure connaissance et leur participation aux actions de protection contre le changement climatique et l’épargne de l’eau ;
Objectif 11 : utiliser les sources d’aide financière venant de l’international, ou de fonds climatiques régionaux ou globaux, mais aussi les fonds venant du domaine bilatéral, afin de pouvoir exécuter les projets, les investissements et les actions fixés dans chacun de ces objectifs.

Sur les 262 zones côtières de Cuba, 120 sont très vulnérables. D’ici 2050 on prévoir une hausse du niveau de la mer de 27 cm, etb de 85 cm d’ici 2100. L’ouragan Irma a également causé des dégâts, mais grâce aux mesures prises auparavant, l’impact sur les écosystèmes a été limité. Carlos Manuel Rodríguez Otero, scientifique cubain de l’ Institut de Planification Physique, insiste sur la nécessité d’accélérer encore l’implémentation des plans qui mèneront l’aménagement du territoire vers un aménagement de l’environnement. Actuellement 35.000 personnes habitent encore des lieux à risque.

Elba Rosa Pérez, ministre cubain des sciences, de la technologie et de l’environnement, a présenté le plan Tarea Vida à l’ UNESCO, le 31 octobre, et elle est restée à New York jusqu’au 14 novembre, en tant que dirigeante de la délégation cubaine à la 39e assemblée générale de l’ UNESCO.

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