Cuba Sí 189 – traductions
Traductions par Freddy Tack
ACTUALIDAD
La visite du Pape François
Pour la troisième fois Cuba a reçu la visite d’un pape.
Le pape François a séjourné à Cuba du 19 au 22 septembre, et a visité La Havane, Holguín et Santiago de Cuba.
La population cubaine l’a accueilli chaleureusement, et il a rencontré Raúl Castro qui l’a, entre autres, remercié pour son intervention dans le processus de rapprochement entre Cuba et les États-Unis. A ce sujet le pape a déclaré : « Que la relation entre Cuba et les États-Unis soit un exemple pour le monde ».
Le pape a également rencontré Fidel Castro, avant de poursuivre son voyage vers les États-Unis.
La paix en Colombie.
Fin septembre un pas important a été posé vers une paix définitive en Colombie. Les négociations entre le gouvernement colombien et les FARC, sous la garantie de Cuba et de la Norvège, durent depuis des mois à La Havane, en vue de mettre fin à un conflit qui dure depuis cinquante ans.
Un pas définitif a été réalisé dans les discussions de paix, et la poignée de mains entre Juan Manuel Santos, le président colombien, et Timoleon Jimenez (alias Timosjenko), le leader rebelle des FARC, en présence de Raúl Castro, offre une image symbolique du résultat obtenu.
Raúl a félicité les négociateurs pour le progrès vers « une paix méritée pour le peuple de Colombie ». Il a souligné que la paix en Colombie renforce la position de la CELAC (Communauté des États d’ Amérique latine et des Caraïbes), qui a déclaré le continent américain zone de paix dans le monde.
Raúl à New York.
24/09 : Raúl est à New York pour le Sommet des Nations Unies pour l’approbation de l’ Agenda de Développement post 2015, et pour la 70e session de l’ Assemblée Générale des Nations Unies. La délégation officielle de Cuba était composée de Raúl Castro, président de Cuba, de Bruno Rodríguez Parilla, ministre des affaires étrangères et de Abelardo Moreno Fernández, vice-ministre des affaires étrangères, et de Rodolfo Reyes Rodríguez, le représentant de Cuba à l’ ONU.
25/09 : le vendredi Raúl a eu plusieurs rencontres bilatérales, entre autres avec Felipe Nyussi, le représentant du Mozambique, avec Andrew Cuomo, le gouverneur de l’ État de New York qui était en visite à Cuba en avril avec une délégation d’entrepreneurs nord-américains.
Plus tard dans la journée il a rencontré un groupe de congressistes nord-américains, des deux partis, ayant adopté une position favorable au sujet de la politique envers Cuba, dont les sénateurs Patrick Leary et Heidi Heilkamp, et les députés Barbara Lee, James McGovern, Thomas Emmer, Karen Bass, Gregory Meeks, Nydia Velázquez, Charles Rangel et José Serrano. Les conversations concernaient les pas effectués depuis le 17 décembre et les problèmes existants, afin de poursuivre les travaux pour la normalisation des relations.
En fin de journée Raúl a rencontré le président du Venezuela, Nicolas Maduro, et une délégation de représentants politiques et diplomatiques de ce pays.
26/09 : Le samedi 26 septembre Raúl a pris la parole au sujet des objectifs pour un développement durable 2015-2030. Il a déclaré : « Les progrès réalisés 15 ans après les Objectifs du Millénaire sont insuffisants et inégalement répartis. Des niveaux de pauvreté et d’inégalité sociale se sont même accrus, y compris dans les pays industrialisés ». .Il a également abordé les problèmes migratoires actuels, causés par les conflits et la dure situation économique, qui approfondit le gouffre entre le Nord et le Sud.
Il a insisté sur la nécessité d’un développement durable et de l’obligation de trouver des accords efficaces pour la coopération au développement, et pour une solution pour la dette déjà payée plusieurs fois.
Il a plaidé pour une autre architecture financière internationale et pour l’élimination du monopole de connaissances technologiques des pays industrialisés, et pour l’acceptation par ces derniers de leur dette historique.
Il a souligné qu’on ne peut plus utiliser le prétexte de manque de moyens, alors qu’on investi 1,7 milliards de dollars dans les dépenses militaires. Sans une diminution de ces dernières le développement et une paix stable ne seront pas possibles, a-t-il ajouté.
Il a qualifié le rétablissement des relations diplomatiques entre Cuba et les États-Unis de progrès important, mais a souligné que le blocus économique, commercial et financier, en vigueur depuis plus de cinquante ans, continue à frapper le peuple cubain. Le blocus reste le principal frein au développement de l’île, touche d’autres nations suite à l’extraterritorialité, et nuit également aux citoyens et entrepreneurs nord-américains.
Cuba a réalisé les Objectifs du Millénaire et poursuivra son aide à d’autres pays dans différents domaines, avec nos moyens limités, a déclaré Raúl. Il a conclu ; « Nous ne renoncerons pas à la solidarité, à la lutte pour la dignité humaine et la justice sociale, qui sont de profondes convictions de notre société socialiste ».
27/09 : Le dimanche avait lieu la Conférence des dirigeants mondiaux sur l’égalité des genres et l’émancipation des femmes.
Ici, dans son discours, Raúl a insisté sur les progrès importants réalisés à Cuba dans ce domaine. Il a cité quelques exemples et a rappelé que beaucoup restait à faire et que l’on poursuit les actions pour modifier les normes culturelles.
Après cette conférence Raúl a encore eu des rencontres bilatérales avec David Granger, le président de Guyane, et avec Alexander Lukashenko, le président Belarusse.
Ce même dimanche avait également lieu la cérémonie pour le rétablissement de relations diplomatiques entre Cuba et les Îles Marshall, un accord signé par les ministres des affaires étrangères, en présence de Raúl Castro et de Christopher Loeak, le président des Îles Marshall.
Le dimanche soir était la soirée de solidarité avec Cuba à New York. Raúl Castro y a reçu les représentants de plusieurs organisations qui soutiennent Cuba depuis des années. Un comité d’accueil l’attendait avec une banderole « Welcome Raùl ». Plus de 200 personnes ont assisté à cette soirée de solidarité,parmi lesquelles Wayne Smith (ex-diplomate à La Havane), Danny Glover et Harry Belafonte, et des participants aux activités des Pasteurs pour la Paix (qui mènent chaque année une caravane de la solidarité au travers des États-unis, jusqu’à Cuba).
28/09 : Le lundi 29 Raùl est intervenu lors des discussions de la 70e Assemblée Générale des Nations Unies. Ci-après quelques extraits de son intervention.
« Depuis lors (70 ans) les guerres d’agressions, les interventions dans les affaires internes des États, le renversement de gouvernements avec violences, les nommés « coups d’état doux », et la reconquête de territoires ont été permanents, affinés avec des moyens non-conventionnels, avec l’utilisation de nouvelles technologies et la manipulation des soi-disant viols des droits de l’homme… »
« On nie à l’humanité le droit de vivre en paix ses droits au développement. L’origine des conflits est à chercher dans la pauvreté et les inégalités, conséquences du colonialisme et de l’exploitation des populations autochtones, et plus tard par l’impérialisme avec la division en zones d’influence… »
« Les changements climatiques mettent en danger la survie de l’humanité. Les États doivent assumer une responsabilité commune devant la réalité indéniable que tous les pays n’ont pas la même responsabilité pour ce qui arrive. Nous ne pouvons plus continuer avec le gaspillage des ressources naturelles et humaines dans un patron de consommation intenable et irrationnel… »
« Avec la création de la Communauté des États d’ Amérique latine et des Caraïbes (CELAC), et plus particulièrement avec la signature par les Chefs d’ États et de Gouvernement, en janvier 2014, de la déclaration comme zone de paix dans le monde du continent américain, nous avons prouvé que nous pouvons aller de l’avant, avec nos différences, vers l’unité et le développement d’objectifs communs, dans le cadre de notre diversité… »
Raúl a exprimé la solidarité de Cuba avec le Venezuela, l’ Équateur, les pays des Caraïbes, Puerto Rico, l’ Argentine, le Brésil.
Au sujet des relations entre Cuba et les États-Unis il a déclaré : « Commence maintenant un processus complexe et long vers la normalisation des relations. Ce processus se terminera quand on mettra fin au blocus économique, commercial et financier, que l’on restitue le territoire de la base navale illégalement occupée de Guantánamo, que l’on arrête les émissions radio et télé, et les programmes subversifs contre l’île, et que l’on compense notre peuple pour les dégâts humains et économiques subis ».
« Tant que la situation ne se modifie pas nous continuerons à déposer le projet de résolution au sujet de « La nécessité de mettre fin au blocus économique, commercial et financier imposé par les États-Unis d’ Amérique à Cuba ».
« La communauté internationale pourra toujours compter sur l’aide sincère de Cuba contre l’injustice, l’inégalité, le sous-développement, la discrimination et la manipulation, et pour l’établissement d’un ordre internationale juste et égalitaire, où l’homme, sa dignité et son bien-être seront réellement des points centraux ».
Lors de cette 70e assemblée Raúl a rencontré Vladimir Putin, le président de Russie, et François Hollande, le président Français, avec lequel il a abordé la prochaine conférence sur le climat, à Paris, la COP 21.
Durant une réception offerte par le président Américain, Raúl a salué Barack et Michelle Obama.
29/09 : Le mardi était le jour d’une rencontre avec Barack Obama. La conversation a traité de la visite du Pape à Cuba et aux États-Unis, et la nécessité de poursuivre les travaux au sujet des points acceptés par les deux parties pour arriver à une normalisation des relations. Ils ont aussi parlé de collaboration concrète, comme en Haïti, et de la solution de problèmes pendants entre les deux pays.
Raúl a réitéré, une fois de plus, que en vue d’un rétablissement des relations il faut mettre fin au blocus et il faut trouver une solution pour tous les autres domaines liés à la souveraineté de Cuba.
Un séjour à New York particulièrement chargé pour le président cubain, et qui a mis Cuba à la une des médias internationaux.
Cuba – Union Européenne.
Les négociations entre Cuba et L’ Union Européenne avancent sérieusement. Le cinquième tour de discussions c’est déroulé à La Havane en septembre, et le sixième en novembre, à Bruxelles (après la rédaction de cet article).
Dans le domaine du volet commercial on est très près d’un accord, ainsi que pour la coopération où les négociations ont bien avancé. La négociation des thèmes politiques est plus délicate, mais au fur et à mesure du déroulement des discussions les points de vue se rapprochent.
Herman Portocarero, l’ambassadeur de l’ UE à Cuba, a déclaré dans une interview avec la revue « Opciones » (21/10/2015), que le volet du dialogue politique est le plus compliqué, où l’on arrive à un accord sur différents thèmes, moins dans d’autres, mais où les points de vue divergents peuvent être maintenus dans un respect mutuel et la recherche de formes et de formules ouvertes pour des évolutions futures.
L’interview se déroulait dans le cadre de la XXXIIIe FIHAV 2015 (La Foire commerciale à La Havane) et Portocarero a communiqué que six pays européens ont leur propre pavillon dans la bourse (France, Espagne, Belgique, Allemagne, Royaume Uni et Italie). Cinq autres pays participent avec un stand (Tchéquie, Pologne, Autriche, Hongrie et Pays Bas), et plusieurs entreprises européennes participent directement. Une cinquantaine d’entrepreneurs européens sont présents via Euro Convention International, un organisateur d’événements de Belgique. L’ Union Européenne a un stand au pavillon 17 et le 4 novembre est la journée de l’ Union Européenne.
Portocarero a confirmé que la nouvelle dynamique dans les relations Cuba-États-Unis influence les relations Cuba-UE, mais que l’ UE a son propre profil et ses priorités. Il a fait référence à la position de l’ UE au sujet du blocus, et que tous les états membres de l’ UE ont voté pour la résolution en faveur de la levée du blocus le 27 octobre dernier.
Cuba – États-Unis.
Pas un jour ne passe sans une mention dans la presse cubaine ou nord-américaine de l’une ou autre visite à Cuba, d’initiatives parlementaires, etc. Maintenant entrent en fonction les lobbys, comme le Akin Gump (le plus grand lobby de Washington) pour donner des avis au sujet de la nouvelle politique et des réglementation du commerce avec Cuba. Même l’asbl Engage Cuba a fait appel à une firme de lobbying pour la levée de l’interdiction de voyages à Cuba.
Le 18 septembre les autorités nord-américaines ont dévoilé un nouveau groupe de mesures concernant « l’assouplissement » du blocus. Ces « nouvelles » mesures restent liées à celles du 15 janvier (voir Cuba Sí 186, ,p. 6) . Ainsi des membres des familles peuvent accompagner les personnes autorisées à voyager à Cuba, la limite des remesas est revue à la hausse et il y aura encore plus de facilités pour les entreprises de télécom et d’internet à Cuba. Jorge Hernández, directeur du Centre d’ Études de l’ Hémisphère et des États-Unis de l’ Université de La Havane, a déclaré au Granma qu’une fois de plus, les intentions du gouvernement des États-Unis sont claires : utiliser les circonstances pour poursuivre leur politique de déstabilisation avec de nouveaux moyens et introduire plus rapidement à Cuba « la démocratie et la liberté », version néolibérale nord-américaine bien sûr, qu’ils considèrent comme des valeurs universelles. Entre temps les programmes subversifs suivent leur cours et de nouveaux budgets sont votés (20 à 30 millions de dollars) pour le financement des organes chargés des projets de déstabilisation (OCB, USAID). Ces nouvelles méthodes s’intègrent parfaitement dans la stratégie de Guerre Non-Conventionnelle prônée par les États-Unis.
Le 26 septembre la Chambre de Commerce des EU a annoncé la création d’un Conseil pour le commerce Cuba-EU. Et le 28 et 29 septembre des conversations techniques ont eu lieu entre des responsables gouvernementaux au sujet de l’aviation civile, en vue de l’ouverture de vols réguliers entre les deux pays. Début octobre un projet de loi a été déposé pour assouplir la vente de produits agricoles. Quelques nouvelles positives malgré tout qui vont dans le bon sens. Même le Buena Vista Social Club a pu se produire à la Maison Blanche devant 400 invités.
Penny Pritzker, secrétaire nord-américaine pour le commerce, a fait une visite de plusieurs jours à Cuba. « Je suis venue à Cuba pour écouter et apprendre », a-t-elle déclaré. Elle a visité plusieurs installations économiques (dont la ZEDM de Mariel) et a rencontré de nombreux fonctionnaires et dirigeants, parmi lesquels Raúl Castro, Bruno Rodríguez, le ministre des Affaires Étrangères, et Rodrigo Malmierca, le ministre du commerce extérieur et des investissements.
Pendant ce temps les conséquences du blocus se maintiennent dans les pays tiers. Le « Crédit Agricole », banque française, a reçu une amende de 787 millions de dollars (694 millions d’euro), parce qu’entre 2003 et 2008 elle avait réalisé pour 32 milliards de transactions avec l’ Iran, le Soudan et Cuba. L’année dernière BNP Paribas avait payé 9 milliards de dollars, suivie en mars par la Commerzbank allemande avec 1,5 milliards de dollars, et des enquêtes sont en cours pour la Société Générale française, la Deutsche Bank et l’ Unicredit italienne. Qui prétend que le blocus a pris fin?
Freddy Tack
LOS CINCO
Un des cinq en visite en Belgique et quoi après la libération des cinq.
Le 17 décembre 2014 on lisait dans notre presse qu’il y avait un rapprochement entre les États-Unis et Cuba, et que les deux pays allaient ré-ouvrir des ambassades, et que les trois des cinq prisonniers cubains aux E.U. Seraient libérés.
Pour ceux qui ne connaissent pas l’histoire des Cinq, voici un court résumé. Après des attentats à la bombe à La Havane dans les années ’90, exécutés par des groupes terroristes de Miami, le gouvernement cubain décida d’envoyer cinq Cubains pour infiltrer ces organisations terroristes afin de prévenir de futurs attentats. Les Cinq furent découverts et condamnés à de fortes peines, alors quie d’après les sources cubaines et certaines sources aux E.U. Ils n’avaient rien fait d’autre que d’infiltrer pacifiquement des organisations terroristes afin d’empêcher de nouveaux attentats. Plus de renseignements sur www.freethefive.org, un site anglophone.
Dans le journal De Morgen du 17 décembre 2014 on lisait en première page que les cinq « espions » cubains seraient libérés, ainsi qu’un « humanitaire américain » emprisonné depuis quelques années à Cuba. Ceci sans explications, ce qui incitait le lecteur, peu au courant du choix des termes, de croire à des coupables cubains et à un innocent citoyen des E.U.. Selon les sources cubaines « l’humanitaire américain » avait été surpris en introduisant un stock de téléphone satellitaires afin de développer un réseau contre l’ État cubain, soit une action peu humanitaire. Le rôle du journaliste, quand il y a deux parties, est de donner la position de chaque partie et puis de faire une analyse des points de vue et d’indiquer ce qui semble correct et pourquoi, et de signaler s’il reste des doutes et lesquels. Ni l’un ni l’autre n’apparaissent dans le journal qui a pourtant la prétention d’aller à contre courant. On se pose alors la question s’il y a encore une vrai presse et on doute de la qualité du reste de l’information sur d’autres sujets.
Gerardo Hernández Nordelo, condamné deux fois à perpétuité plus 15 ans, était un de derniers libérés après 16 ans. Son épouse, Adriana Pérez O’Connor avait parcouru le monde en soutien de son époux, et avait visité plusieurs fois notre pays et notre association. En contradiction avec tous les droits de l’homme elle n’a jamais pu rendre visite à son mari en prison. Avec l’aide d’un sénateur nord-américain elle réussit à se faire inséminer avec le sperme de son mari et de réaliser son désir d’avoir un enfant de lui. Gema est née le 6 janvier 2015 et Gerardo était libre. Quelles retrouvailles avec son épouse et quel émotion en voyant sa petite fille !
La semaine du 14 septembre Gerardo et Adriana étaient en visite en Belgique, et l’ambassade de Cuba avait offert une réception pour ceux qui avaient soutenu la lutte pour la libération des Cinq.
Le programme de visites comprenait une visite au Parlement Européen avec une rencontre des associations d’amitié avec le peuple cubain, dont bien sûr les Amis de Cuba, ainsi qu’une rencontre avec les groupe de Gauche Unie Européenne. A l’ ULB une rencontre avec des étudiants et d’autres intéressés a été organisée.
Le vendredi ils visitaient les Amis de Cuba au Hopsack à Anvers, où Adriana avait plus d’une fois appelé à la solidarité avec les Cinq et son mari, comme elle l’avait fait dans le bâtiment historique de la FGTB au Marché du Vendredi à Gand.
Leonardo Tamayo Núnez, dit « Urbano », était également de la partie. Il s’agit d’un Cubain qui a combattu avec Che Guevara en Bolivie. Un homme qui partage ses convictions révolutionnaires avec une bonne dose d’humour. Une soirée réussie et agréable. Finalement il a eu la participation à Manifiesta, la fête annuelle de la solidarité.
Gerardo a laissé le message que sa libération et celle de ses amis aurait été impossible sans l’engagement des milliers de personnes qui ont oeuvré pour leur libération et la pression incessante sur le gouvernement nord-américain. Il a expliqué que son engagement est survenu parce qu’il voulait faire la différence. Il a rappelé que Fidel aussi aurait pu avoir une vie facile en se taisant et en menant une carrière d’avocat bien payé. Et il a déclaré que les 16 ans de prison ont été supportables parce qu’il était persuadé d’être du bon côté de l’histoire et que Fidel et son peuple n’abandonneraient jamais la lutte pour leur libération.
Les Cinq sont aussi!un symbole pour une société plus humaine. Gerardo, qui a vécu plusieurs années aux État-Unis, croit que l’égoïsme, l’individualisme et les différences raciales et sociales sont les principaux obstacles pour la société américaine. Le système a été développé, dit-il, pour que les gens pensent en premier lieu à eux-mêmes et non à la société en tant que tel dans son ensemble. « On apprend comment acquérir toujours plus et écraser tout le monde pour atteindre son but ».
Gerardo a rappelé que la lute n’est pas terminée tant que le blocus économique contre Cuba est maintenu par les E.U., une forme de guerre économique, et tant que la base de Guantánamo n’est pas restituée à Cuba (l’accord à ce sujet date d’une période où Cuba était une semi-colonie des E.U.).
Et maintenant les Cinq parcourent le monde pour demander le soutien à cette lutte. Depuis lors nous savons que le vote annuel à l’ ONU, le 27 octobre 2015, c’est terminé par un écrasant 191 voix pour et 2 contre (États-Unis et Israël). Même plus les abstentions de deux petites îles de l’ Océan Pacifique comme les dernières années. Le vote contre des États-Unis est pour le moins contradictoire avec la volonté de normaliser les relations avec Cuba et l’ouverture d’ambassades au sens plein du terme. Espérons que la pression internationale influencera la position des E.U.
Regi Rotty
(Photos A. Delstanche et R. Rotty).
CULTURA
Cándido Fabré, musicien jusqu’au bout des doigts.
Regi Rotty
Cándido Fabré est un des musiciens les plus connus de Cuba. Sa voix rauque, son talent d’improvisation pour animer chaque moment de ces concerts, les nombreuses musiques composées le rendent unique dans le déjà très riche paysage musical cubain. Et il a ses admirateurs acharnés.
Je me souviens d’un concert prévu il y a quelques années à Holgüin. Il devait commencer à 21h. Et à 21h. Pas de Cándido Fabré. A 22h. pas de Cándido Fabré. A 23h. pas de Cándido Fabré. Huit cent fans attendaient, car ils étaient des fans et l’homme était connu pour ses retards légendaires. Et ainsi de suite, à 24h., à 1h., à 2h., à 3h., à 4h., toujours pas de Cándido Fabré. Huit cent personnes attendaient toujours. Finalement il apparaît à 5h. du matin et la fête se déchaine. Mon épouse et moi avions trouvé une petite place derrière les musiciens sur le podium et nous avons partagé la fête. Formidable !
Né à San luis, près de Santiago de Cuba, il se trouvait dans la région la plus musicale de l’île, où sont nés tous les genres musicaux cubains, sauf la rumba. Il est d’abord connu comme auteur de textes pour le groupe « La Original de Manzanillo ». En 1992 il crée son propre groupe « Cándido Fabré y su banda ». Il a écrit et mis en musique plus de 1.000 chansons. Ses chansons sont reprises par des groupes renommés comme Los Van Van, l’ Orquesta Aragón, Isaac Delgado , etc.. Il s’est produit avec de célèbres musiciens latino-américains comme Oscar D’León. Avec son groupe il est des premiers orchestres cubains à se produire dans d’importants événements musicaux européens. Il a effectué 80 concerts lors de ses tours en Europe, en Belgique aussi. Pour le voir aujourd’hui il y a le plus de chances que ce soit à Cuba.
A Miami il a suscité des polémiques car il soutenait le système cubain. Ce qui ne l’empêche pas de critiquer ce qui cloche à Cuba, avec par exemple sa chanson sur les abus de certains fonctionnaires de la douane.
Mais mieux vaut l’écouter, entre autre sur Youtube avec sa chanson « Le di el bate », bien que cela sonne mieux sur ses CD’s, que l’on trouve aussi chez nous, jetez un coup d’oeuil sur internet.
ASOCIACIÓN
Manisfiesta a été un grand succès.
Presque toutes les organisations du monde de la solidarité étaient représentées. Et à chaque fois on réussit un événement varié et intéressant. Chacun y trouve ce qui l’intéresse. Et il n’y a pas que de l’info, on peut aussi participer à toutes sortes d’activités : danse, théâtre, débats,… Il y a plein de spectacles, moderne, classique, local, exotique… Des ateliers sur divers thèmes, des présentations et des conférences. Et beaucoup d’attention pour les enfants avec une offre de jeux et de sports. Et aussi l’environnement en le changement climatique.
Quelques artistes renommés attirent le public, bien que cela n’était pas indispensable, mais ce qui confirme la qualité et la bonne organisation de l’événement.
Ce n’est pas pour rien que l’on nomme Manifiesta le village de la solidarité, mais un village où sont présents tous les continents.
Et les Amis de Cuba ne pouvaient pas en être absents. Avec notre stand info dans la tente de Che Presente, nous étions à l’endroit où tout respire Cuba. Nos voisins étaient Cuba Sí de Berlin, une organisation engagée pour l’agriculture à Cuba, en essayant d’améliorer les rendements de l ‘élevage et des plantations. L’année prochaine ils existent 25 ans et ils nous ont invités pour être présents avec un stand, offre que nous acceptons avec joie.
La présence et l’intérêt pour nos activités étaient grands, et la présence de Gerardo augmentait encore le nombre d’intéressés. Manifiesta est toujours une occasion pour des contacts, des conversations et des discussions, pour donner de l’info et pour faire de nouveaux membres. Et nous ne pouvons pas nous plaindre car on nous connaît, on sait ce que nous faisons. Et deux nouveaux membres des Pays Bas nous font plaisir – nous accédons à l’international.
Grâce à la présence de nos collaborateurs il était possible d’aborder les gens et de répondre à leurs questions. Et en pensant à cette édition réussie nous pensons déjà à la prochaine.
Marc Wuytack
Une soirée quiz réussie et une Noche Cubana à Gand.
Pour la première fois la régionale de Gand a osé organiser un quiz. Luc De Roo, spécialiste des quiz, avait proposé d’organiser une soirée avec notre organisation et d’offrir tous les bénéfices pour notre prochaine brigade. Nous n’avions aucune idée du succès possible et, comme souvent, les inscriptions tardaient. Mais le jour même 25 équipes de 4 personnes attendaient les questions avec impatience. La meilleur équipe à gagné mais chaque participant est rentré chez lui avec le sourire et un beau prix. Un grand succès et un soutien financier qui servira à Cuba.
La Noche Cubana 2016 était de la bonne année. Le nombre de participants pour le repas était identique à l’année passée, mais la participation pour la soirée salsa était exceptionnelle. Et on a dansé jusqu’à l’aube. Le spectacle de Marnix et Carla est toujours apprécié. Et j’ai le sentiment que tout doucement on nous considère comme un classique. Pas encore la catégorie supérieure, mais on s’approche. Et une fête réussie est toujours une belle récompense pour tous ceux qui s’engagent, car préparer un repas pour 80 personnes n’est pas une sinécure quand on n’en a pas l’habitude.
Et pourtant nous allons risquer d’exporter notre expérience. Le 23 novembre nous allons au Grand Duché du Luxembourg pour assurer le repas de l’assemblée annuelle de notre organisation soeur. Il y a deux ans la Brigade avait reçu un important soutien financier de nos amis Luxembourgeois et il était normal de renvoyer l’ascenseur.
Marc Wuytack
Un regard jeune sur Cuba – 12 septembre 2015.
La deuxième activité de l’année a débuté par ce titre rafraîchissant.
Et le regard était jeune ! Clara Seynaeve est partie à Cuba avec un groupe de 9 voyageurs, pour une visite organisée par Joetz, une asbl de la Mutualité Socialiste. Un voyage passionnant et varié. Clara a parlé de son intérêt pour le projet social de Cuba et comment elle l’a ressenti. En plus des richesses à voir à Cuba le groupe a également reçu une bonne image du fonctionnement de la société cubaine, via des visites à des entreprises, des services sociaux, des agriculteurs et de nombreuses conversations avec les Cubains. Et les Cubains sont fiers de leur pays mais n’épargnent pas les critiques. Ainsi la double monnaie, les difficultés pour voyager et le faible pouvoir d’achat restent des points faibles pour les Cubains. Mais comme toujours les avis sont très variés. Et après cette vue offerte par Clara suivit une agréable soirée.
Alexandra Dirckx