Cuba Sí 186 – traductions

Cuba Sí 186 – traductions

Traductions par Freddy Tack

17 D : et maintenant ?

par: Freddy Tack

Le 17 décembre 2014, ou le 17 D comme on s’y réfère parfois à Cuba,restera sans aucun doute une date historique. C’est le jour où Raúl Castro et Barack Obama, simultanément, se sont dirigés à leurs peuples avec deux messages importants : la libération de prisonniers et la réouverture des relations diplomatiques. Gerardo, Ramón et Antonio, les trois combattants antiterroristes cubains toujours prisonniers aux États-Unis ont été échangés contre Alan Gross et Rolando Saraff Trujillo, deux espions nord-américains en prison à Cuba. Cette libération est commentée plus loin dans ce numéro.

Les deux communications ont fait la une des médias internationaux, souvent, et une fois de plus, accompagnés de commentaires irréalistes et peu fondés.

Il était donc utile d’aligner quelques faits.

Une courte rétrospective.

Pour beaucoup 17 D fut une surprise totale. Pourtant, sans pouvoir avancer une date, plusieurs signes laissaient prévoir que des décisions importantes se préparaient. Nous avons d’ailleurs repris plusieurs de ces signes dans notre Cuba Sí et sur notre site web (dans la rubrique Breves). Ci-après un aperçu de quelques uns de ces signaux.

Les réunions techniques existantes entre les États-Unis et Cuba, entre autres sur les migrations, les services postaux, les gardes-côtes, l’aide en mer et dans l’air, la lutte antidrogue dans la région, se déroulaient toujours dans un échange correct et constructif. 

Le 15 mai 2014 le Nuevo Herald publiait une courte mention d’une rencontre à haut niveau entre Roberta Jacobson et Josefina Vidal, les actuels responsables des premières négociations, mais sans la moindre information concernant le contenu des conversations.

Il y eut également la publication de sondages successifs aux États-Unis, avec, à chaque fois, plus de 60% d’opinions en faveur d’une reprise des relations. Et beaucoup de députés et sénateurs nord-américains et de figures politiques de premier plan comme Hilary Clinton et John Kerry, se prononçaient ouvertement pour un changement de politique envers Cuba.

Beaucoup de signes venaient du monde des affaires des États-Unis pour une levée des freins sur le commerce et les investissements, car ils voyaient le marché cubain occupé par d’autres pays, et ne voulaient pas rater leur part du gâteau à une si courte distance de leur pays.

Et finalement, durant les derniers mois de 2014, nous avons vu plusieurs éditos consécutifs dans des organes de presse influents comme, entre autres, le New York Times, avec des appels à un changement radical de politique par rapport à Cuba.

Le contexte.

A Cuba le contexte a été profondément modifié ces dernières années, surtout après la chute du bloc de l’ Est (1990). Sous la pression des changements de l’environnement international et des besoins de l’économie de survie durant la « période spéciale », d’importantes modifications étaient introduites : travail indépendant (cuenta propria), joint ventures dans certains secteurs économiques (entre autres le tourisme, le nickel, la recherche de pétrole), l’autorisation temporaire du dollar, le système de double monnaie (CUP-CUC), etc.

Après une large consultation de la population sont élaborés des directives (lineamientos) qui, une fois formulées étaient une nouvelle fois soumises à la base, qui amenda les textes en profondeur, pour finalement être approuvées lors du VIe Congrès du Parti Communiste de Cuba (PCC).

Après le Congrès on passe sans délais à l’application progressive de ces directives (un processus de plusieurs années), par de nombreuses lois et décisions. Nous en citons quelques unes (il y avait plus de 300 directives), qui dans certains cas ont eu un impact direct pour la population. Une nouvelle loi sur les migrations, une extension importante du travail indépendant (aujourd’hui près d’un demi million de travailleurs), la vente libre d’habitations et de voitures, la création de coopératives hors agriculture, l’extension des télécommunications malgré les fortes restrictions dues au blocus (un câble de fibre optiques entre Cuba et le Venezuela, l’élargissement d’un réseau de téléphonie mobile, l’extension d’internet, un projet prioritaire d’informatisation de la société), la ZEDM (Zone Spéciale de Développement de Mariel), la nouvelle loi sur les investissements étrangers, les travaux préparatoires à la suppression du système de double monnaie, etc. Et tout cela tout en diversifiant en profondeur les relations économiques dans le monde entier.

Durant toutes ces années Cuba a aussi développé une politique étrangère intense. Aujourd’hui Cuba est intégré en tant que partenaire à part entière dans toutes les institutions régionales et continentales d’ Amérique latine et des Caraïbes (ALBA-TCP, CELAC, Caricom, Mercosur, Unasur, Parlatino, Asociación de Estadios del Caribe, etc.), partout Cuba participe et est régulièrement hôte pour des rencontres internationales. Cuba reste actif dans l’Organisation des Pays Non-Alignés et a développé de très bonnes relations avec le groupe des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud). Le pays joue un rôle actif dans plusieurs organisations internationales sectorielles (douanes, postes, télécoms, commissions des Nations Unies, OMS, UNESCO, etc., etc.) La présence dans de nombreux pays de spécialistes cubains (médecine, sports, enseignement, et autres) a également donné une image très positive de Cuba dans le monde. Et terminons avec le rappel du vote au Nations Unies pour la levée du blocus en octobre 2014, avec 188 votes pour la levée et 3 voix contre, une majorité écrasante depuis plusieurs années dans ce forum international.

Et effectivement, en tous cas en Amérique latine, ce sont les États-Unis qui sont aujourd’hui totalement isolés. Après un dernier Sommet des Amériques déjà pénible pour Obama, pour le Sommet au Panama, en avril 2015, la large majorité des pays latino-américains a explicitement annoncé que sans une participation à part entière de Cuba ils ne participeraient pas au Sommet, mettant les États-Unis dans une position délicate et difficile.

Rappelons que les bénéfices des multinationales dans les pays du sud viennent pour 2/3 d’ Amérique latine. Que les exportations vers le sud des États-Unis se dirigent pour la moitié vers l’ Amérique latine. Que un quart du pétrole importé aux États-Unis vient d’ Amérique latine.

Ajoutez à cela les pressions des lobbys que nous avons déjà mentionnés, qui regardent impuissants comment des pays comme la Chine, la Russie, le Brésil, le Venezuela, le Canada, l’ Espagne, l’ Italie, la France, l ‘Allemagne, les Pays Bas, la Norvège, etc. pénètrent le marché cubain.

Chronologie.

17/12/2014 : Discours de Raúl Castro et de Barack Obama et libération des 5 et de deux prisonniers nord-américains, ainsi que la libération de quelques prisonniers « politiques », à la demande des USA et du pape. La réouverture de relations diplomatiques est annoncée, ainsi que le retrait de Cuba de la liste des pays qui soutiennent le terrorisme. Quelques pas sont faits au sujet d’un assouplissement pour les voyages, le commerce et l’information. Une autorisation est annoncée pour un développement des télécommunications et un plus grand accès à internet.

20/12/2014 : Raúl Castro déclare que Cuba ne déviera pas de ses principes et de la poursuite du système socialiste. Cuba exige le respect pour son système politique, de la même façon que Cuba ne demande pas de changements du système aux États-Unis.

Obama et Kerry déclarent que Washington continuera à soutenir les forces qui oeuvrent et qui pourraient mener à un changement de régime à Cuba.

08/01/2015 : des organisations d’agriculteurs des États-Unis créent une coalition contre le blocus.

15/01/2015 : entrée en vigueur des premières mesures.

-levée de quelques limitations pour le commerce et les voyages de certaines catégories de citoyens nord-américains (il y a 12 catégories), mais l’interdiction de voyager librement à Cuba n’est pas levée (un accord du Congrès est nécessaire) ;

-suppression des limites pour les dépenses autorisées pour les voyageurs autorisés à voyager à Cuba ;

-autorisation de l’utilisation de cartes de crédit et de débit ;

-les voyages par mer restent interdits pour les nord-américains ;

-la somme autorisée pour les « remesas » passe de 500 à 2000 $ par trimestre ;

-les limitations pour les exportations des États-Unis vers Cuba restent en vigueur, certainement pour des produits avec des technologies de pointe. Il y a des dérogations pour une vente limitée de produits pour la construction, de produits agricoles et d’équipements agricoles pour des particuliers, éventuellement via des firmes cubaines ;

-l’exportation de produits cubains vers les États-Unis reste interdite, mais les visiteurs nord-américains sont autorisés d’emporter, lors de leur retour, pour 400 $ de produits, dont 100 $ pour du tabac et du rhum ;

-pour les télécoms il y aura une autorisation pour investir dans des infrastructures pour l’info et les communications, pour vendre à des entreprises d’état des services, des logiciels, des équipements, mais sans transfert de technologie (comme « par hasard » un secteur où il est possible de renforcer une influence à Cuba) ;

-les institutions financières nord-américaines peuvent ouvrir des comptes dans des banques cubaines pour les transactions autorisées entre les deux pays, mais sans contrepartie, les banques cubaines ne reçoivent pas d’accès aux USA ;

-pas de modifications pour les sévères limitations du transport maritime, sauf pour les navires qui transportent des aliments, des médicaments, du matériel médical ou du matériel pour des catastrophes, qui ne doivent plus, comme auparavant, attendre 180 jours avant d’aborder un port aux USA après une fourniture à Cuba ;

-l’utilisation de dollars par Cuba pour des transactions financières internationales reste interdite. L’achat sur d’autres marchés de produits qui contiennent plus de 10 % de pièces d’origine nord-américaine reste interdit, et la possibilité pour des filiales de firmes nord-américaines dans des pays tiers ainsi que l’importation aux USA de produits qui contiennent des matières premières cubaines reste interdite également.

16/01/2015 : PEW-Research communique les résultats d’un nouveau sondage : rétablissement des relations diplomatiques : 63% pour et 28% contre ; suppression du blocus : 66% pour et 28% contre ;

19/01/2015 : visite à Cuba de sénateurs et de députés Démocrates ;

21/01/2015 : 70 entrepreneurs, académiciens et politiciens adressent une lettre à Obama pour demander la fin du blocus ;

21 et 22/01/2015 : premier tour de négociations, suivi par plus de 200 journalistes (voir plus loin) ;

23/01/2015 : on annonce que Mastercard sera autorisé à Cuba à partir du 1er mars ;

28/01/2015 : 7 sénateurs déposent une proposition de loi pour la libéralisation des voyages à Cuba ;

la même initiative sera prise une semaine plus tard à la Chambre des députés :

13/02/2015 : Netflix (vente de films et de séries via internet) propose ses services à Cuba ;

17/02/2015 : des sénateurs nord-américains en visite à Cuba expriment leur optimisme pour un assouplissement des relations ;

19/02/2015 : Miguel Díaz-Canel reçoit Nancy Pelosi, dirigeante des Démocrates à la Chambre des Députés ;

20/02/2015 : ETECSA, l’entreprise cubaine de télécommunications, passe un accord avec la firme nord-américaine IDT Domestic telecom, INC, au sujet des services téléphoniques internationaux, qui permettront une liaison directe entre Cuba et les USA. L’accord reste dépendant de l’approbation des autorités nord-américaines.

Le premier tour des négociations.

Le 21/01 les conversations ont commencé par la rencontre semestrielle au sujet des migrations. Elle s’est déroulée dans une ambiance constructive, entre autres sur le thème des gardes-côte, du respect de la législation sur les migrations, et de l’aide en cas de situations d’urgences.

La délégation cubaine a rappelé que des règles et des accords normaux au sujet des migrations ne seront possibles qu’après la suppression de la loi « Ley de Ajusto Cubano », de l’application des règles wet feet/dry feet (pieds mouillés/pieds secs), et de la levée des limitations d’accès aux banques pour les transactions financières du Consulat cubain à Washington.

Le 22/01 on a discuté de l’ouverture d’ambassades (avec les difficultés concernant le nombre de diplomates, la liberté de circuler dans les deux pays, etc.). Cuba a insisté que tout doit se faire selon les règles du droit international et du respect de la Convention de Vienne (au sujet des relations diplomatiques), et que le rétablissement des relations est contradictoire avec le maintien sur la liste des pays qui soutiennent le terrorisme, et avec la non restitution de la base de Guantánamo.

Un dernier volet concernait des thèmes d’intérêt commun comme la sécurité aérienne, le traitement de catastrophes, la lutte contre le trafic de drogues et le terrorisme, la santé (épidémies), les services postaux, la protection des zones de pêche et de l’environnement. Cuba a rappelé la problématique des droits de l’homme aux États-Unis : les prisonniers et les tortures à la prison militaire de Guantánamo, les violences policières aux USA, la discrimination raciale, les peines de mort (surtout pour les noirs et les latinos), la discrimination salariale homme/femmes, les libertés syndicales, etc.

Jacobson, la chef de délégation nord-américaine a abordé le thème des droits de l’homme à Cuba et n’a pas hésité pour rencontrer, lors d’un repas, les soi-disant « dissidents » et la « société civile ».

Bon, le premier pas est fait, mais il est évident que ce sera un processus long et difficile. Et les deux pays devront accepter et apprendre à cohabiter entre systèmes totalement différents.

Obama peut-il faire des pas supplémentaires ?

En utilisant ses prérogatives présidentielles Obama pourrait lever la majorité des limitations du blocus. Finalement il n’y a qu’un nombre réduit de choses fixées par la loi et qui nécessitent une majorité pour une modification des lois, majorité qu’ Obama n’a plus aujourd’hui. En effet, le blocus a été fixé en loi avec la loi Helms-Burton et uniquement une modification de la loi peut l’abroger. Mais la même loi prévoit que le Président, via des « licenses », peut modifier ou annuler pratiquement toutes les mesures.

Les seules limitations légales restent :

-l’interdiction des transactions avec des propriétés nord-américaines nationalisées ;

-l’interdiction du commerce avec Cuba pour les filiales à l’étranger de firmes nord-américaines;

-suite à la Loi sur les Relations Commerciales de 2000, qui permettait la livraison de nourriture à Cuba, il y avait une double mesure de rétorsion : l’interdiction de voyages touristiques à Cuba et l’obligation, pour Cuba, de payer en cash et préalablement toute fourniture.

Hormis ces quatre dispositions légales Obama peut pratiquement supprimer l’ensemble des mesures du blocus via les « licences ».

Quels sont les motifs de ce changement de politique ?

Plus que probablement différentes raisons forment la base de cette nouvelle politique. La première chose évidente c’est que la politique actuelle est dépassée et prouvée sans effet. D’autre part l’isolement des USA en Amérique latine devait être surmonté d’une façon ou d’une autre (entre autres pour le Sommet au Panama). L’argument de l’anticommunisme a peu de sens vu les relations avec la Chine et le Vietnam. La majorité des citoyens nord-américains est en faveur d’un changement.Les intérêts des entrepreneurs et des commerçants pèsent lourd. Et il y a finalement un facteur  « biologique » : le relais des générations à Cuba.

Mais ce qui est certain c’est qu’il ne s’agit que d’un changement tactique, avec le maintien des objectifs stratégiques. On freine sur les mesures dures, on passe de la politique du « big stick » à une diplomatie plus intelligente.

Mais ne nous faisons pas d’illusions, cette nouvelle orientation continue avec la lutte pour des changements à Cuba. Les États-Unis ont clairement fixés certains objectifs. Via les voyages il faut promouvoir les valeurs nord-américaines. Il faut continuer à mettre en avant la démocratie et les droits de l’homme et toujours mettre en cause le système cubain. Il faut soutenir la « société civile », la stimuler et la financer contre la Révolution. Il faut avantager le secteur privé à Cuba et essayer de créer une rupture entre l’ État et le privé.

On continuera à financer des programmes subversifs sous le couvert d’actions humanitaires. Et il faut en priorité libérer les investissements dans les télécommunications et les réseaux sociaux, en fonction des intérêts des États-Unis (Zunzuneo, etc.). Et il faut inciter les autres pays, surtout les pays d’ Amérique latine, de poser des exigences à Cuba en conformité avec les intérêts nord-américains.

Il n’y a donc pas le moindre doute, les objectifs stratégiques sont inchangés. Mais Cuba doit saisir cette opportunité. Pour Cuba c’est une victoire et le changement peut être vital pour le développement économique à terme. Déjà rien que le retrait de la liste des pays qui soutiennent le terrorisme offre une ouverture des marchés financiers, avec des intérêts plus bas pour les emprunts, plus de souplesse à long terme, etc. Mais ne crions pas victoire trop tôt et attendons plutôt les pas suivants.

Le prochain pas sera le 27 février avec le deuxième tour de négociations qui se déroulera à Washington. L’agenda prévoit la poursuite des conversations pour le rétablissement des relations diplomatiques et l’ouverture des ambassades.

CULTURA

Celina González

Silvia

La reine de la « música campesina » (la musique paysanne) s’est éteinte le mercredi 4 février, à l’age de 85 ans.

Elle était née le 16 mars 1929 et a été connue avec son mari reutillo Dominguez. Ses plus grands succès étaient « Que viva Chango », « Santa Barbara » et « El punto cubano ».

Le couple est resté fidèle à la « guajira », la « guaracha » et les rythmes afro-cubains. Après le décès de son époux elle a continué a chanter avec son fils Lazaro Reutillo, jusqu’à ce que la maladie l’en empêche.

En 2002 elle avait reçu le prix national de la musique pour l’ensemble de sa carrière durant laquelle elle a respecté la musique paysanne et la religion traditionnelle.

SANTIAGO DE CUBA 500

Youri Blieck

Santiago de Cuba, le berceau de la révolution, la ville la plus caribéenne de Cuba, ville de carnaval, ville de héros…tous ces surnoms collent à la ville ». D’autant plus de raisons de ne pas rater la deuxième ville de Cuba lors d’une visite du pays. Et cette année il y a un incitant en plus. Comme sixième dans la liste Santiago fête cette année son 500ème anniversaire (cinq « villas » ont précédé : Baracoa, Bayamo, Sancti Spiritus, Camagüey et Trindad).

Tout comme tout a été fait pour rafraîchir les autres « villas », ici aussi tout est mis en oeuvre pour donner à Santiago des contours neufs et attrayants. Mais pas seulement pour le visiteur superficiel, le lifting va bien plus loin. Tout un chacun est concerné. Ainsi l’ Université d’ Oriente a été invitée à faire penser et participer ses étudiants au réaménagement et à l’élaboration d’un meilleur urbanisme pour Santiago et les principaux axes de circulation, ainsi que pour la création de nouveaux jobs pour les habitants de la ville, surtout les jeunes et les femmes.Les étudiants en architecture, urbanisme, économie et sciences sociales sont tous concernés par différents projets qui doivent offrir une deuxième jeunesse à la ville.

Les points centraux sont d’abord le Parque Cespedes, où l’ancien Club San Carlos a subi une profonde restauration, où la cathédrale est rafraîchie et où l’ancienne maison du conquistador Diego Velazquez -aujourd’hui musée des arts décoratifs- est à son tour restaurée. L’emblématique petite rue du carnaval Enramados est également entièrement rénovée.

Les travaux ont également lieu hors du centre et autour de la ville. Des travaux sont réalisés sur la route qui mène de la ville, le long de la baie de Santiago, jusqu’au fort du Morro : un malecon sera établi entre le Paseo de Alameda et le bâtiment de la douane du port, afin d’ouvrir la ville vers la côte. Ce projet en est encore à ces débuts, quoique plusieurs entrepôts et vieux édifices à appartements aient déjà disparu, et on opte pour beaucoup de verdure, des bancs et une agréable promenade. Une ligne de tram est planifiée du parc Alameda vers le Paseo Martí, rappelant les trams qui traversaient le centre ville dans les années ’40.

Et on travaille même sous eau. Le long des côtes de Santiago il y a beaucoup de carcasses de navires datant de la bataille navale entre Cuba, l’ Espagne et les États-Unis à la fin du 19e siècle. Ici on veut faire des efforts pour mieux conserver et protéger ces témoins de l’histoire et leurs nouveaux habitants (des coraux et toutes sortes de poissons tropicaux). Les parties concernées, entre autres l’ UNESCO, sont convaincues que ce projet va créer de l’emploi pour les groupes les moins favorisés de la ville.

Et finalement les ruines d’anciennes plantations de café (cafetales) vont être protégées et reprises dans une route appelée Caminos del Café. Et ainsi c’est toute la région qui profite des efforts du 500e anniversaire.

Et Cuba ne serait pas Cuba si en plus de cette rage de construction et de restauration, de projets et d’intentions, il n’y aurait pas une initiative « spirituelle » : comme Santiago est également le berceau du rhum, la Corporation Cuba Rum à décidé de lancer une marque spéciale « Santiago de Cuba 500 ». Si après ça vous n’êtes pas convaincus qu’il faut visiter Santiago de Cuba…

AGRICULTURE

L’agriculture écologique, une solution pour le manque de nourriture à Cuba.

Près de 60% des importations de nourriture à Cuba pourrait, selon les autorités, être produit dans le pays même. Avec la « permaculture » -une agriculture en harmonie avec les écosystèmes locaux- on travaille pour une agriculture qui produit pour le pays.

Photo : Damaris González et Omar Navarro ont transformé leur ferme en « système intégral agro-écologique ». La viande te les légumes ne manquent jamais sur leur table, car ils produisent leur nourriture dans les environs de Santiago de Cuba, à 765 km à l’est de la Havane.

Produire écologiquement.

Depuis 7 ans ils combinent, sur 3 hectares, les techniques de l’agriculture écologique, avec une utilisation rationnelle des sources d’aide naturelle, comme ils l’ont appris lors de leurs cours de permaculture. Ces cours sont une initiative du Centre Chrétien de Services et de Formation Bartolomé G. Lavastida (CCSC-Lavastida).

« Avant je ne cultivait que deux types de plantes, surtout des tubercules fort appréciés à Cuba. En cas de mauvaise récolte ou de mévente il ne nous restait pas grand chose pour vivre », déclare Navarro. Il est le coordinateur de la commission locale d’un des micro-projets que la CCSC-Lavastida organise dans les provinces orientales de Camagüey, Las Tunas, Holguin, Granma, Guantánamo et Santiago de Cuba.

González et Navarro ont, avec dix autres agriculteurs, suivi une formation de neuf mois sur la permaculture, l’agro-écologie, les genres, l’administration, la conservation des aliments, la valeur nutritive et d’autres sujets. « Nous avons du nous déprogrammer avant d’utiliser ces techniques. Quand on a travaillé toute sa vie de la même façon il est difficile de croire que l’on peut diversifier les plantations et arrêter l’usage de produits chimiques », explique Navarro (52).

Le micro-projet a offert un soutien financier pour améliorer l’infrastructure de l’entreprise et acheter du bétail, contre un engagement de donner une partie de la production à des groupes vulnérables comme des malades en stade terminal, des patients du SIDA, ou des personnes âgées. González, ingénieur de formation, dit que le résultat le plus important est une diète équilibrée. « Nous utilisons la vermiculture (un humus de vers de terre), et du compost pour fabriquer des fertilisants naturels sans produits chimiques. Notre nourriture en est d’autant plus saine ».

Il y a peu il a loué six collaborateurs pour aider aux réservoirs de poissons où sont élevés 5.000 tilapias rouges, les légumes, les fruits, un semis et 200 animaux, des moutons, des porcs, des poulets, des canards et des vaches.

« La communauté profite de notre plus grande productivité. Nous vendons les surplus à des prix inférieurs de ceux du marché », dit González (48). Et elle nous montre le carnet dans lequel elle note les récoltes.

Une agriculture moralement responsable.

CCSC-Lavastida stimule les habitants ruraux depuis 17 ans afin de produire une nourriture biologique. On travaille aussi à une participation active des femmes. L’agronome César Parra dit que l’organisation, créée en 1995, a développé 87 micro-projets avec l’aide d’organisations chrétiennes internationales comme Bread for the World et Diakona (organisation suédoise). Dans 87% des projets il s’agissait de production d’aliments et d’agriculture.

En 2014 32 projets étaient encore actifs. Près de 600 familles en profitent directement ou indirectement dans la région orientale de l’ île, la région la plus pauvre de Cuba. La permaculture a été introduite à Cuba dans les années ’90 en tant que réponse à la crise économique qui a suivi la chute de l’ Union Soviétique et du Bloc de l’ Est communiste.

« Il s’agit de créer des entreprises humaines durables, où la morale des soins de la terre, des gens et des animaux, en harmonie avec la nature, est respectée », dit Parra, le coordinateur des projets. Partant de l’idée que tout peut être réutilisé, ces systèmes utilisent les déchets organiques comme fertilisants, les eaux de pluie récupérées et des cultures diversifiées. L’usage de l’énergie est limitée autant que possible et on installe des systèmes de bio-fermentation et de toilettes sèches.

CCSC-Lavastida a quarante formateurs qui enseignent la philosophie dans l’ouest du pays, également à des gens qui cultivent des fruits et des légumes dans leur jardin ou sur leur toit. Comme Fidel Pérez qui cultive des légumes et des fruits autour de sa maison à Santiago de Cuba. Ce qui suffit, dit-il, pour nourrir sa famille des sept membres.

Source : Family Farming Eases Food Shortages in Eastern Cuba. IPS – Patricia Grogg.

LOS CINCO

LES CINQ SONT LIBRES !!!

Nous pensions écrire un article sur nos espoirs pour 2015. Mais aujourd’hui, 17 décembre 2014, est une journée avec un sentiment de bonheur suprême, au niveau personnel et international.

Wilkie (*) et Pablo

La politique, influencée durant plus de 50 ans par divers facteurs, prenait soudainement fin. La preuve que toutes les tentatives pour isoler Cuba ont échoué. La libération de Gerardo, Antonio et Ramón, emprisonnés injustement durant seize ans aux États-Unis, et la volonté de rétablir les relations diplomatiques entre Cuba et les USA, suscitent un sentiment d’espoir.

Ce qui semble une décision courageuse du président Obama à la fin de son mandat aurait déjà pu arriver lors de la réélection du président Carter. C’est lui qui avait fait les premiers pas avec l’ouverture des « sections d’intérêt ». Les nouvelles mesures augmentent les chances de mettre fin au « Blocus » qui est condamné depuis des années par la communauté internationale.

Et en ce qui concerne les CINQ, la libération des trois n’est que la fin d’une grande injustice. Ils sont debout comme un seul bloc de dignité. En prison auparavant et libres maintenant ils continuent d’une autre manière leur combat contre les mensonges dans les médias et pour la paix dans le monde. En infiltrant le coeur des groupes terroristes de Miami, afin de neutraliser leurs activités criminelles, les « CINQ » ont apporté une contribution importante pour une meilleure compréhension entre les Cubains et les citoyens nord-américains et pour la lutte contre le terrorisme.

Les Cubains les ont accueillis et embrassés avec l’amour qu’ils méritent et un grand sentiment de bonheur.En contradiction avec les nouvelles dans les médias occidentaux les Cubains ne sont pas sortis en rue pour l’amélioration des relations entre Cuba et les USA, mais les larmes aux yeux en apprenant la présence des « CINQ » dans leur beau pays. Et le Cubain parle de la plus grande victoire depuis la Baie de Cochons.

Et le bonheur n’a pas de fin : le 6 janvier est née Gemma, la fille de Adriana et de Gerardo, un des Cinq. Comment ce fut possible est une autre histoire, peut-être dans un prochain Cuba Sí ou sur le site web.

Une mention spéciale et les remerciements de Cuba aux dizaines de milliers de volontaires qui se sont engagés depuis des années pour ce combat, une preuve de solidarité sans égale, universelle et permanente. Unique depuis le mouvement pour la libération de Nelson Mandela. Les centaines de comités peuvent maintenant utiliser leurs infrastructures pour la solidarité avec Cuba et pour le sort de tous les prisonniers politiques.

Mais restons prudents, comme nous le disent les Cubains, car Obama l’a déclaré clairement : « …la stratégie des 50 dernières années était un échec…nous changeons le fusil d’épaule…l’objectif reste le même (soit changer le système, arrêter le socialisme) mais la stratégie changera ».

La lutte n’est pas terminée. Un combat de gagné n’est pas une guerre de gagnée. Restons sur nos gardes !

(*) Wilkie Delgado est prof Ém. de l’Université de Santiago de Cuba.

De nouveaux médicaments cubains.

Nous avons déjà rappelé dans plusieurs Cuba Sí précédents à quel point l’industrie pharmaceutique cubaine est développée. Mais toujours avec quelques réserves car il manquait d’études comparatives. Il y a maintenant du neuf et une commercialisation d’une grande importance pour la survie de l’ industrie pharmaceutique cubaine.

Le Centre d’ Immunologie Moléculaire à La Havane a développé le nimotuzumab, un anticorps monoclonal. Ceux qui sont à l’aise dans les médications pour le cancer savent que tous les moyens qui se terminent par mab sont efficaces et peuvent être très chers.

A Cuba le médicament est utilisé pour le gliobastome (un cancer du cerveau), le cancer du pancréas et les cancers de la tête et du cou. Des tests sont en cours pour le cancer du poumon. On a constaté une meilleure survie, tout au moins une meilleure survie sans progression de la maladie. Des études sont en cours en Inde, au Japon et en Europe. Le Centre a vendu les droits pour le développement et la commercialisation au Japon à Dalichi Sankyo, une grande firme pharmaceutique.Et aux États-Unis le moyen a obtenu le statut de médicament orphelin (qui sert pour le traitement de maladies rares). Cette reconnaissance n’a été possible que via des accords avec des entreprises en Europe et au Canada, ce qui occulte l’origine du médicament.

Un nouveau « mab » Racotumomab est actuellement en phase 3 des études pour le cancer des poumons. Les études de phase 3 sont les études nécessaires pour être agréé, par exemple, pour le marché européen. Les attentes ici sont grandes.

Passons aux vaccinations contre les virus où les nouvelles sont également bonnes. L’ Institut Finlay, spécialisé dans le développement de vaccins contre le typhus et la méningite a pu vendre trois de ses produits à la firme française Abivax, qui se chargera de la commercialisation de TyVi (typhus), VA MENGOC BC (contre la méningite) en de vax SPIRAL (contre la leptospirose). Finlay reste chargé de la production, un bel accord de collaboration.

Et puisque nous parlons de virus. Ces dernières semaines l’intérêt pour l’ Ebola a faibli et tout semble sous contrôle. Ici aussi, comme par exemple lors des tremblements de terre en Haïti et au Pakistan, Cuba a déployé une puissance de médecins et de personnel infirmier. Cuba avait sur place le plus grand nombre de travailleurs de la santé et a donc fortement contribué à la limitation de l’épidémie.

Mark Lamotte

ASOCIACIÓN

Le deuxième conteneur pour Florida, au centre de Cuba, est parti.

Après avoir chargé à Deinze un premier conteneur, essentiellement avec du matériel pour un home de personnes âgées, nous nous sommes déplacés à Wenduine où le home DUNEROZE disposait d’une vingtaine de lits d’hôpital suite à une restructuration, plus tout un équipement pour l’accueil des enfants : des lits, un coin jeux, des jouets, un service de table….

Déjà le vendredi six membres étaient sur place pour démonter les meubles et diminuer le volume, afin de faciliter le chargement, et pour emporter un maximum de matériel.

Le samedi le conteneur était sur place très tôt et, pendant qu’une équipe apportait le matériel, le deuxième groupe chargeait en perdant un minimum d’espace. Ainsi le matériel médical, offert par l’ Hôpital Universitaire de Gand, a pu être ajouté.

Le chargement a pris un plus de temps que d’habitude, non seulement par le nombreux matériel, mais aussi à cause changements dans l’équipe de chargement. Le déjeuner, offert par la direction de Duneroze, a donc été plus que bienvenu.

Le chargement sera bienvenu à Florida. Les Amis de Cuba offrent une solution pour le remplacement des meubles en mauvais état de la pédiatrie et de la maternité.

Nous arrêtons momentanément l’expédition de conteneurs. La réglementation modifiée complique l’obtention des licences d’importation, et nous avons perdu 5.000 € en frais de stockage. Il faut d’abord trouver une solution car la bureaucratie cubaine, de par son processus compliqué, rend le travail difficile et il devient presque impossible d’organiser un transport sans perte financière.

Marc Wuytack

Réception de nouvel an.

Le 31 janvier les Amis de Cuba des régionales de Gand et de Flandre Occidentale se sont réunis pour évaluer l’année écoulée et préparer les activités de 2016.

Pour la deuxième fois nous avons pu disposer du yacht du Port de Gand. Et les 62 membres ont été rejoints par Alejandro Fuentes, le premier secrétaire de l’ Ambassade de Cuba.

Pendant le trajet le long des quais et des docks, avec des explications par un guide officiel de la ville, les conversations se sont développées spontanément. Une occasion idéale pour faire connaissance avec quelques membres très discrets, et de retrouvailles pour les valeurs sûres de la régionale et des membres de la Brigade.

Il est possible que le mojito ait joué un rôle car l’ambiance était extra et de nouvelles initiatives ont été abordées. Après le trajet en yacht la journée s’est terminée chez le Chinois.

Marc Wuytack

Et à Anvers !!!

On aimerait y croire : que c’est l’engagement de nos amis d’ Anvers qui ont travaillé jour et nuit pour l’exposition d’ Antonio Guerrero qui a convaincu Obama de libérer les trois prisonniers cubains restants.

Cela n’aura pas été le cas, mais en tout cas les activités de novembre et décembre au Hopsack ont été un succès. L’exposition a été visitée par près de 200 personnes, et tant le vernissage que le débat avec Kurt De Loor ont attiré de nouvelles personnes. Ceci permettait de discuter avec eux, ce qui a été fait effectivement.

La cité de l’ Escaut fait preuve de dynamisme, car 2015 a démarré par une conférence passionnante par Freddy Tack au sujet du rapprochement entre Cuba et les États-Unis. Les membres présents en ont pleinement profité.

Alexandra Dirckx

Régionale de Gand.

26 avril : 4e Course pour des Lits d’hôpitaux au Blaarmeersen à Gand.

Départ à 11 heures avec le choix de 5 – 10 – 15 ou 20 kilomètres.

Douches, chronométrage et Goodiebag.

1 mai : le traditionnel bar mojito.

Cette fois-ci non pas au marché du Vendredi, mais sous la nouvelle halle de la ville au Marché au Beurre.

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