Cuba Sí 185 – traductions
Traductions par Freddy Tack
INTERVIEW
Interview de l’ ambassadrice de Cuba
Mirtha Hormilla Castro, l’ambassadrice de Cuba en Belgique, est arrivée à la fin de son mandat diplomatique dans notre pays et a quitté la Belgique le 9 novembre. Avant son départ Cuba Sí a eu un entretien avec Mirtha, dont ci-après la première partie, la suite étant disponible sur notre site web (www.cubamigos.be).
Pour nous, amis de Cuba, Mirtha est une dame bien connue, charmante. Beaucoup plus qu’une ambassadrice, une amie, cubaine à 100%, très active, toujours présente lors des activités de l’association. Dans cette conversation elle reste surtout l’ambassadrice et, malgré plusieurs tentatives, elle ne découvre rien, ou peu, de ses sentiments personnels. Professionnelle à fond, avec aussi une grande humilité, un peu de timidité peut-être, ce qui n’a pas empêché qu’à la fin de la conversation, pour nous deux, l’émotion était sensible et forte.
Cuba Sí : Mirtha, votre mandat comme ambassadrice en Belgique prend fin et je puis m’imaginer que, après deux séjours dans notre pays, vous connaissez mieux la Belgique que nous.
Mirtha : Écoutez Freddy (en riant), j’ai l’impression que tu en sais plus sur Cuba que moi, c’est donc un sentiment réciproque. Mais bon, dans ma courte vie 10 années sont liées à la Belgique, ce qui représente une période importante. Je dois dire qu’une partie de moi-même, de ma famille, de mes amis regarde avec beaucoup de respect les gens que j’ai appris à connaître durant toutes ces années, à respecter. Et ce que j’ai beaucoup apprécié, au sens le plus large, c’est le sentiment de respect et de reconnaissance de la révolution cubaine et du peuple cubain.
Cela s’exprime de plusieurs façons. Il y a une solidarité de nombreuses années, dont tu est l’un des fondateurs, qui a toujours été aux côtés de Cuba et ne se laissait pas abuser par la propagande contre-révolutionnaire. Ceci a donné une image de Cuba et je pense que vous y avez contribué, durant toutes ces années, pour donner une image vraie de mon pays. Un pays qui n’est certes pas parfait, mais c’est un pays qui lutte, un pays qui avance, un pays, selon moi, qui est conscient de ses objectifs et poursuit ses espoirs. Et il peut le faire parce qu’il a donné, durant ces années, une éducation aux gens, un enseignement de qualité. La Banque Mondiale a reconnu que Cuba a le meilleur système d’enseignement d’ Amérique Latine et des Caraïbes. Et ce haut niveau de l’enseignement, généralisé, qui existe à Cuba, permet de grands espoirs et rend possible une grande participation au débat populaire qui est en cours à Cuba au sujet de notre situation et de nos vues d’avenir.
Pour revenir à votre question, je ne connais pas tout de la Belgique de ce que j’aurais voulu connaître, il y a tant de choses à voir. Mais j’ai visité beaucoup de choses, surtout des institutions, des universités, etc., et grâce à vous, grâce à la solidarité j’ai pu connaître plein de gens.
Cuba Sí:J’ai connu beaucoup d’ambassadeurs en 45 ans, mais ce qui m’a frappé lors de votre séjour c’est la diversité et l’étendue des contacts que l’ambassade compte maintenant en Belgique, dans les milieux politiques, avec des organisations, des universités, etc.
Mirtha : je crois que ceci a été possible parce que j’ai eu le privilège de capitaliser le travail, développe durant des années, des ambassadeurs précédents. Sur cette base j’ai pu amener les relations bilatérales avec la Belgique à un niveau élevé, et je pense que, effectivement, ces dernières années nous avons vécu une dynamique importante. En réfléchissant aux relations bilatérales avec la Belgique je pense qu’elles sont très positives, et qu’elles ont été de haut niveau dans les relations gouvernementales, entre autres avec le cabinet du premier ministre, le cabinet d’ André Flahaut en tant que président de la Chambre.
Nous avons connu une visite officielle à Cuba du Président du Sénat. Avec le cabinet du Ministre des Affaires Étrangères nous avons conclu un Mémorandum de bonne entente entre ministres des Affaires Étrangères.
Nous avons eu une visite importante du Directeur pour l’ Amérique Latine du Ministère des Affaires Étrangères. Nous avons réalisé un travail intense au niveau du gouvernement.
Nous avons aussi consacré beaucoup d’attention au régional. Nous avons établi des contacts avec pratiquement tous les gouverneurs de Belgique au sujet de projets qui sont en train de se réaliser et de se transformer en actions concrètes. Nous avons également réalisé des contacts importants avec les Présidents des trois régions du pays et étudié les potentiels de collaboration avec eux.
Un des piliers fondamentaux de la collaboration avec Cuba est atteint dans la collaboration scientifique et inter-universitaire. Pour Cuba la Belgique est une référence au sujet de collaboration inter-universitaire. Récemment le Premier Vice-Ministre de l’ Enseignement Supérieur a effectué un séjour de travail en Belgique.
Ces dernières années nous avons beaucoup réalisé et le résultat le plus important a été le renouvellement de Cuba comme partenaire prioritaire en Flandre, dans le cadre de la collaboration avec le Conseil Inter-Universitaire Flamand (VLIR). Normalement un pays n’est retenu qu’une seule fois pour ce partenariat. Nous avions terminé un programme important avec les universités du VLIR. L’apport des scientifiques cubains dans les cinq universités flamandes a été tellement apprécié qu’elles ont désiré reprendre Cuba dans le nouveau programme,cette fois-ci avec l’université d’ Oriente.
Ceci est très important tenant compte qu’en dix ans une centaine de professionnels cubains ont obtenu leur titre de doctorat en Belgique. Nous avons également réussi a conclure les premiers accords pour la double reconnaissance en Belgique : le Cubain défend et obtient son grade scientifique en Belgique et à Cuba.
La Belgique, et surtout la Flandre, est pionnière, pour Cuba, dans ces priorités vitales pour le pays. Avec l’approbation à Cuba de la stratégie d’exportation de services, ce qui, vous le savez représente un apport essentiel pour l’économie cubaine, l’homologation de titres est devenu un élément fondamental, ce qui permet à nos professionnels de travailler à l’étranger. Voilà pourquoi cela est important.
Ma fierté personnelle va vers la dynamique avec les universités. Cuba compte maintenant 23 universités, toutes reconnues, et s’intéresse aussi aux universités wallonnes. Nous avons réalisé des rencontres et des échanges avec les recteurs de Liège, Mons et Namur. Aujourd’hui les contacts sont au niveau des académiciens. Le rôle de l’ambassade est d’ouvrir des portes, et pas de faire le boulot. Le rôle est d’ouvrir des portes et de mettre en contact des scientifiques des deux bords, car qui peut, mieux qu’eux, déterminer les thèmes dans lesquels nous pouvons échanger et collaborer, des thèmes qui sont d’importance comme les nanotechnologies, la biologie moléculaire, les énergies, etc., où nous pouvons développer des programmes communs.
Avec la Belgique la collaboration comprenait essentiellement des domaines des sciences exactes, mathématiques, chimie, physique, et peu dans les sciences sociales. Dans les sciences sociales nous restions en dessous du niveau. Une faiblesse que nous devons rectifier, par exemple dans le domaine des langues. Avec le soutien de Wallonie-Bruxelles et des gens de la coopération nous avons réussi à développer un programme pour l’étude du français, à Cuba même. L’équipement est sur place, les laboratoires, les ordinateurs, etc. pour démarrer le programme. Actuellement l’étude du français est surtout bien implantée via l’ Alliance Française. Mais le français dont nos scientifiques ont besoin pour travailler dans des universités étrangères est différent, moins littéraire et plus scientifique. Nous entamons ce parcours et j’estime qu’il ouvrira des espaces pour de nouveaux domaines de coopération. Dans ce domaine la collaboration avec la Belgique est de toute façon très intense.
Un autre point fondamental où nous avons marqué des points est la coopération avec le port d’ Anvers. Nous avons pu signer un Mémorandum d’entente avec l’autorité portuaire de Cuba et l’autorité portuaire de la Belgique, dans ce cas le port d’ Anvers et son Centre de Formation. Comme vous le savez un des projets d’investissement les plus ambitieux est le port de Mariel. Le port de Mariel est un investissement cubain avec une aide partielle financière du Brésil, et le port est géré par Singapour. Ceci pose le thème de la formation des ressources humaines sur la table et celle-ci se fera, entre autres, dans le Centre de Formation du port d’ Anvers. Nous avons réussi une excellente visite à Cuba du vice-bourgmestre d’ Anvers, responsable du port, et du Directeur Général du Centre de Formation. Et ainsi nous avons donné un coup de pouce à cet important projet.
Un autre thème, moins connu, mais je pense qu’il est intéressant que vous le connaissiez, est la collaboration obtenue entre la Banque de Cuba et la Brigade d’ Enquêtes Financières de Cuba et la L’ Unité d’ Enquêtes Financières de Belgique. Ces thèmes, le blanchiment d’argent et la lutte contre le financement du terrorisme, sont des thèmes prioritaires dans le pays actuellement. Et dans ce domaine nous avons réalisé, l’année dernière, la première visite sur place de l’ Unité d’ Enqu^tes Finincières de Cuba a une Unité d’ Enquêtes Financières en Europe, une expérience très importante pour nous et nos compañeros. Nous sommes maintenant arrivé au point où nous allons signer un Mémorandum d’entente pour la coopération entre les deux agences.
Une primeur en Europe. Pourquoi cela est-il si important ? Vous savez que malheureusement, par des manipulations politiques bien connues par tous, Cuba a été repris sur la liste noire du Groupe d’ Action Financier International (GAFI), créé après le 11 septembre pour agir contre et empêcher un soutien financier au terrorisme. La reprise sur cette liste a amené des conséquences très négatives et était un des arguments pour le renforcement du blocus par les États-Unis. En toute logique Cuba a immédiatement revendiqué d’être retiré de cette liste, car cela était injuste et le résultat d’une manipulation politique.
Actuellement Cuba est membre est du groupe sud du GAFI (organisé au niveau régional), a quitté la liste noire, a accepté un plan d’action, en collaboration avec le secrétariat du GAFI. Nous travaillons intensément à la finalisation de la modernisation du cadre de notre réglementation dans ce domaine et dans d’autres mesures d’application. Nous espérons, fin octobre, de quitter la lis(te grise sur laquelle nous figurons toujours. (Ceci a été fait, le GAFI a rayé Cuba de la liste grise le 24 octobre).Ce résultat, comme je le disait, est certainement important grâce à la collaboration avec les collègues belges.
Et il ne faut pas oublier, en parlant de la Belgique, d’un fait que nous apprécions particulièrement, soit la position traditionnelle de la Belgique contre le blocus. Et le 28 de ce mois aura lieu aux Nations Unies le vote de la Résolution contre le blocus, et nous avons la confirmation des autorités belges qu’elles confirmeront leur position. (La Belgique a effectivement voté pour la levée du blocus, avec 187 autres pays). Il est un fait que le blocus a été renforcé comme jamais auparavant, surtout avec les amendes imposées par les États-Unis aux banques européennes qui réalisent des opérations financières avec Cuba.
Nous apprécions également la position historique de la Belgique en faveur de la normalisation des relations entre l’ Union Européenne et Cuba. La Belgique a joué un rôle essentiel dans l’incitation à la normalisation des relations. J’ai déjà répété souvent qu’à Cuba nous avons deux ambassadeurs de la Belgique. Un bilatéral et l’ambassadeur Herman Portocarrero, le premier « full ambassador » de l’ Union Européenne à Cuba, et qui a réalisé un travail de pionnier, comme d’ailleurs Luc De Volder, l’ ambassadeur de Belgique.
Nous avons eu cette chance que la Belgique a envoyé deux ambassadeurs de premier plan à Cuba, et nous devons rappeler que la Belgique l’a toujours fait, avec des ambassadeurs qui ont développés sur place des projets importants.
(la suite de l’interview sera disponible sur notre site web : www.cubamigos.be)
F. Tack
ASOCIACIÓN
Les Amis de Cuba ont 45 ans.
Alexandra Dirckx
(Notre présidente ayant fait son discours en trois langues, nous ne traduisons ici que les paragraphes qui n’étaient pas en français)
Forest, 12 septembre 2014. Les membres de l’association sont invités par l’ambassade cubaine pour fêter les 45e anniversaire des Amis de Cuba. En effet, notre association a 45 ans et tout le monde est de la partie : l’ambassadrice, Mirtha Hormilla avec toute l’équipe de l’ambassade, les différents présidents nationaux, les présidents actuels, nationaux et régionaux , des personnalités de l’association et de la solidarité. Il y a même des invités qui ont franchi la frontière pour partager ce moment. Les amis sont fêtés avec des fleurs et du chocolat ! Nous l’avons fait : durant 45 ans nous avons joué un rôle fondamental dans les relations entre le peuple cubain et le peuple belge. Et nous continuons à le faire . Les gens qui étaient là au départ y sont encore où de nouveau. L’ambiance est nostalgique, mais aussi euphorique, nous regardons l’avenir et nous faisons des projets. L’exposition « Je meurs comme j’ai vécu » est présentée en première et les Amis de Cuba présentent au participants le message suivant :
Chers amis,
Après avoir regardé ces images je pense que vous ne trouverez pas grave un petit retour dans le temps. 1969… L’année suivant le meurtre de Martin Luther King. L’année des premiers pas sur la lune. La Belgique approuve la loi sur la TVA. .John Lennon est encore vivant et le télétexte n’existe pas encore… La plupart d’entre vous se rappellent cette année. Une guerre atroce a lieu au Vietnam et dans le monde entier on manifeste contre cette violence. C’est à cette époque et à partir de ce mouvement pour la paix que notre association est créée. En 1969.
La révolution cubaine a dix ans, et certains compatriotes ont eu l’occasion de visiter et de découvrir Cuba par des brigades. Ils expérimentent physiquement ce qu’est le but de la révolution. Ils sont mordus. Cuba se trouve face a d’énormes défis et oeuvre depuis le premier jour pour la justice sociale, une donnée intéressante. Cela nous passionne et nous touche. A l’ouest Cuba est présenté comme barbare, not done. Cuba n’est pas libre et ne peut être soutenu sous aucun prétexte. Les pressions sont telles que certains brigadistes sont licenciés par leurs patrons américains au retour au pays. Car ils sont libres.
Dès le départ les Amis de Cuba sont une association ouverte qui ne se lie à aucun parti et qui ne le fera jamais au cours des années. Cette structure permet d’approcher Cuba sous différents angles. Le but principal est de créer des liens d’amitié entre le peuple cubain et le peuple belge via une information objective de la réalité quotidienne à Cuba. Nous ne condamnons pas, nous n’enjolivons pas.
Cela se fait par divers moyens et les anecdotes à ce sujet sont touchantes et aussi ludiques. Armés d’un projecteur de dias sous un bras et d’une boite de diapositives sous l’autre certains amis vont de ville en ville à moto. 8Ils racontent leurs expériences et montrent les images qui y sont liées. Ce sont les pionniers de la solidarité. Des gens qui croient dans la justice sociale et de l’importance de chacun au sein d’une communauté. Ceux qui tapaient à la machine les premières éditions de notre bulletin pour l’imprimer au stencil. Ils le faisaient à l’époque et ils sont parmi nous ce soir, des gens qui ont été à la base de notre mouvement comme Freddy Tack, Danny Vandersmissen, Guy Hackin et Marguerite Verhaeren. Ils en faisaient partie et ils sont encore toujours avec nous.
Depuis 1969 notre société a beaucoup changé. Nous ne montrons plus de diapositives, mais tout est filmé ou porté sur l’écran via l’ordinateur. Power point !
(passage en français)
Chers amis, je voudrais aujourd’hui, plus que jamais, souligner l’importance de notre existence. Car elle signifie que aujourd’hui il y a des gens qui croient en la solidarité. Et qu’un autre monde est possible. Dans cette salle nous comptons des gens qui s’engagent à réaliser des projets en se basa,nt surtout sur leur volonté d’aller de l’avant. De ma propre expérience je sais que pour la majorité d’entre vous la phrase « ce ne sera pas facile » signifie que ce n’est pas impossible et que c’est réalisable. Et c’est, rien qu’avec ce petit grain d’espoir, que nous réalisons des projets importants qui sont un exemple de sentiments et de solidarité.
Ce compañerismo me rend orgueilleuse. Et en tant que présidente je suis orgueilleuse de chacun de vous. Parce que je me réjouis de constater que nous partageons les mêmes idéaux, les mêmes rêves. Et si je rêve de quelque chose cela ne sera qu’un rêve, mais si nous en rêvons tous cela pourra peut-être devenir une réalité. Comme l’a dit Pablo Neruda : Ainsi chaque jour j’ai sorti un rêve d’un autre rêve. Et nous poursuivons ces rêves. En sachant qu’en les poursuivant nous prenons des risques et nous pouvons perdre, mais si nous ne les poursuivons pas nous sommes perdus en tant qu’être humains. Et cela nous ne laisserons pas arriver. Parce que depuis 45 ans nous avons été des amis de Cuba et nous continuerons de l’ être pour au moins 45 ans de plus. Coude à coude, ensemble et ceci…hasta la victoria siempre.
Projet FOS – CENESEX – AdC/Campine.
Depuis quelques années notre section en Campine a soutenu financièrement FOS-Solidarité Socialiste pour des projets avec leurs partenaires, la FMC (Fédération des Femmes Cubaines) et l’ANAP (Association des Petits Agriculteurs), un article à ce sujet a été publié dans le Cuba Sí nr. 175. Cette année également notre association a obtenu des subsides du Conseil du Tiers Monde de Mol et avec une partie des bénéfices des activités à la mémoire de Ellie Van Goethem, en collaboration avec le comité Nicaragua local, nous avions les moyens de soutenir un projet cette année, et nous avons choisi le CENESEX.
Cette institution a été largement présentée dans les Cuba Sí, dont le nr.175 au sujet de la visite de la directrice Mariela Castro en septembre 2012 et dans le nr.177, avec un article de Freddy Tack et l’interview de Mariela.
FOS travaille depuis 2008 avec le Centre National d’ Éducation Sexuelle. De 2008 à 2013 on a centré la collaboration sur la santé sexuelle et les droits des lesbiennes et de bisexuels. Le programme « Avec CENESEX sensibiliser les lesbiennes et le personnel soignant pour la prévention du cancer du sein et de la matrice, et sur les droits sexuels, dans six provinces de Cuba » a formé, fin 2013, 275 lesbiennes, lors d’ ateliers de formation, pour les sensibiliser aux risques cancers et aux droits sexuels. Parallèlement 245 travailleurs de la santé ont été formés au sujet de la diversité sexuelle et de la santé sexuelle. Le résultat obtenu est un peu inférieur au but proposé à cause des efforts nécessaires pour des campagnes de prévention de la dengue et des départs de choléra dans certaines régions.
A Cuba la participation des femmes dans les domaines économiques, sociaux et politiques c’est considérablement accrue, mais on a sous estimé le vécu sexuel de la femme, causant des problèmes de santé pour le groupe des lesbiennes et des bisexuels, car le personnel avait encore une perception négative de ce groupe et une connaissance insuffisante de leurs besoins spécifiques.
Les activités préventives sont organisées en partenariats, que FOS organise entre le CENESEX et le CNP-SIDA et la FMC, ainsi qu’avec les syndicats et l’ ANAP.
Dans le programme 2014-2016 de FOS « La protection sociale à Cuba », la poursuite et l’approfondissement des lignes de force entamées, on met l’accent sur deux aspects de la protection sociale : le droit à un travail valable et le droit à la santé. Lors des campagnes de promotion et de prévention les programmes existants sont encore toujours soutenus et nous abordons ainsi le projet qui s’insère dans « le droit à une assistance médicale adaptée et une assistance juridique pour lesbiennes ».
Titre du projet « Réduire les brèches pour atteindre l’intégration sociale et l’exercice des droits sexuels pour les femmes lesbiennes et bisexuelles ». Le planning comprend la poursuite de la formation du personnel de la santé, le travail avec des juristes pour une assistance juridique dans l’élimination de violations du droit aux préférences sexuelles, ainsi que dans les domaines de l’enseignement, de la santé et de la culture.
Lors de mon dernier séjour, début 2014, Yves Van Gijsel, le représentant local de FOS, a tout mis en oeuvre, pour moi et pour mes compagnons de voyage, afin de mieux connaître le projet, et grâce à lui nous avons été reçus dans le magnifique bâtiment du CENESEX dans le Vedado/La Havane.
Teresa Fernandez González, lic. en philologie et coordinatrice du projet nous a gentiment accueilli et c’est elle qui nous informé au sujet des détails mentionnés. Via le vidéo « Construyendo espacios amigables para mujeres lesbianas y bisexuales » nous avons découvert les travaux et les activités de ce groupe : la création du premier groupe « Las Isabellas » en 2002, les ateliers, la sensibilisation de la population avec des stands dans les lieux publics, la visite de représentants belges de FOS et VIVA, trop pour tout reprendre ici. Nous avons également pu aborder la problématique par des témoignages, les conseils et l’assistance, les formations, les ateliers, et des slogans tels « les droits de l’homme sont aussi un bien spécifique pour les gens », « les différences c’est s’accepter mutuellement », etc.
En règle générale FOS incite les partenaires pour l’utilisation systématique d’un planning des actions et un cadre logique. Au début de l’année FOS les aide pour établir un plan annuel opérationnel et financier. Ceux-ci forment la base du suivi conceptuel et financier durant l’année. Via les échanges entre partenaires, que FOS organise, on améliore la collaboration inter-institutionnelle entre eux.
En ce qui concerne notre projet voici les activités prévues :
-l’élaboration de cours pour le personnel des syndicats, les juristes et le personnel de la santé ;
-Exécution des formations pour les personnels cités ;
-le suivi de violations des droits de différence sexuelle ;
-les lesbiennes en tant que activistes pour les droits ;
-formation suivies des promoteurs ;
-exécution d’activités de sensibilisation autour des droits sexuels par les promoteurs ;
-faire de la recherche au sujet des violations des droits pour une différence sexuelle ;
-systématiser les expériences et diffuser les résultats.
Pour la période 2014-2016 nos contributions vont au CENESEX, via FOS, pour ce projet, plus particulièrement au soutien du réseau des lesbiennes.
D’ici la fin en 2016, on vise :
-75 spécialistes formés en droit du travail dans les syndicats et 60 personnes du secteur de la santé ;
-30 promoteurs en formation suivie ;
-20 activistes formés dans les droits sexuels ;
-9 provinces avec un centre de référence au sujet des droits sexuels ;
-le traitement de 100% des plaintes au sujet des droits sexuels.
Lors de la commémoration des vingt ans d’existence de la régionale Campine de Mol, le 10 octobre, nous avons eu la chance de recevoir des explications par Yves Van Gijsel et Anke Leflere, collaboratrice Amérique Latine. Il a donné plus d’information sur les projets précédents avec la FMC, entre autres la réussite de la formation des promoteurs, de 75.000 brigadistes de la santé, la création de groupes d’auto-assistance et l’extension vers d’autres maladies ; avec l’ ANAP la formation de promoteurs, l’usufruit de terres. Pour le CENESEX : il y a des groupes de lesbiennes actifs dans 8 provinces, des cours sont organisés pour de nouveaux membres ainsi que des formations pour le personnel médical et juridique avec un lien vers des spécialistes-syndicalistes. On y consacre 20.000 € via notre contribution et le cofinancement de la coopération fédérale. Yves a également abordé la situation actuelle à Cuba dans divers domaines comme les études, la santé et le travail, etc… bref un exposé passionnant.
Paul Malfait (AdC/Campine) et Yves Van Gijsel (FOS/Cuba)
Les syndicats cubains en visite chez FOS.
En septembre Maria del Carmen Rodriguez Reyes, responsable de la collaboration internationale de la CTC (Condéfération des Syndicats Cubains), et Arturo Rodriguez Font, Secrétaire Général du Syndicat de l’ Industrie, étaient en visite de travail en Belgique.
Le trois septembre avait lieu un petit-déjeuner de travail chez FOS, en présence de l’ambassadrice, Mirtha Hormilla Castro, et du premier secrétaire, Alejandro Fuentes Febles, des représentants de FOS, des représentants de syndicats belges, et des participants des Amis de Cuba d’ Alost, d’ Anvers, de Campine et de Bruxelles.
Après le débat, centré sur le rôle des syndicats vis-à-vis des adaptations économiques en cours, la CTC a remis la Médaille de Commémoration du 75e Anniversaire du syndicat à Alain André, dirigeant de FOS et à Annushka Vandewalle, secrétaire générale, en reconnaissance de la collaboration de FOS avec la CTCT, entre autres pour la formation de cadres syndicaux.
F.T.
Régionale de Gand.
Récemment une délégation de la régionale de Gand était à Cuba pour y chercher une nouvelle destination pour la cinquième Brigade Carlos Habré. Elle en a profité pour rendre visite à deux projets que la régionale soutient depuis quelques années.
A Pinar del Rio il y l’atelier de danse et de peinture CON AMOR Y ESPERANZA, un centre d’accueil pour des enfants souffrant du syndrome de Down, dirigé par l’infatigable et admirable docteur Carrete. Sa longue lutte pour obtenir une reconnaissance par l’état a finalement abouti. L’atelier dispose maintenant d’un nouveau local mis à disposition par la province. Il est remis en état av »ec l’aide de prisonniers mis au travail. Le transport des enfants vers le centre et vers leur domicile est assuré et on cherche à engager deux pleins temps, afin de permettre un peu de repos pour le docteur et son épouse, engagés volontairement sans discontinuer.
Depuis des années Gand achète des petites peintures des enfants, qui sont vendues dans nos stands infos. L’argent récolté retourne intégralement à l’atelier par l’achat de nouvelles oeuvres. Le docteur utilise les fonds pour acheter du matériel de dessin et de peinture, ou un lecteur CD pour les cours de danse. Ainsi le cycle crée un échange permanent.
La deuxième visite nous amène chez Jo de Vriese, professeur de boxe dans un quartier de La Havane. Ce sportif belge émigré donne depuis des années des cours de boxe aux jeunes du quartier. Son cours est reconnu. Jo reçoit un salaire « cubain », mais pour l’équipement il dépend entièrement de dons, et l’entretien du petit parc au ont lieu les entraînements est à charge des parents.
Deux valises de vêtements de sports étaient un cadeaux apprécié. Le Carrefour de Sint-Denijs-Westrem nous a offert tout les vêtements restants après la coupe du monde de foot. Les yeux des jeunes sportifs brillaient en voyant un tel équipement. Mais c’est Jo qui décide. Il faut de l’engagement et des résultats, sinon on ne reçoit rien. L’argent offert servira pour améliorer et entretenir « l’infrastructure » et pour l’achat de matériel indispensable.
C’est incroyable ce qu’on peut atteindre avec peu de moyens, grâce à l’enthousiasme et l’engagement de tous les concernés.
La visite des installations médicales à Florida-Camagüey nous ont laissé des sentiments mitigés. Cela faisait plaisir de voir que tout y fonctionne bien et tout est bien entretenu. Uniquement les sanitaires du home pour anciens ont besoin d’être réaménagés. Mais cela n’arrange pas les projets pour y amener la cinquième brigade, car il y a trop peu de travail pour 25 personnes. Notre ambition pour Florida se limitera à la recherche et l’envoi de matériel médical afin d’optimaliser le fonctionnement de l’institution.
Prochain défi : trouver un projet valable.
Marc Wuytack
Comida Cubana à Ekeren.
Le 11 octobre avait lieu la 3ème Comida Cubana à Ekeren. Chaque année les membres de la régionale d’Anvers font ce qu’il faut pour en faire une soirée inoubliable, et ils réussissent.
La salle avait été décorée par une partie de la splendide expo d’affiches de cinéma, complétée par une dizaine de peintures de Geladis Perez Martínez, qui présentait cette fois-ci tant de oeuvres figuratives qu’abstraites. Le film présenté était celui de notre propre brigade Carlos Habré 4 de Anne Delstanche qui a accompagné les brigadistes au printemps afin de fixer l’ensemble sur la pélicule. Https://www.youtube.com/watch?v=cQpxDGB2U_E.
Une cinquantaine de convives se chargeaient de l’ambiance et la chaleur cubaine propre aux Comidas. Et la soirée nous a amené 6 nouveaux membres. Le repas ne déméritait pas par rapport aux éditions précédentes, car plus d’un présents a liquidé deux portions.
Vous avez raté la Comida Cubana ? Pas de soucis, l’année prochaine nous remettons le couvert, avec un chouette programme. Surveillez l’agenda du site web afin de ne rien manquer.
Alexandra Dirckx
Noche Cubana réussie à Gand.
Une fois de plus le « Buurtloods » offrait le décor pour une soirée réussie.
Nous avons pu accueillir 80 convives pour le repas cubain, préparé avec amour par Olga Ortiz. Le menu comprenait du ropa vieja avec du riz et des haricots noirs. Difficile de concevoir plus cubain, surtout en commençant par un mojito bien frais, et suivi d’un dulce de mango au fromage. Tous les commentaires étaient positifs.
La fête fut tout aussi valable. Notre DJ a passionné les danseurs jusqu’au petites heures de la nuit. Beaucoup de participants, parmi lesquels de nombreux Cubains, étaient venus plus tard, pour la salsa. L’ambiance était extra et la démonstration de l’école de danse de Marnix et Carla s’intégrait à la perfection dans l’ensemble.
Notre stand info a connu un intérêt certain. Nos activités étaient admirées, des contacts prometteurs établis. Et n’oublions pas la présence de Yusnery Sánchez Rojas, consul de Cuba, agréablement surprise par l’impact de la fête et l’intérêt des présents pour nos activités.
Une formule réussie à répéter à l’avenir.
Marc Wuytack
LOS 5.
Fernando, un des Cinq, en Belgique.
Après plus de dix ans de campagnes le fait de rencontrer un de Héros Cubains est une sensation spéciale. L’année dernière c’était le cas à Cuba avec René González, et cette année, le 20 septembre, avec Fernando González en Belgique, lui aussi après avoir terminé une peine injustifiée. Il a été libéré le 27 février dernier. Il reste donc 3 des 5 dans des prisons Américaines. La campagne était centrée sur leur libération.
Malgré un programme intense en Espagne Fernando c’était libéré pour assister à Che Presente@Manifiesta. Après une première rencontre avec les militants de la solidarité, il a visité les stands de l’ ALBA et des organisations militantes.
Un point culminant était le débat avec Angela Davis (activiste nord-américaine des droits de l’homme) et Maurice Lemoine (ex-rédacteur en chef du Monde Diplomatique), sur le thème : « la liberté des Cinq, la clé pour un dégel possible des relations États-Unis-Cuba ».
Fernando : « C’est magnifique de pouvoir rencontrer des gens qui soutiennent notre cause depuis des années, c’est une expérience unique pour moi. Je suis libre maintenant, mais je ne me sentirai vraiment libre que lorsque les trois seront avec leur famille à Cuba. La solidarité internationale est vitale pour la liberté des Cuban Five. Cette solidarité a été cruciale dès le début. Déjà à l’époque il était clair qu’il s’agissait d’un procès politique. La solidarité prouvera que les trois toujours enfermés doivent être libérés ».
Il a également abordé l’état du dossier, comme l’attente d’un prononcé de la cour suprême. Cela bouge aussi aux États-Unis. La communauté cubaine sur place n’est plus celle d’il y a cinquante ans, une majorité est en faveur d’une normalisation des relations entre Cuba et les États-Unis. Et chez les américains aussi les mentalités évoluent, pas seulement chez les académiciens mais aussi chez les journalistes et les politiques.
Au sujet de Gross (un agent 7US arrêté en 2009 et condamné pour l’introduction illégale de matériel technologique de pointe et de télécom), Fernando a déclaré que le gouvernement cubain a informé régulièrement Washington être disposé à parler de sa libération éventuelle, mais aussi du destin des 3 Cubains.
Une « standing ovation » terminait cette visite et était aussi un encouragement pour les Belges qui continuent à s’engager pour la libération de Gerardo, Ramón et Antonio.
Pablo