Cuba Sí 178 – traductions
Santiago no es Santiago màs
Par: Silvia Vanhoegaerden
2 décembre 2012
En route vers Santiago, un peu inquiets de ce que nous allons trouver, après les images vues dans la presse cubaine et ce que nous avions reçu comme nouvelles de la famille.
Nous arrivons le soir à Santiago et nous ne pouvons pas voir grand-chose des dégâts. Chez la famille où nous logeons il y a peu de dégâts, uniquement un arbre tombé dans une vitre et de l’eau infiltrée. Le matin nous voyons plus : il n’y a plus d’arbres (soudain nous voyons les rues devant et derrière nous), une maison en pierres totalement disparue, mais tout est déblayé proprement. Nous pénétrons dans la ville, sur l’Avenida de Las Americas, plus d’arbres. Où allons nous nous promener quand il fait vraiment chaud ? Arrivés Plaza de Marte, le vide, propre, trop propre. Continuons la promenade : il manque des toits, certaines maisons sont fortement endommagées. Le Parque Céspedes est vide, il n’y plus une seul arbre, ce n’est plus un parc mais une plaine avec quelques buissons, la terrasse de l’hôtel Casagrande a disparu , des morceaux manquent à la cathédrale, des toits manquent, une catastrophe. Un peu plus loin nous rencontrons d’autres dégâts, des étages de magnifiques vieux bâtiments ont disparus, les trottoirs sont abîmés parce que les arbres ont été arrachés, et encore, et encore…. Partout où nous entrons (magasins et bars) il faut se laver les mains (il y a quelques cas de choléra) trois fois avec du détergent de l’eau et du chlore, sauf dans les hôtels car on ne veut pas déranger les touristes ??? Nous nous rendons à l’hôtel Melia , mais où sont les vitres ? Elles sont encore répandues tout autour sur le gazon. En visite chez la famille dans le quartier 30 de noviembre, assez en hauteur, nous voyons que peu de maisons ont encore un toit et que plusieurs édifices sont entièrement détruits, une désolation.
Et puis viennent les histoires, chacun raconte la même chose, la peur, la crainte de voir la maison s’envoler, la cachette dans une armoire ou sous le lit, comme cela durait longtemps et comme si des milliers de chats hurlaient. Ils n’avaient jamais vécu cela, quelques grand-mères se souviennent de l’ouragan Flora en 1963, mais c’était différent. Et puis le lendemain, tout était rempli de toits, de branches, de tuiles, de morceaux de béton, etc. Et il fallait se frayer un chemin dans ces ruines pour aller voir la famille. Mais immédiatement de l’aide arriva de tout Cuba (un ouragan de solidarité) pour tout déblayer, pour amener de l’eau potable car l’eau sur place était non consommable (couleur chocolat), la majorité des gens sans électricité pendant quinze jours, et tous les jours la quête de nourriture à cuisiner tout de suite sur des feus improvisés. Ils racontent avoir mangé tout ce qui se trouvait au frigo et au congélateur, pour ne rien gaspiller. L’eau devait être bouillie et désinfectée (encore maintenant).
Et catastrophe sur catastrophe, les jours après Sandy la pluie est tombée. Sans toits le résultat est immédiat, meubles abîmés, matelas trempés, mis à sécher au soleil mais finalement irrécupérables, vêtements perdus, chaussures, télévisions, frigos,etc… Mais tous ont dit : « On vit encore » et la vie continue. Et nous avons fêté l’année nouvelle tous ensemble, et les « noches santiagueras » se sont déroulées comme si rien n’était arrivé car, ce sont les Cubains, toujours gais et heureux de vivre.
Toutes les écoles n’ont pas encore ré-ouvert suite aux détériorations excessives, alors on alterne les cours de primaire le matin et le secondaire l’après-midi. Chouette pour les gosses, mais les retards dans le programme sont bien là. Et puis beaucoup d’aide était arrivée, mais il fallait d’abord remettre en service le port et l’aéroport (fortement touché et toujours pas récupéré à 100%). Et il faut restaurer les hôpitaux, la gare du chemin de fer, les stations d’autobus, les entreprises, les écoles, les bâtiments publics. Lors de notre départ, le 7 janvier, des matériaux arrivaient dans les quartiers pour la réparation des toits, chacun avait de nouveaux l’électricité, le téléphone fixe ne fonctionnait pas encore partout, mais heureusement 1,6 millions de Cubain ont maintenant des GSM, et dès les premiers jours nous avons pu établir des contacts de Belgique avec Santiago. Immédiatement des points de recharge pour les GSM ont été établis. Grâce à nous ils avaient quelques informations (2 semaines sans télévision, pas de radio, pas de journaux), par exemple que Raúl était sur place et était resté jusqu’au rétablissement de l’électricité pour tous.
Les familles ayant perdu leur maison où une partie de la maison devaient remplir des formulaires pour obtenir un prêt (sans intérêts) et attendent toujours des nouvelles ! Mais ils peuvent acheter du matériel à moitié prix.
Mais oui, comment aider des centaines de milliers de victimes. C’est impossible en quelques semaines, il y a tant de dégâts, tant à réparer, et comme toujours, il faut du temps et de la patience.
Mais les Santiagueros sont solides, optimistes et dans quelques années ils auront récupéré leur ville, encore plus belle et plus agréable. Mais ils n’oublierons pas facilement le 25 octobre.
Les besoins sont énormes, pour de nombreuses personnes, votre contribution est toujours la bienvenue.
Un premier conteneur avec de l’aide pour les victimes de l’ouragan Sandy : L’ HISTOIRE
Après le passage dévastateur de l’ouragan Sandy dans la région de Santiago de Cuba, nous avons reçu, via l’ Ambassade de Cuba, l’invitation de concentrer tout le soutien vers les provinces orientales.
Après un an d’inactivité, imposée par les réorganisations à Cuba, les préparations sont immédiatement entamées : les négociations pour le traitement des documents avec les institutions cubaines et la recherche des matériaux nécessaires.
Nous avions reçu une info que à l’ Institut Saint Louis de Wetteren des meubles étaient disponibles. Une visite sur place nous apprenait qu’il y avait de quoi remplir un demi conteneur. Il fallait donc compléter le chargement. Les consultati nfévrier.ons des différents informateurs se déroulaient avec des résultats variés.
A Gand étaient disponibles 1.000 uniformes d’infirmières, lavés et repassés, ainsi que 8 chaises roulantes et 15 déambulateurs. L’ Institut Saint Élisabeth de Eeklo offrait 15 chaises roulantes. Renault a vidé pour nous son stock de gadgets : jouets, serviettes, matériel scolaire, tasses, verres… De Vijvers à Ledeberg à livré des chaises et du matériel d’entretien. Carrefour a rassemblé tous les vêtements dont l’emballage était déchiré et au Centre Provincial de Soins de Lemberge une cave remplie de matériel médical nous attendait, suite à des transformations. Les Amis de Cuba de Bruxelles obtenaient, grâce au chanteur bruxellois Marka, 270 paires de chaussures pour enfants, transportés par les Amis d’Alost. Avec les dons spontanés de membres (surtout des vêtements et du matériel ménager) il y avait de quoi remplir le conteneur de 40 pieds.
Comme nous ne disposons pas d’un magasin -uniquement un box de garage- un tel chargement doit être bien préparé. Il faut prévoir des moyens de transport (2 camionnettes et un camion) afin d’apporter la marchandise le jour du chargement. La veille les véhicules font le tour de toutes les institutions de façon qu’à l’arrivée du conteneur à Wetteren, tout peut être chargé rapidement.
Le chargement doit se réaliser en deux heures, sinon il y a des frais supplémentaires.
Le 19 janvier 11 volontaires sont venus vider le grenier de l’Institut et pour transborder le matériel des 2 camionnettes et du camion dans le conteneur. Et pour encourager tout le monde Monique se chargeait du café et des sandwiches. Je ne suis pas loin du compte quand je dis que près de 100 personnes sont impliquées dans l’organisation du transport d’un seul conteneur.
Marc Wuytack
Concert à Gand au bénéfice de Cuba le 9 février
Par: Youri Blieck
Quel rapport entre l’ Internationale, 2 Belges, « Mia » de Gorki et des poèmes d’Antonio Machado ? A première vue, peu, sauf que les Amis de Cuba – régionale de Gand- ont organisé le 9 février une magnifique et chaleureuse soirée au bénéfice de Cuba, où tous ces éléments, et d’autres, ont trouvé leur place.
Imaginez une salle agréable, une petite salle, un vrai théâtre avec un sol en bois, situé dans un pittoresque petite rue historique de la vieille ville de Gand : le théâtre Tinnenpot. Ajoutez une série de noms d’artistes Gantois, couleur locale, de l’engagement, des textes avec un sens, une musique chaleureuse, conjuguez le tout avec un public passionné et motivé, faites superviser l’ensemble par les Amis de Cuba de Gand et vous aurez une journée et une soirée réussie, sans oublier un apport financier pour la reconstruction de l’est de Cuba après les destructions causées par l’ouragan Sandy.
L’adage est une fois de plus confirmé : les absents avaient tort (et que cela ne se produise plus!).
Qui de mieux que Pierke Pierlala pour lancer l’ambiance à Gand ? Nous n’avions pas l’ambition de démarrer les « Fêtes de Gand » quasi 5 mois à l’avance, quoi que, mais Pierke créa en tous cas l’ambiance dès le départ. Le bon ton était donné.
Duwoh a assuré l’apport idéologique demandé, avec en numéro un une version actualisée de l’Internationale, chargée de réveiller nos socialistes rose pâle, et qui a en effet secoué les présents.
Rembert De Smet a clôturé cette première partie : l’engagement du poète chilien Antonio Machado (Caminante, no hay camino, se hace camino al andar) accompagné à l’ukelele, des morceaux espagnols alternés de folklore flamand, et « Lena » comme finale classique.
Pierke avait annoncé 15 minutes de pause. Finalement, après tout c’était une activité cubaine, un peu prolongée, mais la soif était assouvie et l’ambiance assurée.
Le temps d’écouter Flou et Nergens Anders, Vuile Mong et sa version humoristique en espagnol d’une chanson flamande et , cerise sur le gâteau des textes et des histoires de Wim Claeys. Le dialecte gantois était un peu adouci, la participation du public était lancée et l’humour était omniprésent. Luc De Vos (Gorki) a pu terminer l’affaire. Lui aussi voulait s’intégrer et débuta sa prestation par sa version de la Guantanamera. Après une strophe il semblait que Luc avait compté sur le public pour compléter les 14 strophes suivantes, mais personne ne sembla apte à le soutenir.
Entamant la suite, avec l’inévitable « Mia », la Guantanamera resta le fil rouge du programme.
Le clou du spectacle, avec tous les artistes sur le podium avec un courageux Walter De Buck avec son classique « Ik zou zo geire », soutenu par le public en choeur. Un moment mémorable où chacun pouvait rêver d’un monde meilleur. Ce jour là en tous cas nous étions bien partis.
La restauration qui suivit ne pouvait qu’ améliorer encore l’ambiance.
L’auteur de cet article était arrivé en retard. A la cubaine. Mais entraîné rapidement par l’ambiance du petit théâtre et du public chaleureux. J’ai raté quelques numéros, mais j’ai vu avec conviction que c’était (très) bon.
Cultura
2013-01-12 : 20 ans de théâtre Andante à Bayamo
Le théâtre Andante de Bayamo n’est pas un inconnu pour les Amis de Cuba. Il y a quelques années, avec Sofie De Wulf et Freek Neirynckx, nous avions aidé pour rassembler du matériel de théâtre en Belgique pour l’envoyer à Cuba.
Depuis lors le théâtre Andante a parcouru un long chemin et s’est produit dans plusieurs pays comme le Danemark, la Colombie et le Venezuela.
Pour les festivités de leur 20e anniversaire, en décembre 2012, beaucoup de groupes de théâtre de l’étranger et cubains étaient de visite et Sofie (qui vit maintenant au Mexique) et moi ne manquions pas à l’appel. Ce furent des retrouvailles chaleureuses avec Fife, le directeur d’Andante et les autres membres du groupe. La rencontre avec les gens d’autres groupes de théâtre furent également agréables.
Le « Evento Teatral Andante De Paso por los 20 » se présenta par une semaine très variée avec deux à trois spectacles par jour. Le tout d’un niveau élevé, beaucoup de pièces pour un public d’enfants, mais Tjechov ne manquait pas à l’appel. On n’utilisait pas seulement les deux salles de théâtre de Bayamo, mais également les places et d’autres jolis coins de la ville. Le Teatro Bayamo est le plus grand et le plus beau avec un magnifique vitrail en façade.
Le spectacle qui m’a le plus impressionné est une pièce d’un groupe cubain de Moron : le D’Moron Teatro. Ils ont présenté « Medea de Barro » sur la Place de la Révolution. Impressionnant et de niveau mondial ! Une trentaine d’acteurs, le corps et le costume couleur ocre, bougent lentement sur un fond de musique, d’images, sans une parole, jouent l’ancien drame grec de Médée. Tout était parfait, les costumes et les chars y compris.
Andante marqua également ces journées avec la pièce « Amelia, Cuba eres tu », au théâtre Bayamo, avec un survol remarquable de la culture cubaine, démontrant que les acteurs étaient en plus de bons musiciens.
Après une semaine nous avons quitté Bayamo avec regret. Olga, mon épouse cubaine a, elle aussi, profité de cette expérience. Cuba fait beaucoup d’efforts pour apporter de la culture, et réussit. Et j’espère être là pour le 30e anniversaire d’Andante !
Regi Rotty (photos page 24)
Sports
Des appareils flamands pour la colombophilie cubaine
Aujourd’hui les colombophiles cubains disposent de constatateurs venant de Buggenhout (Flandre Orientale) pour enregistrer l’arrivée de leurs pigeons. La colombophilie est un sport en essor dans le pays de Fidel Castro.
Dans ce domaine la Flandre à une tradition ancestrale. Dans les campagnes chacun connaît quelqu’un qui est colombophile. Bien que leur nombre diminue constamment.
« L’âge moyen des colombophiles est de 70 ans », nous déclare Paul Vermeulen, président du club « Den Belg » à Buggenhout. « Mais à Cuba c’est différent, la plupart des joueurs ont dans les 30 – 40 ans. Dès qu’ils ont les moyens pour acheter et nourrir les pigeons cela devient leur passe-temps favori ».
Et vu que le matériel est rare sur l’île communiste, quelques aventuriers qui ont visité le pays à plusieurs reprises, ont décidé d’emporter quelques constatateurs.
« Pour nous ce sont des antiquités », nous dit Emiel Van Damme. Mais pour les gens à Cuba c’est bienvenu. Ils peuvent maintenant enregistrer de façon correcte l’arrivée de leurs oiseaux. Nous sommes contents de faire plaisir aux Cubains, car ici on ne peut plus les utiliser, alors que pour eux c’est un luxe.
Gazet van Antwerpen
Turismo
Par: Youri Blieck
En traversant Cuba – Chapitre 10 : Isla de la Juventud
Celui qui prétend avoir vu tout Cuba doit quitter au moins une fois l’île principale et se rendre à la Isla de la Juventud. Cette île est peu visitée par les touristes. Pourtant elle dispose de plusieurs atouts culturels, historiques et naturels, et montre surtout Cuba comme elle est.
La Isla de la Juventud, l’Île de la Jeunesse, fait partie de la République de Cuba et est la plus grande île de l’ Archipel de los Cannareos, au sud de l’île principale de Cuba, au milieu de la mer des Caraïbes. Cayo Largo (del sur) est la deuxième île connue du même archipel, une petite île en longueur avec des plages de sable blanc immaculé et un monde sous-marin coloré, idéal pour la détente.
Le nom actuel de l’île de la Jeunesse remonte à 1978, après le passage de plusieurs milliers de jeunes, dans les années 1960 – 1970, qui se rendirent sur l’île peu peuplée pour y étudier et travailler dans les écoles à la campagne. L’objectif de ces écoles était d’enseigner aux jeunes qu’il ne faut pas uniquement étudier et penser, mais aussi travailler de ses mains. On y étudiait et quelques heures par jour les étudiants y travaillaient aux champs ou dans les vergers. En hommage à tous ces jeunes volontaires l’île fut rebaptisée Isla de la Juventud. Avant elle s’appelait Isla de Piños (île des Pins)
à cause des nombreuses pinèdes que l’on y trouvait. Entre le XVIe et XVIIIe siècle l’île était -comme beaucoup de petites îles des Caraïbes- un refuge pour de nombreux pirates, comme par exemple Francis Drake, Henry Morgan et Thomas Baskerville. On l’appelait alors l’île des perroquets et le lieu inspira R. L. Stevenson pour l’écriture de son histoire de l’Île au Trésor.
On peut se rendre dans l’île avec un des ferrys qui font la navette entre Surgidero de Batabanó (sur la côte sud de la province de La Havane) et Nueva Gerona, la capitale de la Isla de la Juventud, ou en avion à partir de La Havane. Peu importe, la visite commence par Nueva Gerona, une ville de 15.000 habitant (des 75.000 qui peuplent l’île).
La découverte débutera plus que probablement par deux visites en rapport avec deux exilés célèbres qui se sont retrouvés sur l’île : José Martí et Fidel Castro. Le jeune José Martí (encore adolescent) écrivait en 1869 (en pleine guerre pour l’indépendance) quelques articles anticolonialistes et les Espagnols l’arrêtèrent et le condamnèrent à six ans de travaux forcés. Après avoir travaillé un temps dans une carrière près de La Havane il fut déporté vers l’Île des Pins où il passa neuf semaines dans la Finca El Abra. Cette Finca se trouve à peu de distance de Nueva Gerona et peut être visitée.
Le deuxième exilé célèbre dans l’île a été Fidel Castro. Après l’attaque ratée de la caserne Moncada, en 1953, il fut enfermé dans une prison dite « modèle », le Presidio Modelo, un peu en dehors de Nueva Gerona. L’édifice se compose de quatre bâtiments circulaires, dans lesquels les cellules s’entassent sur cinq étages. Un seul surveillant au milieu du bâtiment peut surveiller toutes les cellules. La prison avait été construite sous le dictateur Machado, entre 1926 et 1931. Fidel Castro est resté dans cette prison jusqu’en mai 1955, quand le dictateur de l’époque, Batista, décréta une amnistie générale (dans l’espoir de faire légitimer son régime par le peuple). Après sa libération Castro partit au Mexique pour préparer les actions suivantes. Le Presidio Modelo est en tout cas une visite étrange, mais intrigante et intéressante.
Mais la majorité des gens se rendent à la Isla de la Juventud avec des idées de nature. La partie sud de l’île est recouverte de zones marécageuses (la deuxième en importance après la presque île de Zapata, dans la province de Matanzas), la Ciénaga de Lanier. Le sous-sol est essentiellement composé de roches calcaires poreuses, couvertes d’une maigre végétation. Les mangroves sont omniprésentes sur les côtes, et l’intérieur se couvre de buissons rugueux. C’est une des seules régions de Cuba où les plantations de canne à sucre ne se plaisent pas. La nature est roi dans ces régions. On y rencontre des cerfs et du gibier, des iguanes, des crabes terrestres et de nombreux oiseaux surprennent les visiteurs. Et bien sur, des moustiques. Celui qui se rend dans cette région doit prendre ses précautions : pantalon long, manches longues, bâton anti-moustiques, tapette à mouches. Les quelques routes qui traversent la région conduisent le visiteur vers quelques endroits qui semblent le bout du monde. Punta del Este en est un où l’on trouve une grotte du même nom, la Cueva de Punta del Este. On y a découvert en 1910 des peintures rupestres qui confirment la présence de population indiennes en cet endroit. On a trouvé plus de 200 pictogrammes sur les parois et les plafonds de cette grotte, et on pense qu’il s’agirait d’une sorte de calendrier solaire.
A l’autre extrême de l’île, le sud-ouest, on se retrouve à Cocodrilo, un village de 750 habitants, qui vivent exclusivement de la pêche, car il n’y a rien d’autre. Le village a été créé par quelques immigrants anglais venant des Îles Caïman et peut-être on y entend encore quelques mots d’anglais. La côte est constituée de formation rocheuses irrégulières, avec des petites baies et une mer bleu azur. Rien d’étonnant que Stevenson y a situé son île au trésor.
Et bien sur, la Isla de la Juventud reste l’endroit des plongeurs. La mer entourant l’île est réputée pour être un des plus beaux endroits pour la plongée à Cuba. L’amateur se rendra sur la côte ouest, à l’hôtel Colony. On y trouve une école de plongée qui organise quotidiennement des excursions de plongée vers une cinquantaine d’endroits réputés. Les récifs coralliens, les tunnels sous mer et une faune riche en variétés, en font un sommet pour les plongeurs.
Los 5
Hélas : encore une visite de Adriana Pérez
Cela ressemble à d’heureuses retrouvailles quand nous rencontrons Adriana (et Olga) chaque année, en essayant de lui faire rencontrer un maximum de gens qui peuvent soutenir la cause des Cinq. Cette année ce fut encore le cas, et nous nous étions préparés depuis des mois. Nous cherchons des gens dans la presse que nous pourrions motiver pour une interview. Cette année Adriana a rencontré Eva Brems à qui elle a pu exposer l’évolution depuis leur dernière rencontre. Une longue interview fut réalisée par le journal étudiant « Moeial », mais malheureusement, à cause du programme chargé, la rencontre avec les étudiants de la VUB n’eut pas lieu.
Anne Delstanche a réalisé un magnifique documentaire dans lequel Adriana expose brièvement, d’une façon très accessible, l’histoire des Cinq. Cette réalisation est très intéressante pour informer des gens qui ignorent l’ensemble de cette tragédie. Adriana a également visité le Parlement Européen, à été à Strasbourg et a voyagé en Espagne. Les contacts ont été chaleureux et la sympathie qu’elle suscite est contagieuse. Et lors du départ nous disons presque spontanément, à l’année prochaine… Ou plutôt non. Nous préférerions ne PLUS les accueillir. Plus de rencontres, plus de parlements, plus de journalistes. L’année prochaine nous voulons célébrer un anniversaire :
celui d’un an de libération des Cinq. Et dans quelques années nous voulons regarder avec nostalgie la lutte menée mondialement pour la libération des Cinq. Et toi, Adriana, nous te souhaitons des années calmes et bien méritées, auxquelles chacun a droit… Mais si cela ne réussit pas, nous nous retrouverons malheureusement l’année prochaine !
Alexandra Dirckx
8e Colloque International pour la libération des « Cuban Five »
Par: Pablo Evrard
Holguín
Du 27 novembre au 1 décembre 400 délégués de 47 pays se sont rendus dans cette ville orientale de Cuba. Touchée par l’ouragan Sandy, la rencontre a commencé par la présentation d’un reportage sur ce désastre naturel. Le programme avait été adapté par rapport aux années précédentes et la visite aux communes environnantes, une fête annuelle, était remplacée par une journée de travail volontaire pour aider les victimes de l’ouragan. Des fortes pluies ont un peu perturbé l’initiative.
Lors des réunions et des ateliers quotidiens on a surtout échangé des informations sur les initiatives prises partout dans le monde, et on a travaillé sur de nouvelles actions et stratégies.
Par la réélection d’Obama nous pouvons continuer la campagne « Obama give me five » et l’intensifier. 2013 devient dès lors une année décisive durant laquelle le président américain peut prouver qu’il mérite son prix Nobel.
Il a été décidé de poursuivre les campagnes mondiales, mais surtout de mettre l’accent sur l’opinion publique aux États-Unis. Comme en avril 2012 il y aura du 1 au 5 juin une réunion internationale à Washington : 5 jours pour les Cinq. Des prix Nobel, des avocats, des professeurs, des politiques, des artistes et des militants rencontreront des élus américains et augmenteront la pression sur la Maison Blanche avec une manifestation le 5 juin devant la porte d’Obama.
On a invité les différents comités de convaincre un maximum d’élus politiques de leur pays de se rendre à Washington. Les vedettes internationales sont également invitées à se joindre au mouvement. Objectif : rompre le mur du silence dans les médias, et surtout, informer la population des États-Unis au sujet de la vérité sur les Cinq innocents.
La présence, à côté des membres des familles des Cinq, de nombreux diplomates, scientifiques, syndicalistes, journalistes et représentants de mouvement sociaux du monde entier était un encouragement. Teresa Amarelle, présidente de la Fédération des Femmes Cubaines (FMC) a appelé toutes les organisations féminines à proclamer leur solidarité avec les mères et les épouses des Cinq.
La proposition a été faite de présenter une fois de plus une requête auprès de la Commission de l’ONU pour le droit à la visite des familles, pour Adriana et Olga qui ne reçoivent pas de visa pour visiter leurs époux.
Finalement la nécessité de poursuivre les actions chaque 5 du mois a été soulignée, d’envoyer des mails, des fax et des lettres à la Maison Blanche. Le 12 septembre 2013 est une journée d’action internationale, il y aura 15 ans que les 5 ont été arrêtés.
Pour info : sans bonne nouvelle préalable et sans contretemps, Fernando et René devraient être libérés en 2014, respectivement le 27 février et le 7 octobre.
Si nécessaire, et espérons que non, le 9e colloque est prévu du 13 au 16 novembre 2013 à Holguín.
Asociación
Déclaration finale de la 16e Rencontre Européenne de la solidarité avec Cuba à Berlin, du 9 au 11 novembre 2012.
Les 120 participants à la réunion Européenne de solidarité et d’amitié avec Cuba, provenant de 30 pays et représentant 54 organisations, s’adressent au gouvernement européen et aux instances européennes. Elles sont invitées d’inviter les États-Unis de mettre fin immédiatement au blocus économique, commercial et financier illégal, qui frappe la population cubaine depuis un demi siècle.
Les présents demandent également la libération des Cinq cubains, combattants du terrorisme, emprisonnés depuis 14 ans aux États-Unis, après avoir été condamnés lors d’un procès manipulé.
Ces cinq Cubains, illégalement et injustement condamnés pour avoir empêché des attentats contre des citoyens innocents, alors que de vrais terroristes comme Posada Carriles peuvent mener une vie sans soucis aux États-Unis.
Ils demandent également l’octroi de visas pour les États-Unis pour Olga Salanueva et Adriana Pérez,les épouses de René Gonzalez et Gerardo Hernández, à qui on dénie le droit de rendre visite à leurs époux.
Nous demandons aux pays Européens de clairement se distancier de l’attitude agressive de l’administration des États-Unis qui intervient directement dans les affaires internes de Cuba. Et nous demandons à l’Union Européenne la levée de la position commune. Jamais une telle position n’a été prise, envers aucun pays du monde, et elle ne correspond pas avec les visions de la population européenne.
Nous invitons l’Union Européenne a adopter une position basée sur l’égalité et l’honnêteté. Nous exigeons que l’Union Européenne mette fin à sa participation au blocus U.S. Et de ne pas s’engager à le renforcer. En même temps nous apprécions que plusieurs pays européens ont amélioré leurs relations bilatérales avec Cuba.
Dans nos pays respectifs nous lutterons pour la fin de la position commune prise par la politique Européenne. Nous nous engagerons pour le développement et l’amélioration des relations bilatérales des nos pays avec Cuba. Nous lutterons sans trêve pour le retour de Gerardo Hernández, Ramon Labaniño, Fernando Gonzáles, René Gonzáles et Antonio Guerrero dans leur pays.
Nous demandons également à l’Union Européenne de mettre fin à la politique de double mesure et de s’engager pour la fermeture du camp de concentration dans la base nord-américaine à Guantanamo, et pour la restitution de cette terre au propriétaire légal, le peuple de Cuba.
En pleine crise de l’économie internationale capitaliste, du néolibéralisme et du système financier international, Cuba et l’ALBA (l’Alternative Bolivarienne pour les Peuples de Notre Amérique) démontrent qu’une nouvelle perspective est possible pour le développement de nouveaux chemins qui mènent à un monde honnête et pacifique, au-delà de la domination des marchés financiers, malgré la concurrence capitaliste, et aussi malgré les accords de libre commerce utilisés comme une nouvelle méthode de colonisation. Par ses efforts sociaux, écologiques et humains Cuba est l’exemple de cette Alternative. Au Venezuela, en Bolivie, en Ecuador, au Nicaragua et dans d’autres pays de l’ALBA des résultats considérables dans la lutte contre la pauvreté sont à noter. Le Venezuela et la Bolivie ont, avec l’aide de Cuba, éradiqué l’analphabétisme et ont développé un bon système de santé, également pour les pauvres. Ceci a été possible parce que le socialisme Cubain a prouvé que des pays pauvres peuvent se développer, malgré les circonstances difficiles, et de créer un état de bien-être, là où l’économie du marché prône que l’état de bien-être est un obstacle empêchant la prévention de la crise économique. Ceci prouve l’énorme avantage de la communauté cubaine qui n’exclut personne, mais garantit l’égalité pour chaque individu. Cuba et le processus progressiste en Amérique Latine doivent être un stimulant pour la Gauche et les autres forces progressistes en Europe qui s’opposent au capitalisme. Cuba nous prouve ainsi qu’il faut internationaliser cette approche et qu’il faut modifier les façons de vivre et de consommer sans sens, parce que la qualité de la vie est basée sur la connaissance et la culture.
Nous soutenons la CELAC (la Communauté des États d’ Amérique Latine et des Caraïbes) en tant que pas vers une intégration continentale.
Nous nous réjouissons de la réélection de Hugo Chávez comme président de la République Bolivarienne du Venezuela. C’est une grande victoire pour la Révolution Bolivarienne au Venezuela et pour tous ceux qui soutiennent le processus de développement du socialisme du 21e siècle.
Les délégations à la 16e Rencontre Européenne de la solidarité avec Cuba déclarent que toutes les organisations de solidarité soutiendront les actions planifiées dans les trois groupes de travail : Liberté pour les Cinq, Contre la Position Commune, politique des médias, et y collaboreront en organisant des actions dans leur pays respectifs.
Longue vie à Cuba socialiste !
Liberté pour les Cinq Cubains !
Vive la Solidarité Internationale.
A l’unanimité, Berlin, République Fédérale d’Allemagne, 11 novembre 2012.