Cuba Sí 175 – traductions
Actualidad
Cuba change : le syndicat plaide pour le salaire à la pièce.
Dans la construction nous poursuivons le salaire à la pièce, qui rend la rémunération dépendante des prestations individuelles », déclare Carlos De Dios, secrétaire général du syndicat du bâtiment SNTC, partenaire de fos et de la Centrale Générale. Quoi, le salaire à la pièce est honnête et solidaire ? Oui, quand les travailleurs restent propriétaires des entreprises. Mais beaucoup de travailleurs se sont mis au boulot en tant qu’ouvriers indépendants. Et pour ceux qui restent salariés beaucoup change. Comment le syndicat réagit-il ? Une conversation.
Jamais Cuba n’a adapté son modèle socio-économiquecomme il le fait actuellement. Le pays veut accélérer sa croissance économique afin de sauvegarder les acquis sociaux de la révolution : l’enseignement et la santé pour tous. Plutôt que de subsidier des biens et des services pour tous on va subsidier les personnes qui en ont réellement besoin. Le marché du travail est restructuré et l’initiative privée devient possible.
Comment se déroule la restructuration du travail dans le secteur de la construction ? Nous avons posé la question à Carlos De Dios, le dynamique secrétaire général du syndicat du bâtiment SNTC, partenaire de fos et de la Centrale Générale de la FGTB.
Qu’est ce qui change pour vous ?
« Au moyen des lois sociales au niveau national la révolution a toujours prit soin des travailleurs à partir de ses instances centrales. Maintenant on est plus attentif à l’efficacité sur le lieu de travail, afin de sauvegarder les acquis sociaux et de garantir la pérennité du système. Cette décentralisation permet aux entreprises de définir en toute autonomie comment investir une partie de leurs bénéfices. Avant beaucoup de moyens provenaient des services centraux du ministère. Maintenant l’entreprise doit faire usage de son planning financier et des contrats avec, par exemple, des fournisseurs et des entreprises de commercialisation pour l’exécution. Un de ces contrats consiste en conventions du travail (CCT) conclues avec les travailleurs dans l’entreprise.
L’usage correct de ces CCT est un point important pour nous. Les CCT doivent jouer un rôle plus central dans la protection des droits et dans la fixation des devoirs des travailleurs. Dans la CCT il faut inclure des clauses sur les outils, la sécurité et la santé sur les lieux de travail, les circonstances du travail, les normes de productivité et les systèmes salariaux qui en découlent. Ce sont aussi en premier lieu des moyens pour accroître l’efficience et l’effectivité : au plus grande l’efficience, au plus les rémunérations peuvent augmenter. Les systèmes salariaux ont donc une double fonction. Il ne faut pas oublier que les systèmes salariaux ne sont pas figés, ils doivent s’accorder à la situation de chaque entreprise, le poste de travail précis et la situation économique du moment. Dans la construction nous agissons en tant que syndicat pour le salaire à la pièce comme système salarial, afin que la rémunération dépende grandement de la prestation individuelle. Il y a deux ans 40% des travailleurs étaient payés à la pièce, maintenant nous en sommes à 62%. Et ceci grâce à l’aide du projet de formation complémentaire des 1.000 formateurs syndicaux, de la formation de nos dirigeants de base sur ce thème, du matériel didactique que nous avons diffusé parmi les travailleurs et les locaux de cours que nous avons rénovés. »
Comment lie-t-on les normes de productivité aux salaires ?
« Des 313 directives de gestion, 5 concernent spécifiquement la construction. Une d’elle spécifie que les prix dans le secteur de la construction doivent être actualisés. Une fois les nouveaux prix fixés il nous faut adapter les normes de productivité. Ceci se fait au niveau du ministère de la construction où, au niveau national, 4.000 normes sont fixées. La tendance générale est une augmentation des normes. Pour le moment nos normes ne sont pas optimales à cause de la technologie dépassée et du bas niveau de formation de nos travailleurs pour utiliser les nouvelles technologies efficacement. Les normes sont définies à trois niveaux. Il y a les normes du secteur au niveau ministériel, les normes professionnelles et les normes d’entreprise. Dans l’entreprise un comité d’experts est constitué avec la participation des travailleurs. Sur base des études l’administration de l’entreprise propose les normes qui sont alors soumises pour analyse à l’assemblée générale des travailleurs. Une fois un accord obtenu il est inclus dans la CCT. En tant que syndicat nous devons veiller au sein de notre système socialiste que les normes tiennent compte de la situation individuelle du travailleur et aussi de l’intérêt collectif. Nous poursuivons l’équilibre idéal. »
Ces normes sont-elles également d’application pour les travailleurs travaillant pour leur propre compte ?
« Dans un certain sens oui, car les normes nationales sont une référence lors du calcul du prix de revient d’une construction. Mais en général on convient d’un prix total et de la durée. Si le chantier se termine prématurément, le travailleur indépendant y gagne puisqu’il peut entamer un nouveau chantier plus tôt. Mais les entreprises de l’état ne travaillent pas qu’avec des travailleurs indépendants. Elles peuvent également passer un contrat avec des entrepreneurs privés. Comme syndicat nous sommes plus intéressés par le système coopératif dans la construction. Comme vous pouvez le constater nous allons, dans un avenir proche, vers des relations de travail plus complexes. Il nous faut donc étudier quel genre de CCT convient le mieux à chaque système de gestion. Nous devons en permanence adapter les CCT en fonction des besoins et des intérêts de nos travailleurs. Une nouvelle législation du travail est à l’étude qui modifiera aussi les règles des CCT. Comme pour toutes les modifications fondamentales, le projet de loi sera analysé et amendé par les travailleurs dans toutes les entreprises. Le projet de loi définitif sera probablement terminé d’ici la fin de l’année. »
L’augmentation de la productivité est liée au redéploiement du travail. Comment cela s’applique dans le bâtiment ?
« Ce n’est un secret pour personne qu’en cas de surplus de travailleurs la productivité est basse. C’est pourquoi la politique du plein emploi était difficilement tenable. Mais il ne s’agit pas uniquement de licenciement de travailleurs. C’est un processus beaucoup plus complexe. La productivité augmente aussi à cause d’un accroissement de la productivité personnelle des travailleurs, d’une plus grande motivation par de meilleures conditions de travail, par l’amélioration de la production, etc. Nous ne pouvons pas nier que le redéploiement du travail a eu un impact sur les travailleurs. C’est le rôle du syndicat de tempérer cet impact. En premier lieu en veillant à ce que les règles du jeu et les principes soient respectés afin qu’il n’y ait pas d’injustices envers les travailleurs et que réellement les plus efficaces soient maintenus sans aucune discrimination de sexe, de couleur de la peau, d’âge, de religion, etc. En second lieu en garantissant le suivi des travailleurs en excédent, dont la proposition d’un poste de travail alternatif. Dans le bâtiment plus de la moitié a repris un boulot dans le secteur. Nous surveillons aussi de l’accompagnement du travailleur dans la recherche d’un nouveau job. Dès qu’une opportunité dans le bâtiment se présente, il est informé : il a priorité. Nous essayons également à les convaincre de rester affiliés à notre syndicat et nous accompagnons les travailleurs qui débutent comme indépendant dans le secteur. Actuellement nous avons plus de 4.000 postes de travail vacants. Nous proposons dès lors au personnel administratif en surplus de ce recycler pour des fonctions directement liées à la production. La construction par des personnes privées et la production de matériel de construction par des indépendants, actuellement stimulés par les autorités, offrent de nouvelles sources de travail pour les travailleurs indépendants et les coopératives.
Une tâche supplémentaire pour le syndicat est le renforcement du contrôle sur les finances et sur l’exécution des contrats par l’administration de l’entreprise qui dispose maintenant de plus d’autonomie par rapport à l’autorité. A Cuba les travailleurs restent les propriétaires des moyens de production. Nous devons donc veiller à ce qu’il n’y ait pas d’abus par rapport aux nouvelles facilités accordées aux entreprises et qui doivent contribuer à l’augmentation des revenus des travailleurs. Les travailleurs sont convaincus de la nécessité des transformations économiques pour améliorer la situation du pays et le niveau de vie des habitants. Face à la plus grande autonomie il y a l’obligation pour les entreprises d’être bénéficiaires dans leur production. Les moyens de protection pour les travailleurs, leur formation et leur recyclage, le fonctionnement du ministère continuent à être financés par l’état. «
Carlos nous invite à participer aux fêtes du 1er mai et à la réunion des syndicats Latino Américains de la Construction, Flemacon, qu’ils organisent. Finalement il souhaite du succès aux collègues belges de la Centrale Générale lors des élections syndicales proches.
30 avril 2012-07-10
Auteur : Yves Van Gijsel.
Contact : mailto : Wim.Leysens@fos-socsol.be
Brigada
Rapport de la BRIGADE CARLOS HABRÉ III.
Maternidad Justo Leon Padilla – Pinar del Rio – Cuba.
Nous n’avons pas atteint notre objectif. Nous avions prévu de rendre opérationnelles trois salles en quinze jours.
Cela n’a pas tenu aux préparatifs, tout était élaboré dans les détails et tout le matériel avait été embarqué à temps pour Cuba. Grâce à quelques visites préliminaires le plan de travail était fixé. La faute n’incombe certainement pas aux participants. Ils étaient très motivés et suffisamment nombreux. Une importante délégation de travailleurs cubains était présente pour nous assister dans les travaux. Et pourtant nous sommes revenus avec un sentiment tendant à l’insatisfaction.
Qu’est-ce qui nous a empêché d’atteindre un beau résultat ?
A La Havane la douane a estimé ne devoir libérer le conteneur avec notre matériel qu’à la fin de notre première semaine de séjour. Il se trouvait dans leur magasin depuis trois semaines, fermé.
Les garanties reçues du MINSAP (Ministère de la Santé Publique) et de l’ICAP (Institut Cubain pour l’Amitié avec les Peuples) paraissaient insuffisantes face au pouvoir de la douane. Les promesses de bon traitement de notre conteneur étaient vaines. Une année de préparation intense risquait de partir en fumée.
Chaque jour on nous communiquait que le conteneur serait libéré. Entre-temps on nous occupait avec des visites touristiques vers chaque coin de la province.
Et puis ce fameux samedi, après une semaine de découverte de Pinar, tout avait été transféré de La Havane vers l’hôpital. Tout ce que nous avions chargé dans un grand conteneur arriva dans un grand et un petit conteneur. Le matériel avait été transvasé et minutieusement contrôlé par la douane, un organisme indépendant dont la tâche est le contrôle des marchandises.
Le déchargement et le rassemblement des marchandises dans notre magasin improvisé c’est fait à toute vitesse. Presque tout y était, bien que tout bien mélangé. Mais il manquait deux vélos offerts par la ville de Gand. Un vélo pour enfant, un compresseur, une foreuse, un disque et quatre rouleaux de tissu manquaient à l’inventaire. En comparant avec l’inventaire nous avons constaté que d’autres choses manquaient. Des choses non mentionnées en détail, du matériel non repris sur la liste car ajouté au dernier moment lors du chargement. Si le nombre est plus élevé que celui mentionné sur la liste du chargement, le meilleur exemplaire est retenu avec la qualification : non déclaré. Une pratique qui s’explique en théorie, mais est inacceptable dans le cadre d’une brigade de solidarité. Le service de contrôle du MINSAP, parti à La Havane pour examiner l’affaire, est revenu avec la communication laconique que l’enquête était en cours. Alors que du matériel réquisitionné, trois jours après les faits, devrait être facile à localiser
Le lundi nous avons finalement commencé et grâce à la bonne préparation nous avons pu achever, en une semaine, une grande part des travaux planifiés : le toit a tété totalement isolé, l’entrée, l’accueil, la grande salle, le cabinet des consultations et les bâtiments arrières ont tous été repeint à neuf. L’électricité de la grande salle et du patio a été achevée. Les sanitaires dans la grande salle ont été totalement préparés (il faut encore paver et placer les attributs), chaque fenêtre et chaque porte de la grande salle ont été réparés. Après la finition des sanitaires et d’une partie du sol dans la grande salle par les collaborateurs cubains, ils disposeront d’une belle surface utilitaire où l’on peut recevoir, soigner et traiter de 20 à 30 femmes enceintes. Le cabinet du médecin sera très fonctionnel. De nouveaux sanitaires ont été placés dans la deuxième salle, que nous avons utilisé comme magasin durant notre séjour.
Le local du médecin a été équipé de nouvelles armoires et d’un lavabo. En y plaçant de nouvelles fenêtres –en construction dans une menuiserie cubaine, avec le bois et les panneaux en carbone que nous avons apporté- ils auront deux salles en état de fonctionnement.
Nous n’avons pas commencé dans la troisième salle, où il fallait placer les sanitaires et l’électricité, mais avec la moitié du temps prévu il est impossible d’atteindre un résultat d’un plein temps.
Et pourtant j’ai vu beaucoup de visages satisfaits, tant chez les cubains que chez les belges (et notre collaboratrice française) au fur et à mesure des progrès des travaux. Finalement toutes les nettoyeuses de l’hôpital étaient en train de peindre avec nous. Et plus les couleurs étaient vives, plus elles aimaient.
Et nous pouvons être fiers de ce qui a été réalisé en une semaine. Si tout est achevé avec le matériel que nous avons laissé sur place, l’hôpital pourra assurer le suivi de toutes les femmes enceintes de la province de Pinar del Rio. Une ambition qui rencontre les objectifs du Millénaire 2015.
L’année prochaine il n’y aura pas de nouveau projet, pas seulement à cause des problèmes avec notre conteneur, mais aussi parce que les volontaires, après trois années consécutives, sont un peu saturés. Nous disposons d’un magnifique groupe de volontaires, qui veulent tous retourner, mais veulent insérer une année dà La Panne ou à Reykjavik.
En 2014 nous nous y remettons, et nous attendons une belle proposition concrète du MINSAP. Ils nous voient déjà à Cienfuegos ou à Santiago, alors qu’à Pinar del Rio ils espèrent nous revoir afin de poursuivre une bonne collaboration.
Le projet planifié dans deux ans permet aussi aux hésitants, qui veulent vivre
une telle expérience au moins une fois dans leur vie, de s’organiser comme il faut.
Décider maintenant, déjà épargner une petite somme chaque mois, et puis y aller à fond. Chaque candidature est sérieusement examinée dès maintenant.
vvc.regiogent@gmail.com
Marc Wuytack
Deporte
Le baseball à Cuba
Una fiesta tropical de clase mundial
A Cuba le sport national n’est pas le foot mais le baseball (béisbol). Les cubains y excellent et arrivent presque toujours en finale lors des championnats du monde, qu’ils gagnent régulièrement. Leur compétition est donc sans doute aucun, la meilleure du monde (en comparaison les Diables Rouges n’atteignent jamais le tour final des championnats du monde, et certes pas la finale).
Les prix sont également à comparer. Pour deux pesos nationaux (6 centimes) nous avons assisté, à des places d’honneur, à une rencontre de baseball de niveau mondial. La tribune normale coûte 1 peso (3 centimes). Comparons : en Belgique un match de foot coûte 20 Euro (tribune d’honneur 30) et pour un match de troisième catégorie. La rencontre était entre Pinar del Rio (champion 2011) et les Metropolitanes de La Havane (2e dans l’actuelle compétition).
Un sommet, comme Barcelone contre le Real en foot.
Nous sommes arrivés dans une tribune bondée où les petits vendeurs faisaient des affaires en or, en criant, avec leurs sandwiches, leurs tartelettes, leurs cakes, leurs bonbons et leurs pizzas (une espèce de tartine pliée en deux fourrée de saucetomate).
La compétition démarrait lentement. Soudain le public se mit à hurler « Chiva Prieta » (mouton noir). On voulait déstabiliser la « big star » des Metropolitanes, sans succès. Le jour d’après le mouton noir battait le record des batteurs pour la saison.
Deuxième tour, le meilleur batteur de Pinar, un petit gros (surnommé d’ailleurs El Gordo), réussissait un homerun 1-0. Mais lors du troisième inning le meilleur homme des Metropolitanes amenait le score à 1-3 et puis à 1-4. Dans les tribunes les murmures augmentaient et les encouragements diminuaient.
Deux hommes hurlaient en agitant le livret du règlement, et en insultant l’arbitre du honk 3 qui avait approuvé une balle, faute d’après eux. Dans le cinquième inning El Gordo réussit la libération. Honk 1, 2 et 3 étaient occupés et il frappe une balle avec puissance, au ras du sol, au milieu du terrain. Avant que les « outfielders » aient ramassés et relancés la balle 2 hommes étaient à la maison et les honk 2 et 3 occupés. El gordo avait du courir deux honk et se trouvait au deuxième, haletant et soufflant (il sait frapper, courir semble autre chose), levant la main en espérant un peu ralentir le jeu afin de récupérer. Sans succès car le batman réussit encore un bon coup. Le honk trois était atteint mais El Gordo n’atteignit pas le honk suivant et était éliminé.
Malgré tout le score était de 4-4 et le public local croyait de nouveau en son équipe et les encouragements reprenaient aussi fort qu’au début, accompagné du bruit des instruments apportés.
Lors du prochain inning, nouveau score pour Pinar, la fête éclate. Les fûts en métal, les tambours, les clairons s’en donnaient à cœur joie, le tout dans des rythmes différents qui finissaient par se rejoindre. Tout le monde dansait, hurlait, saluait, bougeait, dans une marée colorée de gens heureux, contents, gais, passant un moment agréable.
Interdiction totale d’alcool dans et autour du stade, une bonne mesure. Dans le stade l’esprit était excellent, un peu fanatique et moqueur vis-à-vis des adversaires, mais dans certaines limites. Pas question d’agressivité, sans doute un peu grâce au caractère tranquille et bonhomme des caraïbéens.
Pour les intéressés,le score final était de 5-4.
Jean-Paul Geerts
Turismo
En traversant Cuba – chapitre 7
Camagüey
La province centrale de Cuba, Camagüey, héberge une des premières villes historiques de Cuba, un vieux centre-ville passionnant, des traditions et des héros locaux et un des meilleurs sites de plongée du Pays. Une province à ne pas négliger.
Durant la conquête du pays les espagnols ont fondé sept villes, les sept « villas ». Ils ont commencé par Baracoa à l’est pour finir par La Havane à l’ouest ; entre les deux ils fondent en 1515 Santa Maria del Puerto del Principe, au centre de la côte nord de l’île, à proximité de la ville actuelle de Nuevitas. Finalement l’endroit n’était pas idéal pour un séjour permanent vu l’absence de bonnes terres agricoles et la proximité de la mer qui attirait les pirates. Rapidement –en 1528- les habitants décident de refonder leur ville plus à l’intérieur du pays, à l’endroit de l’actuelle ville de Camagüey. Comme défense additionnelle contre les assaillants les habitants construirent leur ville avec des rues chaotiques et aux courbes trompeuses, contrairement au plan rectiligne, en damier, de la majorité des villes cubaines. Le centre de Camagüey était devenu un labyrinthe de rues tortueuses, de places et de squares, de tournants en épingle à cheveux et de petites impasses. Encore aujourd’hui cela complique la découverte de la ville sans guide. Malgré la nouvelle situation le nom de Santa Maria del Pureto del Principe était conservé. Le nom de Camagüey a été adopté en 1903, suite à une décision de choisir des noms indigènes de l’endroit d’origine en tant que nom officiel.
Aujourd’hui la province est la plus grande du pays et la capitale, Camagüey, est la troisième ville en nombre d’habitants, 350.000, après La Havane et Santiago de Cuba.
La majorité du territoire de cette énorme province est plat et semblait dès lors convenir à l’élevage. Une grande part du cheptel cubain rumine sur les prairies de Camagüey et par conséquent on y trouve également une grande part de la production laitière.
La ville a reçu le surnom de « ville des tinajones », de très grandes cruches en terre cuite (parfois de 1,5 à 2 mètres de haut), fabriquées uniquement à Camagüey et qui pendant des siècles ont orné les patios et les jardins. Elles avaient en plus une utilité certaine : c’étaient des réservoirs d’eau de pluie potable et se trouvaient, en compagnie d’herbes variées, dans les coins frais des jardins intérieurs. Il y a encore toujours des maîtres potiers à Camagüey qui fabriquent ces énormes tinajones. Les curieux peuvent sans problème rendre visite à un de ces ateliers.
La ville dispose, en superficie, d’un des plus grands centres historiques et une découverte à pied du Camagüey historique vaut le déplacement. Vu la distance entre Camagüey et les centres les plus visités de Cuba, beaucoup de visiteurs négligent la ville, ce qui la rend d’autant plus attrayante pour ceux qui font le déplacement.
Une promenade dans la troisième ville de Cuba peut débuter sur la place de la Révolution, ornée d’un monument et d’une statue du héros local des luttes pour l’indépendance, Ignacio Agramonte. Agramonte était un avocat du 19e siècle, engagé dans les luttes pour l’indépendance de Cuba et combattant actif de la première guerre d’indépendance (1868-1878). Il devient finalement major-général de l’armée de libération –ce qui lui vaut son surnom de « El Mayor »- et décède en 1873 durant les combats. Son nom et son effigie se retrouvent partout en ville et les habitants de Camagüey se nomment fièrement Agramontines.
Par l’Avenida Agramonte nous nous rendons de la place de la Révolution vers le centre historique. Dans quasi toutes les rues de ce centre nous pouvons admirer les façades colorées, les décorations en stuc, les grilles en fer forgé, et les vielles portes, larges, en bois, qui donnent un cachet colonial à la ville. De temps en tant apparaît une vieille église coloniale, avec souvent une légende sur ses origines. La première église que nous rencontrons lors de notre promenade est celle de La Soledad. Un extérieur en brique, sobre, ne fait pas deviner qu’à l’intérieur l’église est ornée d’un splendide plafond en cèdre, peint dans un style mauresque.
Nous continuons et arrivons ainsi à la Plaza de los Trabajadores (un nom qui date du début des années ’60 quand eurent lieu ici les premières grandes concentrations de travailleurs ; avant la place s’appelait Plaza de la Merced, comme l’église du même nom). Plusieurs choses attirent notre attention. D’un côté de la place nous trouvons la maison natale de Agramonte, aujourd’hui un musée sur la vie du grand homme. De l’autre côté il y a l’église et le couvent (toujours actif) de La Merced (1748). L’église héberge probablement le plus grand trésor religieux existant à Cuba, le Santo Sepulcro, une décoration tombale entièrement en argent, datant du 18e siècle et fabriquée par le forgeron mexicain, Don Juan Benitez Alfonso. Sur le bureau de poste, sur la place, on admire une grande peinture représentant Che Guevara.
En poursuivant notre promenade nous longeons le théâtre (où se produit régulièrement le deuxième ensemble de ballet de Cuba, après le Ballet National de La Havane) et nous aboutissons sur la place centrale, la Plaza Ignacio Agramonte (du temps des espagnols la Plaza de Armas). Au milieu de cette place une statue équestre en bronze du héros local, entourée de quatre palmiers qui rappellent Joaquín de Agüero et ses compagnons de lutte pour l’indépendance, et qui, en 1851, ont été fusillés sur cette place par les espagnols. Plus loin se trouve l’imposante cathédrale et la Casa de la Trova, où se produisent les groupes et les musiciens du coin.
Nous laissons la Casa de la Trova à notre droite et nous descendons la rue sinueuse vers le bas –à gauche et à droite se trouvent de belles façades coloniales- pour arriver via de petites rues colorées, sur la Plaza de San Juan de Dios, sans doute la plus pittoresque de la ville. Un vrai décor de film historique. L’église de San Juan de Dios domine la petite place avec son petit clocher ; entourée de balustrades en bois, d’un sol pavé, de façades colorées et de toits de tuiles, qui contribuent à la création d’une ambiance très coloniale. Dans l’église et l’hôpital attenant on a identifié et enterré la dépouille d’Ignacio Agramonte. Tombé sur le champ de bataille les espagnols avaient récupéré son corps et l’avaient transporté à l’hôpital de San Juan de Dios. De l’autre côté de la place, sur une façade, on trouve le texte de la chanson « Al Mayor » de Silvio Rodriguez, composé à l’occasion du centenaire de la mort d’Agramonte (1973). Les amateurs de cuisine ne peuvent pas rater, sur cette petite place, le restaurant La Campana de Toledo, où l’on sert le « boliche », une spécialité locale, à conseiller.
La promenade dans le centre historique peut se terminer sur la Plaza del Carmen, à quelques pas de la Plaza San Juan de Dios. Restaurée récemment, cette petite place et la petite rue attenante invitent à flâner, bavarder, faire un saut dans différentes petites galeries d’art. Un détail amusant : une artiste locale avait fait il y a quelques années une version en céramique de quelques figures populaires de Camagüey. Les statuettes ont trouvé leur place ici et forment une exposition en plein air : le vendeur de tinajones, les commères, le vieil homme qui lit son journal…
Celui qui désire, après la visite du centre historique, plonger (littéralement) dans la nature, trouvera ce qu’il faut dans la province de Camagüey. Sur la côte nord de la province se trouve l’île, quasi vierge, « Cayo Sabinal » et la plage maintenant renommée de Santa Lucia. Les plongeurs y trouveront tout ce qu’ils recherchent. Sur la côte sud de la province les plongeurs se retrouvent sur la moitié orientale de l’archipel Jardines de la Reina (le côté occidental appartient à la province de Ciego de Avila), des îles corail dont quelques-unes sont des petits paradis pour le tourisme et la plongée.
Youri Blieck
Brigada
Nos premières expériences à Cuba…
Cuba étant depuis des années sur notre liste de voyages à faire et enthousiasmés par les récits de voyage de Chris et Mireille, il ne fallait pas insister pour nous faire sauter « dans la jungle » et de nous porter volontaires pour accompagner les Amis de Cuba, régionale de Gand, à Pinar del Rio. Objectif : rénover une maternité.
Après une dernière conversation chez Chris et Mireille, où plusieurs sortes de rhum sortaient des armoires, nous avons fait le pas !
Après avoir solutionné les obligations pratiques, je vous épargne tout ce qui a foiré lors des réservations de divers vols, des questions surgissent. Qu’allons nous devoir faire sur place (aucun des deux n’étant des as du bricolage) ? Est-ce que le groupe nous plaira ? Est-ce que l’occasion se présentera pour découvrir le pays, ses habitants, ses coutumes, etc. ? Bref, des inquiétudes restaient, surtout chez Mireille qui croyait que pour nous cela pourrait être une déception.
Le 28 février ça y était. Sur le parking à Gentbrugge il y a un petit groupe –la plupart des inconnus pour nous (Chris et Mireille profitaient auparavant d’un week-end à Madrid)- qui attend le bus du Service du Port de Gand. Après avoir serré les mains les langues se délient et les récits des précédents voyages surgissent et tout le monde semble enthousiaste et curieux pour la nouvelle « mission ».
Une heure plus tard nous mettons les pieds sur territoire espagnol, avant de poursuivre le voyage. Comme c’est notre première expérience à Cuba, et que nous voulons joindre l’utile à l’agréable, nous quittons le groupe, à quatre, pour faire d’abord un peu de tourisme à Santiago. Nous avons gentiment dit « à la semaine prochaine » au groupe en insistant de nous laisser une part de travail, ce qui par après semblerait ironique.
Après une semaine de visite de Santiago et Baracoa et les environs (merci à Chris et Mireille, tout était parfaitement prévu, jusqu’aux moindres détails, à chaque heure du jour) nous arrivons à Pinar del Rio où l’enthousiasme avait un peu diminué. Notre conteneur, expédié en janvier, semblait bloqué depuis quelques jours (et même semaines) par la douane à La Havane, et la traduction du mot « mañana » était plus longue que demain.
Après beaucoup de discussions, une visite au ministère et des visites guidées supplémentaires, le samedi 10 mars le chargement était livré. Quelques objets semblaient manquer après le contrôle des douaniers, sans entamer notre enthousiasme pour le déchargement. Nous attendions ce moment depuis longtemps et nos doigts chatouillaient (hum) pour enfin rénover « notre maternité » le lundi.
C’est incroyable comment un groupe d’une vingtaine de belges, dont certains (nous y compris) n’y connaissent rien en rénovation, aidés de quelques personnes locales, sous la direction de quelques Supermans belges (ou Super Harry), en à peine une semaine de temps, peut transformer un espace presque en ruine en une salle (presque) achevée (manque de temps), y compris le roofing, l’électricité, les sanitaires et la peinture.
Chapeau et félicitations à tous !
Le résultat est certainement à découvrir et admirer sur les photos du chantier. Il ne nous reste qu’à remercier chacun pour les moments agréables, tant avant, pendant qu’après les travaux . L’offre « all in » valait la peine !
Et oui, la crainte de Mireille que nous n’allions pas nous amuser était totalement INFONDÉE !!! En ce qui nous concerne une répétition est probable, peut-être en 2014 ?
Peter
Etre rentrés avant la tombée de la nuit
Ce qui, pour certains semblait la fuite à La Havane, était en fait ce que nous disait notre mère : « gamin, veille a rentrer avant la tombée de la nuit, on ne sait jamais ce qui peut se passer ».
A l’avant-veille de notre départ les gens de métier du groupe avaient déjà fait la liste du matériel à préserver afin de pouvoir l’utiliser lors d’un prochain projet. Certains appareils sont de grande valeur et doivent nous permettre de fixer la base pour le prochain chantier.
Pour une dernière fois nous partions vers l’hôpital Justo Leon Padilla, avec les vélos offerts par la ville de Gand, la maternité où nous étions reçus pendant deux semaines pour y rénover quelques salles, avec l’aide de quelques collaborateurs cubains. Comme pour les projets précédents, ce dernier jour était chargé d’émotions. Dire au revoir fait toujours mal et ça ne changera sans doute jamais.
Luc fait l’inventaire de tout ce qui part en camion pour La Havane afin de pouvoir acheter à la maison (en fait c’est où pour nous ?) le manquant et l’indispensable.
Vers deux heures le camion arrive et nous le chargeons avec le matériel rassemblé : quelques vélos et des dons pour Jo De Vrieze, notre entraîneur de boxe belge à La Havane. Il emportait des cadeaux pour les élèves qui se distinguent dans son école, ceux qui méritent quelque chose lors des entraînements de boxe.
Puisque Karel était déterminé de rouler à vélo de Pinar jusqu’à La Havane (155 km) ces bagages étaient également embarqués, ainsi que ceux des personnes qui feraient le voyage en camion à La Havane. Finalement on chargeait les affaires personnelles de Raymond, les matelas et son lit, ainsi que ses outils personnels utilisés durant les travaux.
Avant notre départ il restait l’adieu officiel avec la remise des « reconocimientos ». Marc, notre président, les accepta solennellement et remercia à son tour pour l’accueil et la collaboration reçue durant notre séjour.
Vers trois heures le camion démarrait, bien chargé. Deux belges, une française et six cubains ignoraient ce qui les attendait durant ce voyage. Tout commença à quelques centaines de mètres, au centre de Pinar, par une amende pour le chauffeur qui avait ignoré une plaque de la circulation. Le début des malheurs ? Combien d’arrêts nous attendaient ? Vivian et Christine
étaient installées auprès du chauffeur et les hommes occupaient la place libre du chargement. Le confort était acceptable et comparable à celui de certains bus du coin. Puis, à mi-chemin, arriva ce qui devait arriver, à quelques kilomètres de Las Terrazas, rupture du cardan du camion qui traînait sur le béton de la route. Fini la rigolade. Chacun allait se pencher sous le camion pour voir les dégâts. Qu’est-ce que maman dirait maintenant ? Etre rentrés avant la tombée du jour devenait hypothétique. Mais pas de panique chez les cubains. Trois T-shirts enlevés et voila le chauffeur et ses deux compagnons démontant des pièces et rassemblant les morceaux des pièces cassées pour en faire un puzzle. Comme à Cuba il y a une solution pour tout ils remontaient tant bien que mal, pièce par pièce. Après une heure d’attente le voyage pour La Havane redémarrait. Pour éviter des ennuis nous roulions à du 30 à l’heure. Et pour les curieux, la nuit était tombée avant d’arriver et les moustiques nous tenaient compagnie.
Il était largement plus de huit heures quand nous sommes arrivés à la maison de Vivian et Raymond. A l’aide de quelques amis nos affaires remplirent le living de notre hôtesse, pas très heureuse, mais qui restait calme en nous laissant faire.
Nos outils partaient un peu plus loin, vers un endroit de stockage, avec Christine et Leysan. Vivian avait prévu un délicieux repas pour tous, vraiment succulent. Après quelques Bucaneros tout le monde méritait un bon repos et pouvait rêver sur les matelas apportés de notre belle période à Pinar, une période pleine de surprises, mais avec une belle fin.
Au réveil je sentais que mon rêve était un de ceux qui auraient une suite à la Havane.
Hasta la proxima y para siempre.
Geert Steyaert, Amis de Cuba – Gand
Amis de Cuba – Campine : Projet FOS – ANAP à Cuba
En temps que membre des Amis de Cuba – régionale de Campine, j’ai eu le plaisir de rencontrer en janvier 2010 Yves Van Gijsel, le correspondant local de FOS (Solidarité Socialiste) à Cuba, et nous avons rendu visite à la FMC (Fédération des Femmes Cubaines). Notre association avait alors cofinancé un projet de la FMC, le soutien de campagnes de prévention du cancer du sein et de MST.
Cette année AdC/Campine soutient un autre projet de FOS : recyclage et formation des cadres de l’ANAP (Association Nationale des Petits Agriculteurs). En 2008 un programme sur six ans a été entamé avec l’accent, durant les trois premières années, sur la formation des cadres et des promoteurs dans plus de 3.600 coopératives agricoles locales dans 166 communes. A partir de 2011 la deuxième phase a débuté, avec l’accent sur la formation des cadres de l’ANAP.
Le 9/1/2012 Yves m’a conduit, avec mon compagnon de voyage Frank, au siège central de l’ANAP, où Roberto Chinea, fonctionnaire de la coopération, nous a gentiment donné les informations concernant leur fonctionnement, illustré par de nombreux chiffres.
Nous savions que Raúl Castro avait lancé un plan ambitieux pour réduire d’ici 2013 les importations d’aliments de 50% et qu’une des mesures les plus importantes pour stimuler la production d’aliments était la distribution de la moitié des terres en friche. Ainsi, en 2009, presque 1 million d’hectares de terrains étaient attribués à plus de 100.000 paysans.
Roberto nous a raconté que la majorité de ces paysans, qui restent indépendants, se regroupent en coopératives. 80% dans des CCS, des coopératives où les paysans cultivent leur propre terre mais font appel aux services communs de crédit, d’achat regroupé de semences, de fertilisants, de commercialisation des produits. Les autres en CPA, une coopérative où les paysans mettent leurs terres en commun et la travaillent ensemble. Les coopératives de l’ANAP assurent 60% de l’approvisionnement en aliments de Cuba.
Quelques jours plus tard, en compagnie de Yves et du cubain Frank de l’ANAP, nous avons visité le Centro Nacional de Capacitación « Niceto Pérez García » (un défenseur des droits des paysans, assassiné en 1946), le centre de formation national de l’ANAP à Güíra de Melena, où les cadres de l’organisation sont recyclés et à d’autres époques on forme des représentants d’autres pays latino américains. C’est ici que FOS soutient la formation des cadres au niveau national, provincial et communal. Les nouveaux cadres reçoivent une formation de base de 4 à 5 mois. Le recyclage dure de 1 à 2 semaines. Le but est de les informer des nouvelles lois et nouvelles règlementations en vigueur depuis les transformations économiques et sociales des derniers mois. Beaucoup d’attention est portée à la commercialisation des produits agricoles et sa gestion financière, afin d’améliorer les revenus des paysans indépendants et des travailleurs agricoles. Nous avons pu visiter les locaux des cours, où des élèves, cadres de l’ANAP de tout le pays, se sont présentés. Nous avons également vu les logements impeccables de ces internes.
En route vers une coopérative on nous a montré plusieurs quartiers où les habitations étaient construites à bas prix, avec l’aide et le travail des membres de l’ANAP. Arrivés à la Coopérative 1° de Mayo, une CCS où les paysans travaillent donc en indépendant, avec 774 hectares dont 602 déjà cultivés, nous avons reçu les informations générales. Un problème est le fait que seulement un quart est relié à l’électricité. Vu que le sol est très poreux il faut beaucoup l’irriguer avec des pompes au diesel, ce qui est plus onéreux. Nous avons entre autres appris que l’année passée on avait vendu pour 200 millions de pesos (6,5 million) de légumes et de viande à l’état, la moitié directement pour les bodegas et les écoles, une grande part restante vers de contractants du secteur du tourisme et le reste sur les marchés paysans en utilisation propre. 70% de la production est en bio où mixte. Mensuellement les problèmes sont discutés en assemblée générale. Un choix délibéré a été fait de promouvoir plus de femmes aux postes dirigeants. Lors de la visite on nous a montré fièrement un élevage de vers de terre qui sont répartis chez les paysans pour la fabrication d’humus, des plants de tomates et une grande variété de légumes et de végétaux.
Finalement notre visite se termina par un excellent repas, plus que des haricots noirs et du riz.
La grande attention portée à Cuba à l’agriculture a été suscitée par les évènements -connus de nous- suivants. En 2009 des dégâts énormes étaient causés par 3 ouragans dans quelques provinces, estimés à 3,5 milliards d’Euro, soit 20% du PNB. En plus de la destruction de milliers d’habitations, l’agriculture était fortement touchée, surtout la culture des bananes et du tabac, mais également l’aviculture, la viande congelée avariée par les ruptures de courant, etc. Bien que les fruits et légumes sont produits à 90% dans le pays, Cuba doit encore toujours importer 75% de ses besoins en aliments. Il faut y ajouter que depuis 2007 les prix des aliments de base importés ont augmenté de 53%, soit 840 millions de dollar en plus. En 2010 la production interne a diminuée de 7,5%, surtout les haricots, -27%, et cette année la récolte de canne à sucre était également mauvaise. Par contre on a connu une augmentation de la production de lait, de bananes et de yuca (manioc). Sur les marchés locaux, en 2011, les prix ont augmenté de 20%.
Dans la presse locale j’ai pu lire qu’à partir de la prochaine année scolaire on donnera à tous les niveaux des cours d’agriculture et d’élevage. L’attribution de terres en usufruit d’après le décret 259, en vigueur depuis juillet 2009, attire aussi les jeunes. Dans la province orientale de Granma, sur un total de 18.000 usufruitiers, 4.400 jeunes sont passés à l’agriculture en recevant des te
rres de l’état pour les travailler et produire essentiellement du riz.
L’année dernière, le 26 juillet, fête nationale, Raúl Castro a déclaré que des progrès étaient réalisés dans la distribution de terres en friche, mais que des retards étaient survenus dans l’exécution des attributions, que la production avait débuté lentement à plusieurs endroits et que les usufruitiers de l’ANAP recevaient trop peu d’attention et de formation. Je suis persuadé que FOS, avec son projet, peut contribuer à résoudre le problème.
Ma visite confirme largement le bon choix des Amis de Cuba, régionale de Campine, de soutenir ce projet avec 3.000 Euro. Merci l’ANAP, merci Yves et hasta pronto !
Paul Malfait, AdC/Campine
Asociación
Mano Mundo
Le deuxième week-end de mai valait la peine : un festival pétillant et un grand marché mondial dans le domaine provincial « De Schorre » à Boom. Mano Mundo y attire chaque année de nombreux visiteurs et cette année les Amis de Cuba voulaient en faire partie avec un stand d’info.
Le thème de cette 19e édition était le « changement climatique ». Et nous l’avons senti, les dieux soutenaient le changement et à certains moments il faisait très frais. Mais ça n’a pas diminué l’enthousiasme. Ce festival familial animé, avec beaucoup de visiteurs intéressés qui tombaient sous le charme des brigadistes gantois. Ces derniers racontaient avec passion leurs expériences à La Havane et à Pinar del Rio. Le projet « instruments pour Cuba » était également avancé.
Une édition réussie, certainement à refaire.
Alexandra Dirckx
Des fonctionnaires de l’Ambassade de Cuba en Belgique participent à « Courir pour des lits d’hôpital » à Gand.
Bruxelles, 7 mai 2012. La régionale de Gand de l’association de solidarité « Les Amis de Cuba », à 60 km de Bruxelles, a organisé ce dimanche « Courir pour des lits d’hôpital », avec comme objectif la récolte de fonds pour les projets que l’association développe en appui de Cuba, surtout dans le domaine de la santé.
Cette première édition de la course a attiré une centaine de sportifs de tout age, pour participer à des distances de 5, 10, 15 ou 20 km, autour du canal de canotage de cette ville. L’ambassade de Cuba était représentée par les fonctionnaires Michel Rodríguez et Marta Castillo, qui ont couru respectivement des distances de 5 et 10 km. Les autorités communales chargées du secteur sport étaient également présentes pour certifier que la course répondait à tous les paramètres de ce genre d’évènement.
Marc Wuytack, Président des Amis de Cuba à Gand, a remercié l’ambassade pour sa présence te son appui et a invité Yurielkis Sarduy a donner le coup de départ de la course. Celle-ci s’est déroulée au rythme de Los Van Van et dans une ambiance d’amour pour Cuba, qui pouvait s’apprécier dans la décoration des stands et jusque dans l’émotion des coureurs qui apportaient un peu de leurs efforts pour aider Cuba.
« Les Amis de Cuba » de Gand réalisent un travail permanent de soutien à Cuba, par des activités culturelles, sportives ou de travail volontaire. Une partie d’entre eux intègre la Brigade Carlos Habré, qui voyage à Cuba durant quinze jours de leurs vacances pour y réparer et restaurer des établissements hospitaliers. Leur dernier voyage date du mois de mars, durant lequel ils ont collaboré à des travaux de réparation de la maternité Justo Legón Padilla, à Pinar del Rio.
Embacuba Bélgica