Cuba Sí 180 – traductions

Cuba Sí 180 – traductions

50e anniversaire de l’ UPEC

Freddy Tack

Le 15 juillet l’ UPEC (Union des Journalistes Cubains-presse écrite, radio, télévision) a fêté son cinquantième anniversaire. Le 14 et le 15 juillet elle tenait son 9e Congrès. Ce congrès était le point d’orgue d’une longue série de débats dans tout le pays, d’abord dans les 185 délégations de base de l’organisation (septembre et octobre 2012), puis dans les congrès provinciaux (du 3 mai au 4 juin).

Le public a suivi ce congrès avec beaucoup d’attention. Il est vrai que, depuis quelques années déjà, la presse, très critiquée par la population, est le sujet de nombreuses discussions. Les critiques sont souvent justifiées (des textes hermétiques, un manque d’esprit critique, petits secrets, etc.) bien que des changements intéressants sont à suivre. Les rubriques « opinion » et les lettres de lecteurs (entre autres dans Granma chaque vendredi) sont très ouvertes et critiques, et reçoivent presque toujours une réponse, sans parler des sanctions éventuelles pour les responsables sujet des critiques. Certaines revues, comme Temas, La Jiribilla, Cubadebate, La Gaceta de Cuba, El Economista, Bohemia, publient régulièrement des articles très indépendants ou des forums de débats, où les problèmes sont abordés librement et en toute ouverture.

L’intérêt suscité par le congrès est donc dans la logique de ce qui vit dans ce domaine. Des phénomènes d’auto-censure par certains journalistes, le langage hermétique de certains responsables (politiques, sociaux ou économiques), une espèce de culture du secret (le « secretismo ») avec pour motif de ne pas donner des arguments aux contre-révolutionnaires, ont souvent fait de la presse cubaine une presse terne, copiant des exposés pompeux, uniformes, souvent sans aucune signification.

Pourtant la Révolution a souvent donné l’exemple de transparence et d’auto-critique, ,par exemple lors de la lutte contre le sectarisme (1962 et 1968), l’échec de la zaffra des 10 millions (1970), la procédure de rectification des erreurs et des tendances négatives (1985), suivie de la « lutte des idées », les parlements ouvriers (1993), plus récent, l’appel de Raúl Castro à la population (2007) pour s’exprimer sur l’évolution sociale et économique du pays, qui a donné lieu à plus de 4 millions d’interventions qui deviendront la base des Directives (Lineamientos) approuvés par le 6e Congrès du Parti. 

Rien de surprenant de retrouver ces critiques dans les thèmes discutés au congrès : la crédibilité, les relations avec les sources d’information, le secretismo, la situation matérielle déficiente, le manque d’éthique professionnelle et la formation de la relève. L’accent a été mis sur le besoin d’efficacité, tant dans la presse écrite que dans la presse digitale et dans les nombreuses nouvelles techniques de communication, sur la nécessité d’améliorer le modèle existant. Refléter la réalité cubaine dans sa diversité, apporter l’information demandée, objective, transparente, systématique, tenir compte des besoins et des intérêts de la population, devenir une plate-forme qui est le reflet des opinions et des débats, éliminer les travers du « secretismo ».

« La critique n’admet pas de réponses évasives, ni des silences ou des rectifications évasives ». « Aucune critique ne doit rester sans réponse de la part de l’administration concernée ou de l’organisme responsable ». Voila quelques citations, parmi les dizaines de remarques émises durant ce congrès, et qui reflètent l’esprit des débats et la volonté de faire bouger les choses.

Miguel Díaz-Canel, premier vice-président du Conseil d’ État et du Conseil des Ministres, a encore souligné d’autres aspects dans son discours de clôture : les besoins de la presse, les problèmes des liaisons internet, la distribution défectueuse de la presse. Il a soutenu la proposition de créer un « Observatoire de la presse », afin de surveiller chaque semaine la qualité de la presse et de discuter ouvertement des problèmes. Il a déclaré : « Je crois à la polémique, dans tout ce que nous pouvons discuter, dans un esprit de respect et de compréhension, et nous demandons à l’ UPEC de contribuer à cette proposition ».

Il est évident que le congrès n’a pas tout résolu et qu’un long chemin reste à parcourir. Même avec la meilleure volonté du monde les problèmes matériels (infrastructure, nouvelles technologies, etc.) ne seront pas résolus miraculeusement, la crise économique et le blocus frappent chacun, la presse également. Comme l’exprimait un journaliste d’un quotidien de province : « Je suis rentrée avec le même salaire et je réalise qu’il n’y a pas de solution immédiate pour les problèmes matériels de la presse. Je suis aussi rentrée chez moi avec une passion renouvelée et la confiance dans la possibilité de réaliser un meilleur journalisme, soucieux de vérité, semblable aux gens : honnête, courageux, ouvert, révolutionnaire ».(Sayli Sosa Barceló, in « La Demajagua du 24/07/2013).

Sources : tous les titres de la presse cubaine de fin mai à fin juin.

Énergie solaire : encore une nouvelle centrale

Après Cienfuegos c’est au tour de Villa Clara de jouir d’une centrale photovoltaïque. Elle a été démarrée le 15 août pour atteindre vers la fin du mois une production de 962 kilowatts.

La centrale compte 5.200 panneaux, de production nationale, et desservira 750 habitations à plein régime.

A côté de l’élimination des émissions de CO2, elle représente aussi une épargne annuelle de 380 tonnes de pétrole.

L’installation sera amortie en 10 ans, et les panneaux ont normalement une durée de vie de 25 ans.

L’objectif du programme national est d’arriver à une production de dix mega-Watt sur base de l’énergie solaire.

TURISMO

En traversant Cuba – Chapitre 12 : Santiago de Cuba – 2e partie 

Youri Blieck

Santiago ne représente pas que l’histoire et la révolution, c’est aussi de l’architecture, une ambiance et un décor colonial.Après la visite de la périphérie de la ville nous pénétrons au centre, avant de découvrir le reste de la province.

Après la découverte des différents lieux historiques de la ville il est temps de visiter le centre colonial. Le visiteur peut commencer son parcours sur la Plaza de Marte, où un bonnet phrygien sur une stèle rappelle la sympathie des « mambises » (les combattants pour l’indépendance de Cuba) pour les acteurs de la révolution française. Plusieurs bustes en marbre de figures historiques ont une place d’honneur sur cette place. Via le Saco ou la rue Aguilera nous allons vers la Plaza Dolores, une petite place toujours animée et où nous trouvons plusieurs restaurants et cafés. Sur les bancs il y a toujours un public qui se repose et regarde défiler les passants. Cet ancien marché est dominé par l’église de Nuestra Señora de los Dolores, originellement du 18e siècle, mais détruite par un incendie en 1970 et reconstruite en centre de concerts. A côté nous trouvons une école là où se trouvait le collège Lasalle, le collège fréquenté par Fidel Castro vers 6-7 ans.

Nous poursuivons la promenade jusqu’à l’édifice imposant du Poder Popular provincial, juste en face du musée Bacardi, en style néo-classique avec des colonnes. Il a été érigé par Emilio Bacardi en 1899 (il était alors le bourgmestre de Santiago) et héberge des choses diverses, allant d’attributs de la lutte pour l’indépendance jusqu’à une collection d’oeuvres de peintres cubains. En passant par une petite ruelle nous aboutissons dans la rue Heredia, où les samedis se tient un marché populaire. La rue est alors interdite au trafic et devient un événement très animé.

Dans la même rue Heredia nous trouvons encore quelques bâtiments intéressants. A la sortie de la petite ruelle nous nous trouvons pile à côté du musée du Carnaval. Une ville avec une réputation de carnaval à la Rio de Janeiro peut, à juste titre, être fière de ce folklore et de ces traditions. Avec un peu de chance vous pourrez assister à une prestation d’un des groupes de danse du carnaval. Un peu plus loin se trouve la Casa de la Trova, LA maison de la musique. Comme dans chaque ville de Cuba les musiciens se retrouvent ici pour montrer leur art au public et beaucoup de grands noms (entre autre Compay Secundo) ont un jour débuté dans ces lieux. La casa de la Trova de Santiago est en tout cas la plus ancienne du genre et vu la tradition de fête et de musique de la ville ce n’est pas l’ambiance qui manque. Presque à côté une autre maison à signaler, la maison de naissance de José María de Heredia, un poète cubain du 19e siècle qui a donné son nom à la rue et au grand théâtre construit en 1991 sur la place de la Révolution.

La rue Heredia aboutit au parc Cespedes, le coeur de la ville. La cathédrale s’impose tout de suite, construite sur une terre-plein. On raconte que Diego Velazquez, le conquérant de Cuba, serait enterré ici, mais on n’a jamais fait de recherches et aucune preuve ne confirme le fait.

En face de la cathédrale se trouve l’hôtel de ville célèbre pour son balcon, d’où Fidel Castro s’est adressé au peuple cubain, pour la première fois après le triomphe de la Révolution, le 1er janvier 1959.

Sur le troisième côté de la place on trouve l’hôtel Casagranda, avec son bar populaire avec vue sur la place. Le quatrième côté est occupé par un joyaux de l’architecture coloniale, la demeure du conquistador Diego Velazquez. Cet édifice est aussi le plus ancien de Cuba et héberge actuellement le Museo de Ambiento Histórico Cubano, avec des intérieurs des 17e, 18e et 19e siècle. A conseiller. Au milieu de la place il se trouve un buste de Carlos Manuel de Cespedes, le père de la patrie. La place est agréablement animée en permanence.

Un bloc de maisons plus loin et on se trouve sur le marché couvert de Santiago. En prenant à gauche on se dirige vers le quartier Tivoli, un quartier où étaient concentrés beaucoup d’immigrés français, qui avaient fui la révolte des esclaves en Haïti (1791). Soudain la rue devient escalier : la petite rue de Padre Pico. Suite aux grandes différences de hauteur dans cette partie de la ville la rue a été tout simplement aménagée en escalier. Celui-ci conduit à une partie plus haute du centre, d’où on a une belle vue sur la baie de Santiago et une partie de la zone industrielle à l’autre côté de la baie. Nous nous trouvons d’ailleurs près d’un dernier bâtiment historique à mentionner, le musée de la lutte clandestine. Il y avait ici un commissariat de police incendié par le mouvement clandestin M-26-7 le 30 novembre 1956, afin de détourner l’attention du débarquement du Granma (le petit navire qui amenait Fidel Castro et ses compagnons du Mexique). Aujourd’hui on y découvre les détails de cette lutte clandestine. Un peu plus loin dans la rue se trouve la maison où Fidel Castro aurait séjourné deux ans quand il fréquentait l’école à Santiago.

Une visite de Santiago de Cuba sans un détour par la basilique de El Cobre serait incomplète. Dans cette petite ville minière se trouve le foyer de la Vierge de El Cobre, sainte patronne de Cuba, et en quelque sorte le Lourdes cubains. Tant les croyants catholiques que les tenants de la santeria cubaine considèrent la petite statue comme la protectrice de tous et la sainte la plus importante de l’île. Pour les adeptes de la santeria elle personnifie Ochun, déesse de l’amour et des rivières. Le jour de fête de la Vierge (8 septembre) des centaines de pèlerins viennent à El Cobre pour y honorer la Vierge ou Ochun, avec, entre autres, une procession dans le village.. Mais même au jour le jour des gens défilent avec l’une ou l’autre offrande : des fleurs, des bougies ou une offrande personnelle. La vierge est sollicitée pour une guérison d’un membre fracturé, d’une maladie, pour la réussite d’un examen, etc. Si la sollicitude est honorée le croyant revient avec une offrande en remerciement. Dans une aile de l’église on trouve un amas d’offrandes comme de bouteilles de rhum, des battes de base ball, des mèches de cheveux, des photos de famille. Les murs sont remplis d’ ex-votos argentés, de petites figures qui représentent les offrandes retirées. Il y a par exemple la médaille reçue par Ernest Hemingway pour son Prix Nobel de littérature en 1954, pour son roman « Le vieil homme et la mer ».

L’histoire commence au 17e siècle quand deux hommes indiens et un jeune noir naviguent dans la baie de Nipe. Ils voient flotter quelque chose et pèchent une petite statue de la vierge Marie sur laquelle est marqué « Yo soy la Virgin de la Caridad » (Je suis la vierge de la charité). Ils décident de ramener la statuette à leur village (El Cobre où ils travaillaient comme esclaves dans l’extraction du cuivre pour un propriétaire Espagnol) et de lui ériger une chapelle. Après quelques mystérieuses disparitions de la statue et d’autres événements la vierge est rapidement considérée comme miraculeuse. Une église plus importante est construite et quand les esclaves du village sont les premiers à être libérés en 1800 (après une révolte) la croyance dans la puissance de la vierge s’accroît encore. Rapidement la vierge devient la patronnesse protectrice des mambises qui luttent pour l’indépendance de Cuba. En 1916 le pape Benoît XV déclare la vierge de El Cobre patronnesse de l’île. En 1936 la statuette est couronnée lors d’une cérémonie et en 1998 le pape Jean Paul II, lors de sa visite à Cuba, offre une nouvelle couronne en or à la vierge qui la porte encore aujourd’hui. Au début du XXe siècle on entame la construction d’une nouvelle église, encore plus grande, sanctifiée en 1927 et déclarée basilique en 1977.

A cet endroit on extrait du cuivre depuis l’arrivée des Espagnols à Cuba, dans une mine à ciel ouvert que l’on voit encore de l’autre côté de la vallée. La couleur verte typique du flanc de la colline est dû à la présence de minerai de cuivre.

Toujours hors de la ville le visiteur peut passer au parc Baconao et surtout la partie de la Sierra de la Gran Piedra (la chaîne de la Grande Pierre). Le parc propose une sorte de « Jurassic Park » avec une dizaine de dinosaures en béton en décor pour un parc à thème assez décevant. Par contre le route vers le sommet de la chaîne vaut le déplacement. Le trajet se fait par un chemin sinueux avec des virages en épingle à cheveux, pour arriver au rocher qui lui donne son nom. Un bloc de pas moins de 63.000 tonnes, qui se balance sur le sommet à 1.234 mètres. Les vues par temps clair sont époustouflantes. La région était riche en plantations de café et on y trouve les vestiges de moulins à café (Cafetales) qui sont reconnus comme patrimoine de l’humanité par l’ UNESCO. Près du sommet de la Gran Piedra on peut visiter le cafetal La Isabelica.

Une grande partie du reste de la province est occupée par les montagnes de la plus haute chaîne de Cuba, la Sierra Maestra. Une zone verte idéale pour les promeneurs et les marcheurs, malgré les infrastructures et les facilités encore limitées. Partant de Santiago on peut longer la côte jusqu’à Las Cuevas, d’où part la montée vers le sommet le plus élevé de Cuba, le Pico Turquino. Entre Santiago et Las Cuevas le voyageur traverse différentes jolies baies et plages et la vue de la ligne côtière irrégulière est inoubliable.

AGRICULTURA

Le plus beau jardin de Santiago de Cuba

Yola Ooms

Après la restauration des installations qui appartenaient à l’élevage près de l’autoroute Santiago disposera, avec le jardin horticole La Republica, du plus beau jardin avec ses 22 hectares et une production annuelle prévue de deux mille tonnes.

Photo : pour le prouver il suffit de regarder les 300 premiers bacs, chacun de 60 m de long, remplis de fleurs jaunes des plantes de concombres, et imaginer les 2.420 bacs prêts pour la production de tomates, d’aubergines, de haricots en de poivrons.

« Ce projet nous a été confié par le Parti, le gouvernement et la province, 60 ans après l’attaque de la caserne Moncada, car c’était triste de voir l’état des installations depuis l’inauguration par Fidel en 1984 », nous dit Agustin Lambert Medina, directeur de l’élevage El Caney.

Vu les moyens financiers limités durant la période spéciale, les prix élevés de la nourriture, des systèmes d’irrigation et d’autres produits importés, l’élevage était devenu ingérable et la production baissait sensiblement, l’emploi diminuait et le malaise s’est généralisé dans la région.

« La restauration n’a pas été facile car le site était envahi de mauvaises herbes – admet Lambert Medina- mais l’armée, les entreprises agricoles et les étudiants nous ont aidés pour extraire les grandes racines, nettoyer les sentiers et réparer ou remplacer les bacs de culture ».

80% des bacs de l’ancienne installation, les tuyaux pour l’irrigation et les systèmes suspendus pour les plantes ont pu être récupérés, ainsi que 14 citernes, bien que seulement six seront exploitées car nous avons un système d’irrigation moderne, automatisé, qui épargnera 30% d’eau.

Après le nettoyage et la réparation de 22 unités tous les bacs étaient prêts pour le drainage et ont été remplis de douze mille mètres cubes de terre, de matières organiques et de semences.

Comparé à l’ancienne ferme, la nouvelle installation est plus économe et plus productive et les 250 jobs sont une source d’emploi importante, également pour du personnel hautement qualifié. Et tout ceci à trois kilomètres de Santiagoi de Cuba, offrant aux habitants des denrées fraîches.

Selon Lambert les trois unités de concombres actuellement en fleurs ont été semés il y a 28 jours et pourront être récoltés dans quinze jours. Six unités de tomates sont semées, qui seront suivies de trois de concombres, deux d’aubergines et une unité de haricots verts et de poivrons rouges, jusqu’au 22 unités a terminer pour le 26 juillet.

Arturo Barroso Caballero, gestionnaire de l’ancien arrosoir, passe maintenant plus de temps à planter et Beatriz Ávila Guerrero estime que le travail plus dur est compensé par la vue de la renaissance de l’entreprise où elle travaille depuis 21 ans. Charles Abad Terrero, directeur de l’élevage El Caney, confirme que la plantation s’améliore de jour en jour et que, une fois atteint la production entière, les conditions de travail et les revenus des travailleurs vont s’améliorer considérablement.

Bientôt on va forer des puits ce qui supprimera la dépendance de l’entreprise du réseau d’eau. Un centre sera ajouté pour la distribution des plantes et on prévoit une petite usine pour la production de purée de tomates et des conserves de cornichons et de poivrons.

SALUD

Les foyers récents de maladies infectieuses est-elle due aux activités contre-révolutionnaires ?

Comme signalé dans nos éditions précédentes quelques foyers de choléra et de dengue ont surgi à Cuba. Sur des blogs peu amicaux envers le gouvernement on a parlé de malaria à Sancti Spiritus, fait non confirmé par le Ministère de la Santé Publique.

La malaria est éradiquée à Cuba depuis le 19e siècle et aucune prévention n’est mécessaire quand on veut voyager à Cuba (contrairement à beaucoup de pays d’Afrique, d’ Asie et d’autres pays des Caraïbes). Ceci n’exclut pas que des cas peuvent se produire. En Belgique aussi il y a parfois des cas de malaria (quelques-uns par an), en règle générale chez des patients qui l’ont contracté dans un pays exotique, mais aussi parce que le parasite atteint notre pays, transporté par un moustique qui est cause d’infections, par exemple via le port d’ Anvers. Ceci ne veut pas dire que nous avons la malaria en Belgique et ceci vaut également pour Cuba.

Les foyers de choléra et de dengue ont été rapidement contrôlés par les médecins cubains. Ce qui n’est pas clair c’est comment ces foyers ont abouti à Cuba. Selon certains les médecins au travail dans des pays en voie de développement auraient ramenés ces foyers au pays.

On parle également de contre-révolutionnaires qui auraient introduit ces infections. Cela s’est fait à partir des États-Unis des années ’60 aux années ’90. La question reste ouverte si cela est également le cas maintenant. Cela se produirait alors à plus grande échelle. Il est probable que les infections récentes sont dues au hasard, comme la malaria en Belgique de temps en temps.

Le but des contre-révolutionnaires, en attachant de l’importance à ces foyers infectieux possibles, est de faire peur aux touristes et de nuire ainsi à l’économie du pays. Et également pour nuire à l’image du système de santé cubain, pourtant un exemple reconnu.

Est-ce que cela fonctionne ? Il y a peu de gens qui suppriment un voyage en Thaïlande parce qu’il doivent se faire vacciner contre toutes sortes de maladies et de se prémunir contre la malaria, parce que le système de santé n’y est pas si bon.

Mark Lamotte

DEPORTE

Belles prestations de quelques Cubains aux Championnats du Monde d’athlétisme à Moscou.

Les championnats du monde d’athlétisme se sont déroulés à Moscou du 10 au 18 août. Les dernières années les prestations de l’athlétisme cubain étaient un peu en retrait et nous étions curieux de voir si la relève s ‘annonce. Il y a eu quelques médailles et quelques-unes ratées à la limite, de belles promesses pour l’avenir, mais une récolte modeste.

Au triple saut Pedro Pablo Pichardo a obtenu la médaille d’argent avec 17m68, 36 cm de moins que le gagnant. Des médailles de bronze ont été gagnées par Yarelys Barrios au lancement du disque et Yarisley Silva au saut à la perche. On attendait beaucoup de cette dernière. Elle avait enregistré les meilleures prestations de l’année avec 4m90, mais ne passa pas les 4m89, une hauteur atteinte par Isenbajeva.

En pointe, le coureur 400m haies, Omar Cisnero, qui réalisa une meilleure performance mondiale en demi-finales. Mais il n’a pas confirmé en finale où il a du se contenter d’une cinquième place. Mabel Gay à atteint la 4e place en triple saut chez les dames.

L’équipe de relais du 4x400m chez les hommes avait bien commencé et a gardé longtemps la deuxième place avant de voir s’écrouler les deux derniers coureurs.

Dans le 800m la relève pour Ana Fidelia Quirot est en route.

Sinon les prestations n’étaient pas vraiment de bon niveau. Peu sont passés à l’écran.

Mark Lamotte

ASOCIACIÓN

Le premier conteneur pour la rénovation de l’ Hôpital Ambrosio Grillo à Santiago de Cuba

Marc Wuytack

Ce fut un véritable défi pour rassembler le matériel nécessaire. Nous avons contacté plusieurs firmes et cherché les solutions les plus avantageuses, accepté des dons, recontacté de bonnes relations, et finalement nous sommes rassurés, le conteneur est arrivé le 2 août à Santiago de Cuba. Les Cubains peuvent déjà commencer les premiers travaux de reconstruction.

Tous les tuyaux sanitaires sont partis, le carrelage complet, les articles sanitaires (lavabos, douches, baignoires et toilettes), les tuyaux pour l’électricité à mettre dans les murs avant de carreler.

Si nous arrivons en mars 2014, avec notre groupe, à terminer l’aile : placer l’électricité, peindre les murs (les murs extérieurs nécessitent aussi uin couche fraîche) et mettre du roofing sur deux autres pavillons, nous pourrons parler d’un projet réussi.

Au début nous avons craint pour la faisabilité, mais nous sommes en route pour un beau projet.

En décembre il faut charger un deuxième conteneur. Nous avons des solutions pour le roofing et la peinture, mais le matériel électrique reste un problème. Nous ne trouvons aucun sponsor pour nous aider. L’appel aux membres pour du soutien ou le contact avec des sponsors n’a rien donné.

Nous faisons encore une tentative : regardez http://cubamigos.be/poject%2OCH4%20loijsten.htlm et vous saurez ce qui nous manque. Il s’agit surtout de câbles électriques. Faites un don en matériel où par un versement sur le compte de Cubamigos : BE86 9796 4684 9050.

Si vous avez des outils que vous n’utilisez plus nous en aurons l’usage et nous le laissons sur place pour nos amis Cubains. Faites le nous parvenir.

Le 3 octobre une réunion est prévue à la Maison de la Paix, rue Sainte Marguerite 9 à Gand, pour ceux qui sont intéressés de nous rejoindre pour aller à Santiago.

Http://www.cubamigos.be/renovatieproject%20Ambrosio%20hospitaal.html

Si vous voulez voir le reportage photo complet : http://picasweb.google.com

18 juin : café-débat à Anvers

Depuis des années la régionale d’Anvers organise mensuellement un café-débat sur tous les sujets possibles concernant la société cubaine. Cette tradition était tombée en panne et la nouvelle équipe voudrait la relancer. Chaque mois est trop ambitieux, mais de temps en temps reste une option. L’inauguration du nouveau cycle a pu compter sur la présence de Freddy Tack.

Freddy est le fondateur de notre organisation, a été président pendant des années, est actif au Conseil d’ Administration, dirige le groupe presse depuis sa création et suit les médias au jour le jour, d’autre part Freddy est actif dans la régionale de Bruxelles et depuis ce numéro il est rédacteur en chef de ce bulletin. Il est évident que ce fut un exposé passionnant.

L’exposé de Freddy se composait de deux parties. Dans la première il a parlé des changements actuels à Cuba et dans la deuxième partie il a abordé les conséquences possibles de la mort de Hugo Chávez pour l’économie cubaine.

Commençons par Cuba aujourd’hui car des changements profonds sont en cours tant dans le domaine économique que juridique. Mais pas seulement à ce niveau, les dernières élections ont mis en place une nouvelle génération qui est un reflet fidèle de la société cubaine, tant en genre, qu’en race et en age. On constate un énorme rajeunissement dans toutes les structures. L’age moyen du Conseil d’État, qui compte 31 sièges et est chargé de la gestion journalière entre deux sessions parlementaires, est de 57 ans. Les changements sont soutenus par la société cubaine car, malgré le fait que le système actuel d’élection existe depuis 1957, que le vote n’est pas obligatoire, nous constatons à chaque élection une forte participation. En ce qui concerne le système électoral deux limites sont introduites : l’exécution d’un mandat est limité à deux sessions et une limite d’age est introduite pour les fonctions les plus élevées.

La tâche principale des nouveaux élus est l’implémentation des changements, introduits, comme nous le savons, après une large consultation de chaque Cubain. Une commission permanente a été instituée qui accompagne les processus de changement durant cinq ans. Un des objectifs primordiaux reste la limitation des importations et l’accroissement des exportations, ce qui est en exécution dans tous les secteurs. Cette mesure s’insère dans un ensemble et est réalisé par des adaptations du système législatif.

Un aperçu de l’éventail : une rénovation en profondeur des chemins de fer, la vente libre de maisons et de voitures, les petits indépendants peuvent développer leur affaire, les entreprises agricoles peuvent vendre leur production directement au secteur du tourisme, les coopératives agricoles sont restructurées et la production pourra s’accroître dans un cadre juridique plus souple. Les terres en friche sont octroyées en usufruit à ceux que cela intéresse.

Les organes de l’état sont restructurés. Les particuliers peuvent acheter du matériel de construction et les ménages à faible revenu peuvent obtenir des subsides pour rénover leur habitation. Il faut élaborer une nouvelle fiscalité. La loi migratoire a été adaptée. Les Cubains qui résident à l’étranger sont soutenus pour constituer une communauté à l’étranger. Grâce au câble en fibre optique vers le Venezuela 118 salles ont été ouvertes avec un accès à internet. Les entreprises obtiennent une autonomie qui leur permet d’utiliser leurs bénéfices pour investir dans l’entreprise ou introduire des stimulants pour les travailleurs.

Mais on ne fait pas que changer les lois pour donner un nouvel élan à la société et à l’économie. Les Cubains ont aussi des critiques sur les erreurs passées et ils ont signalé des points critiques qu’ils veulent éliminer. Un de plus connus est l’élimination de la double monnaie. Le CUC et le peso doivent fusionner en une seule monnaie. Actuellement on les utilise paritairement dans la comptabilité, alors qu’ils n’ont pas la même valeur. Ceci fausse la comptabilité et est intenable. Il faut consolider des revenus de l’étranger comme le tourisme, les services (médecins et enseignants à l’étranger), les exportations de nickel et de produits pharmaceutiques. Les nouvelles énergies doivent être optimalisées. Il faut mieux entretenir les machines et il faut affiner le système d’investissements. La corruption doit être combattues chez les Cubains et les entreprises étrangères. Tout ceci devant contribuer à un meilleur fonctionnement économique et social du pays.

Dans les réflexions et les recherches on peut discerner trois courants de pensée économique :

  1. un courant plutôt capitaliste (minoritaire) ;
  2. un courant réformateur (comme ce qui est en cours)
  3. un courant plus dirigé vers l’autogestion, style coopératives.

Ce qui est clair quand on analyse les transformations, c’est que Cuba suit son propre chemin et ne copie pas une structure existante. C’est du sur mesure, à la mesure de Cuba. Et ce qui est typique pour Cuba : le parti aussi s’est imposé des transformations dans son fonctionnement.

La deuxième partie de l’exposé de Freddy traitait des conséquences possibles de la mort de Hugo Chávez pour Cuba. Il faut malheureusement constater que la situation économique du Venezuela n’est aps excellente. Ces dix dernières années le Bolivar a été dévalué cinq fois. Le Venezuela est très dépendant des importations : 80% des produits de consommation sont importés. Le pays connaît une forte corruption, une infrastructure routière en mauvais état et une forte dette extérieure. Dans le domaine social par contre, nous constatons que 43% du budget de l’état est consacré aux affaires sociales et que la pauvreté à été divisée par deux. Finalement un autre problème s’ajoute : la forte criminalité.

Si nous analysons les relations entre Cuba et le Venezuela nous constatons que le Venezuela est le principal partenaire économique de Cuba. Cuba reçoit du pétrole à un tarif de faveur et le Venezuela va financer une nouvelle raffinerie à Matanzas. Via l’ ALBA une collaboration intense s’est développée entre les deux pays qui soutiennent de nombreux projets sociaux. Mais Cuba a diversifié ses relations économiques et n’est pas dépendant du Venezuela. La collaboration a rendu les deux pays plus indépendants et auto-suffisants dans plusieurs domaines. Cuba est auto-suffisant pour la production d’électricité, ce qui n’était pas le cas auparavant. La collaboration est maintenue actuellement et le nouveau président, Maduro, est en faveur de la poursuite des relations. Ceci serait bénéfique pour les deux pays et d’importantes parties de l’ Amérique latine.

Freddy a terminé sur une note positive, mais prudente. Même si le gouvernement nord-américain n’a aucune intention de modifier profondément sa politique envers Cuba, au sein des États-Unis de plus en plus de voix plaident pour des relations normalisées entre les deux pays. 

Passionnant et instructif.

Alexandra Dirckx

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