Sport
Comme ce fut le cas dans tous les pays communistes, Cuba va attacher une importance toute particulière à la pratique sportive, principalement au sport olympique de haut niveau. Le sport comme arme de prestige durant la guerre froide.
Cependant, Cuba se distancie de plusieurs manières de la Chine et des anciens pays du bloc de l’est. Il est absolument incontestable que la Chine, l’URSS et surtout la RDA doivent bon nombre de leurs succès sportifs aux pratiques de dopage imposées aux athlètes, dès leur plus jeune âge. Nul n’est en droit d’affirmer que ce fut le cas à Cuba. Le recordman mondial du saut en hauteur, Javier Sotomayor, a certes été contrôlé positif à la cocaïne mais peut-on réellement considérer que la consommation de cette « drogue sociale » puisse améliorer les performances ?
Mais il y a plus encore. A Cuba, le sport, et
pas seulement le sport de haut niveau, fait partie de la vie
quotidienne. Lors d’un discours, le 29 janvier 1959, moins d’un mois
après l’éviction de Batista, Fidel Castro affirma notamment « La
pratique du sport est indispensable pour notre pays » et « Le sport est
source de volonté, de puissance physique et de résistance mentale ».
Depuis l’école primaire jusqu’à l’âge de la retraite, le sport est
placé au rang des priorités. Ceux qui ont déjà visité Cuba ont
certainement déjà vu, très tôt le matin, des groupes de personnes âgées
s’adonner, en rue, à des exercices de gymnastique. La condition
physique des Cubains est donc bien meilleure que celle du Belge moyen,
malgré qu’actuellement le surpoids et l’obésité commencent à gagner du
terrain et que le niveau d’activité physique de la population diminue
de plus en plus.
Les Jeux olympiques ont toujours été considérés comme une vitrine majeure permettant d’étaler les vertus du système sportif cubain. Rien ne devait changer, lorsque les Jeux olympiques, longtemps réservés au sport amateur, se sont professionnalisés. Tout au long de l’histoire des Olympiades, Cuba a remporté environ 190 médailles, dont 65 d’or, 55 d’argent et 55 de bronze.
Les Cubains brillent surtout dans les disciplines techniques ne nécessitant pas d’infrastructure ou de matériel sophistiqués. Ils sont surtout présents dans les épreuves d’athlétisme telles que la course de haie, les sauts en longueur et en hauteur, le décathlon, les lancers de javelot ou du marteau, mais plus rarement dans les épreuves de course à pied (excepté Alberto Juantorena et Ana Fidelia Quirot qui s’imposèrent dans les années 1970 et 1980). D’excellents résultats sont aussi enregistrés en baseball, volleyball (féminin), lutte, judo et boxe.
Faire du sport a Cuba est pratiquement gratuit et les entraîneurs de pointe sont payés par l’état (et non par les athlètes, comme en Belgique). En outre, à Cuba, les sportifs de haut niveau bénéficient de bien des avantages économiques, sans qu’ils n’atteignent pour autant le degré d’aisance de leurs équivalents sportifs dans les autres pays. C’est pourquoi, lors de tournois internationaux, certains choisissent le « chemin de la liberté » et demandent l’asile politique, notamment aux Etats-Unis, à l’Espagne, à l’Italie ou à l’Allemagne. Néanmoins, peu d’entre eux maintiennent leur niveau élevé après avoir déserté Cuba.