Cuba Sí 196 – traductions
Traductions par Freddy Tack
UN GRAND SOUCI : LE MANQUE DE MÉDICAMENTS.
A juste titre Cuba est fier de son système de santé. Et pas seulement pour les bons soins aux citoyens ou pour les brigades médicales internationalistes. En pharmacologie Cuba est réputé internationalement pour quelques médicaments de pointe. Et pourtant, les derniers mois les Cubains doivent vivre avec un manque de médicaments. Que se passe-t-il ?
Des médicaments cubains reconnus au niveau international.
Le développement de nouveaux médicaments et le manque de médicaments, cela semble contradictoire, mais il s’agit, en fait, de deux facettes d’une même problématique. Cuba investi dans de bons soins de santé et dépense un grand budget à ce sujet, tant pour la recherche dans la pharmacologie, que pour la livraison de médicaments bon marchés (car subsidiés) et de qualité pour les citoyens. Les deux fonctions exigent de fortes dépenses et l’argent doit venir de quelque part. La gestion économique et financière actuelle tend vers un équilibre dans chaque secteur, et ceci vaut également pour l’industrie pharmaceutique: les dépenses doivent être couvertes par des entrées. C’est une des raisons pour lesquelles Cuba investit beaucoup dans la reconnaissance internationale des nouveaux médicaments produits dans le pays, afin de pouvoir les vendre sur le marché international. Un des médicaments les plus connus est l’ Heberprot-P, pour le traitement des infections du pied chez les diabétiques. Selon les études cubaines il permettrait de diviser par quatre le nombre d’amputations chez ces patients.
Actuellement 22 pays ont reconnu et approuvé l’ Heberprot-P, et la Tchèquie est le premier pays européen qui a commencé les traitements avec ce produit. Un autre succès est la reconnaissance par l’ Union Européenne de l’ Heberferón, pour le traitement de cancers de la peau, non mélanome. Le CIMAVAX-EGF est reconnu au niveau international en tant que médicament qui peur prolonger l’espérance de vie de patients atteints d’un cancer du poumon.
La mauvaise humeur pour le manque de médicaments.
Ces succès n’empêchent pas que le Cubain lambda est confronté à des pénuries dans la pharmacie de son quartier. Le 19 mai 2017 Cubadebate écrit : « les derniers mois le système pharmaceutique est confronté à des problèmes d’approvisionnement. Un manque de financement pour la production, un manque de discipline dans la distribution, et un manque de contrôle du marché des médicaments rendent compliqué le problème pour la population. Ceci suscite un accroissement d’un marché informel de médicaments, et ceci mine le droit aux soins de santé, une des principales conquêtes de la révolution ».
(sous-titre de la photo : L’enquête limitée de Bohemia confirme le mécontentement pour le manque de médicaments)
Imaginez vous que votre médecin traitant vous prescrive un médicament et qu’à la pharmacie on vous informe qu’il n’est pas disponible. Votre colère augmente quand il semble que ce médicament est disponible sur le marché noir. Voilà la colère de beaucoup de Cubains, car le problème est devenu un thème national. Et on en parle de plus en plus. Le manque de certains médicaments ne date pas d’aujourd’hui, mais est devenu plus critique. Et on en parle beaucoup plus. Ceci est, entre autres, une réussite du programme de télévision « Cuba dice – Cuba dit », qui offre un forum aux citoyens au sujet des problèmes quotidiens. Des journalistes de la revue Bohemia ont réalisé une enquête limité chez 140 personnes. Elle démontre que 20% est dépanné par le pharmacien, 10% obtient des médicaments de l’étranger, et 6 à 10 personnes admettent acheter les médicamets sur le marché noir,en rue. Heureusement la moitié des sondés admet qu’ils ont trouvé un médicament équivalent à la pharmacie.
Marisol Peña Zúñiga, 55 ans, est en route avec ses prescriptions de Enalapril, Clortalidona et Omeprazol. « J’ai eu un infarctus, et je dois prendre ces médicaments sans interruptions. Cela fait un mois que je ne les trouve plus ». Sa fille ajoute : « Si les médicaments ne sont pas disponibles dans la pharmacie du quartier, on nous dirige vers une autre pharmacie ; quand on y arrive il y a une file et le médicament est vite épuisé ».
Le manque de financement entraîne une production diminuée.
Les journalistes de Bohemia ont approfondi l’examen du problème, du producteur au consommateur. Cuba utilise une liste de 801 médicaments agréés, actualisée annuellement. Biocubafarma, l’industrie pharmaceutique nationale en produit 499, dans 62 unités de production, avec un budget d’environ 200 millions de dollars. Medicuba, une autre entreprise, est chargée de l’importation des autres médicaments, pour un budget de près de 100 millions de dollars par an. Les dernières années la part des importations a augmenté, ce qui pousse à la hausse les frais pour les autorités. L’origine du problème se situe dans un manque de moyens financiers chez Biocubafarma pour l’achat des matières premières pour les médicaments. En 2014 et 2015 l’entreprise disposait encore des fonds nécessaires, mais en 2016 les entrées ont diminué, avec comme conséquence un manque des matières de base. Vu la situation financière difficile du pays, l’autorité ne peut pas suppléer aux manques. Et le manque de liquidités chez Biocubafarma entraîne une réaction en chaîne négative : les livraisons étrangères ont pris du retard, les conditions de paiement se sont faites plus sévères, et les prix des matières premières ont augmenté. Les effets s’en font sentir dans les dispensaires et les pharmacies locales. En février 2017 93 médicaments de la liste de 801 n’étaient pas disponibles : 77 de la production nationale et 16 des importés. Début 2016 ce chiffre ce limitait entre 30 et 40. Les derniers mois la capacité de paiement s’améliore progressivement, et le poids de la dette chez les fournisseurs s’allège.
Pour pallier au manque de médicaments, le ministère a sélectionné 434 médicaments sur les 801, auxquels Biocubafarma et Medicuba doivent accorder une priorité, cars ils sauvent des vies. Ainsi, par un transfert de budget au dépens des médicaments moins vitaux, Cuba réussit à garantir les produits indispensables. Le ministère de la santé suit, chaque semaine, une liste des médicaments manquants et une liste des alternatives possibles. Ainsi les médecins de l’ensemble du pays savent quels médicaments leurs patients trouveront sans problèmes dans leur pharmacie. Et les pharmaciens, en cas de manque d’un médicaments, sont tenus de vérifier dans quelle pharmacie des environs il est disponible. Le pharmacien doit aussi informer les services de santé, afin que ces derniers puissent chercher un médicament équivalent alternatif.
Si le système de production cafouille, la pression s’accroît sur la distribution des médicaments, et le risque de pratiques douteuses augmente. Un manque mène à la spéculation, ceci vaut pour tous les produits, mais est plus sensible quand il s’agit de médicaments, et qu’on joue avec la santé des gens.
Au niveau des pharmacies c’est surtout La Havane qui connaît de sérieux problèmes. La capitale est confrontée à un manque de personnel qualifié : des pharmaciens et des assistants-pharmaciens, problème moins fréquent en province. Les pharmacies doivent se débrouiller avec du personnel non qualifié, formé en interne par!un tuteur. Mais il est indéniable qu’un manque de formation pharmacologique diminue le contrôle et l’éthique du métier, et ouvre la porte aux abus.
Un exemple : si le principal responsable d’une pharmacie ne vérifie pas les factures méticuleusement, un employé peut signaler la fourniture de 800 unités d’un médicament, alors qu’il en avait 820. Ces 20 unités disparaissent, pour réapparaître sur le marché noir. Une autre fraude possible est un client qui se présente avec cinq pou six prescriptions, ou des fausses prescriptions,par exemple avec le code d’un médecin en mission à l’étranger. L’autorité insiste auprès des médecins de ne pas abuser dans les prescriptions.
Autre facteur : la distribution des médicaments a toujours été un secteur subsidié. Ces dernières années on a insisté auprès des entreprises d’état de mettre l’accent sur la rentabilité. Les pharmacies ont alors accordé plus d’attention à leurs chiffres de vente ; vendre plus permet d’augmenter les entrées de la branche pharmaceutique, et de payer de meilleurs salaires. Ceci n’est certes pas négatif en tant que tel, mais ne peut pas se faire au prix d’un moindre contrôle de l’usage de médicaments. Vu les subsides important pour les médicaments, le citoyen peut les obtenir à bon marché, mais cela les rend aussi plus facile leur achat pour une vente au marché noir.
Chaque rupture dans la chaîne de production jusqu’au consommateur peut mener à une vente sur le marché noir.
Derrière la vente illégale, en rue, des médicaments qui nécessitent une prescription, il y a des groupes organisés, qui ont des entrées jusque dans le corps médical. En 2015 trois personnes ayant organisé un réseau ont été condamnées : grâce à la collaboration de 32 citoyens/patients, de 5 membres du corps médical et de 1 assistant-pharmacien, ils pouvaient obtenir les prescriptions nécessaires pour détourner de grandes quantités des médicaments du circuit officiel et de les écouler en rue. Que ce commerce est lucratif est prouvé par le paiement des intermédiaires en devises fortes.
Wim Leysens
CHE, UN MYTHE OU UN EXEMPLE VIVANT ?
Il est impossible de visiter Cuba sans être confronté à l’image d’ Ernesto Che Guevara. Les affiches, les bâtiments, les T-shirts et même les CD reprennent son image. Mais que signifie aujourd’hui l’idéologie de Che Guevara pour les Cubains ? Alors que l’île accueille 4 millions de touristes de tous les coins du monde, et que le secteur touristique assimile des valeurs capitalistes. La meilleure solution nous a paru de poser la question aux Cubains.
Mardi 25 juillet 2017. J’ai rendez-vous avec des amis, qui sont aussi d’ex-collègues. Nous nous rencontrons dans le parc Josone de Vardero, au calme. Le soleil frappe dur. J’ai choisi d’interroger des gens qui travaillent depuis plus de 15 ans dans le tourisme, et sont venus en Europe à plusieurs reprises dans le cadre de leur travail. Des Cubains qui travaillent quotidiennement avec des gens qui viennent d’une pensée économique capitaliste.
Présentons les :
Maikel Perez, a étudié l’anglais et est venu 3 mois en Belgique pour y suivre 3 cycles de néerlandais à l’ Université de Gand. Il a travaillé 10 ans comme guide néerlandophone, et travaille depuis un an comme guide de voyage pour l’entreprise Kras, un tour opérateur hollandais.
David Caraballo,a étudié l’économie et à travaillé comme directeur des super marchés Caracol, de l’agence locale Rumos Cuba. Puis il est devenu directeur commercial de Palamares Varadero, puis directeur de Tropicana Varadero, puis à la direction, pendant deux ans, de l’hôtel Tryp Peninsula Varadero. Actuellement il est directeur de Cubatur Varadero.
Et puis il y a Jene Mendoza. Elle est, à l’origine, licenciée en physique, mais travaille depuis 1998 dans le secteur touristique à Varadero. Elle a commencé comme employée chez Rumbos Cuba, à la réservation, puis a fait un stage chez Jetait à Ostende et est devenue directrice des délégations étrangères chez Rumbos Cuba. Elle a suivi un cours de français intensif à Bruxelles, est devenue responsable des circuits chez Gaviota Tours, puis directrice commerciale chez Palmares, pour passer en 2017 chez Cubatur, où elle dirige le département des représentations étrangères.
Cuba Sí : dans le cadre du 50e anniversaire de la mort de Che, je voudrais vous poser quelques questions sur le Che. Tout d’abord je voudrais savoir ce que signifie Che pour vous, aujourd’hui ?
Maikel : Pour moi Che est un exemple de dévouement, de solidarité et de sacrifice.C’était un homme modeste. Il a réalisé tant de choses malgré sa santé précaire. Il est un exemple pour moi, aussi sur le plan humain. Il associait souvent sa famille à ces activités. Cela aussi c’est Che pour moi.
David : Je trouve la question intéressante. Je suis un grand adepte de Che et j’ai surtout été marqué par sa vision internationaliste. Nous parlons d’un Argentin qui est venu combattre à Cuba à cause de son sens de la justice. Voilà Che comme internationaliste et guérillero, mais cela ne le définit pas entièrement. C’était aussi un marxiste et un médecin. Ici, à Cuba, il a rempli plusieurs fonctions. Ainsi il a été ministre de l’industrie et président de la Banque Nationale de Cuba. C’était un homme très intelligent. J’ai d’ailleurs réalisé mon travail de fin d’étude sur le calcul des coûts de Che.
Cuba Sí : Pourquoi ne s’est-il jamais présenté comme ministre de la santé après la révolution ? Il était médecin et connaissait le domaine.
David : Il n’y avait pas un besoin immédiat. Il était le médecin de sa colonne durant la guérilla, mais au moment de la victoire de la révolution il fallait quelqu’un au ministère de l’industrie, et il a introduit sa candidature. Sans avoir beaucoup de connaissances préalables dans cette matière. Il a travaillé pour se mettre à jour et a ainsi apporté une contribution importante à la révolution. C’était un homme intégral. C’est Che qui a introduit le travail volontaire à Cuba. Selon lui, l’être humain travaille à son perfectionnement en participant au travail volontaire.
Et quand sa carrière culmine, il fait ses adieux. Ce n’était pas son objectif, et il retourne à son but initial : libérer l’ Amérique Latine. Ceci est quand même touchant !
Jene : Pour moi, et pour beaucoup de Cubains Che n’est pas seulement un exemple que nous voulons suivre. Ce n’est pas pour rien que les écoliers répètent à l’école : « Pioneros por el communismo, serémos como el Che » (Pionniers pour le communisme, nous serons comme Che). Che était exceptionnel, et comme David l’a dit, il n’était pas Cubain. Alors que penser du sacrifice qu’il a livré.
Cuba Sí : et que signifie-t-il pour vous comme être humain ?
Jene : Pour moi, il est un guide. Il personnifie des valeurs comme la solidarité, le courage, la détermination, la modestie, et surtout le sentiment de camaraderie. Mais il y a plus. Il y a des anecdotes connues racontées par Aleida, qui démontrent comme il était simple en tant qu’homme, et dans ce cas en tant que père. Avant son départ en Afrique Che vient faire ses adieux à la maison, mais il le fait incognito. Il est déguisé et Aleida, alors âgée d’un an, ne le reconnaît pas. Pourtant il passe du temps avec elle et joue avec elle. Quand finalement Che part, Aleida dit à sa maman : je ne sais pas très bien qui c’est, mais je pense que ce monsieur est amoureux de moi. Ceci aussi est un reflet de Che.
David : Attention, il y a aussi un autre Che. Che était connu comme un homme très discipliné. Il était très exigeant pour lui-même, mais aussi pour les autres.
Cuba Sí : Vous travaillez, tous les trois, dans le secteur touristique depuis des années. Ceci signifie que vous avez uniquement des relations d’affaire et des clients provenant d’économies capitalistes.Comment cadrer les idées de Che dans ce contexte ?
David : Pour moi le capitalisme signifie l’exploitation des gens en faveur du capital. Le socialisme, au contraire, s’oppose à cette exploitation. Le socialisme est réalisé de façons différentes, dépendant du pays où il s’applique. Dans ma vie professionnelle je trouve que c’est difficile d’aborder ces thèmes avec les gens avec qui je travaille. J’ai ainsi travaillé comme directeur dans un grand hôtel de Varadero. Cet hôtel appartenait à une chaîne espagnole, ce qui signifie qu’il avait un codirecteur Espagnol. Quand j’y pense maintenant, j’ai surtout parlé d’avenir avec lui. Comment nous devions travailler dans le futur. J’ai beaucoup raconté comment fonctionne Cuba. Je lui ait par exemple, expliqué le système électoral à Cuba. Mais nous n’avons jamais parlé des différences entre socialisme et capitalisme. Honnêtement, je ne l’ai jamais considéré comme un exploiteur capitaliste, il traitait les employés normalement. C’était un homme qui disposait de moyens, mais il les avait acquis en tant que salarié.
Dans mes fonctions actuelles on me demande souvent si nous ne pouvons pas organiser des voyages pour des gens qui veulent faire un travail social pendant leurs vacances à Cuba. Ceci cadre totalement,selon moi, dans la pensée de Che. Et voilà comment nous pouvons trouver des ressemblances entre les Cubains et les gens qui nous visitent.
Maikel : Quand je suis en route avec des clients, je mets mes intérêts personnels de côté, pour penser aux intérêts des autres . Ce que je constate de plus en plus, c’est que quelqu’un qui est très riche, peut être très pauvre au niveau humain. La richesse et les études ne sont certes pas une garantie pour être un homme chaleureux, solidaire.
Jene : Il est clair que le secteur touristique est un secteur lucratif. Les motifs des gens qui choisissent Cuba comme destination de vacances ne sont pas uniformes. Ils ont, un par un, leur motivation pour visiter Cuba. Mais quand ils sont ici, ils sont confrontés tout de suite à la présence de Che et aux valeurs que nous défendons. Les Cubains respirent ces valeurs, et il est impossible pour les autres de ne pas les sentir. Il y a les affiches au bord des routes, ils entrent en contact avec notre histoire lors des visites, et dans les contacts avec les gens ils se rendent compte tout de suite qui nous sommes et ce que nous défendons. Pour moi le tourisme n’est pas seulement une rentrée d’argent, c’est un moment ou nous pouvons partager avec d’autres notre histoire, notre culture et nos valeurs.
Cuba Sí : une dernière question : que trouvez-vous du fait que des entreprises, des organisation et des partis politiques utilisent l’image de Che pour vendre leur « produit » ? Che est ainsi utilisé comme un produit commercial.
Jene : Hélas, c’est dommage. Cela démontre que l’âpre du gain est capable de beaucoup de choses.
Maikel : Peut-être y a-t-il quelqu’un qui voit l’effigie de Che, et qui se demande qui il est. De cette façon il ou elle apprend quelque chose au sujet de Che.
Merci beaucoup de nous avoir consacré votre temps.
Alexandra Dirckx
INTERNET EN CASA
ONLINE ou ONLINE
Les connections à internet sont un des sujets de conversation les plus fréquents à Cuba. Même si l’on constate que les Cubains sont encore çà la traîne quand il s’agit de l’usage d’internet, nous constatons un net accroissement dans l’usage d’internet. Selon l’ ONEI (le bureau national des statistiques et de l’information) Cuba comptait en 2015 3.912.600 utilisateurs d’internet. Selon Etecsa ce chiffre c’est accru de 1 million depuis lors. Ceci, entre autres, grâce à la multiplication des points d ‘accès où le Cubains peuvent se connecter. A côté des cafés internet officiels et des connections, il y a également beaucoup de personnes qui partagent internet via Connectify, et qui parfois, par cette voie vendent des connections au marché noir.
Etecsa comprend que le besoin est énorme, et travaille à l’extension du service. D’une part il faut encore plus de points d’accès publics, d’autre part Etecsa a démarré en décembre 2016 avec le projet Nauta Hogar.
Nauta Hogar est un nouveau service qui équipe les gens d’une connexion internet à domicile. Actuellement le projet est limité à deux quartiers de La Havane : Cathedral et Plaza Vieja. Le projet a été précédé d’une période d’essai de 10 semaines, durant laquelle les habitants de ces quartiers recevaient internet gratuitement à la maison. Après,les intéressés pouvaient continuer ce service contre paiement.
Mais les connections à Nauta Hogar sont chères pour le budget du Cubain moyen. La connexion la moins chère et la plus lente coûte 15 CUC par mois. La variante la plus chère 50 CUC par mois. Avec le paquet le moins cher l’usager peut lire ses courriels, mais consulter plusieurs programmes en même temps est impossible. Etecsa reconnaît ce problème et travaille à de meilleures connections et à un prix plus accessible. L’entreprise signale également que la vitesse dépend aussi de l’appareil utilisé et de son état. Acheter un laptop ou un ordinateur reste pour les Cubain, un investissement important. Etecsa conseille de travailler avec des moteurs de recherche comme Google Chrome, Mozilla Firefox et Internet Explorer. Ces programmes fonctionnent bien et assurent une plus grande rapidité.
Les clients qui sont confrontés à des problèmes de connections peuvent aussi s’adresser à l’équipe de soutien du Centre de soutien de la gestion des datas, créé à cet effet.
Selon Etecsa le projet est un succès et sera étendu. La majorité des gens est passée au service payant après la période d’essai. Ceux qui ne l’ont pas fait n’avaient pas d’ordinateur. Actuellement Etecsa étudie les possibilités d’extension du service. Les usagers et les non-usagers continuent à dénoncer les prix trop élevés, et souvent de bonnes connections internet et un bon ordinateur restent un investissement de groupe, car sinon ce n’est pas faisable financièrement.
Alexandra Dirckx
« TAXIS RUTEROS » OU TAXI A TRAJET FIXE.
Inutile de rappeler que les transports à Cuba restent difficiles. Les autorités ont déjà concocté différents systèmes pour y remédier, mais l’exercice reste problématique. Certainement si on se rends compte que dans la province de La Havane 1.200.000 personnes se déplacent quotidiennement. En mai de cette année, un nouveau service a été instauré : les « taxis ruteros ». Ce sont des taxis qui effectuent un trajet fixe, comme les bus. .Ils relient Calle 272 à San Agustin, la Lisa et le Parque de la Fraternidad à Centro Habana. Les taxis appartiennent à une coopérative (nr. 2) dont le siège se trouve à La Lisa. Elle possède 5 minibus et 60 voitures, avec lesquels elle garantit les transports. Lors du démarrage de ce projet 48 voitures roulaient de 6 heure du matin à 8 heure du soir. Ce moyen de transport supplémentaire transporte quotidiennement 2.600 personnes. Les passagers qui ont des plaintes au sujet du service, ou des proposition d’améliorations, peuvent s’adresser au service clientèle du ministère du transport.
Afin de rendre l’accès au service dans des limites payables pour l’usager, le trajet est divisé en trois tronçons, et le passager paye 5 CUP par tronçon, soit 15 CUP pour le trajet de trois tronçons. Le payement en CUC n’est pas prévu. Le transport en taxi rutero reste une alternative pour les Cubains qui peuvent le payer, et n’a pas pour but de remplacer le transport en bus qui coûte, lui, 40 centimes. Le Ministère des transports c’est engagé de faire un investissement annuel de 90 nouveaux bus, qui doivent compléter le parc des bus de la ville.
Le projet en est à ces débuts, mais le vice-ministre est très satisfait du projet, et est certain que les taxis ruteros continueront à rouler. Et c’est une option qui peut prendre de l’extension pour optimaliser le transport dans La Havane. Ces derniers mois on aussi prévu des endroits fixes d’embarquement pour les taxis, et ces derniers doivent respecter des prix fixés par trajet. Les chauffeurs de taxi se verront attribuer des quartiers et des trajets définis, afin de mieux répartir le trafic sur l’ensemble de la ville. Les chauffeurs qui ne veulent pas participer au système ne seront pas obligés, mais seront sanctionnés en cas d’infraction sur les prix.
Alexandra Dirckx
LE CENTRISME OU LA TROISIÈME VOIE À CUBA.
On discute beaucoup ces derniers mois à Cuba, surtout sur internet, au sujet du système politique cubain, au sens d’une troisième voie (au centre) qui est proposée, et qui suscité des réactions. Nous connaissons cette troisième voie sous le nom que Tony Blair avait donné à sa vision du socialisme, qui ne gardait que le nom de socialisme pour courir derrière le libéralisme et l’impérialisme, même jusqu’à une guerre d’agression non justifiée. Cette troisième voie, nommée aussi centrisme, serait la meilleure solution pour Cuba, avancée à partir des États-Unis. Joindre le meilleur du capitalisme et du socialisme dans un parti au milieu entre des partis de droite ou de gauche, et ainsi contenter tout le monde. A Cuba ceci a amené plein de réactions.
Dans Cubadebate du 5 juin 2017 paraissait un article au sujet du centrisme politique, dont le titre constate qu’à Cuba on ne mange pas de ce pain là. L’auteur stipule clairement qu’il n’y a pas de positions centristes dans la politique cubaine, car chez les personnes qui le prétendent cela se résume toujours à la défense, ou non, de la continuité de la révolution. Les idéologues de la troisième voie essayent de miner la révolution, et pensent qu’en 2018 leur moment viendra lors du changement de génération qui aura lieu.
Le 6 juin 2017 paraît dans Cubadebate un article : « Vive la République….la socialiste ». On y prône que Cuba ne doit pas s’adapter au concept de démocratie en vigueur dans beaucoup de pays qui ont un système socio-économique capitaliste , mais que Cuba doit défendre fermement son droit à un système démocratique propre au pays.
Dans l’article on se réfère aussi aux prochaines modifications de la Constitution en 2018. L’auteur rappelle qu’il existe une certaine inquiétude, car les propositions ne sont toujours pas connues, bien que les membres du parlement ont déjà émis des avis. Ceci donne lieu à beaucoup de spéculations à ce sujet. La diversité d’opinions est utile, elle n’est ni mauvaise, ni bonne, elle est diverse et cette diversité peut avoir des conséquences négatives ou positives. Il peut y avoir des tendances pour un libéralisme avec une société dure où le marché domine tout, et des tendances pour un renforcement du caractère socialiste de la révolution. On rappelle dans cet article que dans le capitalisme un marché fonctionnant bien domine sur tout, alors que dans le socialisme le bien de l’homme est primordial.
Le 6 juin était publié dans Granma un article de Elier Ramirez Canado, sous le titre « La troisième voie ou la voie politique du milieu (centrisme) à Cuba », dans lequel l’auteur déclare que ceci est une des stratégies des États-Unis pour miner le modèle socialiste cubain et avec pour but la réintroduction du capitalisme.
Le 22 juin le Cubasi cubain publie un article de Raul Antonio Capote, avec comme titre « La troisième voie ». Cette voie du centre a surgi comme idée au centre de la subversion de l’ennemi. L’auteur estime que c’est simplement une autre manière qui tente de miner Cuba et de réintroduire le capitalisme, mais que les États-Unis ne réussissent pas à trouver assez de personnes qui soutiennent cette idée (ce qu’on nomme la masse critique).
Cubadebate reprend le débat le 6 juillet avec un article « Réponse à Enrique Ubieta sur la question de savoir si à Cuba on pourrait réunir le meilleur du capitalisme et du socialisme ». Il dit entre autres, qu’au sujet de la critique que le socialisme n’a pas réussi à éradiquer la corruption et la prostitution, et répond que sous un système capitaliste cela aurait été plus grave. Cuba fixe des limites à l’accumulation de richesses et de propriétés. La seule façon pour la bourgeoisie de reconquérir le pouvoir et le garder à Cuba, est avec l’aide d’une puissance externe. Les changements actuels à Cuba, avec des éléments nouveaux qui étaient rejetés auparavant, sont un moment idéal pour les États-Unis pour tenter de réintroduire le capitalisme. Ils essayent de convaincre les gens par un discours plutôt de gauche, sachant qu’un discours de droite ne passe pas à Cuba. Mais l’objectif reste la réintroduction du capitalisme. Capitalisme et socialisme sont antagoniques, il n’y a pas de centre, pas de place neutre entre les deux systèmes. Dans le monde capitaliste le centrisme est un système qui tolère une alternance de gauche et de droite au pouvoir, à condition d’appliquer la même politique, ce qui revient à une fausse troisième voie.
Le 2 juillet 2017, Camilo Alonso Machado, pose la question sur le site web www.5septiembre.cu, si le système de parti unique à Cuba limite la démocratie.Son analyse est évidente. Les politologues et idéologues bourgeois estiment que la démocratie bourgeoise est l’unique démocratie à cause de l’existence du multipartisme. Leur conclusion est donc simple : comme il n’y a qu’un parti à Cuba il ne peut y avoir de démocratie. Et Alonso Machado ajoute que cette affirmation simpliste et fausse est diffusée dans le monde entier afin de faire croire qu’à cuba il n’y a ni liberté, ni démocratie. Mais dit-il, les différents partis bourgeois défendent finalement et uniquement les intérêts d’une seule classe, la bourgeoisie, en se référant, entre autres, aux élections récentes en France et aux État-Unis.
A Cuba, continue-t-il, il y a un système de parti unique. La vraie démocratie exige plus que la simple existence de plusieurs partis politiques et de voter tous les x temps. La vraie démocratie n’existe que par la véritable participation du peuple à la gestion du pays. Ceci exige en premier lieu que tous les citoyens, sans distinction aucune, aient la possibilité d’intervenir, pour voter et pour être élu. Et il se pose la question si dans les états bourgeois actuels c’est bien la cas, ou si, par contre, c’est l’argent qui décide dans beaucoup de cas.
A Cuba ce n’est pas le parti qui choisit ou qui propose. Ce sont les habitants du quartier, convoqués en assemblée du quartier à cette occasion, qui choisissent les candidats délégués, jamais moins que 2 ou plus que 8. Ils votent alors pour celui qui les représentera au conseil communal, et est élu celui qui obtient au minimum la moitié des voix plus une. A Cuba les candidats ne mènent pas de campagne électorale. A Cuba il ne faut pas d’argent pour être élu. Les délégués sont élus sur base de leurs valeurs morales.
Mais le caractère vraiment démocratique de notre système cubain ne se limite pas aux élections, mais se manifeste aussi par la participation de la masse des citoyens pour la prise de décisions importantes. Ces décisions sont d’abord soumises et débattues dans toutes les grandes organisations cubaines, avec la possibilité de contre propositions, qui sont souvent suivies.
A Cuba il n’y a pas d’élections présidentielles de style bourgeois, car le plus haut pouvoir dans le pays est aux mains de l’ Asamblea Nacional del Poder Popular, le parlement, auquel le chef d’état et le chef de gouvernement sont subordonnés. Le président est membre de cette Assemblée Nationale du Pouvoir Populaire, élu par les délégués des communes et des provinces. Il n’y a donc que un pouvoir dont sont délégués les fonctions exécutives comme le Conseil d’État et le Conseil des Ministres.
Le PCC (Parti Communiste Cubain) n’élit personne, ne propose personne, et n’exerce pas de pressions sur les élections. Il veut une forme de gestion où les différentes opinions sont représentées en proportion de leurs voix, avec une majorité et une minorité. C’est le PCC qui veille sur l’unité et la démocratie. A Cuba le parti unique et la démocratie ne sont pas une contradiction. L’existence d’un seul parti ne nie pas ou n’est pas en contradiction avec la démocratie, tout comme la simple existence de plusieurs partis n’est un synonyme ou une garantie pour la démocratie. Le PCC représente les intérêts de la nation cubaine, est le garant de l’unité du peuple en relation avec sa Révolution.
(résumé par Regi Rotty sur base de différents articles de la presse cubaine).
Activités -Régionale de Gand.
8 septembre 2017 : Quiz – 19:30
Buurtloods – Patrijsstraat 10 – 9000 GENT
30 septembre 2017 : Noche Cubana
Buurtloods – Patrijsstraat 10 – 9000 GENT